Lamachine frigorifique est basĂ©e sur la propriĂ©tĂ© des fluides frigorigĂšnes de s’évaporer et de se condenser Ă  des tempĂ©ratures diffĂ©rentes en fonction de la pression. Pour expliquer le fonctionnement, nous prendrons les caractĂ©ristiques du R 22 parce c’est le fluide le plus couramment utilisĂ© en climatisation.
La littĂ©rature italienne a offert il y a quelques annĂ©es un roman intitulĂ© Le goĂ»t amer de la justice, dont le narrateur, Andrea Marigliano, est un jeune avocat pĂ©naliste de n'est rien de plus Ă©vident - et a priori allĂ©chant pour tout lecteur - que de situer une fiction judiciaire en Italie, Ă  la fois berceau . Il s'agissait d'aboutir Ă  un seul texte Ă  partir de trois rĂ©dacteurs, une vraie gageure pour un texte court ! Comme il fait nuit, le dĂ©panneur ne pourra pas venir rĂ©parer avant demain matin. A Trois on a moins froid. Exploitation PS sur ce blog. ComprĂ©hension d'un texte lu par la maitresse DĂ©coupe et utilise les Ă©tiquettes des 3 animaux de l'histoire Ă  trois on a moins froid » pour faire l'image de la fin de l'histoire. A trois on a moins froid est une histoire d'entraide entre trois amis confrontĂ©s au froid hivernal. DeuxiĂšme partie
 Delphine Duhoux Bas les masques. Charte dĂ©partementale des Atsem. AllongĂ©e sur mon lit, je repense Ă  tout ce que l'on a vĂ©cu tous les deux, Ă  tous ces moments d'amour. 2 mars 2019 - DĂ©couvrez le tableau "a 3 on a moins froid" de Mumu Rigo sur Pinterest. Du texte Ă  la phrase 
 Grammaire dans la phrase; Orthographe grammaticale; Orthographe lexicale; Fabriquer un livre; InfĂ©rences; Types de texte; PoĂ©sie; Production Ă©crite; Production orale; Moyens d'enseignement; Jeux; Ecriture et intr. Dcouverte du monde - les sens Dis. Nietzsche, Le gai savoir 74 Justice Ă  l'italienne. Voici le fruit de ces Ă©changes. Textes de rĂ©fĂ©rence. La vie d'ma mĂšre comme il est beau. La reine des fourmis Ă  disparu. Pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but de l'annĂ©e j'ai l'impression que mes petits bouts accrochent! LĂ©a les accueille bien volontiers. DĂ©couvrez des commentaires utiles de client et des classements de commentaires pour A trois on a moins froid sur ComprĂ©hension d'un texte lu par la maitresse DĂ©coupe et utilise les Ă©tiquettes des 3 animaux de l'histoire Ă  trois on a moins froid » pour faire l'image de la fin de l'histoire. DĂ©couvrez A trois on a moins froid, de Devernois, Elsa sur ThĂšmes Animaux des champs et des bois , Écureuil , Entraide / SolidaritĂ© , HĂ©risson / Porc-Ă©pic , Hiver , Lapin / LiĂšvre Vous pouvez aussi trouver ici des exercices sur les lapins. TOP 10 des citations froid de cĂ©lĂ©britĂ©s, de films ou d'internautes et proverbes froid classĂ©s par auteur, thĂ©matique, nationalitĂ© et par culture. A trois on a moins froid Elsa Devernois et Michel Gay C'est l'hiver, il fait trĂšs froid et le hauffage ne marhe plus hez KIPIC le hĂ©risson. Il dĂ©couvre tout ça. a trois on a moins froid narramus. Elle a vĂ©cu la, il y a trois million d'annĂ©e. 2020 - Explorez le tableau A trois on a moins froid » de Virginie Menard, auquel 386 utilisateurs de Pinterest sont abonnĂ©s. SĂ©ance 2 DĂ©couverte du livre . _____! Ils tentent de dormir blottis l'un contre l'autre pour se donner chaud, mais
. A trois on a moins froid Mardi 11 fĂ©vrier Depuis 2 semaines, nous travaillons sur l'album A trois on a moins froid. Rapport IGEN Scolarisation des moins . VidĂ©os de nos petits spectacles Ă  ne pas manquer ! L'objectif visĂ© est le travail de la comprĂ©hension et du rappel de rĂ©cit Ă  partir de textes lus ou racontĂ©s par l'enseignant, d'abord sans prĂ©sentation des illustrations. TĂ©lĂ©charger le A TROIS ON A MOINS FROID - ePub, PDF, TXT, PDB, RTF, FB2 & Audio Books. Edith Grosse Conteuse spectacles, animations autour du livre, du conte, des comptines CPE, bibliothĂšques, Ă©coles . Les avis publiĂ©s font l'objet d'un contrĂŽle automatisĂ© de Rakuten. Nous rĂ©alisons des invitations,une affiche. Note pĂ©dagogique dĂ©partementale 2015 sur l'Ă©cole maternelle. Le lapin fait de mĂȘme. A partir de 2-3 ans. Signaler un abus. Les personnages de l'album Ă  imprimer, platifier et munir d'un bĂąton ou d'une paille pour faciliter le mime des scĂšnes par les enfants. 5 juil. Abbaye A mon Ăąge, on tue le temps avant de mourir ». A TROIS ON A MOINS FROID Elsa DEVERNOIS et Michel GAY L'Ă©cole des loisirs PS-MS C'est l'hiver, il fait froid. À trois, on a moins froid; À trois, on a moins froid RĂ©sumĂ© ; 1 occasion Ă  21€21; Prix standard . Ă  trois on a moins froid ~ A . B 6 erreurs Ă  corriger La statu de la LibertĂ© et un tĂ©moignage de l'amitiĂ© franco-amĂ©ricaine. Ajouter un commentaire . Les derniers gĂ©ants. L'exploitation pĂ©dagogique d'un album pour les petits. 2020 - Explorez le tableau A trois on a moins froid » de Virginie Menard, auquel 408 utilisateurs de Pinterest sont abonnĂ©s. Dans notre pays, les gens ne lisent pas beaucoup. Son ami l'Ă©cureuil aussi. 2Contrat didactique VoilĂ  comment nous allons faire tout d'a ord, je vais vous lire une histoire. Contact Etienne Joannes. Programme 2015 et documents ressources Eduscol. tu dois dessiner oĂč ils sont et tu dois les mettre exactement comme ils sont Ă  la fin de l'histoire. Voici la rĂ©alisation des Ă©lĂšves de la classe maternelle, effectuĂ©e suite Ă  l'Ă©tude de l'album "A trois on a . A trois on a moins froid. Elsa Devernois - Michel Gay. Dans un texte publiĂ© par le bulletin de l'École polytechnique, l . CommentĂ© en France le 7 mars 2020 . 16 aoĂ»t 2021 - DĂ©couvrez le tableau "A trois on a moins froid" de Anne claassens sur Pinterest. Nous avons mis en scĂšne l'histoire "A trois on a moins froid" PubliĂ© par DolorĂšs Ă  0928. Au Temple protestant de Londres. Il crie AĂŻe, tu me piques ! de la comm. Signaler un abus . Les Quilles À La Vanille. Texte de Elsa Devernois. Je compte jusqu'Ă  . Texte qui se rĂ©pĂšte,facile Ă  comprendre pour les petits. GERMINAL 1885 EMILE ZOLA 1840 - 1902 PREMIERE PARTIE - I, I Dans la plaine rase, sous la nuit sans Ă©toiles, d'une obscuritĂ© et d'une Ă©paisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes Ă  Montsou, dix kilomĂštres de pavĂ© coupant tout droit, Ă  travers les champs de betteraves. De notre cĂŽtĂ©, nous Ă©tions plusieurs − frĂšres, sƓurs, beaux-frĂšres et belles-sƓurs − Ă  ressentir des symptĂŽmes. DerriĂšre cette appellation effrayante se cache une toute nouvelle espĂšce de ptĂ©rosaure, Thanatosdrakon amaru, dĂ©couverte en Argentine. Voici un petit dossier que j'ai fait pour exploiter l'album "a trois on a moins froid" ici. Texte de Elsa Devernois. comptines et poĂ©sies. Envoyer par e-mail BlogThis! Avez-vous trouvĂ© cet avis utile ? 4 fĂ©vrier 2015, par Grenoble - Ecole PAUL BERT primaire - Prof01822. 10. Albums Albums 3-6 ans Albums 6-9 ans Albums 9 ans et plus Abecedaires Heros et series Albums sans texte Albums poche Recueils d-histoires Livres jeux Tirages epuises albums Livres animes Pop-up Leporello Kamishibai d'environ 20 ans. FrĂ©nĂ©tiquement il se baisse, se relĂšve, esquisse les signes de croix, les gĂ©nuflexions, raccourcit tous ses gestes pour avoir plus tĂŽt fini. Deux trangers avancent dans le froid et cherchent un abri. texte 4 - Toc, toc, toc ! Voir plus d'idĂ©es sur le thĂšme froid, album maternelle, album. Livraison Normale gratuit Livraison Ă  votre domicile, sans suivi de votre livraison LivrĂ© entre le 07/02 et le 10/02 Livraison Suivie 3€ Livraison Ă  votre domicile avec suivi de votre livraison LivrĂ© entre le 05/02 et le 10/02 Acheter en 1 . Exploitation PS sur Ecole petite section . Au bonheur que je ressens depuis que je t'ai Ă  mes cĂŽtĂ©s. Texte 1 Kipic le hĂ©risson a froid. Voir plus d'idĂ©es sur le thĂšme froid, maternelle, album maternelle. OGEC; APEL; Agenda Ă©cole ; Contacts; RPI; Recherche pour Rechercher. trĂšs belles illustrations. A trois on a moins froid. » A trois on a moins froid de Michel Gay. Je vais utiliser entre autres l'album "A trois on a moins froid". Elsa Devernois et Michel Gay. ! 0 Connexion; 0 Mon panier; Exposition Albin de la Simone - Dessins Pour la premiĂšre fois Ă  Londres, le chanteur-compositeur prĂ©sente ses dessins qui racontent avec humour et dĂ©licatesse le quotidien de sa vie de tournĂ©e. Accueil les classes TPS-PS-MS-GS cahier de vie "A trois on a moins froid" "A trois on a moins froid" Myriam Maindron 10 fĂ©vrier 2021 10 fĂ©vrier 2021. Ecriture; Ecriture-prĂ©nom; Ecriture des chiffres; Graphisme; MotricitĂ© fine; Feuilles de route; Allemand; Anglais Dcouverte du monde - les sens Dis. SĂ©ance 2 DĂ©couverte du livre . Des fossiles de ce gigantesque dinosaure ont Ă©tĂ© . A la dĂ©couverte des animaux Ca n'existe pas! EntrĂ©e libre. 1PrĂ©sentation enjeux d'apprentissages Nous allons maintenant travailler en lecture avec un album. Exploitation PS Ă  GS sur materalbum. 19 janv. fĂ©vrier 14, 2021 1 min read . Une . Charte dĂ©partementale des Atsem. cahier de textes; Temps forts; Associations. Nietzsche, Le gai savoir 74 Justice Ă  l'italienne. Quelles en sont les raisons ?, Ă  votre avis ? À peine s'il Ă©tend ses bras Ă  l'Évangile, s'il frappe sa poitrine au Confiteor. Il la baptisĂšres Lucy. A trois on a moins froid . Projet marionnettes "A trois on a moins froid" Les enfants rĂ©alisent les dĂ©cors et les marionnettes afin de prĂ©senter un spectacle aux autres classes francophones. 4 avis . J'ai passĂ© ma vie Ă  croire en l'Amour. ŰšŰč۶ Ű§Ù„Ù…ÙˆŰ§Ű¶Űč Ű§Ù„ŰȘي Ù„Ù‡Ű§ ŰčÙ„Ű§Ù‚Ű© مŰč Ù…Ù‚Ű±Ű± Ű§Ù„Ű§ÙˆÙ„Ù‰ ŰšŰ§Ùƒ Sujets de production Ă©crite 1. Son ami l'Ă©cureuil aussi. Elle a Ă©tĂ© ce matin on a fait un travail sur la couverture de kipic, en commencant par faire le quadrillage en pate a modeler PostĂ© par debwawa Ă  1657 - Permalien Article prĂ©cĂ©dent 30/12/2013 COLLECTION "LE CORPS HUMAIN" j'ai . L'Ă©lĂ©gance n'a d'importance que si l'on y pense. Les ressources d'une maitresse remplaçante. Texte 2 Touffu a une idĂ©e, il se met entre Kipic et l'Ă©cureuil et ils s'endorment. La montagne d'Esmeralda Atlas des geographes d'Orbae Le pays des frissons Atlas des geographes d'Orbae Grand Ours. En salle de motricitĂ©, nous jouons Ă  raconter l'histoire des 3 amis
 Il y a des hĂ©rissons bleu, des Ă©cureuils rouge et des lapins jaune qui se promĂšnent autour des maisons cerceaux. Livraison rapide. Nous avons travaillĂ© sur l'histoire A trois on a moins froid », nous l'avons mise en scĂšne. Notre livre coup de cƓur du moment. Elsa Devernoy a tout d'abord exercĂ© de nombreux mĂ©tiers avant de se consacrer entiĂšrement Ă  l'Ă©criture. Lisez des commentaires honnĂȘtes et non biaisĂ©s sur les produits de la part nos utilisateurs. A trois on a moins froid. Comme il fait nuit, le dĂ©panneur ne pourra pas venir rĂ©parer avant demain matin. A trois on a moins froid de Elsa Devernois - Éditeur Ecole des Loisirs L' - Livraison gratuite Ă  0,01€ dĂšs 35€ d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est lĂ  Apparemment, javascript est dĂ©sactivĂ© sur votre navigateur. Programme 2015 et ressources d'accompagement. Voir plus d'idĂ©es sur le thĂšme froid, maternelle, album maternelle. Il ne marche plus non plus chez Casse-Noisette, l'Ă©cureuil. Autour de l'album A trois on a moins froid » Fiches MS discrimination visuelle Fiches GS Autour du conte Les trois petits cochons » Fiches MS lecture, et ranger par ordre de taille Fiches GS lecture Et aussi des images sĂ©quentielles 1,2 Mo pour un travail de langage en atelier dĂ©crire l'image, les remettre dans l'ordre
 Photo DP. Moins froid dedans qu'en plein hiver » Il crie AĂŻe, tu me piques ! A trois on a moins froid Elsa Devernois et Michel Gay Dehors, il fait trĂšs, trĂšs froid. Oui Non. Achat vĂ©rifiĂ©. Kipic le hĂ©risson et Casse-noisette l'Ă©cureuil sont tous deux en panne de chauffage. Rapport IGEN Scolarisation des moins . Voir plus d'idĂ©es sur le thĂšme maternelle, herisson, froid. Charte dĂ©partementale des ATSEM. Ils vont dormir l'un contre l'autre. ComprĂ©hension d'un texte lu PS-MS- Janvier A trois on a moins froid » Elsa Devernois et Michel Gay/ Ecole des loisirs. Produits similaires. Le style mais surtout le fond reste sombre et trĂšs pessimiste avec des savant plus ou moins fous, des invasions et finalement, un . Audrey FAGOT. Minilivre A trois on a moins froid Mini-livre et marottes A trois on a moins froid d'Elsa Devernois et Michel Gay GrĂąces aux belles images sĂ©quentielles trouvĂ©es sur le site qui propose de nombreuses autres images d'albums, le travail Ă©tait presque faitun grand merci Ă  cet enseignant partageur. 5,0 sur 5 Ă©toiles Coup de coeur. C'est l'hiver, il fait trĂšs froid, et le chauffage ne marche plus chez Kipic, le hĂ©risson, ni chez Casse-Noisette, l'Ă©cureuil. Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur . Ă©cureuil mammifĂšre; froid; hĂ©risson mammifĂšre; lapin mammifĂšre; livre pour enfants; solidaritĂ© RĂ©sumĂ© C'est l'hiver, il fait trĂšs froid et le chauffage ne marche plus chez Kipic, le hĂ©risson. Atome De Calcium Configuration Ă©lectronique, Peugeot Kisbee 4t, Grille Indiciaire Adjoint Technique Principal 1Ăšre Classe, Sujet Ens 2020 Maths, Islam Devierger Avant Le Mariage, Corp De Ferme Ă  RĂ©nover 77, Sonia Devillers Enceinte, Ă©valuation Les Types De Phrases Ce2 La Classe Bleue, a trois on a moins froid texte
Les« lits froids », logements occupés moins de trois semaines par an, représentent de 30 % à 40 % des capacités d'hébergement en Savoie, Haute-Savoie et IsÚre.
D’ici Ă  trois ans - et mĂȘme un an selon les plus optimistes - les Ă©quipements informatiques ne seront plus entassĂ©s dans des Ă©tagĂšres rĂ©frigĂ©rĂ©es, mais plongĂ©s dans l’huile. C’est en tout cas le pari que fait Serge Conesa, dont l’entreprise Immersion 4 lance ces jours-ci ses premiers modĂšles de tank », des bacs remplis d’une huile spĂ©ciale et dans laquelle trempent verticalement des machines avec leurs cĂąbles et leurs SSD sur une largeur de 10, 20 ou 51U. L’intĂ©rĂȘt ? Ces solutions, dans lesquelles il n’y a ni climatisation ni ventilateurs, Ă©liminent quasiment la consommation Ă©lectrique dĂ©diĂ©e au refroidissement des appareils. Dit autrement, elles font Ă©conomiser entre un tiers et 50% de l’énergie que consomme une salle informatique. Parmi les fervents dĂ©fenseurs de cette technologie, HPE estime que l’huile d’Immersion 4 rĂ©soudrait les trois contraintes dans l’installation d’un datacenter trouver des mĂštres-carrĂ©s peu chers, avec de l’énergie qui revient peu chĂšre, dans des endroits oĂč l’on peut revaloriser la chaleur. Éliminer les coĂ»ts du froid et exploiter l’énergie digitale L’huile dissipe la chaleur 1500 fois mieux que l’air. Nous la couplons avec une pompe qui crĂ©e des turbulences dans l’huile pour la faire circuler jusqu’à un Ă©changeur thermique. Ce systĂšme permet de maintenir des serveurs Ă  37° en ne consommant que quelques dizaines de watts, soit 2% de ce que coĂ»te en Ă©lectricitĂ© le refroidissement traditionnel d’un rack Ă  base de climatisation et de ventilateurs », explique Serge Conesa. Il avance que les Ă©conomies rendues possibles par l’huile vont mĂȘme bien au-delĂ  de la facture Ă©nergĂ©tique du datacenter. Se dĂ©barrasser de la climatisation signifie aussi rĂ©cupĂ©rer les mĂštres-carrĂ©s occupĂ©s d’ordinaire par sa tuyauterie, jusqu’à un Ă©tage entier pour les grands datacenters. Il y a donc l’idĂ©e de ramener les salles informatiques dans les tours de bureau, d’autant que notre systĂšme de pompe est conçu pour se connecter facilement sur des Ă©changeurs thermiques comme les pompes Ă  chaleur domestiques, ndr qui rĂ©cupĂšrent la chaleur de l’huile pour la transformer en chauffage, en air frais, ou mĂȘme en Ă©lectricitĂ©. Cela s’appelle exploiter l’énergie digitale ». L’un dans l’autre, les responsables de datacenters pourraient prĂ©senter un PUE infĂ©rieur Ă  1, puisqu’en rĂ©utilisant la chaleur de l’huile au bĂ©nĂ©fice du bĂątiment, il devient possible de soustraire l’énergie du bilan Ă©nergĂ©tique. Selon Serge Conesa, le retour sur investissement de l’installation de tanks dans des bureaux serait d’un an, contre cinq Ă  dix ans pour la construction d’une salle informatique traditionnelle. Une efficacitĂ© Ă  l’épreuve des conditions extrĂȘmes Ne plus payer d’électricitĂ© pour faire du froid est l’argument qui a incitĂ© CGG, numĂ©ro 1 du calcul sismique pour les compagnies pĂ©troliĂšres, Ă  ĂȘtre prĂ©curseur dans l’expĂ©rimentation des bains d’huile. Pour nous, qui devons gagner de l’argent avec le HPC, c’est-Ă -dire malgrĂ© des serveurs qui chauffent beaucoup au point de consommer jusqu’à 25% de leur Ă©lectricitĂ© rien que dans les ventilateurs, ndr, il est primordial d’optimiser le ratio coĂ»t-performance. Nous avons donc adoptĂ© l’huile il y a cinq ans pour que l’électricitĂ© consommĂ©e n’aille quasiment plus que dans le calcul. Le refroidissement par huile fonctionne si bien que nous avons mĂȘme pu mener des tests d’overclocking au-delĂ  des frĂ©quences habituellement atteignables dans l’air », tĂ©moigne Jean-Yves Blanc, Chief IT Architect chez CGG. PrĂ©cisons que, selon les Ă©tudes, un processeur qui chauffe parce qu’il calcule plus vite consomme de maniĂšre exponentielle de l’électricitĂ©. On dit que les processeurs fuient. En temps normal, ils consomment 10% d’électricitĂ© en trop. Quand ils grimpent en tempĂ©rature, le gaspillage s’élĂšve Ă  30%. En utilisant l’huile, il devient possible de les maintenir Ă  la tempĂ©rature optimale et donc de les faire calculer plus vite sans dĂ©multiplier la consommation d’énergie », dĂ©taille Patrick Demichel, Architecte en systĂšmes stratĂ©giques chez HPE pour le monde - et qui conseille dĂ©jĂ  Ă  ses clients les tanks d’Immersion 4. Jean-Yves Blanc ajoute que l’huile, en immergeant toute l’électronique, lui donne mĂȘme la possibilitĂ© d’overclocker plusieurs composants et pas uniquement les processeurs. C’est un avantage par rapport au refroidissement Ă  eau qui suppose de la plomberie pour ne refroidir que certains Ă©lĂ©ments, qui coĂ»te plus cher et qui se montre beaucoup moins efficace », dit-il, sans toutefois donner des ordres de grandeur, pour respecter son secret industriel. L’huile est si efficace dans son absorbation de chaleur qu’elle Ă©liminerait mĂȘme les pertes d’exploitation en cascade lors des incidents. En cas de panne du systĂšme de refroidissement, les cas de figure diffĂšrent totalement entre un rack et un tank. L’huile stagnante d’Immersion 4 est si stable qu’elle continue d’absorber la chaleur des processeurs et les maintient en dessous de la tempĂ©rature fatidique de 60° pendant plusieurs heures. Cela est amplement suffisant pour qu’un nĂ©ophyte change la pompe en quelques minutes sans interrompre la production », indique Patrick Demichel. En revanche, explique-t-il, si des racks sont privĂ©s d’air froid, le processeur grimpe en quelques minutes Ă  plus de 100°. Il est alors urgent de tout arrĂȘter proprement pour ne pas perdre des donnĂ©es, si tant est que cela soit possible. Et il faudra plusieurs heures, si ce n’est des jours, avant qu’un spĂ©cialiste en climatisation n’intervienne pour la rĂ©parer, entraĂźnant ainsi autant de perte d’exploitation. Pour le Big Data, pour l’IoT, pour Ă©viter le cloud Pour Patrick Demichel, le refroidissement Ă  l’huile n’est pas cantonnĂ© au HPC. Le Big Data et l’IoT seraient les principales locomotives de son prochain succĂšs. Selon lui, la puissance de calcul du Big Data est actuellement limitĂ©e par le nombre de processeurs que l’on peut mettre dans un rack ou, dit autrement, par le nombre de mĂštres-carrĂ©s qu’une entreprise veut bien accorder Ă  des racks et Ă  leur refroidissement pour rĂ©partir les processeurs qui chauffent. Dans un rack 42 U traditionnel, la puissance Ă©tant limitĂ©e par la tempĂ©rature, les fabricants restreignent aujourd’hui la fourniture d’énergie Ă  30 kWh au maximum contre 10 kWh pour un rack de serveurs web, soit un nombre de processeurs bien en deçà de l’espace disponible. Or, si nous n’avons pas aujourd’hui de moyens simples de proposer des configurations denses avec les processeurs les plus puissants entre 150 et 200 watts l’unitĂ©, ndr, combien de mĂštres-carrĂ©s refroidis faudra-t-il encore ajouter dans cinq ans, quand Intel et ses concurrents proposeront des processeurs qui atteindront 300 ou 400 watts ? », interroge-t-il. Une contrainte qui disparaĂźt avec les tanks d’huile, le modĂšle 51U d’Immersion 4 pouvant refroidir jusqu’à 230 kWh, soit 7 Ă  8 fois plus de puissance. Par ailleurs, tous les analystes prĂ©disent que l’IoT produira bientĂŽt trop de donnĂ©es pour qu’il soit encore rĂ©aliste de les transporter vers les grands datacenters. Il faudra donc amener le calcul au plus prĂšs de l’endroit oĂč ces donnĂ©es sont produites. Or, lorsqu’ils sont refroidis Ă  l’huile, les Ă©quipements peuvent ĂȘtre installĂ©s partout. On peut mĂȘme imaginer les embarquer dans des vĂ©hicules ou dans le sac Ă  dos d’un soldat », ajoute Patrick Demichel. À ce titre, Serge Conesa indique au MagIT qu’Immersion 4 planche actuellement sur un tank embarquĂ© dans l’un des voiliers du prochain VendĂ©e-Globe. D’autres cas d’usage sont possibles. Nous sommes contactĂ©s par des centres de recherche qui veulent du refroidissement Ă  huile pour rapatrier des traitements qu’ils ne veulent plus laisser Ă  AWS ou Azure. Par des entreprises de pays chauds, notamment du Moyen-Orient, oĂč la production de froid coĂ»te cher. Et mĂȘme par des Russes qui veulent miner de la crypto-monnaie, puisque la capacitĂ© d’assurer le calcul des transactions devient un vrai business », tĂ©moigne CĂ©dric Dezempte, chargĂ© d’affaires chez Modulo C. Ce fabricant français de salles informatiques d’appoint est le premier Ă  distribuer les solutions d’Immersion 4. Pour lui, les perspectives de ventes sont Ă©normes A l’heure actuelle, la moitiĂ© des demandes vient de l’étranger. C’est inĂ©dit », se rĂ©jouit CĂ©dric Dezempte. Une nouvelle huile qui rĂ©sout les dĂ©fauts rencontrĂ©s depuis 10 ans Le refroidissement Ă  l’huile est Ă  l’étude depuis dix ans. Mais, selon Patrick Demichel, Immersion 4 est le premier Ă  proposer une solution opĂ©rationnelle. Jusqu’ici, les composĂ©s proposĂ©s avaient des dĂ©fauts. Il y a eu ceux qui cassaient le plastique des cĂąbles, ceux qui dissolvaient la cire sur les condensateurs, ceux qui s’évaporent. La derniĂšre barriĂšre, celle que seul Immersion 4 est parvenue Ă  franchir, Ă©tait d’avoir le mĂȘme indice de rĂ©flexion que les fibres optiques. Car, sans cela, l’huile qui s’immisce dans ces connecteurs perturbait le signal. » L’huile - dont Immersion 4 garde la recette secrĂšte - offre une rĂ©sistance diĂ©lectrique de 56 kVA. En d’autres termes, elle isole Ă  ce point du courant qu’il est impossible pour un technicien de s’électrocuter s’il plonge la main dans un bain contenant un cĂąble Ă©lectrique dĂ©nudĂ© de 220V. Par ailleurs, elle ne s’enflamme qu’à partir de 400°, seuil qu’elle ne devrait jamais atteindre puisque les processeurs s’arrĂȘtent de fonctionner avant d’avoir atteint le quart de cette tempĂ©rature. Tous les composants d’un serveur fonctionnent dans l’huile, sauf les disques durs traditionnels qui ne sont pas Ă©tanches. Trois parades existent, l’utilisation de SSD, celles de disques durs Ă  hĂ©lium hermĂ©tiques, plus capacitifs, mais hors de prix, ou encore la simple installation des disques dans une baie externe. Cette derniĂšre option est un moindre mal, puisque les disques durs ne chauffent pas et n’ont donc pas besoin de climatisation », prĂ©cise Patrick Demichel. L’immersion dans l’huile offre mĂȘme des bĂ©nĂ©fices inattendus elle protĂšge les serveurs de la poussiĂšre, de l’humiditĂ© et de la corrosion. A voir cependant si les Ă©quipements dureront effectivement plus longtemps. ProblĂšme les serveurs ne sont pas conçus pour Le tableau idyllique du refroidissement Ă  l’huile a nĂ©anmoins une faille. A date, aucun serveur n’est conçu pour fonctionner dans l’huile. Le problĂšme typique est celui des ventilateurs. Nous fabriquons des machines qui s’arrĂȘtent lorsqu’elles dĂ©tectent qu’ils ne tournent pas correctement. Or, l’utilisation d’un ventilateur Ă©tant contreproductive dans l’huile, cela signifie qu’il faut les enlever, changer les firmwares et faire passer de nouveaux tests de certification. Cela restera un travail Ă©norme et coĂ»teux, tant que le refroidissement Ă  l’huile ne se sera pas dĂ©mocratisĂ© », reconnaĂźt Patrick Demichel. IdĂ©alement, dans l’huile, les serveurs ne devraient mĂȘme pas avoir de boĂźtiers », souligne pour sa part CĂ©dric Dezempte. Serge Conesa presse les fabricants de certifier ses solutions et de mettre au point de nouvelles normes. Intel, Mellanox et d’autres seraient dĂ©jĂ  sur les rangs. En 2017, les datacenters ont reprĂ©sentĂ© 5% de la consommation mondiale d’électricitĂ©. Si nous continuons avec les systĂšmes de refroidissement actuels, ce sera 20% en 2020 et 40% en 2030. Cela signifie qu’à cette date, le Japon, par exemple, devrait mobiliser l’ensemble de ces centrales nuclĂ©aires pour n’alimenter que ses datacenters
 mais il ne pourra pas le faire car il ne resterait plus rien pour ses 100 millions d’habitants », dĂ©fend le fondateur d’Immersion 4. Si aujourd’hui Immersion 4 ne propose que des tanks allongĂ©s horizontalement sur le sol, le fabricant devrait d’ici Ă  quelques semaines lancer des formats en armoire verticale, similaires aux baies Rack, mais dotĂ©s de tiroirs pour faciliter les opĂ©rations de maintenance. Dans tous les cas, les tanks sont monitorĂ©s par un systĂšme qui rĂ©gule automatiquement la circulation de l’huile selon la tempĂ©rature des serveurs.
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1 Le professeur diffuse la vidĂ©o avec le son. Il marque des pauses rĂ©guliĂšres, notamment jusqu’à 0 40. Les Ă©tudiants ne doivent pas chercher Ă  tout comprendre mais saisir quelques mots ou Le professeur distribue le texte lacunaire suivant, Ă  savoir la rĂ©plique du papa parfait de la publicitĂ©, que les Ă©tudiants devront complĂ©ter. Attention les mots Ă  repĂ©rer sont parfois simples et connus des Ă©tudiants phase de consolidation du lexique connu, d’autres fois peu ou pas connus et plus ardus Ă  comprendre phase de dĂ©couverte. Les mots supprimĂ©s sont choisis sur des critĂšres standards. Mais c’est vous qui connaissez le mieux vos Ă©tudiants et leur progression. N’ hĂ©sitez pas Ă  changer les mots que vous supprimerez en fonction de leurs professeur doit insister sur l’aspect "dĂ©couverte" du processus et rassurer les Ă©tudiants. Il doit donner pour consigne d’écrire phonĂ©tiquement ce que les Ă©tudiants entendent, mĂȘme si c’est incomplet. L’objectif est d’augmenter l’indice de confiance face Ă  des documents audiovisuels que ce travail constitue un dĂ©fi pour le niveau A2. N’hĂ©sitez pas Ă  le diffuser trois ou quatre fois selon ce schĂ©ma une premiĂšre Ă©coute complĂšte sans pause, une deuxiĂšme Ă©coute ponctuĂ©e de pauses, une troisiĂšme Ă©coute complĂšte sans pause ou avec moins de pauses. [Moi, je suis un papa parfait. Tous les matins, je suis ____ avant tout le monde pour prĂ©parer le _____ ______. Et pour nos chĂšres tĂȘtes blondes, rien de tel que des tartines grillĂ©es avec une fine couche de Nucolla et un incroyable ______ ______ maison pour bien ______ la journĂ©e. Je suis toujours de bonne _____. La fatigue ? Connais pas. En tant que papa parfait, je suis aussi un peu _______, sinon comment pourrais-je fabriquer des jouets pour mes adorables bambins ? Je suis toujours aux petits soins pour mes enfants adorĂ©s. Tiens, ma puce, ne prends pas_____. Et quoi de mieux qu’une jolie berceuse pour ______la journĂ©e en beautĂ© ? C’est ça, ĂȘtre un papa papa parfait. Le papa adorĂ©.] Nos chĂšres tĂȘtes blondes expression idiomatique soutenue un peu vieillie dĂ©signant les enfantsĂȘtre de bonne/mauvaise humeur n’hĂ©sitez pas Ă  expliquer la diffĂ©rence par 2 Ă©moticĂŽnes dessinĂ©es au tableau. Pensez Ă  la confusion phonĂ©tique et sĂ©mantique avec „humour“ĂȘtre aux petits soins expression idiomatique. Faire trĂšs attention Ă  quelqu’un. Être attentionnĂ©, dĂ©licat envers quelqu’un. Nous mettons Ă  votre disposition ci-dessous la transcription du cour-mĂ©trage. Moi, je suis un papa parfait. Tous les matins, je suis levĂ© avant tout le monde pour prĂ©parer le petit-dĂ©jeuner. Et pour nos chĂšres tĂȘtes blondes, rien de tel que des tartines grillĂ©es avec une fine couche de Nucolla et un incroyable chocolat chaud maison pour bien commencer la journĂ©e. Je suis toujours de bonne humeur. La fatigue ? Connais pas. en tant que papa parfait, je suis aussi un peu bricoleur, sinon comment pourrais-je fabriquer des jouets pour mes adorables bambins ? Je suis toujours aux petits soins pour mes enfants adorĂ©s. Tiens, ma puce, ne prends pas froid. Et quoi de mieux qu’une jolie berceuse pour terminer la journĂ©e en beautĂ© ? C’est ça, ĂȘtre un papa parfait. Un papa parfait. Le papa adorĂ©. Le papa Papa parfait. Ok
 Le papa Oh, mer...credi. Oui, oui, Monsieur Leroy, non, non, je ne serai pas en retard Ă  la rĂ©union, y a pas de problĂšme. La fille Je peux avoir ma tartine ? Le papa Ça arrive, ma petite chĂ©rie. Le dossier ? Heu, oui, je vĂ©rifie. Ça, c’est bon, ça c'est ok, ça c’est fait. De Nucolla. J’ai oubliĂ© le Nucolla... Super. Voix off la fatigue ? Connais pas Le papa Et j’ai oubliĂ© le Nucolla. Voix off Et le chocolat chaud maison. Le papa Non, non, non ! Et mer...credi ! Le papa Je peux avoir mon lait ? Voix off Je suis toujours aux petits soins pour mes enfants adorĂ©s. Le papa Oui, ben comme ça, au moins, t’auras pas froid. Voix off en tant que papa parfait, je suis aussi un peu bricoleur, sinon comment pourrais-je fabriquer des jouets pour mes adorables bambins ? Et quoi de mieux qu’une jolie berceuse pour terminer la journĂ©e en beautĂ© ? Le papa Il est grand temps d’aller dormir. Demain est un autre jour.. Le papa Non, non, non, je ne serai pas en retard pour la rĂ©union. Et j’ai oubliĂ© le Nucolla. Non, non, non...Et mer..credi ! Le papa Et merde ! Ce putain de Nucolla ! Merde, merde et remerde ! La fille Coucou ! Le papa Coucou, ma chĂ©rie ! Le fille Ça va ? Le papa Oui, ça me fait bien plaisir de te voir pour le petit dĂ©jeuner. La fille Ben ouais, ça change. Le papa Oh, attends, je suis pas venu les mains vides. Je t’ai ramenĂ© du Nucolla ! La fille Ah, ouais, c’est gentil. Mais on va plutĂŽt rĂąper du chocolat, non ? Entre ! Le papa Ma chĂ©rie, tu sais que ça ne se mange pas du tout comme ça... La fille Ouais, mais c’est comme ça que je les aime. J’ai un peu froid.
Cesjours-ci nous continuons l'exploitation de l'album a trois on a moins froid, nous avons aussi travaillé la numeration avec les superbes fiches de oummysophie: nous
Le froid constittue-t-il un nouvel enjeu de la transition Ă©nergĂ©tique? Quelles sont les voies de demain pour produire du froid? Le 1er appel Ă  projets lancĂ© par l'ADEME fin 2015 avait une prioritĂ© faire Ă©merger des technologies innovantes conciliant efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et faible Ă©mission de gaz Ă  effet de serre. BĂ©nĂ©fice induit pour les entreprises industrielles et tertiaires, une facture Ă©nergĂ©tique allĂ©gĂ©e. Zoom sur quatre projets en action parmi les huit laurĂ©ats retenus. 1 – ETT, la chaleur fatale pour produire un chaud et froid simultanĂ© Jouer en mĂȘme temps sur le chaud et le froid, tel est justement le parti pris retenu par l’entreprise bretonne Energie Transfert Thermique ETT avec le soutien du PĂŽle Cristal et de l’Institut National des Sciences AppliquĂ©es de Rennes. Produire du chaud et du froid par rĂ©cupĂ©ration d’énergie en circuit fermĂ© n’est pas nouveau. Mais ici, l’innovation de la thermo-frigo-pompe rĂ©side en plusieurs points. D’abord, l’utilisation de propane remplace le fluide frigorigĂšne habituel moyennant un trĂšs faible impact environnemental. Le Potentiel de RĂ©chauffement Global PRG du propane est en effet environ 500 fois moins Ă©levĂ© qu’un fluide frigorifique traditionnel de type HFC. De plus, grĂące Ă  un systĂšme de rĂ©gulation optimisĂ© et un circuit frigorifique original, il permet Ă  partir d’un seul et mĂȘme systĂšme, de passer d’un mode Ă  l’autre sans interruption. Force du projet ? GrĂące Ă  la rĂ©cupĂ©ration d’énergie fatale, ETT produit simultanĂ©ment de l’eau chaude sanitaire, de la climatisation et du chauffage, le tout Ă  des coĂ»ts d’exploitation bien infĂ©rieurs Ă  ceux d’une pompe Ă  chaleur rĂ©versible. Jusqu’à prĂ©sent le chauffage faisait partie des besoins dominants des secteurs rĂ©sidentiels et tertiaires, explique FrĂ©dĂ©ric Bazantay, directeur du PĂŽle Cristal. Aujourd’hui, avec l’évolution thermique des bĂątiments, les bĂątiments basse consommation ou les bĂątiments Ă  Ă©nergie positive, on assiste Ă  une inversion d’importance entre les besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire, dĂ©sormais devenus prééminents. » Cette solution tout-en-un s’avĂšre ainsi trĂšs adaptĂ©e pour l’hĂŽtellerie, la restauration, les Ă©tablissements pour personnes ĂągĂ©es du fait d’importants besoins simultanĂ©s d’eau chaude sanitaire et de climatisation ou de chauffage. Elle l’est Ă©galement pour les bureaux. Actuellement, les surfaces vitrĂ©es des bureaux entraĂźnent des besoins de chaud et de froid Ă  l’échelle d’une mĂȘme journĂ©e, explique FrĂ©dĂ©ric Bazantay. Plus globalement, cette solution commercialisĂ©e au premier trimestre 2017 permettra d’apporter des rĂ©ponses Ă  trois usages avec un mĂȘme Ă©quipement, tout en rĂ©duisant drastiquement la facture Ă©nergĂ©tique. » Retrouvez l'article complet ici.
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COURS d’Exploitation des chemins de fer Ulysse Lamalle Tome III LA VOIE Fascicule I Le Ballast, Les Traverses, Les Rails, Les Appareils de la Voie, Virage et Translation TABLE DES MATIÈRES LA VOIE FASCICULE I 1. - TABLE SYSTÉMATIQUE GĂ©nĂ©ralitĂ©s PREMIÈRE PARTIE LE BALLAST RĂŽle du ballast QualitĂ©s requises Épreuves de rĂ©ception Classement des matĂ©riaux de ballastage Choix du ballast Dimensions des Ă©lĂ©ments Prix du ballast diagrammes Ballastage des lignes du Congo belge Coefficient de ballast DĂ©prĂ©ciation du ballast IntensitĂ© du bourrage Faut-il ou non recouvrir les traverses par le ballast ? DĂ©sherbage Manuel MĂ©canique Chimique DEUXIÈME PARTIE LES TRAVERSES RĂŽle des traverses Chapitre I. - Traverses en bois Dimensions Travelage Forme Essences Prix des traverses en bois diagramme ImprĂ©gnation des traverses en bois GĂ©nĂ©ralitĂ©s OpĂ©rations prĂ©liminaires SĂ©chage Frettage Sabotage et forage ImprĂ©gnation proprement dite Traitement Ă  cellules pleines ». ProcĂ©dĂ© Bethell Traitement Ă  cellules vides ». ProcĂ©dĂ© RĂŒping Prix de la crĂ©osote diagramme RĂ©sultats de l'imprĂ©gnation par la crĂ©osote ProcĂ©dĂ© RĂŒtgers Double RĂŒping ComposĂ©s arsĂ©nifĂšres Tirefonnage Ă©ventuel pour le placement des selles mĂ©talliques Pose du rail sur traverses en bois Attaches Crampons Tirefonds Plaque Ramy Le griffon Tree-nails Garniture Lakhovsky Garniture Streitz Virole VV Avantages propres aux traverses en bois Appareils de mesure ExtrahomĂštre TorsiomĂštre DĂ©climĂštre BourramĂštre Selles mĂ©talliques Selles ordinaires Selles Ă  rebords Selles Ă  crochet Selles modernes Selle d'OugrĂ©e-Marihaye Selle d'Angleur-Athus Conclusions Chapitre II. - Les traverses mĂ©talliques Forme et dimensions Les attaches Attache rhĂ©nane Attache Haarmann Attaches modernes par selles et cales de fixation - systĂšme d'OugrĂ©e-Marihaye par selles Ă  nervures, crapauds et boulons - systĂšme d'Angleur-Athus Prix et poids des traverses mĂ©talliques comparĂ©s Ă  ceux des traverses en bois Traverses en bois ou traverses mĂ©talliques ? Chapitre III. - Traverses en bĂ©ton armĂ© GĂ©nĂ©ralitĂ©s Traverses prismatiques monobloc Traverse Calot Traverse Orion Traverses mixtes en bĂ©ton ordinaire Traverse Vagneux Garniture hĂ©licoĂŻdale Thiollier Traverse mixte de la S. N. C. B Traverse mixte Sonneville S. N. C. F. Traverses en bĂ©ton prĂ©contraint Traverses françaises en bĂ©ton prĂ©contraint Traverse belge Franki-Bagon en bĂ©ton prĂ©contraint Les attaches des traverses en bĂ©ton Conclusions Chapitre IV. - Pose de la voie Dressage Relevage Bourrage Dressage dĂ©finitif Éclissage des rails RĂ©galage du ballast Chapitre V. - Entretien de la voie Revision mĂ©thodique intĂ©grale Entretien en recherche Soufflage Soufflage mesurĂ© Mesure des dĂ©nivellations transversales et longitudinales DansomĂštre MĂ©canisation des travaux d'entretien et de renouvellement de la voie Entretien Renouvellement TROISIÈME PARTIE LES RAILS Chapitre I. - Évolution du rail Chapitre II. - GĂ©nĂ©ralitĂ©s Efforts verticaux Statiques Dynamiques Coefficient de vitesse Efforts transversaux Efforts longitudinaux Chapitre III. - Profils des rails Rail Ă  patin Vignole Bourrelet Pose inclinĂ©e au 1/20 Pose verticale PortĂ©es d'Ă©clissage Ame et patin Rail Ă  double bourrelet Bull headed Comparaison de la voie Vignole et de la voie Ă  double bourrelet Abandon progressif du rail Ă  double bourrelet Rail Ă  orniĂšre Rail compound Chapitre IV. - Longueur des rails Qu'est-ce qui s'oppose Ă  l'emploi de rails de trĂšs grande longueur? Dilatation des rails Rails sous contrainte Calcul de la contrainte Rails de grande longueur dans les tunnels Chapitre V. - Calcul de la section du rail Poids des rails Prix des rails diagrammes Chapitre VI. - Le mĂ©tal QualitĂ© et contrĂŽle de la qualitĂ© ParachĂšvement Mise Ă  longueur Refroidissement Forage des trous Composition chimique des aciers Ă  rails Chapitre VII. - Usure et durĂ©e des rails GĂ©nĂ©ralitĂ©s Usure verticale Usure latĂ©rale RĂ©sistance des rails Ă  l'usure Usure par abrasion ou par Ă©crasement de la surface de roulement RemĂšdes Composition chimique du mĂ©tal Emploi des aciers spĂ©ciaux Rails en acier obtenu au four Ă©lectrique Rails compound Traitement thermique Ferrite - perlite - cĂ©mentite - austĂ©nite - martensite - troostite - sorbite ProcĂ©dĂ©s de traitement thermique des rails ProcĂ©dĂ© Sandberg ProcĂ©dĂ© de Neuves-Maisons ProcĂ©dĂ© de MaxhĂŒtte ProcĂ©dĂ© de Rodange Traitement thermique des extrĂ©mitĂ©s des rails Usure latĂ©rale du bourrelet Usure par oxydation Rails en acier au cuivre Chapitre VIII. - Le joint Conception du joint Les Ă©clisses Boulons d'Ă©clisses Eclissage Ă  fourrure en bois Le joint parfait L'usure des Ă©clisses Éclisse CĂ©sar Éclisses de raccord Traitement thermique des Ă©clisses RĂ©duction du nombre des joints Rails de grande longueur Soudure des rails Rails de raccord Soudure alumino-thermique Soudure Ă©lectrique par rĂ©sistance Soudure Ă©lectrique avec usine gĂ©nĂ©ratrice mobile Soudure oxy-acĂ©tylĂ©nique Soudure Ă  l'arc Ă©lectrique Position des joints par rapport aux appuis Joint appuyĂ© Joint suspendu Joint en porte Ă  faux Joint Ă  pont Position relative des joints dans les deux files de rails Joints concordants Joints alternĂ©s Joints chevauchĂ©s Conclusion Chapitre IX. - Le cheminement des rails Lignes Ă  double voie Freinage Courbes DĂ©clivitĂ©s Lignes Ă  simple voie Nuisance et danger du cheminement Cheminement diffĂ©rentiel ou chevauchement Cas des lignes de tramways RemĂšdes contre le cheminement Entretien de la voie Drainage de la plateforme Rails de grande longueur Dispositifs spĂ©ciaux anti-cheminants par action positive par frottement Selle anti-cheminement Winsby Ancre anti-cheminante Lattes de cheminement QUATRIEME PARTIE LES APPAREILS DE LA VOIE Introduction Chapitre I. - Les branchements GĂ©nĂ©ralitĂ©s Description Types d'aiguillages Forme des aiguilles TalonnabilitĂ© Dispositions adoptĂ©es pour les branchements Pourquoi le branchement normal constitue-t-il un point faible dans la voie ? Longueur des branchements Relations Calcul de l'orniĂšre Ă  mĂ©nager au talon de l'aiguille de dĂ©viation Relations entre les Ă©lĂ©ments de l'aiguille de dĂ©viation proprement dite Relations entre les Ă©lĂ©ments principaux du branchement Construction des branchements Calcul et tracĂ© Branchements Ă  aiguilles droites manƓuvrĂ©es par rotation autour du talon aiguilles articulĂ©es Branchements Ă  aiguille de dĂ©viation courbe manƓuvrĂ©e par rotation autour du talon TracĂ© gĂ©omĂ©trique de l'aiguille courbe de dĂ©viation Arc de raccord du branchement - Choix du rayon - Courbure uniforme TracĂ© gĂ©omĂ©trique de l'aiguille de la voie directe Changements de voie usuels de la S. N. C. B. TracĂ© et construction du changement de voie Ă  aiguilles droites articulĂ©es au talon TracĂ© Construction Changements de voie Ă  aiguilles flexibles ou aiguilles Ă©lastiques TracĂ© Construction DĂ©tails de construction des aiguilles en gĂ©nĂ©ral Section transversale des aiguilles Entretoises-butĂ©es Usinage des aiguilles Coussinets de glissement Talon de l'aiguille Pose en courbe des appareils de voie Solution idĂ©ale MĂ©thode classique MĂ©thode belge Aiguille de dilatation Chapitre II. - Croisement Contrerails Pattes de liĂšvre Pointe de cƓur Largeur de l'orniĂšre de protection entre le rail et le contrerail Largeur de l'orniĂšre mĂ©nagĂ©e de part et d'autre de la pointe de cƓur Danger du croisement RemĂšde le contrerail Chapitre III. - TraversĂ©es TraversĂ©es obliques Dans quelle limite le contrerail est-il efficace dans les traversĂ©es obliques ? Zone dangereuse de la traversĂ©e oblique Contrerail surĂ©levĂ© TraversĂ©es rectangulaires et Ă  grand angle Construction des croisements et des traversĂ©es Les traversĂ©es-jonctions TraversĂ©es-jonctions doubles TraversĂ©es-jonctions simples ManƓuvre des traversĂ©es-jonctions TraversĂ©e-jonction Ă  aiguilles extĂ©rieures Chapitre IV. - Appareils de manƓuvre des aiguillages Appareils de manƓuvre sur place Leviers Ă  simple action Leviers Ă  double action SystĂšme RhĂ©nan Ă  double et Ă  simple action SystĂšme Vanneste Ă  simple et Ă  double action SystĂšme RhĂ©nan modifiĂ© Ă  simple et Ă  double action ManƓuvre des aiguilles Ă  distance Transmissions mĂ©caniques Transmissions rigides Compensateurs Transmissions funiculaires Talonnement Compensateurs Compensateur Ă  brins inclinĂ©s et poulie hĂ©licoĂŻdale Compensateur Ă  brins parallĂšles et poulie diffĂ©rentielle Champ d'action du compensateur Comparaison des systĂšmes rigide et funiculaire Transmissions par fluide ManƓuvre Ă©lectrique des aiguillages Appareil Siemens ManƓuvre ContrĂŽle Commutateur d'Ă©conomie ManƓuvre d'une liaison Appareil des Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi Fonctionnement Renversement de l'aiguillage ContrĂŽle Remise de l'aiguillage en position normale ContrĂŽle Dispositif de talonnement ManƓuvre d'une liaison Commande Ă©lectrique d'aiguille des Transports Urbains de l'agglomĂ©ration bruxelloise Chapitre V. - SĂ©curitĂ©s GĂ©nĂ©ralitĂ©s Les verrous de calage des aiguilles Les dĂ©tecteurs de pointe Les pĂ©dales de calage Appareils de verrouillage Appareils de verrouillage indĂ©pendants du levier de manƓuvre du changement de voie Verrou Saxby Verrou circulaire manƓuvrĂ© par transmission Ă  double fil Appareils de verrouillage dĂ©pendant du levier de manƓuvre de l'aiguillage Appareils non talonnables Verrous-aiguilles Appareils talonnables Appareil de manƓuvre et de verrouillage Ă  disque pour transmission Ă  double fil Appareil de manƓuvre avec calage des aiguilles par crochets systĂšme BĂŒssing DĂ©tecteurs DĂ©tecteurs mĂ©caniques Bolt-lock Poulie de verrouillage DĂ©tecteurs Ă©lectriques PĂ©dales de calage PĂ©dales mĂ©caniques ou lattes de calage PĂ©dales Ă©lectriques de calage CINQUIÈME PARTIE VIRAGE ET TRANSLATION DES VÉHICULES DE CHEMINS DE FER Plaques tournantes pour wagons et voitures Circuits de virage et ponts tournants Circuits de virage Raquette Dispositif Ă  rebroussement unique Triangle curviligne de virage Circuit de virage Ă  fleuron ou Ă©toilĂ© Triangle de virage Ă  fleuron de la gare frontiĂšre belge d'Esschen Pentagone Ă©toilĂ© de Roulers Pentagone Ă©toile de virage de la station italienne de Brennero Ponts tournants pour locomotives Ponts tournants Ă  Ă©quilibrage central Ponts tournants Ă  trois points d'appui Ă  poutre continue - SystĂšme Mundt Ponts tournants Ă  poutres articulĂ©es Transbordeurs avec fosse sans fosse surĂ©levĂ©s mi-surbaissĂ©s 2. - TABLE ALPHABÉTIQUE A Abrasion ballast, 7 Accessoires de la voie, 1 Aciers au manganĂšse, 186 Aciers nickel-chrome, 186 Aciers spĂ©ciaux rails, 116 Aiguillages, 147 Aiguillages monoblocs, 168 Aiguilles, 146 Aiguilles courbes, 147, 156 Aiguilles de dĂ©viation, 150 Aiguilles de dilatation, 175 Aiguilles droites, 147, 154 Aiguilles Ă©lastiques, 147 Aiguilles en profil spĂ©cial, 170 Aiguilles flexibles, 147 Aiguilles rigides, 147 Aiguilles talonnables, 147 American Ry Engineering Aion, 92, 93 Analyse chimique rails, 110 Ancre anti-cheminante, 144 Angle d'Ă©boulement, 18 Angle de croisement, 149 Anti-cheminant, 143 Antiseptiques, 24 Appareils de la voie, 145 Appareils de manƓuvre Ă  disque, 224 Appareils de manƓuvre BĂŒssing, 227 Appareils de manƓuvre des aiguillages, 194, 200, 224 Appareils de manƓuvre des aiguillages systĂšme 213 Appareils de mesure, 41 Appareils de verrouillage, 221 Appareils de virage, 234 Appareils non soudables, 97 Appareils Siemens, 209 Appareils soudables, 97 Arc de branchement, 146, 155, 159, 161 Arrachement rĂ©sistance Ă  l'-, 37 ArsĂ©nifĂšres composĂ©s -, 83 Athus-Angleur traverse -, 53 Attaches des traverses en bĂ©ton, 66 Attaches du rail, 35, 41 Attaches du rail Angleur, 46 Attaches du rail Haarmann, 50 Attaches du rail OugrĂ©e, 45 Attaches du rail par crapaud, 44 Attaches du rail rhĂ©nane, 50 AustĂ©nite, 119 Auto-tracteur, 77 Avantages des traverses en bois, 41 B Ballast, 1, 3 Ballast choix du -, 8 Ballast coefficient du -, 11 Basalte, 8 Baumann empreinte -, 110 Bauschinger, 7 BĂ©thel procĂ©dĂ© -, 28, 32 Bolt-lock, 229 Boulonnage des traverses, 26 Boulonneuse, 77 Boulons d'Ă©clisse, 128 Boulon-tirefond, 67 Bourrage de la voie, 70 Bourrage du ballast, 3, 17 Bourrage intensitĂ© du -, 12 BourramĂštre, 42 Bourrelet du rail, 87 Bourroir, 77 Branchement, 1, 145, 167, 170 Branchement dissymĂ©trique, 148 Branchement double, 148 Branchement enchevĂȘtrĂ©, 148 Branchement en courbe, 170 Branchement symĂ©trique, 148 Bretelle, 187 Brinnel duretĂ© -, 110 Burnet procĂ©dĂ© -, 28 C Calcul de la section du rail, 104 Calcul de l'orniĂšre, 150 Calcul des branchements, 154 Cale graduĂ©e, 75 Carbonate de soude, 16 Carbone, 112 Carottes d'essais, 31 Cellules pleines, 28, 30 Cellules vides, 28, 30 CendrĂ©es ballast de -, 6 Champ d'action du compensateur, 205 Changement des voies S. N. C. B., 163 Changement de voie Ă  aiguilles flexibles, 165 Charge par traverse, 84 Cheminement des rails, 138 Cheminement diffĂ©rentiel, 138, 141 Cheminement remĂšdes contre le -, 142 Chemins de fer du Midi, 32 Chemins de fer japonais, 11 Chemins de fer suisses, 55 ChĂȘne, 23 Chevauchement cheminement, 138, 141 Chlorate de soude, 14 Chlorure de zinc, 24 Choix du ballast, 8 Circuits de virage, 235 Classification aciers, 118 Classification ballast, 7 Clips, 51 Coefficient du ballast, 11 Coins David, 94 Commande Ă©lectrique d'aiguilles des 217 Commutateur d'Ă©conomie, 211 Compensateurs, 199, 202 Compensateurs Ă  brins inclinĂ©s, 203 Compensateurs Ă  brins parallĂšles, 204 ComposĂ©s arsĂ©nifĂšres, 33 Composition chimique, 111, 112, 116 Composition du bois, 33 Compound rail -, 117 Conception du joint, 127 Congo belge, 10, 49 CongrĂšs de Rome, 102, 104 Construction des aiguilles, 164, 168 Construction des aiguilles droites, 164 Construction des aiguilles flexibles, 167 Construction des branchements, 148 Construction des croisements, 185 Construction des traverses, 185 Construction d'un chemin de fer, 2 Contrainte rail sous -, 101 Contrerail, 176, 181 ContrĂŽle de la qualitĂ© des rails, 108 Courbe pose des appareils de voie en -, 170 Courbure uniforme branchement, 161 Coussinet de glissement, 169 Crampons, 35 Crampons Ă  ressort, 35 Crampons Macbeth, 35 Crapauds attache par -, 45 CrĂ©osote, 24, 28, 30, 32 Cribleuse, 78 Croisement, 145, 154, 176, 185 Croisement aigu, 145 Croisement obtus, 145 Curr rails de -, 80 D Danger de la traversĂ©e, 182 Danger du croisement, 179 DansomĂštre, 75 DĂ©climĂštre, 42 DĂ©garnisseuse-cribleuse, 78 DĂ©lardeuse, 77 DĂ©nivellation longitudinale, 74 DĂ©nivellation transversale, 74 DĂ©prĂ©ciation du ballast, 12 DĂ©sherbage, 13 DĂ©sherbage chimique, 14 DĂ©sherbage manuel, 14 DĂ©sherbage mĂ©canique, 14 DĂ©sherbeur groupe -, 15 DĂ©soxydant, 112 Destruction mĂ©canique des traverses, 22 DĂ©tecteur de pointe, 221 DĂ©tecteur mĂ©canique, 229 Deval machine -, 7 Diagramme des prix ballast, 9, 10 Diagramme des prix crĂ©osote, 31 Diagramme des prix rails, 105 Diagramme des prix traverses, 22 Dilatation aiguille de -, 175 Dimensions des traverses, 18, 48 Dimensions du ballast, 8 Double liaison, 187 Dressage de la voie, 3, 70 DurĂ©e des rails, 114 DuretĂ© Brinell, 110 E Ecartement des traverses, 20 Eclissage Ă  fourrure en bois, 129 Eclisse, 128 Eclisse Ă  tĂȘte libre, 92 Eclisse CĂ©sar, 131 Eclisses corniĂšres, 128 Eclisses de raccord, 132 Eclisses double corniĂšre, 128 Eclisses plates, 128 Efforts de compression, 101 Efforts dynamiques, 83 Efforts longitudinaux, 3, 85 Efforts statiques, 83 Efforts transversaux, 3, 85 Efforts verticaux, 83 ElasticitĂ© du ballast, 4 Empreinte Baumann, 110 Entretien de la voie, 72, 76 Entretien en recherche, 72 Entrevoie, 2 Epaisseur du ballast, 3 Epreuve au choc, 7 Epreuve d'abrasion, 7 Epreuve de gĂ©livitĂ©, 7 Epreuve d'hygromĂ©trie, 7 Eprouvette Mesnager, 109 Espagne, 2 Essais du ballast, 7 Essences dures, 21 Essences tendres, 20 Eutectique, 119 EutectoĂŻde, 119 Evolution du rail, 79 Examen macrographique, 110 Examen micrographique, 110 Examen pĂ©trographique, 7 ExtrahomĂštre, 41 F Faces trapĂ©zoĂŻdales rail, 89 Ferrite, 118 Flambement de la voie, 101 Fluage du bĂ©ton, 65 Forage des rails, 111 Forage des traverses, 27 Forme des aiguilles, 147 Forme des traverses, 20, 48 FossĂ©s d'assĂšchement, 2, 4 Four Martin, 119 Frettage des traverses, 27 G GalvanisĂ©s tirefonds -, 37 Garantie rails, 113 Garniture Lakhovsky, 40 Garniture Streitz., 41 Garniture Thiollier, 62 GĂ©livitĂ© ballast, 7 GĂ©nĂ©ralitĂ©s voie, 1 Gneiss, 8 Granit, 8 Gravier, 6 Gravier de carriĂšre, 6 Gravier de riviĂšre, 6 Great Western Ry, 82 GrĂšs, 8 Griffon attache -, 39 Groupe dĂ©sherbeur, 15 Grover rondelle -, 129 H Hautzschel expĂ©rience de -, 11 HĂȘtre, 23, 26, 33 Huiles d'antracĂšne, 16 Huiles de pĂ©trole, 16 I ImprĂ©gnation des traverses, 23, 24, 28 Inclinaison de rails, 17, 87 Inclusions, 108 IntensitĂ© du bourrage, 12 J Jauge de la voie, 2, 82 Joint Ă  pont, 129 Joint appuyĂ©, 135 Joint de dilatation, 99 Joint en porte Ă  faux, 136 Joint parfait, 130 Joint rail, 127 Joint soutenu, 139 Joint suspendu, 136 Joints alternĂ©s, 137 Joints concordants, 137 Joints chevauchĂ©s, 137 L Lacune croisement, 176 Laitier, 5 Laitier concassĂ©, 5 Laitier fin, 6 Laitier granulĂ©, 5 Lakhovsky garniture -, 40 Largeur de la voie, 82 Largeur de l'orniĂšre, 162 Lattes de cheminement, 144 Levier Ă  double action, 195 Levier Ă  simple action, 194 Levier rhĂ©nan, 195 Levier Vanneste, 196 Liaison double -, 170 Limonite granuleuse, 11 Longueur des aiguilles, 152 Longueur des branchements, 149, 153 Longueur des rails, 99, 102 Longueur mise Ă  -, 110 M Macbeth, crampon -, 35 ManganĂšse, 112 ManƓuvre Ă  distance des aiguilles, 198 ManƓuvre Ă©lectrique des aiguilles, 208 ManƓuvre Ă©lectrique d'une liaison, 212, 216 Martensite, 120 Martin four -, 119 Mattes de plomb, 8 Mattes de zinc, 8 MaxhĂŒtte procĂ©dĂ© -, 123 MĂ©canisation des travaux, 71 MĂ©lange crĂ©osote et pĂ©trole, 32 MĂ©lĂšze, 23 Mentonnet de la roue, 88 Mentonnet tranchant, 88 Mesure appareils de -, 31 MĂ©tal rails, 108 MĂ©talliques selles -, 42 Meulage rails, 77 Mire, 74 Module d'Ă©lasticitĂ©, 101 N Neuves-Maisons procĂ©dĂ© -, 122 Nivellement de la voie, 3, 70 Niveau Van den Berghe, 74 O OrniĂšre, 150 OrniĂšre de protection, 178 OugrĂ©e-Marihaye, 51 P ParachĂšvement du rail, 110 Parasites du bois, 23 Patin du rail, 92 Pattes de liĂšvres, 176 PĂ©dale de calage, 231 PĂ©dale Ă©lectrique, 233 PĂ©dale mĂ©canique, 232 Perceuses, 77 Perlite, 118 PermĂ©abilitĂ© du ballast, 4 PĂ©trographique examen, 7 Phosphore, 113 Pierres concassĂ©es, 5, 45 Pin, 23 Pin des Landes, 32 Piste, 2 Plaque Ramy, 38 Plaques tournantes, 1, 145 Plateforme voie, 1 Poids des rails, 100 Poids des traverses en bois, 55 Poids des traverses mĂ©talliques, 55 Poids d'un m3 de ballast, 9 Poids spĂ©cifique ballast, 7 Pointe de cƓur, 177 Ponts tournants, 1, 145, 153, 176 Ponts tournants Ă  deux appuis, 240 Ponts tournants Ă  Ă©quilibrage central, 239 Ponts tournants Ă  trois appuis Mundt, 240 Porphyre, 8 PortĂ©e d'Ă©clissage, 90 Portugal, 2 Pose de la voie, 70 Pose du rail, 34 Pose en courbe des appareils de voie, 170 Pose inclinĂ©e du rail, 89 Pose verticale du rail, 89 Position relative des joints, 136 Pourriture du bois, 23 Poulie de verrouillage, 230 Pression statique sur le ballast, 18 Pression statique sur la plateforme, 18 Prix de la crĂ©osote, 31, 32 Prix des rails, 105, 106 Prix des traverses, 22, 23, 54, 69 Prix du ballast, 9, 10 ProcĂ©dĂ© Bertrand-Thiel, 119 ProcĂ©dĂ© d'imprĂ©gnation, 23 ProcĂ©dĂ© Duplex, 119 ProcĂ©dĂ© Talbot, 119 ProcĂ©dĂ© Thomas, 119 Profil des rails, 86 Profil renforcĂ©, 97 Profil transversal voie, 1 Protection offerte par le contrerail, 178 Q QualitĂ©s du ballast, 4 Quartzite, 8 R Rail, 1 Rail Ă  bords parallĂšles, 82 Rail Ă  double bourrelet, 82, 86, 94 Rail Ă  orniĂšre, 86 Rail Ă  patin, 86 Rail compound, 117 Rail contre-aiguille, 156 Rail de Curr, 80 Rail de raccord, 133 Rail de Reynolds, 80 Rail de Vignole, 86 Rail en fer forgĂ©, 82 Rail en fonte, 81 Rail saillant, 81 Rail subondulĂ©, 82 Railway, 80 Ramy plaque -, 38 Raquette de virage, 235 Rayon de courbure uniforme, 161 Rebords selle Ă  -, 43 Recouvrement des traverses, 13 RĂ©duction du nombre de joints, 182 Refroidissement des rails, 111 Relevage de la voie, 70 RemĂšdes contre le cheminement, 142 Renouvellement de la voie 76, 77 RĂ©silience, 109 Retassure, 108 Retrait du bĂ©ton, 65 Revision mĂ©thodique intĂ©grale, 72 Reynolds rail de -, 80 Roches Ă©ruptives, 5 Roches schisteuses, 5 Roches sĂ©dimentaires, 5 Rodange procĂ©dĂ© de -, 124 RĂŽle du ballast, 3 Rondelle Grover, 129 Rondelle Vossloh, 129 Roussissure du bois, 24 RĂŒping procĂ©dĂ© -, 29, 32, 33 Russie, 2 RĂŒtgers procĂ©dĂ© -, 28, 33 S Sable, 6 Sabotage, 27 Sandberg procĂ©dĂ© -, 121 Scie, 77 SĂ©chage des traverses, 25 Section des aiguilles, 168 SĂ©curitĂ©s les -, 220 SĂ©grĂ©gation, 108 Selle anti-cheminement Winsby, 143 Selle Ă  rebords, 43 Selle intercalaire, 67 Selle mĂ©tallique, 42 Selle rĂŽle de la -, 42 Silicium, 112 SoliditĂ© ballast, 4 Sonneville traverse -, 63 Sorbite, 120 Soudure Ă  l'arc, 134 Soudure alumino-thermique, 134 Soudure des rails, 133 Soudure Ă©lectrique par rĂ©sistance, 134 Soudure oxy-acĂ©tylĂ©nique, 134 Soufflage, 73 Soufflage mesurĂ©, 73 Soufre, 112 SoulĂšvement de la voie, 101 Streitz garniture -, 41 Sulfate de cuivre, 24, 32 Sulfocyanures, 16 Superstructure, 1 SystĂšme Siemens aiguillage, 190 T Table traverse, 48 Talon aiguille, 157, 169 TalonnabilitĂ©, 147 TempĂ©rature critique, 119 Tension dans les rails, 84 Termites, 67 Tirefond, 36, 39 Tirefonnage, 34 Tirefonneuse, 77 Thiollier garniture -, 67 Thomas procĂ©dĂ© -, 119 TorsiomĂštre, 42 ToxicitĂ© du bois, 25 TracĂ© de l'aiguille courbe, 157 TracĂ© de l'aiguille de la voie directe, 162 TracĂ© du branchement, 151 TracĂ© de l'aiguille Ă  aiguilles droites, 163 TracĂ© de l'aiguille Ă  aiguilles flexibles, 166 Traitement des Ă©clisses, 132 Traitement thermique, 117, 125 Tramways, 97, 103 Transbordeur, 211 Transbordeur Ă  fosse, 241 Transbordeur mi-surbaissĂ©, 242 Transbordeur sans fosse, 242 Transbordeur surĂ©levĂ©, 242 Transmissions Ă  double fil, 201 Transmissions funiculaires, 201 Transmissions mĂ©caniques, 199 Transmissions par fluide, 189, 207 Transmissions rigides, 199 TraversĂ©e, 145, 182, 185, 187 TraversĂ©e anglaise, 187 TraversĂ©e jonction, 18 TraversĂ©e jonction Ă  aiguilles extĂ©rieures, 193 TraversĂ©e jonction double, 188 TraversĂ©e jonction simple, 188 TraversĂ©e oblique, 182 TraversĂ©e rectangulaire ou Ă  grand angle, 184 Traverses, 1, 13, 17 Traverses danseuses, 4, 74 Traverses demi-rondes, 2 Traverses en bĂ©ton armĂ©, 17, 58 Traverses en bĂ©ton Calot, 58 Traverses en bĂ©ton monobloc, 58 Traverses en bĂ©ton Orion, 59 Traverses en bĂ©ton prĂ©contraint, 17, 58, 64, 65 Traverses en bĂ©ton prĂ©contraint Franki-Bagon, 65 Traverses en bĂ©ton S. N. C. B., 69 Traverses en bĂ©ton Sonneville, 63 Traverses en bĂ©ton Vagneux, 61 Traverses en bois, 17, 18, 41, 54, 55, 58 Traverses mĂ©talliques, 17, 48, 54, 58 Traverses mixtes, 58 Traverses rectangulaires, 20 Tree-nails, 40 Triangle de virage, 236 Triangle de virage Ă  fleurons, 237 Triangle de virage Ă©toilĂ©, 237 Tringle d'Ă©cartement, 146 Troostite, 120 Tunnels rails dans les -, 103 Types d'aiguillages, 147 Types de croisement, 154 U UnitĂ© technique internationale, 150 Unterlageziffer, 12 Usinage des aiguilles, 108 Usure des Ă©clisses, 130 Usure latĂ©rale, 115, 126 Usure ondulatoire, 117 Usure par abrasion, 115 Usure par Ă©crasement, 115 Usure par oxydation, 128 Usure rail, 114 Usure verticale, 88, 114 V Verrou-aiguille, 224 Verrou circulaire, 201, 222 Verrou de calage, 220 Verrouillage appareils de -, 221 Verrouillage Saxby, 220 Vibrage du bĂ©ton, 65 Virage du matĂ©riel, 1, 2, 3 Virole VV, 41 Viseur, 74 Vossloh rondelle -, 129 W Winkler hypothĂšse de -, 11 Winsby selle anti-cheminement -, 143 GÉNÉRALITÉS Les Ă©lĂ©ments constitutifs de la superstructure de la voie sont le ballast, les traverses, les rails et leurs accessoires. En dehors de la voie courante, les nĂ©cessitĂ©s de l'exploitation exigent que certaines voies se coupent et que d'autres puissent communiquer entre elles. Pour atteindre ces buts, on substitue Ă  la voie courante des dispositifs connus sous le nom d'appareils de la voie, ce sont les branchements et les traversĂ©es. Les installations de la voie comportent encore des engins ou des dispositifs spĂ©ciaux qui servent au virage du matĂ©riel roulant, ce sont les plaques tournantes, les ponts tournants et les circuits de virage. Enfin, les transbordeurs permettent le transfert des vĂ©hicules d'une voie sur une autre voie parallĂšle. Fig. 1. - Profil transversal d'une ligne Ă  double voie. Fig. 2. - Profil transversal d'une ligne Ă  simple voie. Les rails sont fixĂ©s aux traverses qui reposent sur le ballast. Celui-ci s'Ă©tale horizontalement extĂ©rieurement aux rails sur une longueur d'environ un mĂštre. Le profil transversal d'une ligne Ă  double voie, Ă  circulation rapide, en alignement droit et Ă©tablie en plaine, est reprĂ©sentĂ© figure 1. La figure 2 donne le profil en travers d'une ligne Ă  simple voie. Le rapprochement des deux figures montre que la largeur d'une ligne Ă  double voie 14 mĂštres environ est de 40 % seulement plus grande que celle d'une ligne Ă  simple voie 10 mĂštres environ ; mais le nombre de trains que, normalement, l'on peut faire passer par 24 heures dans chaque sens sur une ligne Ă  double voie est triple de celui que permet une ligne Ă  simple voie ± 72 trains contre ± 24. Lors de la construction d'un chemin de fer, on se borne Ă  l'origine Ă  Ă©tablir une ligne Ă  simple voie ; mais, mĂȘme dans ce cas, si l'on entrevoit que, dans l'avenir, le trafic sera trĂšs important, on achĂšte dĂšs le dĂ©but une bande de terrain assez large pour pouvoir recevoir ultĂ©rieurement la deuxiĂšme voie. Les ouvrages d'art tunnels, ponts en maçonnerie sont construits dĂšs l'origine pour deux voies. Quant aux ponts mĂ©talliques, on construit dĂšs le dĂ©but les piles et culĂ©es pour deux voies, rĂ©servant Ă  plus tard la pose des tabliers de la deuxiĂšme voie. La jauge de la voie, c'est-Ă -dire la distance comprise entre les bords intĂ©rieurs des bourrelets des rails, est de 1,435 m note 002_1, ce qui, en tenant compte de la largeur ordinaire de la surface de roulement, donne 1,500 m environ d'axe en axe des rails note 002_2. La plateforme des terrassements prĂ©sente, de part et d'autre de son axe, une pente transversale d'au moins 3 centimĂštres par mĂštre pour assurer l'Ă©coulement des eaux qui traversent la couche de ballast. A l'extĂ©rieur des voies, on mĂ©nage des fossĂ©s d'assĂšchement ainsi que des pistes pour la circulation du personnel d'entretien et de surveillance. Pour faciliter la circulation des engins mĂ©caniques d'entretien, la largeur de ces pistes a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  0,80 m. L'espacement entre les voies doit permettre Ă  deux trains de se croiser sans se frĂŽler, mĂȘme dans le cas oĂč une portiĂšre de voiture viendrait Ă  s'ouvrir. En pleine voie, la largeur de l'entrevoie ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă  2 mĂštres note 002_3. En France, en Hollande, en Allemagne et aux États-Unis la tendance est de porter la largeur de l'entrevoie Ă  2,50 m. Dans les gares, on donne Ă  l'entrevoie une largeur de 3 mĂštres au moins. PREMIÈRE PARTIELe Ballast 1. RĂŽle du ballast. Si les traverses reposaient directement sur la plateforme, elles s'enfonceraient plus ou moins dans le terrain naturel dont la rĂ©sistance est gĂ©nĂ©ralement insuffisante pour supporter la charge transmise par les traverses ; le nivellement de la voie serait compromis. La rĂ©sistance du sol est d'ailleurs trĂšs inĂ©gale. En outre, sur un sol impermĂ©able, les traverses baigneraient souvent dans l'eau et les gelĂ©es dĂ©termineraient des soulĂšvements locaux des rails. On Ă©vite ces inconvĂ©nients en interposant, entre les traverses et la plateforme, une couche de ballast d'une hauteur suffisante pour que la pression reçue par les traverses, sous l'action des charges roulantes, se rĂ©partisse aussi uniformĂ©ment que possible sur une plus grande surface de la plateforme. Mais le ballast ne doit pas seulement assurer aux traverses une position stable dans le sens vertical maintien du nivellement de la voie, mais aussi dans le plan mĂȘme de la voie, en rĂ©sistant aux efforts transversaux qui tendent Ă  dĂ©former le tracĂ© maintien du dressage de la voie et aux efforts longitudinaux qui tendent Ă  faire cheminer les rails et les traverses sĂ©parĂ©ment et conjointement et Ă  fermer les joints de dilatation. Le bourrage » du ballast sous la traverse conserve Ă  la voie son nivellement correct. Il freine aussi les dĂ©placements longitudinaux et transversaux car, dĂšs qu'une tendance au dĂ©placement se manifeste, il naĂźt un frottement rĂ©sistant entre la traverse et le ballast. Les efforts longitudinaux et transversaux sont Ă©galement combattus par les banquettes de ballast contrebutant les extrĂ©mitĂ©s des traverses, et par le ballast introduit entre les traverses jusqu'au niveau de la face supĂ©rieure de celles-ci. L'Ă©paisseur minimum gĂ©nĂ©ralement admise pour la couche de ballast entre la plateforme et la face infĂ©rieure des traverses est de 30 centimĂštres. Elle dĂ©pend de la charge des essieux, car il s'agit de rĂ©partir celle-ci sur une surface d'autant plus grande que la charge sera plus Ă©levĂ©e fig. 3. Pour une charge supplĂ©mentaire P', l'excĂ©dent de hauteur H' fournira le complĂ©ment de surface S' nĂ©cessaire. Fig. 3 2. QualitĂ©s requises. Un bon ballast doit prĂ©senter les qualitĂ©s suivantes permĂ©abilitĂ©, Ă©lasticitĂ©, soliditĂ©, se prĂȘter au bourrage, ne pas ĂȘtre gĂ©lif, ne pas se dĂ©sagrĂ©ger sous l'influence des agents atmosphĂ©riques. PermĂ©abilitĂ©. - Le ballast doit assurer un bon Ă©coulement des eaux car l'eau qui reste dans le ballast y forme finalement de la boue, les traverses qui s'y appuient sont mal assises traverses boueuses ou danseuses ; cette eau se congĂšle en hiver, d'oĂč gonflement du ballast et soulĂšvement de la voie. En outre, la voie gelĂ©e perd son Ă©lasticitĂ©. Si le ballast est insuffisamment permĂ©able, les pluies y creusent des ravinements qui crĂ©ent des porte Ă  faux compromettant l'assiette de la voie. Un ballast souillĂ© est un ballast qui a perdu sa permĂ©abilitĂ© parce que ses vides se sont remplis de cendrĂ©es tombant des foyers des locomotives, de poussiĂšres de charbon, de dĂ©chets de ballast, de matiĂšres Ă©trangĂšres de toute nature. AprĂšs avoir traversĂ© le ballast, les eaux viennent au contact de la plateforme et s'Ă©coulent vers les fossĂ©s d'assĂšchement Ă  la faveur de la pente de 3 % donnĂ©e Ă  la plateforme fig. 1 et 2. En cas de besoin, on rĂ©alise un drainage de la plateforme elle-mĂȘme. ElasticitĂ©. - Celle-ci dĂ©rive de la mobilitĂ© relative des Ă©lĂ©ments constituant le ballast. Pour qu'elle soit bonne, il faut que les pierrailles soient de dimensions suffisamment grandes et qu'elles soient bien calibrĂ©es. Le ballast doit conserver son Ă©lasticitĂ© et ne pas former sous les traverses une masse compacte, comprimĂ©e sous le poids des trains et ne revenant » pas lorsque la charge a disparu. SoliditĂ©. - Le ballast doit ĂȘtre assez dur pour rĂ©sister aux chocs provoquĂ©s par les charges roulantes broiement et pour supporter l'action destructrice des outils de bourrage Ă©miettement. Un ballast tendre ou poreux se dĂ©sagrĂšge rapidement, il absorbe l'humiditĂ© qui retient les poussiĂšres et les corps Ă©trangers. Toutes choses Ă©gales, le ballast pourra ĂȘtre d'autant plus fin qu'il sera plus dur. Etant fixĂ©s sur les qualitĂ©s que doit offrir le ballast, recherchons quels sont les matĂ©riaux qui les possĂšdent. Parmi les produits naturels, nous rencontrons les pierres concassĂ©es, les graviers, le sable ; parmi les produits artificiels, les laitiers, les scories, les cendrĂ©es d'usines ou de dĂ©pĂŽts de locomotives. Pierres concassĂ©es. - Leurs qualitĂ©s et leurs dĂ©fauts dĂ©rivent des caractĂšres des roches dont elles sont extraites. Les roches Ă©ruptives, compactes, massives, exemptes de porositĂ©, non gĂ©lives et dĂ©pourvues de stratification ou de joints de clivage, rĂ©sistent parfaitement aux agents atmosphĂ©riques ex. porphyre, granit, basalte, gneiss, diorite. Parmi les roches sĂ©dimentaires, seules celles de formations primaires, peuvent fournir des pierres suffisamment dures pour constituer un ballast de bonne qualitĂ©. Elles sont sujettes Ă  se fendre dans le sens de la stratification, nĂ©anmoins, les roches siliceuses grĂšs, quartzites rĂ©sistent bien aux altĂ©rations dues aux agents atmosphĂ©riques. Les roches calcaires s'altĂšrent par dissolution et par l'abondance des joints ; cependant, les calcaires durs peuvent donner un ballast de bonne qualitĂ©. Les roches schisteuses, donnant de l'argile par altĂ©ration, sont peu recommandables. Le laitier se prĂ©sente sous trois aspects concassĂ©, granulĂ© ou fin. a Le laitier concassĂ© provenant des crassiers des hauts-fourneaux peut gĂ©nĂ©ralement rivaliser avec les meilleurs ballasts. Par suite des arĂȘtes vives de ses Ă©lĂ©ments, il dĂ©tĂ©riore les chaussures des agents qui circulent ou travaillent dans la voie. Cependant, si le laitier contient de la chaux vive, il manifeste une tendance Ă  se dĂ©liter. Quand il provient d'anciens crassiers, cet inconvĂ©nient n'est plus Ă  craindre car si, Ă  l'origine, il contenait de la chaux, celle-ci a eu le temps de s'Ă©teindre. Les laitiers concassĂ©s de production rĂ©cente ne peuvent ĂȘtre ni vitreux, ni poreux, ni spongieux. Le laitier concassĂ© n'est pas trĂšs abondant parce qu'il est utilisĂ© dans la fabrication des ciments, du bĂ©ton, etc. b Le laitier granulĂ© est obtenu en coulant le laitier dans l'eau froide Ă  sa sortie du haut-fourneau. Il faut Ă©viter qu'il soit spongieux. Il s'Ă©crase facilement. La laitier granulĂ© est infĂ©rieur Ă  la cendrĂ©e mais vaut mieux que le sable. A l'encontre de la cendrĂ©e, il ne favorise pas la vĂ©gĂ©tation. Si on l'emploie sur les lignes secondaires, c'est en raison de son prix peu Ă©levĂ©. c Quant au laitier fin, qui est constituĂ© de dĂ©chets de laitier concassĂ©, il est peu recommandable. La marche sur le laitier fin est pĂ©nible et dĂ©sagrĂ©able. Par ailleurs, le laitier fin conserve parfois des propriĂ©tĂ©s pouzzolaniques, il fait alors prise Ă  la longue en formant des blocs durs semblables Ă  des moellons, on le rĂ©serve gĂ©nĂ©ralement aux voies accessoires. Le gravier. - Il se compose de cailloux roulĂ©s, prĂ©alablement calibrĂ©s au trommel et soumis au lavage. On peut aussi se servir de gravier concassĂ©, mais celui-ci est peu utilisĂ© parce que plus coĂ»teux. Le gravier doit ĂȘtre propre, c'est-Ă -dire exempt d'argile qui lui enlĂšverait sa grande permĂ©abilitĂ©. Mais il peut contenir un peu de sable qui l'empĂȘche d'ĂȘtre trop roulant. Le gravier de carriĂšre, extrait d'anciens lits de riviĂšre, contient gĂ©nĂ©ralement de l'argile en assez forte proportion ; de ce chef, il est moins bon que le gravier de riviĂšre qui en est exempt. Par suite de la forme arrondie des galets, le bourrage d'un ballast de gravier est plus difficile. Des essais faits en Allemagne ont dĂ©montrĂ© la supĂ©rioritĂ© des pierres cassĂ©es par rapport au gravier. Le ballast de gravier, trop mobile, ne convient guĂšre pour les lignes sur lesquelles circulent des trains rapides ou des trains remorquĂ©s par des locomotives Ă  essieux fortement chargĂ©s 18 tonnes et plus. Les cendrĂ©es. - Les cendrĂ©es d'usines et de locomotives ne constituent qu'un ballast mĂ©diocre mais assez employĂ© sur les lignes Ă  faible trafic et dans les voies secondaires des gares parce qu'on se le procure facilement et Ă  bas prix. Le bourrage des cendrĂ©es se fait aussi avec facilitĂ©. Malheureusement, la cendrĂ©e favorise la vĂ©gĂ©tation note 006, elle s'Ă©crase sous l'action des charges roulantes, elle s'agglomĂšre et perd ainsi Ă  la fois sa permĂ©abilitĂ© et son Ă©lasticitĂ©. Les cendrĂ©es d'usines utilisant le charbon pulvĂ©risĂ© doivent ĂȘtre rejetĂ©es parce que trop tĂ©nues. Cependant, la cendrĂ©e est utilisĂ©e comme premier ballast sur les lignes neuves, mĂȘme importantes, Ă©tablies en remblai, soit sur toute l'Ă©paisseur du ballast soit sur une grande partie de celui-ci. GrĂące Ă  ce procĂ©dĂ©, la ligne s'affaissant par le tassement des remblais, il est aisĂ© de niveler la voie en replaçant des cendrĂ©es sous les traverses, alors que le relĂšvement d'un ballast de pierrailles est coĂ»teux. On Ă©conomise ainsi le ballast qui, descendant avec le remblai ou pĂ©nĂ©trant dans celui-ci, serait perdu. AprĂšs un an ou deux, lorsque le tassement du remblai a cessĂ©, on parachĂšve la pose au moyen de ballast de pierrailles. La cendrĂ©e est encore utilisĂ©e comme assise entre les terres argileuses et le ballast de pierrailles car elle empĂȘche l'argile de refluer dans le ballast. En Belgique, sur des lignes Ă  faible trafic, on a, pour rĂ©duire les dĂ©penses, mis Ă  l'essai un ballast de cendrĂ©es de 20 centimĂštres d'Ă©paisseur, surmontĂ© d'une couche de gros ballast sur 10 centimĂštres d'Ă©paisseur. Le sable. - GĂ©nĂ©ralement mĂȘlĂ© Ă  des matiĂšres terreuses, le sable manque de permĂ©abilitĂ©. Par suite de la petitesse de ses Ă©lĂ©ments, il est facilement entraĂźnĂ© par les eaux ou soulevĂ© par le vent. Ces dĂ©fauts le classent derriĂšre les cendrĂ©es. On ne l'emploie guĂšre que sur des lignes trĂšs secondaires et eu Ă©gard aux circonstances locales. En Belgique, on ne l'utilise pas comme ballast. Lors de sa rĂ©ception, le ballast, s'il s'agit d'un matĂ©riau nouveau, est soumis Ă  des essais divers L'Ă©preuve au choc ; On dĂ©termine le poids spĂ©cifique de la pierre, aprĂšs l'avoir sĂ©chĂ©e pendant trois heures la tempĂ©rature de la pierre est de 50° C ; L'Ă©preuve d'hygromĂ©trie. On trempe la pierre dans l'eau et on mesure l'augmentation de son poids ; L'Ă©preuve de gĂ©livitĂ©. La pierre imbibĂ©e d'eau est gelĂ©e et dĂ©gelĂ©e vingt-cinq fois consĂ©cutives pour constater son degrĂ© de gĂ©livitĂ© ; L'examen d'abrasion par la machine de Bauschinger ou de Deval ; L'examen pĂ©trographique pour dĂ©terminer les caractĂ©ristiques de la roche. Lorsque la pierre est connue, on peut se contenter de vĂ©rifier le calibrage et la propretĂ©. Il apparaĂźt que si l'on veut classer les matĂ©riaux de ballastage d'aprĂšs leurs qualitĂ©s, on peut, toutes choses Ă©gales, les ranger dans l'ordre suivant Pierrailles porphyre, basalte, granit, gneiss ; grĂšs dur, quartzite ; calcaire dur note 008. Laitier concassĂ©. Gravier de riviĂšre et gravier lavĂ© gravier concassĂ© ; gravier de carriĂšre. Mattes de plomb laitier de four Ă  plomb, mattes de zinc. CendrĂ©es. Laitier granulĂ©. Sable. 3. Choix du ballast. Le ballast, constituant le support commun des traverses, le choix Ă  faire entre les qualitĂ©s diverses a une trĂšs grande importance. Ce choix est conditionnĂ© par les ressources locales ; le prix qu'il faut payer pour un bon ballast. Les pays qui disposent de plusieurs espĂšces de ballast les emploient toutes en plus ou moins grande quantitĂ©, rĂ©servant les meilleures aux voies principales. En procĂ©dant de la sorte, on Ă©vite de donner un monopole Ă  certains producteurs. En mettant les fournisseurs en concurrence, mĂȘme si les qualitĂ©s ne s'Ă©quivalent pas absolument, on arrive Ă  un abattement des prix. En Belgique, on emploie indiffĂ©remment le ballast concassĂ© de porphyre, de grĂšs, de calcaire dur et de laitier, en ayant Ă©gard aux ressources locales, aux prix en carriĂšre et aux frais de transport. 4. Dimensions des Ă©lĂ©ments. Aux chemins de fer belges, les pierrailles et le laitier sont fournis normalement au calibre 40 X 60 mm la longueur Ă©tant mesurĂ©e en diagonale. Le ballast est calibrĂ© au trommel ou Ă  la grille Ă  secousses, le criblage Ă  la fourche Ă  la carriĂšre Ă©tant interdit parce que laissant Ă  dĂ©sirer. Lorsque la dimension dĂ©passe 60 mm, le bourrage devient difficile. Pour obtenir la permĂ©abilitĂ© maximum, les dimensions doivent ĂȘtre aussi uniformes que possible, sinon les Ă©lĂ©ments les plus petits combleraient les vides laissĂ©s entre les plus gros. Cette uniformitĂ© donne de la compacitĂ© au ballast et favorise une rĂ©partition rĂ©guliĂšre des pressions sur la plateforme. Fig. 4. - Prix du ballast 40 X 60 mm porphyre, grĂšs, laitier en francs belges par mÂł, de 1927 Ă  1940. Si le ballast 40 X 60 mm est le type normal, on emploie Ă©galement du 10 X 50 mm, meilleur marchĂ©, mais de qualitĂ© infĂ©rieure. On l'utilise sur les lignes Ă  faible circulation ainsi que dans les gares oĂč les gros Ă©lĂ©ments fatiguent les agents des manƓuvres note 010. Quant aux grenailles ou plaquettes de 10 X 25 mm, elles sont employĂ©es pour le nivellement des voies par le procĂ©dĂ© du soufflage mesurĂ© » dont il sera question plus loin. Les plaquettes procurent un contact meilleur contre les traverses. Avec le gros ballast, les traverses reposent sur les pointes ou les arĂȘtes des pierres, d'oĂč tassement irrĂ©gulier. Il en rĂ©sulte des interventions plus frĂ©quentes du personnel d'entretien pour niveler la voie. A titre documentaire, les diagrammes, fig. 4 et 5, montrent comment a variĂ© le prix du ballast 40 X 60 mm porphyre, grĂšs, laitier concassĂ© au cours de ces derniĂšres annĂ©es. Ces prix comportent des Ă©carts considĂ©rables, ceux-ci dĂ©pendent des quantitĂ©s et des qualitĂ©s en prĂ©sence sur les marchĂ©s intĂ©rieurs et de la demande des marchĂ©s extĂ©rieurs. La S. N. C. B. utilise moyennement de Ă  mÂł de ballast par an, ce qui, aux prix de 1950, reprĂ©sente de 36 Ă  45 millions de f. Fig. 5. - Prix du ballast 40 X 60 mm porphyre, grĂšs, laitier en francs belges par tonne, de 1945 Ă  1950. Le poids d'un mĂštre cube de ballast de 40 X 60 mm ou de 20 X 40 mm est en moyenne de kg. 5. Congo belge. Ballastage des lignes Ă  voie de 1,067 m mesurĂ©e entre les faces intĂ©rieures des bourrelets des rails 1° Ballast provisoire. On emploie la terre ordinaire ou la terre sablonneuse que l'on trouve sur les Ă -cĂŽtĂ©s de la voie. 2° Ballast dĂ©finitif. On utilise les pierres concassĂ©es au calibre 40 X 60 mm quartzites, grĂšs, calcaires, dolomie, selon la roche qui affleure le long de la ligne et compte tenu du souci de rĂ©duire au minimum les distances de transport ; la limonite granuleuse, minerai de fer pauvre dĂ©sagrĂ©gĂ© que l'on trouve en abondance dans certaines rĂ©gions. Le ballastage en limonite granuleuse se comporte bien. Cependant il exige des rechargements assez frĂ©quents tous les 2 ou 3 ans lorsqu'il repose sur une plateforme sablonneuse et compressible KasaĂŻ. 6. Coefficient de ballast. Le ballast, constituant la fondation de la voie, est caractĂ©risĂ© par ce que l'on appelle le coefficient de ballast. Si p est la pression exercĂ©e sur l'unitĂ© de surface du ballast, l'enfoncement Ă©lastique correspondant y de la traverse sera d'autant plus faible que le ballast rĂ©sistera mieux ; on peut Ă©crire fig. 6 dans laquelle C reprĂ©sente le coefficient de ballast. Cette formule, dite de Winkler, exprime la valeur de la contre-pression du ballast sur l'unitĂ© de surface d'appui des traverses. Fig. 6 Puisque , on peut dire encore que le coefficient de ballast correspond au nombre de kg par cmÂČ nĂ©cessaire pour produire un enfoncement Ă©lastique de la traverse Ă©gal Ă  un centimĂštre. D'aprĂšs les expĂ©riences de Hautzschel C = 3, pour le ballast de gravier Ă©tendu directement sur la plateforme, C = 8, pour le ballast de gravier sur couche de fond de pierrailles, C = 18, pour le ballast de pierres cassĂ©es sur couche de fond de pierrailles. Les chemins de fer japonais estiment que la valeur de C est Ă©gale Ă  5 pour une plateforme mĂ©diocre et Ă  13 pour une bonne plateforme. L'hypothĂšse de Winkler admet que le ballast se comporte comme un corps Ă©lastique et, dans les limites des efforts ordinaires, uniformĂ©ment Ă©lastique. Elle admet encore que toutes les caractĂ©ristiques du ballast et de l'assiette terrain, bourrage, etc. sont constantes pour toute la surface de l'appui de la traverse. Bien entendu, comme le nom l'indique, la notion de coefficient de ballast s'applique Ă  l'enfoncement de la traverse mesurĂ© sur l'Ă©paisseur du ballast proprement dit, celui-ci Ă©tant supposĂ© reposant sur une plateforme fixe. En d'autres termes, la mesure de la dĂ©nivellation de l'assise supĂ©rieure du ballast ne donne pas la valeur exacte de ce coefficient puisque cette dĂ©nivellation comprend Ă©galement l'affaissement de la plateforme. Les allemands disent plus justement Unterlageziffer » coefficient des couches infĂ©rieures » ou coefficient de sous-sol ». L'expĂ©rience montre, en effet, que lorsqu'une traverse dĂ©terminĂ©e s'affaisse sous la charge d'un essieu, le sous-sol descend en mĂȘme temps que la traverse considĂ©rĂ©e, dans une moindre mesure souvent note 012. En outre, l'affaissement du sous-sol n'est pas limitĂ© Ă  l'aplomb de la seule traverse chargĂ©e, cet affaissement s'Ă©tend aux traverses voisines, tout en s'affaiblissant, et cela, indĂ©pendamment de la charge que la raideur du rail reporte sur celles-ci. Il s'ensuit que dans les hypothĂšses que l'on introduit lors du calcul du profil d'un rail, ce n'est pas la grandeur de l'affaissement absolu d'une traverse qu'il faut considĂ©rer mais bien la diffĂ©rence d'affaissement de deux traverses voisines l'affaissement relatif de la traverse. Le ballast en service se dĂ©prĂ©cie par les cendres qui tombent des foyers des locomotives ; par l'humus formĂ© par les vĂ©gĂ©taux ; par les matiĂšres terreuses apportĂ©es par le vent et par les matiĂšres diverses qui tombent des wagons Ă  marchandises par suite des secousses qu'ils subissent ; par les poussiĂšres qui proviennent du broiement des Ă©lĂ©ments par les charges roulantes et par les chocs des outils de bourrage. Pour conserver ou rendre au ballast ses qualitĂ©s premiĂšres, il faut comme Ă  la munir les foyers des locomotives de cendriers Ă©tanches ; procĂ©der rĂ©guliĂšrement au dĂ©sherbage ; nettoyer pĂ©riodiquement le ballast. Le criblage se fait mĂ©caniquement ou Ă  la main, en lançant le ballast au travers de grilles mĂ©talliques. Il n'est rentable que si la proportion de bon ballast est encore suffisante. 7. IntensitĂ© du bourrage. Le bourrage est plus intense au point d'application de la charge, c'est-Ă -dire sous le rail et sur 40 cm Ă  50 cm de part et d'autre du rail en Belgique 40 cm. Au delĂ , l'intensitĂ© va dĂ©croissant. De cette façon, la flexion de la traverse au passage des trains se produit Ă©galement sur toute la longueur et on Ă©vite son basculement ou sa rupture. Le bourrage de la voie se vĂ©rifie par percussion, au moyen d'une canne en acier terminĂ©e par une boule Ă©galement en acier. Le choc sur la traverse rend un son plein ou un son creux selon que le bourrage est suffisant ou non. 8. Faut-il ou non recouvrir les traverses par le ballast ? Le recouvrement des traverses prĂ©sente l'avantage de soustraire les traverses et les patins des rails Ă  l'action de la chaleur solaire ce qui, d'une part, peut rĂ©duire la dilatation et, partant, la contrainte note 013 des rails de grande longueur et, d'autre part, est favorable Ă  la conservation des traverses en bois. Comme nous le verrons plus loin, si la contrainte est admise actuellement pour les rails, il y a intĂ©rĂȘt Ă  la rĂ©duire dans la mesure du possible. Le recouvrement a, par contre, l'inconvĂ©nient de rendre les attaches du rail aux traverses peu visibles et moins accessibles, d'oĂč risque de relĂąchement des attaches. Les attaches recouvertes se rouillent aussi plus rapidement. Le recouvrement retarde encore l'assĂšchement des traverses mouillĂ©es. Il rend prĂ©caire l'isolement Ă©lectrique des circuits de voie. A l'heure actuelle, on attache la plus grande importance Ă  la bonne fixation et Ă  la conservation des attaches, c'est pourquoi on renonce gĂ©nĂ©ralement au recouvrement des traverses. On estime, par ailleurs, que la masse entiĂšre du ballast doit ĂȘtre employĂ©e lĂ  oĂč son utilisation est la meilleure, c'est-Ă -dire sous les traverses, entre les traverses, ainsi que pour contrebuter les extrĂ©mitĂ©s des traverses. Le ballast est un matĂ©riau coĂ»teux et tout excĂ©dent reprĂ©sente une dĂ©pense inutile. 9. Le dĂ©sherbage. La vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e qui se dĂ©veloppe plus ou moins rapidement dans le ballast en altĂšre les qualitĂ©s. Les plantes, obstruant les intervalles du ballast, contrarient l'Ă©coulement des eaux de pluie. Eu pourrissant, les plantes forment de l'humus qui favorise la vĂ©gĂ©tation Ă  la saison suivante. La plateforme devient humide, les traverses finissent par danser dans la boue qui remonte Ă  la surface du ballast. On doit donc procĂ©der pĂ©riodiquement au dĂ©sherbage. Le dĂ©sherhage manuel Ă  la pelle ou Ă  la rasette est coĂ»teux ; il est imparfait car les racines restent dans le sol et repoussent aprĂšs quelques semaines. Ces procĂ©dĂ©s rĂ©alisent d'ailleurs un Ă©claircissage qui fortifie les plantes qui restent. DĂ©sherbeuses mĂ©caniques. - Les dĂ©sherbeuses mĂ©caniques comportent essentiellement des couteaux verticaux qui arrachent les herbes entre les traverses, un deuxiĂšme mĂ©canisme manƓuvre une charrue qui dĂ©sherbe le ballast latĂ©ralement Ă  la voie, un troisiĂšme mĂ©canisme laboure le ballast de l'entrevoie, enfin, un rĂąteau rotatif trie l'herbe en Ă©galisant la surface du ballast et remet celui-ci au profil normal. Leur vitesse de circulation est de 5 km/h. Le coĂ»t du dĂ©sherbage mĂ©canique reviendrait Ă  la moitiĂ© environ de ce que coĂ»te le mĂȘme travail fait Ă  la main. Le dĂ©sherbage mĂ©canique prĂ©sente l'avantage d'ameublir le ballast en dehors des moules » des traverses, sans dĂ©ranger l'assiette de celles-ci. A remarquer que dans les gares, Ă  cause des obstacles tringles, fils, lanternes, etc., le dĂ©sherbage se fait Ă  la main ou chimiquement. Signalons encore que, sur certains rĂ©seaux amĂ©ricains, on procĂšde Ă  la destruction des herbes au moyen de brĂ»leurs. DĂ©sherhage chimique. - Actuellement, on a de plus en plus recours au dĂ©sherbage chimique par arrosage au moyen d'un liquide caustique, le plus souvent une solution de chlorate de soude. L'agent destructeur est l'oxygĂšne naissant mis en libertĂ© par le chlorate et qui oxyde la matiĂšre organique de la plante. AprĂšs un arrosage, on constate gĂ©nĂ©ralement que toute trace de vĂ©gĂ©tation a disparu, tout au moins en ce qui concerne les plantes annuelles. Il ne reste que quelques plantes vivaces prĂȘles, liserons, orties et tussilages pour lesquelles un second arrosage est nĂ©cessaire. On choisit le printemps pour le premier arrosage, donc d'avril Ă  mai, en commençant, bien entendu, par les rĂ©gions oĂč la vĂ©gĂ©tation est le plus prĂ©coce. Le cas Ă©chĂ©ant, on procĂšde au second arrosage quelques semaines aprĂšs. Il est Ă  remarquer que le chlorate doit agir sur les racines et que, si les plantes sont montĂ©es en graines, celles-ci ne sont pas dĂ©truites par le liquide herbicide. Les groupes dĂ©sherbeurs sont conçus de maniĂšre que le mĂ©lange herbicide puisse ĂȘtre rĂ©pandu uniformĂ©ment, quels que soient la vitesse de circulation du groupe, le niveau du liquide dans la citerne et le profil en long de la ligne. Le groupe peut ĂȘtre accrochĂ© Ă  un train de voyageurs ou de marchandises, mais le plus souvent on se sert d'un train spĂ©cial. Il est possible de proportionner le dosage ou le dĂ©bit Ă  l'importance des herbes Ă  dĂ©truire. Enfin, au fur et Ă  mesure que le degrĂ© de stĂ©rilitĂ© du ballast augmente, certaines parties de lignes peuvent n'ĂȘtre arrosĂ©es qu'une fois par an. Un groupe dĂ©sherbeur avec citerne de 40 mÂł permet d'arroser 100 kilomĂštres de voie simple sans rĂ©approvisionnement et de couvrir 200 kilomĂštres de voie simple par journĂ©e de 8 heures. Le succĂšs de l'opĂ©ration dĂ©pend non seulement de la concentration de la solution, mais aussi de l'Ă©poque du traitement, de la pulvĂ©risation du liquide, de la nature du sol et surtout du plus ou moins d'abondance des pluies qui peuvent tomber dans la pĂ©riode qui suit l'arrosage. Il ne faut jamais procĂ©der au dĂ©sherbage par grand vent, de crainte d'atteindre les cultures voisines ; par pluie abondante, qui entraĂźnerait la solution herbicide au fur et Ă  mesure de son Ă©pandage. Notons que le chlorate de soude est trĂšs soluble ; par forte chaleur, pour Ă©viter l'Ă©vaporation trop rapide du liquide qui dĂ©poserait alors des cristaux de sel Ă  la surface du sol, sur les traverses, et risquerait de provoquer des incendies. Quant Ă  la rĂ©sistance des herbes, elle est fonction de leur nature, de leur Ăąge et de la puissance de leur systĂšme radiculaire. A remarquer que la germination des plantes s'Ă©tend sur plusieurs semaines et comme il faut dĂ©truire les derniĂšres graines qui ont germĂ©, on comprend qu'il puisse y avoir utilitĂ© Ă  procĂ©der Ă  un deuxiĂšme arrosage, indĂ©pendamment de la rĂ©sistance plus ou moins grande des herbes. A l'Ă©poque de son introduction Ă  la S. N. C. B., en 1929, le dĂ©sherbage Ă  la main revenait Ă  13 centimes le mÂČ dans la cendrĂ©e et Ă  25 centimes dans le ballast dur ; le dĂ©sherbage chimique ne coĂ»tait que 8 centimes, quel que fĂ»t le ballast et pour deux arrosages. En Allemagne, en 1927, on dĂ©sherba au chlorate de soude kilomĂštres de voie. La dĂ©pense, y compris l'eau, la locomotive et le personnel, fut de 50 RM. par kilomĂštre de voie, tandis que le dĂ©sherbage Ă  la main coĂ»tait 140 RM. Il y a donc une Ă©conomie de note 015 Le chlorate de soude prĂ©sente l'inconvĂ©nient sĂ©rieux d'exploser trĂšs facilement sous un choc ou par friction et, une fois enflammĂ©, d'activer singuliĂšrement la combustion des matiĂšres organiques avec lesquelles il se trouve en contact. En Belgique, on ajoute au chlorate de sonde un peu de carbonate de soude, afin d'attĂ©nuer le danger d'incendie note 016. On admet qu'il faut 15 grammes de chlorate par mÂČ Ă  chaque arrosage 150 kg par hectare. On s'accorde Ă  reconnaĂźtre que le traitement chimique est la meilleure mĂ©thode d'Ă©limination des herbes dans les voies il est rapide, Ă©conomique et efficace. Il maintient une voie propre pendant plus longtemps que les autres procĂ©dĂ©s. Depuis un certain temps, on oriente les recherches vers l'emploi d'huiles d'antracĂšne ou de pĂ©trole qui, rĂ©pandues en Ă©mulsion, procureraient une stĂ©rilisation du sol plus durable et coĂ»teraient moins cher. Remarque. - Pour rendre plus efficaces les arrosages herbicides, il conviendrait de chercher Ă  rĂ©duire le dĂ©veloppement de la vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e aux abords des voies ferrĂ©es, notamment sur les talus. La prĂ©sence sur ceux-ci d'une vĂ©gĂ©tation ligneuse acacias, genĂȘts, etc. constituerait, dans une certaine mesure, un obstacle Ă  la croissance des vĂ©gĂ©taux herbacĂ©s. Ceux-ci produisent gĂ©nĂ©ralement des graines en abondance qui se rĂ©pandent sur la voie ferrĂ©e Ă  un moment oĂč la stĂ©rilisation de celle-ci est dĂ©jĂ  attĂ©nuĂ©e par les pluies du fait de la grande solubilitĂ© du chlorate et, dĂšs lors, peuvent y germer en quantitĂ© suffisante pour provoquer un nouvel envahissement de la voie par la vĂ©gĂ©tation. Enfin, d'aucuns prĂ©conisent de traiter les abords des voies ferrĂ©es et les excĂ©dents d'emprise, dĂ©pĂŽts de cendrĂ©es, terrains plus ou moins Ă  l'abandon, par des sulfocyanures qui, plus sĂ»rement que le chlorate, tueraient les plantes vivaces. Il faut alors nĂ©cessairement veiller Ă  ce que les terrains voisins ne soient pas Ă©claboussĂ©s de sulfocyanure parce qu'il en rĂ©sulterait du danger pour le bĂ©tail. DEUXIÈME PARTIELes Traverses RĂŽle des traverses. Le rĂŽle des traverses est de maintenir les rails Ă  l'Ă©cartement normal et de rĂ©partir la charge que les rails reçoivent des essieux sur une Ă©tendue suffisante de ballast pour ne pas dĂ©passer une certaine charge unitaire. Sous quelles conditions les traverses rempliront-elles convenablement cet office ? C'est Ă  la fois une question de surface et une question de rĂ©sistance. Il faut que par leurs dimensions en longueur et en largeur, elles fournissent une surface d'appui suffisante pour que la pression unitaire reste dans certaines limites ; que leur Ă©paisseur leur donne la rigiditĂ© nĂ©cessaire tout en leur laissant une certaine Ă©lasticitĂ©. Il convient encore que leur longueur soit telle qu'elle contribue Ă  la stabilitĂ© de la voie ; que par leur forme, les traverses s'opposent efficacement aux dĂ©placements longitudinaux et transversaux ; qu'elles rĂ©sistent aux agents atmosphĂ©riques ; qu'elles se prĂȘtent au bourrage » de la voie ; qu'elles permettent l'emploi d'un systĂšme d'attaches du rail qui soit solide sans toutefois ĂȘtre trop rigide ; qu'elles donnent Ă©ventuellement l'inclinaison de 1/20 aux rails. En ce qui concerne la longueur des traverses remarquons que l'Ă©cartement des rails points d'application de la charge Ă©tant invariable, une traverse trop longue a une tendance Ă  se cintrer vers le bas et son milieu vient porter sur le ballast en la rendant dangereuse ; une traverse trop courte tend Ă  se cintrer vers le haut et ses deux extrĂ©mitĂ©s, ayant une surface d'appui insuffisante, ont tendance Ă  s'enfoncer. On rencontre, Ă  l'heure actuelle, trois types de traverses les traverses en bois, les traverses mĂ©talliques, les traverses en bĂ©ton armĂ©. CHAPITRE ITraverses en bois 1. - Dimensions A la S. N. C. B., les traverses en bois mesurent 2,60 m de longueur sur 28 cm de largeur Ă  la base et 14 cm d'Ă©paisseur. En Allemagne, 2,70 m x 26 cm x 16 cm. En France, 2,50 m Ă  2,70 m x 20 Ă  30 cm x 12 Ă  15 cm. La surface d'appui d'une traverse ordinaire de 2,60 m x 0,28 Ă©tant de cmÂČ, la pression statique sur le ballast, supposĂ©e uniformĂ©ment rĂ©partie serait, dans le cas d'un essieu de locomotive chargĂ© de 24 tonnes note 018, de . Mais si l'on tient compte de ce que la traverse n'est bourrĂ©e que sur ± 45 cm de part et d'autre du rail, cette pression statique sur le ballast devient ballast. Si le bourrage n'existe que sur 40 cm, cette pression monte Ă  5 kg/cmÂČ. Quelle est, pour cette charge de 24 tonnes par essieu, la pression statique unitaire sur la plate-forme AB fig. 7 au moment oĂč les deux roues passent au milieu de la traverse ? Fig. 7 ConsidĂ©rons une traverse isolĂ©e de 2,60 m X 0,28 m posant sur son moule de ballast de 30 cm de hauteur. L'angle d'Ă©boulement naturel du ballast Ă©tant estimĂ© Ă  45°, nous nous placerons dans des conditions peut-ĂȘtre un peu trop favorables, si nous estimons que la transmission de la charge se fait aussi dans la limite de cet angle. Dans ces conditions, la largeur de l'appui AB sera de 0,88 m, la longueur CD fig. 8 de 2 X ± 1,50 m = ± 3 m, la surface de transmission Ă  la plateforme sera de 2,64 mÂČ, soit une charge unitaire de Plateforme. Or, un terrain de qualitĂ© mĂ©diocre peut dĂ©jĂ  supporter 1 kg/cmÂČ, le sable 2 kg/cmÂČ, les terres de 3 Ă  4 kg/cmÂČ. Fig. 8 Si la charge par essieu Ă©tait plus Ă©levĂ©e ou le sol plus mauvais, une augmentation de l'Ă©paisseur du ballast rĂ©soudrait la question. Ainsi, un ballast de 0,40 m d'Ă©paisseur fig. 7 fournirait une surface d'appui de 1,08 m x 3,20 m note 019_1 = 3,4560 mÂČ de sorte qu'avec une charge de 30 tonnes par essieu, par exemple, la charge unitaire serait sensiblement identique Ă  la prĂ©cĂ©dente. Fig. 9 Mais le problĂšme ainsi considĂ©rĂ© n'est pas tout Ă  fait exactement posĂ© car il faut l'Ă©tendre au cas de plusieurs traverses voisines fig. 9. La distance minimum entre deux essieux est de 1,50 m, l'Ă©cartement courant d'axe en axe des traverses est de 0,65 m, voire 0,60 m sur les voies trĂšs chargĂ©es note 019_2. Nous nĂ©gligeons la raideur du rail c'est-Ă -dire la solidaritĂ© des traverses. La figure 9 montre que les moules interfĂšrent dĂ©jĂ  avec 0,30 m d'Ă©paisseur. Si donc, la traverse n° 2 Ă©tait chargĂ©e en son milieu comme la traverse n° 1, l'augmentation de l'Ă©paisseur du ballast ne modifierait pas les conditions de sollicitation et n'aurait pour effet que d'augmenter l'Ă©lasticitĂ© du ballast. En fait, dans l'exemple choisi, la charge du deuxiĂšme essieu porte entre les traverses n° 3 et n° 4 et, dĂšs lors, pour une Ă©paisseur de 40 cm de ballast, la charge sur la 1re traverse se transmet en profondeur sur l'Ă©tendue EF de la plateforme. Remarquons qu'une trop grande Ă©paisseur de ballast retarderait sans utilitĂ© la stabilisation de la voie. Dans tout ce qui prĂ©cĂšde, nous n'avons envisagĂ© que les charges statiques, nous parlerons des efforts dynamiques dans la 3me partie, chap. II. 2. - Travelage densitĂ© de traverses par km Nous avons dit que l'Ă©cartement d'axe en axe des traverses Ă©tait de l'ordre de 0,65 m. Cependant, Ă  la S. N. C. B., ce sont des considĂ©rations de vitesse qui, en raison de l'impact, dĂ©finissent le travelage Ă  adopter en voies principales traverses par km si la vitesse est Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  120 km/h, traverses par km si la vitesse comprise entre 90 et 120 km/h, traverses par km si la vitesse infĂ©rieure Ă  90 km/h. Sur les autres rĂ©seaux europĂ©ens, le travelage varie de Ă  Le resserrement du travelage est limitĂ© par la nĂ©cessitĂ© de pouvoir introduire dans l'intervalle les outils de bourrage ou de soufflage. Toutes choses Ă©gales, le renforcement du profil du rail permettrait de diminuer le nombre de traverses. 3. - Forme Les profils usuels sont 1° la section semi-ronde fig. 10 provenant de rondins sciĂ©s en deux suivant l'axe longitudinal ; 2° la section rectangulaire ou traverse plate fig. 11 provenant ou bien de grumes Ă©quarries sciĂ©es en deux ou en quatre suivant la longueur, voire en un plus grand nombre de traverses si les dimensions transversales de la poutre Ă©quarrie le permettent fig. 12 ou bien encore de rondins auxquels on a enlevĂ© une dosse infĂ©rieure, une dosse supĂ©rieure et deux dosses latĂ©rales. Avec la section semi-circulaire, il faut entailler davantage le bois pour que la surface d'appui du patin du rail soit en rapport avec la charge des essieux les plus lourds fig. 13. Comme l'Ă©paisseur doit nĂ©anmoins ĂȘtre suffisante pour permettre ultĂ©rieurement un certain nombre de resabotages, la traverse semi-ronde devra, toutes choses Ă©gales, avoir une hauteur totale plus grande qu'une traverse rectangulaire. Fig. 13 Ă  15. - Sabotage de la traverse. Quant Ă  la section rectangulaire, elle doit, Ă  base Ă©gale, ĂȘtre extraite de troncs d'arbres de plus grand diamĂštre, d'oĂč l'emploi de bois de meilleure qualitĂ©. 4. - Essences Le choix des essences est conditionnĂ© par leur rĂ©sistance Ă  la destruction mĂ©canique provoquĂ©e par la circulation des trains, c'est-Ă -dire par la duretĂ© et la cohĂ©sion du bois ; par leur rĂ©sistance Ă  la pourriture, celle-ci Ă©tant d'ailleurs accĂ©lĂ©rĂ©e par les alternances d'humiditĂ© et de sĂ©cheresse ; par les facilitĂ©s plus ou moins grandes d'approvisionnement ; enfin, par des raisons d'Ă©conomie. Pour des voies parcourues par des trains nombreux, rapides ou Ă  essieux lourdement chargĂ©s, on donnera la prĂ©fĂ©rence aux bois durs qui sont plus rĂ©sistants mais qui coĂ»tent plus cher. Par leur duretĂ© et leur cohĂ©sion, ils rĂ©sistent mieux aux efforts verticaux qui tendent soit Ă  rompre les traverses, soit Ă  endommager la surface d'appui des rails ; de mĂȘme, ils rĂ©sistent mieux aux efforts horizontaux qui tendent Ă  Ă©branler les attaches. Les essences tendres, Ă  bon marchĂ©, seront rĂ©servĂ©es aux voies secondaires sur lesquelles ne circulent que des trains peu frĂ©quents, de vitesse rĂ©duite ou Ă  faible charge par essieu ; la modicitĂ© des recettes de ces lignes ayant pour corollaire obligĂ© une exploitation trĂšs Ă©conomique. Cependant, les raisons de densitĂ© de trafic et d'Ă©conomie pourront parfois flĂ©chir devant les difficultĂ©s d'approvisionnement, quitte Ă  recourir Ă  un renouvellement plus frĂ©quent. Mais dans ce cas, dans l'Ă©tablissement du prix de revient, il faudra tenir compte de la dĂ©pense de main d'Ɠuvre poses et dĂ©poses de la voie. Certains spĂ©cialistes estiment que dans les voies bien Ă©tablies et bien entretenues, c'est-Ă -dire lĂ  oĂč l'on a le souci constant du bon conditionnement des attaches et oĂč l'on remĂ©die aux dĂ©fauts Ă©ventuels du bourrage, la mise hors service des traverses rĂ©sulte moins de leur destruction mĂ©canique que de la consomption du bois, au bout de 20 Ă  25 ans, sous l'effet des intempĂ©ries. Fig. 16. - Prix payĂ©s par les chemins de fer belges pour les traverses en bois de 1913 Ă  1940. Parmi les bois durs, le chĂȘne et le hĂȘtre sont les plus employĂ©s ; parmi les essences tendres, le sapin, le pin et le mĂ©lĂšze. En Belgique, en ce qui concerne les traverses en bois, on n'emploie en principe que des traverses en chĂȘne. Celles-ci, avant la derniĂšre guerre, provenaient pour les trois quarts environ de France, de Pologne et de Yougoslavie. Pour le surplus, les chemins de fer belges emploient toutes les piĂšces que les forĂȘts du pays peuvent leur fournir, mais la production indigĂšne en traverses ne dĂ©passe pas piĂšces par an et, encore, ce chiffre comprend-il 25 % environ de traverses en hĂȘtre. Lors de la rĂ©ception des traverses, les cahiers des charges prĂ©cisent les qualitĂ©s que les bois doivent prĂ©senter, les dĂ©fauts dont ils doivent ĂȘtre exempts ainsi que les tolĂ©rances admises. A titre documentaire, les diagrammes, fig. 16 et 17, donnent une idĂ©e de la variation des prix payĂ©s par les chemins de fer belges pour les traverses en bois. On constate que ces prix varient du simple au double selon qu'il y a plĂ©thore ou insuffisance de traverses sur les marchĂ©s intĂ©rieur et extĂ©rieur. Fig. 17. - Prix payĂ©s par la S. N. C. B. pour les traverses en bois de 1943 Ă  1930. 5. - L'imprĂ©gnation des traverses en bois 1° GĂ©nĂ©ralitĂ©s. L'Ă©tude de cette opĂ©ration relevant de la Chimie Industrielle, nous rĂ©sumerons simplement la question aux considĂ©rations suivantes La pourriture du bois est due essentiellement Ă  l'action de champignons qui se nourrissent des tissus ligneux et les dĂ©truisent. Or, pour vivre et se dĂ©velopper, ces parasites du bois demandent une tempĂ©rature favorable et certaines quantitĂ©s d'air, d'humiditĂ© et de nourriture. Pour rendre les bois imputrescibles, il faut donc supprimer l'une des quatre conditions nĂ©cessaires Ă  la croissance des champignons. Pour les traverses, partiellement enfouies dans le ballast et exposĂ©es aux intempĂ©ries, il n'est pas possible d'empĂȘcher la pourriture en agissant sur l'air ou sur la tempĂ©rature ou sur l'humiditĂ© ; il ne reste qu'Ă  chercher Ă  empoisonner la nourriture. Dans ce but, on imprĂšgne les traverses d'un produit chimique qui fait du bois un produit toxique pour les champignons. Mais il faut nĂ©cessairement encore que la matiĂšre injectĂ©e dans le bois puisse y pĂ©nĂ©trer assez facilement et qu'en mĂȘme temps, cette matiĂšre ne se volatilise pas et ne se dĂ©laye pas. Les procĂ©dĂ©s d'imprĂ©gnation des traverses diffĂšrent les uns des autres, soit par la nature de la substance employĂ©e, soit par les moyens mis en Ɠuvre pour la faire pĂ©nĂ©trer dans le bois. Les antiseptiques les plus courants sont la crĂ©osote, les solutions de chlorure de zinc ZnCl2 ou de sulfate de cuivre CuSO4. La crĂ©osote est certainement le plus efficace, mais elle coĂ»te cher. C'est un mĂ©lange d'huiles lourdes provenant de la distillation, entre 200° et 355°, du goudron de houille note 024. Son poids spĂ©cifique varie de 1 Ă  1,1. On ne doit pas la confondre avec la crĂ©osote pure, employĂ©e en mĂ©decine, celle-ci Ă©tant un produit de la distillation du bois. La crĂ©osote Ă©tant insoluble dans l'eau, il se conçoit que l'imprĂ©gnation par ce produit soit beaucoup plus durable que celle rĂ©sultant de l'emploi des antiseptiques salins ZnCl2, CuSO4, etc.. Ces sels ne sont pas fixĂ©s d'une maniĂšre indĂ©lĂ©bile par le bois. Étant solubles dans l'eau, ils sont dĂ©lavĂ©s par les eaux de pluie et, au bout d'un certain temps, perdent leurs propriĂ©tĂ©s protectrices. L'Ă©conomie de l'emploi du chlorure de zinc dĂ©pend beaucoup des conditions climatĂ©riques. Il prolonge efficacement la durĂ©e de service des traverses dans les climats secs, mais dans les rĂ©gions oĂč les pluies sont abondantes et l'atmosphĂšre humide, le traitement au chlorure est influencĂ© dĂ©favorablement par l'action de l'eau. Dans les traverses traitĂ©es au chlorure de zinc, on remarque ordinairement une roussissure de la fibre, roussissure qui varie avec les diffĂ©rentes espĂšces de bois. Les traverses prĂ©sentent alors une apparence de dessĂšchement et, avec le temps, les couches concentriques annuelles se sĂ©parent et les fibres de chaque couche se disloquent. Il en rĂ©sulte que la durĂ©e de rĂ©sistance de la traverse aux agents mĂ©caniques diminue et que l'antiseptique est dĂ©lavĂ© plus rapidement. La crĂ©osote prĂ©sente, au contraire, une aptitude Ă  lier les fibres qui est d'autant plus grande que la teneur en matiĂšre rĂ©sineuse est plus forte. Certains spĂ©cialistes estiment qu'une quantitĂ© de 50 grammes seulement de crĂ©osote injectĂ©e par dĂ©cimĂštre cube suffit pour garantir la toxicitĂ© du bois. GĂ©nĂ©ralement, selon l'essence, ce taux est dĂ©passĂ© on atteint souvent de 80 Ă  100 grammes. L'excĂ©dent au-delĂ  de 50 grammes est d'abord un facteur de sĂ©curitĂ© mais sert, en second lieu, de moyen pour agglutiner les fibres note 025. En ce qui concerne le sulfate de cuivre, on a constatĂ©, pour le surplus, que les traverses imprĂ©gnĂ©es de ce produit, pourrissaient trĂšs rapidement au contact des attaches ; c'est lĂ  Ă©videmment un dĂ©faut grave, l'attache Ă©tant le point sensible de la rĂ©sistance de la voie. 2° OpĂ©rations prĂ©liminaires. a SĂ©chage des traverses. Les traverses doivent ĂȘtre extraites de bois contenant le moins de sĂšve possible, par consĂ©quent, de bois abattus en hiver du dĂ©but d'octobre Ă  fin fĂ©vrier. L'Ă©corçage et le dĂ©bitage en traverses doivent suivre de prĂšs l'abattage pour que la sĂšve ne soit pas coagulĂ©e, ce qui obstruerait les canaux du bois et rendrait plus difficile la pĂ©nĂ©tration ultĂ©rieure de l'antiseptique. Les traverses fraĂźchement dĂ©bitĂ©es contiennent une certaine quantitĂ© d'eau, or, pour obtenir une bonne imprĂ©gnation, il ne peut y rester que 30 % d'eau. Les traverses doivent donc prĂ©alablement ĂȘtre sĂ©chĂ©es. Pour atteindre ce degrĂ© de siccitĂ©, elles doivent, aprĂšs Ă©corçage Ă©ventuel, sĂ©journer Ă  l'air, en piles ouvertes c'est-Ă -dire prĂ©sentant des vides permettant la circulation de l'air entre les piĂšces. Le chĂȘne doit ainsi sĂ©cher pendant six mois et le hĂȘtre pendant un an. Le hĂȘtre est beaucoup plus dĂ©licat que le chĂȘne du point de vue de sa conservation, c'est le bois qui se dĂ©compose le plus facilement. A la S. N. C. B., c'est Ă  Ostende que les traverses en hĂȘtre sont entreposĂ©es. LĂ , sous l'influence des vents, du soleil et de l'air salin de la mer, les traverses se conservent et se sĂšchent trĂšs bien pendant la pĂ©riode d'un an prĂ©alable Ă  l'imprĂ©gnation. Les chantiers de sĂ©chage Ă  l'air doivent ĂȘtre orientĂ©s de façon Ă  tirer le meilleur parti des vents dominants. On peut accĂ©lĂ©rer la dessication en abritant les piĂšces sous des hangars Ă©nergiquement ventilĂ©s. La dessication des traverses est plus prompte si elles proviennent d'arbres qui, aprĂšs abattage et Ă©corçage, ont Ă©tĂ© flottĂ©s. En peu de temps, l'eau remplace la sĂšve et, aprĂšs le retrait des arbres de l'eau, la dessication s'opĂšre rapidement en plein air. Du fait que la partie extĂ©rieure de la traverse sĂšche plus vite que les couches intĂ©rieures, les traverses ont une tendance Ă  se gercer pendant le sĂ©chage, c'est-Ă -dire Ă  se fendiller dans le sens rayonnant. Fig. 18 Ă  20 PrĂ©alablement Ă  la pose et pour parer Ă  un fendillement excessif, on place des esses en travers des amorces des fentes qui se produisent aux abouts des traverses. Ces esses sont constituĂ©es d'une bande de tĂŽle de section rectangulaire en acier de 3 mm d'Ă©paisseur et de 16 mm de largeur et repliĂ©es en forme d'S avec une longueur totale 10 Ă  15 cm fig. 18 Ă  20. Fig. 21 L'esse, chassĂ©e de force au marteau dans l'about de la traverse au travers de la fente naissante, s'oppose Ă  l'Ă©largissement de celle-ci. Quand les fentes s'amplifient, on boulonne l'about de la traverse fig. 21. A 10 cm de l'about, on fore un trou de 14 mm de diamĂštre perpendiculairement Ă  l'axe longitudinal, on y passe un boulon de 12 mm de diamĂštre et de 28 Ă  30 cm de longueur. Dans le cas des traverses trĂšs fendues, on prend soin, pendant le serrage de l'Ă©crou du boulon, de maintenir les lĂšvres de la fente fermĂ©es au moyen d'un serre-joint. Le hĂȘtre prĂ©sentant une grande propension Ă  se fendre, on prend la prĂ©caution aux chemins de fer belges, de boulonner aux deux bouts toutes les traverses en hĂȘtre avant l'empilage. AprĂšs pose, les fentes qui se produisent facilitent l'introduction de l'air, de l'eau, des poussiĂšres et des matiĂšres terreuses et, par suite, le dĂ©veloppement des champignons destructeurs du bois. Lorsque les fentes se prĂ©sentent au droit des tirefonds de fixation du rail Ă  la traverse, elles rendent inopĂ©rant le resserrage pĂ©riodique de ces attaches. Frettage. - Aujourd'hui, par suite de la raretĂ© des traverses en bois et de leur prix Ă©levĂ©, on cherche Ă  prolonger leur vie par le frettage. Les frettes sont en acier doux de 10 x 4 mm de section ou en feuillard galvanisĂ© de 25 x 1 mm ou encore en fil de fer galvanisĂ© de 4,4 mm de diamĂštre. Le frettage est effectuĂ© soit sur place dans la voie, soit dans les chantiers de rĂ©gĂ©nĂ©ration des traverses. La fente est d'abord fermĂ©e Ă  la presse et la frette est ensuite placĂ©e au moyen d'un tendeur appropriĂ©. Le frettage, trĂšs rĂ©pandu en France, s'est rĂ©vĂ©lĂ© si efficace que, pour prĂ©venir la formation des fentes, la S. N. C. F. envisage mĂȘme de l'appliquer systĂ©matiquement Ă  toutes les traverses neuves au moment de leur façonnage. Remarque concernant le chĂȘne. - Certains rĂ©seaux emploient le chĂȘne sans prĂ©paration antiseptique. Ils l'utilisent alors sous forme de traverses parallĂ©lipipĂ©diques. Dans ce cas, le bois doit absolument ĂȘtre exempt de cƓur et d'aubier. Les traverses demi-rondes subissent l'imprĂ©gnation et alors l'aubier est conservĂ© ; c'est lui qui est surtout pĂ©nĂ©trĂ© par l'antiseptique ; le bois parfait, d'un tissu trĂšs serrĂ©, ne reçoit qu'une quantitĂ© beaucoup moindre d'antiseptique. b Sabotage et forage des traverses. AprĂšs sĂ©chage, les traverses sont sabotĂ©es et forĂ©es. Le sabotage, c'est la formation de l'entaille inclinĂ©e au 1/20 ou horizontale qui doit recevoir le patin du rail ou la selle mĂ©tallique intercalaire fig. 13 Ă  15. Le sabotage est pratiquĂ© Ă  la machine automatique, soit par scies verticales, limitant les parois de l'entaille, et couteaux horizontaux, exĂ©cutant l'entaille en profondeur, soit par couteaux verticaux formant toupie. Sur le mĂȘme bĂąti de machine, les traverses sont amenĂ©es par chaĂźne sans fin et taquets d'entraĂźnement sous les foreuses Ă©lectriques. LĂ , on perce Ă  la machine automatique 4 ou 6 ou 8 trous verticaux ou inclinĂ©s au 1/20, cylindriques ou tronconiques dans lesquels seront vissĂ©s les tirefonds de fixation du patin du rail et de la selle mĂ©tallique Ă  la traverse au moment de la pose de la voie. Le perçage Ă  la main a une tendance Ă  donner un trou oval ou agrandi ; le perçage mĂ©canique remĂ©die complĂštement Ă  cet inconvĂ©nient. Le temps nĂ©cessaire est de 2 Ă  3 secondes par trou. Le sabotage et le forage, pratiquĂ©s avant l'imprĂ©gnation, Ă©vitent la destruction de la protection constituĂ©e par le prĂ©servatif. Par ailleurs, cette double opĂ©ration amĂ©liore le traitement chimique puisqu'elle facilite l'entrĂ©e de l'antiseptique dans le bois. Un dispositif d'Ă©vacuation automatique amĂšne les traverses, ainsi prĂ©parĂ©es, sur des wagonnets qui sont tirĂ©s avec leur plein chargement par cabestan Ă©lectrique dans les cylindres oĂč s'effectue l'imprĂ©gnation. 3° ImprĂ©gnation proprement dite. Tous les procĂ©dĂ©s efficaces se rattachent au traitement des traverses dans un cylindre fermĂ© en vue de refouler sous pression l'antiseptique dans le bois. Les procĂ©dĂ©s sous pression ont pour objet essentiel La distribution de l'antiseptique Ă  travers tout le bois et d'une maniĂšre aussi uniforme que possible. L'absorption d'une quantitĂ© suffisante d'antiseptique pour obtenir les rĂ©sultats dĂ©sirĂ©s. Les traitements sous pression peuvent se ranger en deux catĂ©gories a Le procĂ©dĂ© de la cellule pleine qui tend Ă  remplir les vides intercellulaires du bois aussi complĂštement que possible avec l'antiseptique. Lorsque l'antiseptique utilisĂ© est la crĂ©osote, la mĂ©thode est connue sous le nom de procĂ©dĂ© Bethell note 028_1. Lorsqu'on emploie le chlorure de zinc, c'est le procĂ©dĂ© Burnet. Enfin, lorsqu'on a recours Ă  un mĂ©lange de crĂ©osote et de chlorure de zinc, c'est le procĂ©dĂ© RĂŒtgers. b Le procĂ©dĂ© de la cellule vide par lequel on rĂ©alise de mĂȘme une pĂ©nĂ©tration aussi complĂšte que possible mais avec l'emploi d'une quantitĂ© minimum d'antiseptique. Le procĂ©dĂ© courant est le systĂšme RĂŒping avec l'emploi de crĂ©osote note 028_2. a Traitement Ă  cellules pleines ». ProcĂ©dĂ© Bethell. 1re phase. - Les traverses sont introduites dans le cylindre dans lequel on fait le vide schĂ©ma fig. 22. 2me phase. - Sans rompre le vide, on remplit complĂštement le cylindre du liquide antiseptique. Fig. 22. - Traitement Ă  cellules pleines». ProcĂ©dĂ© Bethell. Le vide prĂ©alable 1re phase, outre qu'il accĂ©lĂšre l'entrĂ©e du liquide dans le cylindre, permet de le refouler dans le bois plus rapidement et avec une pression moindre que lorsqu'il faut que l'antiseptique dĂ©place ou comprime l'air renfermĂ© dans le bois. 3me phase. - Une fois le cylindre plein, une quantitĂ© supplĂ©mentaire d'antiseptique est refoulĂ©e dans le cylindre par une pompe foulante ou par air comprimĂ© et la pression est poussĂ©e progressivement jusqu'Ă  8 Ă  12 kg par cmÂČ selon la nature du bois, de maniĂšre Ă  faire entrer la crĂ©osote jusqu'au refus dans les vaisseaux. 4me phase. - On diminue ensuite la pression et on extrait ce qui reste de liquide dans le cylindre. 5me phase. - On fait de nouveau le vide pour enlever ce qui reste d'antiseptique et aussi pour pouvoir retirer les traverses du cylindre le plus tĂŽt possible. 6me phase. - On peut enfin rĂ©introduire l'air, ouvrir le cylindre et retirer les traverses. La durĂ©e totale du traitement est d'environ 3 heures. La caractĂ©ristique du procĂ©dĂ© est donc de produire prĂ©alablement le vide dans les cellules, puis de remplir » celles-ci de crĂ©osote au moyen de la pression, d'oĂč le nom de cellules pleines ». Les parties hachurĂ©es du diagramme reprĂ©sentent les pĂ©riodes pendant lesquelles les traverses sont plongĂ©es dans la crĂ©osote. b Traitement Ă  cellules vides ». ProcĂ©dĂ© RĂŒping schĂ©ma fig. 23. Ici, on ne procĂšde pas Ă  un vide prĂ©liminaire. Dans ces conditions, pour pĂ©nĂ©trer dans le bois, le liquide antiseptique doit dĂ©placer et, dans une certaine mesure, comprimer l'air contenu dans le bois. 1re phase. - Les traverses Ă©tant introduites dans les cylindres note 029 au lieu donc de faire le vide, on retarde l'entrĂ©e du liquide antiseptique dans le bois en soumettant les traverses Ă  une pression d'air initiale P variant avec la nature du bois Ă  imprĂ©gner, de 3 1/2 Ă  5,3 kg par cmÂČ. Fig. 23. - Traitement Ă  cellules vides». ProcĂ©dĂ© RĂŒping. Cette pression a pour but de faire ouvrir les canaux et cellules du bois et de les remplir d'air comprimĂ© Ă  la pression P. 2me phase. - Cette pression Ă©tant maintenue, on refoule dans le cylindre la crĂ©osote dont la fluiditĂ© a Ă©tĂ© rendue aussi grande que possible par un chauffage prĂ©alable prolongĂ© 80° pour le chĂȘne, 90° pour le hĂȘtre, fluiditĂ© que l'on maintient par un courant de vapeur traversant des serpentins installĂ©s dans les cylindres. 3me phase. - On comprime ensuite la crĂ©osote Ă  une pression qui doit ĂȘtre Ă©gale au moins Ă  2P mais qui atteint 14 1/2 atmosphĂšres Ă  la Dans cette phase, l'air qui remplit les canaux du bois y est fortement comprimĂ©, son volume est considĂ©rablement rĂ©duit et la crĂ©osote pĂ©nĂštre dans ces canaux. La pression 2 P est maintenue assez longtemps pour assurer une pĂ©nĂ©tration complĂšte de la crĂ©osote dans le bois. 4me phase. - On vide le cylindre de la crĂ©osote qu'il contient, puis on le met en communication avec l'atmosphĂšre. Alors l'air qui Ă©tait comprimĂ© dans les cellules du bois se dĂ©tend et en chasse la crĂ©osote mais en laissant les parois des cellules enduites d'une couche de crĂ©osote. 5me phase. - L'on active l'exsudation de la crĂ©osote par l'action du vide, action qui est prolongĂ©e plus ou moins selon la dose d'antiseptique que l'on dĂ©sire laisser dans le bois. 6me phase. - On rĂ©admet l'air, on ouvre le cylindre et on retire les traverses. La durĂ©e totale du traitement est d'environ 4 heures. En rĂ©sumĂ©, on constate qu'aprĂšs remplissage du cylindre 2me phase, le cycle des opĂ©rations est Ă  peu prĂšs le mĂȘme que dans le traitement Ă  cellules pleines Bethell sauf que le vide final est maintenu plus longtemps. Cependant les rĂ©sultats obtenus sont tout Ă  fait diffĂ©rents, car, dans le traitement Ă  cellules vides RĂŒping, lors de la rĂ©duction de la pression et de la vidange du liquide 4me phase, l'air qui avait Ă©tĂ© comprimĂ© dans le bois se dĂ©tend, dĂ©tente que le vide final accentue encore, l'air renfermĂ© dans le bois est expulsĂ© en mĂȘme temps qu'une partie de la crĂ©osote qui avait Ă©tĂ© refoulĂ©e dans le bois dans le traitement sous pression. Il s'ensuit qu'on badigeonne en quelque sorte de crĂ©osote les parois des cellules et des canaux du bois, sans y laisser, comme dans le procĂ©dĂ© Bethell, une grande quantitĂ© d'antiseptique, tout en imprĂ©gnant complĂštement toutes les parties permĂ©ables du bois. Il en rĂ©sulte une Ă©conomie de 25 Ă  40 % de crĂ©osote en comparaison avec le procĂ©dĂ© Bethell». A la S. N. C. B., aussi longtemps que les traverses furent crĂ©osotĂ©es par le procĂ©dĂ© Bethell », on constatait qu'au bout de quelque temps, une grande partie de la crĂ©osote s'Ă©coulait dans le ballast. Les rĂ©servoirs d'oĂč l'antiseptique est refoulĂ© dans les cylindres sont pourvus d'indicateurs de jauge ou sont montĂ©s sur des bascules de sorte que des lectures directes sur les flĂ©aux de celles-ci accusent la quantitĂ© d'antiseptique absorbĂ©e et les progrĂšs du traitement. A titre de contrĂŽle, on peut peser les traverses immĂ©diatement avant et aprĂšs le traitement et dĂ©terminer par cette double pesĂ©e le poids exact d'antiseptique retenu dans le bois. On prĂ©lĂšve sur les traverses imprĂ©gnĂ©es des carottes » de 4 mm de diamĂštre sur 14 cm de longueur qui permettent d'apprĂ©cier comment le traitement a opĂ©rĂ© en profondeur. Les chiffres ci-dessous, qui rĂ©sultent de la pratique courante de la S. N. C. B. dans ses chantiers de crĂ©osotage de Wondelgem Gand, traduisent excellemment l'Ă©conomie du systĂšme RĂŒping. A noter que le prix de la crĂ©osote varie selon les conditions du marchĂ©, de 0,40 Ă  1,30 fr le kg et que prĂšs d'un million de traverses sont crĂ©osotĂ©es par annĂ©e. QuantitĂ© de crĂ©osote employĂ©e par traverse en chĂȘne en hĂȘtre Bethell RĂŒping Bethell RĂŒping 6 1/2 kg 4 kg 20 Ă  22 kg 12 Ă  15 kg Fig. 24. - Prix par tonne de la crĂ©osote de 1923 Ă  1940. Les figures 24 et 25 montrent comment a variĂ© le prix payĂ© pour la crĂ©osote par la S. N. C. B. Aussi la S. N. C. B. n'emploie-t-elle plus que le procĂ©dĂ© RĂŒping. Ce dernier systĂšme est Ă©galement courant en Allemagne, en Italie et en Hollande. On constate que, par comparaison avec le procĂ©dĂ© Bethell, le systĂšme RĂŒping assure une rĂ©partition plus uniforme de la crĂ©osote dans toute l'Ă©paisseur de l'aubier du chĂȘne note 032. Dans le hĂȘtre, il est Ă©galement possible d'atteindre toute la profondeur du bois. DĂšs l'annĂ©e 1909, les chemins de fer du Midi avaient, pour la prĂ©servation de leurs traverses en pin des Landes, substituĂ© le procĂ©dĂ© RĂŒping, avec l'emploi de crĂ©osote, au systĂšme Bethell, avec utilisation de sulfate de cuivre. Fig. 25. - Prix payĂ©s par tonne par la S. N. C. B. pour la crĂ©osote de 1945 Ă  1950. Le pin, comme le hĂȘtre, est trĂšs onĂ©reux Ă  injecter Ă  la crĂ©osote jusqu'au refus, en raison de la grande quantitĂ© de liquide antiseptique qu'il absorbe. 4° RĂ©sultats de l'imprĂ©gnation par la crĂ©osote. La durĂ©e dans la voie d'une traverse en chĂȘne, non crĂ©osotĂ©e, est de 10 Ă  12 ans, tandis qu'imprĂ©gnĂ©e, elle dure pendant 20 ans en voie principale et de 20 Ă  25 ans en voie accessoire. La durĂ©e des traverses en hĂȘtre, non prĂ©parĂ©es, n'est que d'environ 8 ans ; aprĂšs imprĂ©gnation, la durĂ©e est de 15 Ă  20 ans. Quant aux traverses en sapin, non prĂ©parĂ©es, leur durĂ©e n'est que de 5 ans environ ; imprĂ©gnĂ©es, elles durent de 8 Ă  12 ans. Toutefois, on constate un dĂ©chet important aprĂšs le sĂ©jour en voie principale, dĂ©chet dĂ» Ă  l'usure mĂ©canique. Remarque. - D'aucuns estiment que l'on fait une dĂ©pense inutile en injectant les traverses avec des huiles de crĂ©osote pures, parce que l'emploi de mĂ©langes moins chers constituĂ©s en parties Ă©gales de crĂ©osote et de pĂ©trole brut a donnĂ© de bons rĂ©sultats, Ă  condition naturellement que la traverse soit saine Ă  la rĂ©ception, qu'elle soit suffisamment sĂ©chĂ©e avant l'imprĂ©gnation et qu'elle soit imprĂ©gnĂ©e complĂštement et uniformĂ©ment, dans toutes ses parties imprĂ©gnables, Ă  raison de 100 grammes par dmÂł en moyenne. Il y a lĂ  une source d'Ă©conomie qui mĂ©rite de retenir l'attention des expĂ©rimentateurs. 5° ProcĂ©dĂ© RĂŒtgers. Pour attĂ©nuer l'inconvĂ©nient que prĂ©sente le chlorure de zinc de se dĂ©laver » sous l'action des eaux de pluie et pour rĂ©aliser en mĂȘme temps une Ă©conomie de crĂ©osote, RĂŒtgers a imaginĂ© d'injecter dans la traverse un mĂ©lange de crĂ©osote et de chlorure de zinc. Le chlorure pĂ©nĂštre dans les parties profondes du bois et la crĂ©osote enrobe les couches superficielles de maniĂšre Ă  rendre le dĂ©lavage impossible. Cependant, Ă  la pratique, le mĂ©lange n'est pas suffisamment intime pour donner une pĂ©nĂ©tration uniforme du liquide et la crĂ©osote ne recouvre pas assez rĂ©guliĂšrement la surface pour Ă©viter complĂštement le dĂ©lavage. Au lieu d'employer un mĂ©lange de chlorure et de crĂ©osote, peut-ĂȘtre serait-il prĂ©fĂ©rable de recourir Ă  deux opĂ©rations distinctes d'abord, imprĂ©gnation au chlorure, ensuite imprĂ©gnation Ă  la crĂ©osote. Dans de telles conditions, le chlorure soluble serait enrobĂ© d'une couche de crĂ©osote insoluble. 6° Double RĂŒping. Pour le hĂȘtre, les chemins de fer belges emploient le double RĂŒping, c'est-Ă -dire l'opĂ©ration rĂ©pĂ©tĂ©e. Le hĂȘtre doit ĂȘtre imprĂ©gnĂ© totalement, Ă  l'exception des parties de cƓur rouge oĂč la crĂ©osote ne peut pas entrer par suite de l'occlusion absolue des vaisseaux par des matiĂšres inertes. Le grand dĂ©faut que prĂ©sentait le hĂȘtre avant l'emploi du double RĂŒping, rĂ©sidait en ce fait que ce bois Ă©tant trĂšs sensible Ă  la pourriture, les traverses insuffisamment imprĂ©gnĂ©es en profondeur, pourrissaient rapidement Ă  l'intĂ©rieur alors que l'extĂ©rieur Ă©tait bien conservĂ©. Or, l'examen occulaire ne pouvait dĂ©celer ce dĂ©pĂ©rissement prĂ©maturĂ©. C'est pour remĂ©dier Ă  cet inconvĂ©nient qu'on a recours au double RĂŒping. Dans le hĂȘtre, sont forĂ©s des trous de diffusion afin de faciliter l'accĂšs de la crĂ©osote. 7° ComposĂ©s arsĂ©nifĂšres. Il existe un procĂ©dĂ© suĂ©dois de conservation des bois par imprĂ©gnation de composĂ©s arsĂ©nifĂšres. Une solution aqueuse d'acide arsĂ©nique, d'arsĂ©niate de soude, de bichromate de soude et de sulfate de zinc, aprĂšs pĂ©nĂ©tration dans l'aubier, donne des arsĂ©niates de zinc et de chrome insolubles qui offrent une bonne protection contre les champignons les plus nocifs. Les bois Ă  traiter passent 24 heures dans la solution froide. 8° Tirefonnage. AprĂšs l'imprĂ©gnation, dans les cas oĂč des selles d'appui mĂ©talliques sont prĂ©vues, on procĂšde au tirefonnage, c'est-Ă -dire que l'on fixe les selles sur les traverses au moyen de tirefonds mis en place par une machine Ă©lectromĂ©canique. Les traverses imprĂ©gnĂ©es sont pourvues d'un clou millĂ©sime qui permet de contrĂŽler leur Ăąge. A la SociĂ©tĂ© Nationale, Ă  l'occasion de l'expĂ©dition des traverses vers les lieux d'utilisation, le chargement sur wagons est fait automatiquement au moyen d'une chaĂźne Ă  taquets, mue par un moteur Ă©lectrique. Les traverses non expĂ©diĂ©es immĂ©diatement aprĂšs crĂ©osotage, sont empilĂ©es en piles mortes c'est-Ă -dire jointivement. Le chantier de Wondelgem crĂ©osote moyennement par annĂ©e ± traverses en chĂȘne± traverses en hĂȘtre± traverses. 6. - Pose du rail sur traverses en bois Pour Ă©viter l'Ă©crasement des fibres du bois, il faut que le rail pose sur la traverse par une surface suffisante, d'oĂč la nĂ©cessitĂ© de pratiquer une entaille dans les traverses demi-rondes fig. 13 Ă  15. La largeur du patin du rail standard de 50 kg par mĂštre courant de la S. N. C. B. est de 14 cm ; il est prescrit, pour les traverses intermĂ©diaires, que la longueur d'appui du rail, mesurĂ©e suivant l'axe de celui-ci, soit d'au moins 14 cm ce qui donne une surface d'appui minimum de quelque 200 cmÂČ et correspond Ă  une pression unitaire statique note 034 maximum de 60 kg/cmÂČ au droit de chaque roue d'un essieu de locomotive chargĂ© de 24 tonnes . Pour les traverses voisines des joints de rail, la longueur d'appui est supĂ©rieure et fixĂ©e, Ă  la S. N. C. B., Ă  18 cm au lieu de 14 cm. Avec les traverses de section rigoureusement rectangulaire, l'entaille ne serait pas nĂ©cessaire pour rĂ©aliser la surface d'appui minimum, mais une entaille est nĂ©anmoins pratiquĂ©e parce que ses Ă©paulements extĂ©rieurs s'opposent efficacement Ă  l'Ă©largissement de la voie quand les rails supportent des efforts transversaux. Ces Ă©paulements rĂ©duisent la fatigue des attaches. Sans entaille, les efforts transversaux en question finiraient par Ă©carter les rails, les tĂȘtes des tirefonds intĂ©rieurs pourraient ne plus porter sur le patin du rail et celui-ci pourrait se renverser ; enfin, les tirefonds extĂ©rieurs seraient exposĂ©s au dĂ©versement et les trous s'ovaliseraient. 7. - Les attaches Les rails Ă  patin sont fixĂ©s aux traverses en bois par des crampons ou par des tirefonds avec ou sans interposition d'une selle mĂ©tallique. a. - Le crampon n'est plus guĂšre utilisĂ© que dans les voies industrielles. C'est un clou en fer de section carrĂ©e ou octogonale fig. 26 et 27. La pointe est biseautĂ©e perpendiculairement aux fibres du bois ou elle est fraisĂ©e en tronc de cĂŽne afin que le clouage n'ait pas pour effet de fendre la traverse. La tĂȘte du crampon prĂ©sente un bec qui s'appuie sur le patin du rail et deux ailes latĂ©rales qui permettent d'extraire le crampon de la traverse au moyen d'un levier Ă  fourche. On enfonce les crampons au marteau dans des trous forĂ©s Ă  l'avance Ă  un diamĂštre Ă©gal aux 2/3 de la largeur du crampon. Les crampons Ă©tant simplement clouĂ©s, il se conçoit qu'ils se dĂ©tachent facilement du rail et alors celui-ci danse sur la traverse. Sous les efforts transversaux, les crampons se dĂ©versent et l'Ă©cartement des deux rails ne se maintient pas exactement. Pour ces raisons, on leur substitue de plus en plus des tirefonds. Fig. 26 et 27. - Crampon. Chose inattendue, les Anglais qui, actuellement, abandonnent le rail Ă  double bourrelet pour adopter Ă  leur tour le rail Vignole, reviennent aux crampons. Il s'agit en l'espĂšce de crampons prĂ©sentant une certaine Ă©lasticitĂ© crampons Ă  ressort formĂ©s de deux lames rectangulaires accolĂ©es, crampons Macbeth dont la tige cylindrique prĂ©sente une conformation spĂ©ciale. L'avenir dira quelle sera leur rĂ©sistance Ă  l'arrachement, leur rĂ©sistance au dĂ©versement, l'efficacitĂ© et la permanence de la pression sur le patin du rail. b. - Le tirefond est une grosse vis Ă  bois, fig. 28 et 29, que l'on met en place au moyen d'une clĂ© Ă  moufle. A cet effet, la tĂȘte se termine par un prisme carrĂ©. Ce prisme porte lui-mĂȘme une marque en relief par exemple B pour empĂȘcher que l'ouvrier ne soit tentĂ© d'enfoncer le tirefond au marteau. Des coups de marteau rĂ©pĂ©tĂ©s Ă©craseraient la marque et trahiraient la faute de l'agent. Enfin, les bras de la clĂ© Ă  moufle ont une longueur dĂ©terminĂ©e pour que l'ouvrier ne dĂ©passe pas une certaine limite dans son effort de serrage et ne finisse par plier le tirefond ou le faire tourner fou » dans son logement. Il va sans dire qu'il est interdit aux ouvriers d'allonger le bras de levier de la clĂ© Ă  moufle. La tĂȘte du tirefond dĂ©borde largement pour serrer le patin du rail sur la traverse. Ce serrage est nĂ©cessaire pour empĂȘcher le renversement du rail sous les efforts transversaux s'exerçant Ă  son sommet ; pour Ă©viter son soulĂšvement sous l'effet des efforts verticaux agissant de bas en haut ; enfin, pour combattre le cheminement du rail sur la traverse. Fig. 28 et 29. - Tirefond. Le vissage du tirefond est rendu possible par le percement prĂ©alable des trous Ă  la machine au chantier d'imprĂ©gnation voir page 27. Quand le forage doit se faire Ă  la main sur place, on se sert de tariĂšres Ă  cuiller qui rejettent bien au dehors le bois qu'elles coupent ; les tariĂšres Ă  filet hĂ©licoĂŻdal dĂ©bourrent mal le trou et dĂ©chirent le bois. Le filet de la vis a pour section droite un triangle scalĂšne dont le cĂŽtĂ© supĂ©rieur est presque perpendiculaire Ă  l'axe ce qui accroĂźt la rĂ©sistance Ă  l'arrachement. Lorsque la section est en forme de triangle isocĂšle, le tirefond prĂ©sente une certaine tendance Ă  se dĂ©visser. Enfin, le pas du filet doit ĂȘtre assez grand pour que le bois compris entre deux filets consĂ©cutifs fasse solidement corps avec le restant du bois. A la S. N. C. B., on fore le trou du tirefond Ă  un diamĂštre de 1 mm plus grand que le diamĂštre du noyau du tirefond pour Ă©viter de faire Ă©clater le bois par le serrage. Cela n'a pas pour effet de diminuer la rĂ©sistance Ă  l'arrachement. Les expĂ©riences Ă  l'extrahomĂštre l'ont d'ailleurs prouvĂ©. Le frottement ajoute peu de chose Ă  la rĂ©sistance Ă  l'arrachement ; celle-ci, Ă  nombre Ă©gal de filets en prise, dĂ©pend essentiellement de la hauteur du bois entre deux filets. C'est pour cela, qu'Ă  la S. N. C. B., le pas restant le mĂȘme, la hauteur du filet a Ă©tĂ© rĂ©duite. On cherche aussi Ă  ce que le filet soit coupant pour que l'ouvrier n'ait pas Ă  vaincre une rĂ©sistance trop grande au serrage et pour qu'il s'aperçoive, par la rĂ©sistance plus grande qu'il Ă©prouve, du moment prĂ©cis oĂč la tĂȘte du tirefond touche le patin du rail. A ce moment commence le serrage sur le rail et l'ouvrier doit ĂȘtre attentif Ă  ne pas l'exagĂ©rer. Certaines machines Ă  tirefonner sont rĂ©glĂ©es pour une rĂ©sistance de serrage dĂ©terminĂ©e, elles se dĂ©braient lorsque cette rĂ©sistance est atteinte. Parfois, on galvanise les tirefonds pour les protĂ©ger de l'oxydation. C'est le cas Ă  la S. N. C. B. dans les tunnels, dans les tranchĂ©es humides et dans le voisinage d'industries qui rĂ©pandent des gaz nocifs dans l'atmosphĂšre. Alors qu'un crampon, chassĂ© dans un bois dur, ne prĂ©sente guĂšre qu'une rĂ©sistance Ă  l'arrachement de quelque kg, un tirefond, vissĂ© Ă  fond dans le mĂȘme bois, offre une rĂ©sistance d'environ kg. Fig. 30 Sous l'effet des charges roulantes, le bois se comprime et l'entaille de la traverse s'approfondit. Il est nĂ©cessaire de rabattre les Ă©paulements a de l'entaille en temps utile afin de dĂ©gager le collet des tirefonds car il est essentiel que le serrage se fasse effectivement sur le patin du rail en e fig. 30 et non sur l'Ă©paulement a de l'entaille. Cependant cet approfondissement de l'entaille ne se poursuit pas indĂ©finiment car la compression du bois augmente sa compacitĂ©. La compression devient pratiquement nulle aprĂšs le passage d'un certain nombre de tonnes de trains. On se rend compte de ce que le serrage de la tĂȘte du tirefond s'exerçant latĂ©ralement Ă  l'axe de celui-ci, ce mode de fixation du rail est encore quelque peu primitif et prĂ©sente une certaine prĂ©caritĂ©. Dans la pose par simples tirefonds, on constate que la dilatation et le cheminement des rails provoquent un glissement de ceux-ci sur les traverses ce qui prouve que la pression des tirefonds n'est pas trĂšs grande. Aussi les tirefonds doivent-ils ĂȘtre toujours bien serrĂ©s ; sinon, au passage des trains, les rails battent sur les traverses ; ce battement s'accentue trĂšs vite, occasionnant une destruction rapide des portĂ©es des traverses. De ce chef aussi, les tirefonds sont soumis Ă  des efforts dynamiques de bas en haut qui dĂ©tĂ©riorent les fibres du bois en contact avec le filet. Fig. 31 Remarquons encore que lorsqu'une roue porte sur la traverse n° 1, le rail tend Ă  prendre la forme reprĂ©sentĂ©e sur la figure 31 de sorte que le patin du rail, au droit de la traverse n° 2, exerce une poussĂ©e de bas en haut sur la tĂȘte du tirefond, poussĂ©e qui peut se traduire par un choc s'il existe du jeu entre le patin et la tĂȘte du tirefond. De mĂȘme, lorsqu'on emploie une selle mĂ©tallique intercalaire, si les tirefonds ne sont pas serrĂ©s, le rail bat sur la selle. La traverse subit une destruction mĂ©canique rapide, la selle s'incruste dans le patin du rail. Cependant, il faut prendre garde car, sous une pression de vissage trop forte, il arrive parfois que les tirefonds plient et mĂȘme, dans les bois tendres, qu'ils se dĂ©versent, c'est-Ă -dire que leur axe s'incline, le bois cĂ©dant. De ce chef, l'Ă©cartement de la voie peut augmenter. Fig. 32 et 33. - Plaque Ramy. C'est pour prĂ©venir le pliage des tirefonds que l'ingĂ©nieur Ramy a imaginĂ© la plaque reprĂ©sentĂ©e fig. 32 et 33. Cette plaque Ă©paule le tirefond du cĂŽtĂ© oĂč il est en porte Ă  faux. Des essais ont Ă©tĂ© entrepris sur les chemins de fer belges dans les voies posĂ©es avec traverses entaillĂ©es de 5 mm sans selles mĂ©talliques ; ils ont montrĂ© que le nombre de tirefonds visiblement pliĂ©s Ă©tait moindre avec la plaque Ramy que sans plaque. Mais on a constatĂ© d'autre part que lorsque l'entaille de la traverse sous le patin du rail s'approfondissait, il arrivait que le tirefond serrait sur la plaque et ne serrait plus sur le patin. La plaque Ramy est utilisĂ©e sur certains chemins de fer secondaires et sur certains tramways. Dans un modĂšle plus rĂ©cent, les deux branches de la plaque sont rĂ©unies, fig. 34, de maniĂšre Ă  former un taquet T qui porte sur le patin du rail et a pour effet, en coinçant le patin, d'empĂȘcher le dĂ©placement de celui-ci dans le sens transversal. Fig. 34. - Plaque Ramy avec taquet de coincement du rail. Un systĂšme d'attache, d'origine française et qui jouit actuellement d'une certaine vogue est reprĂ©sentĂ© fig. 35. C'est le griffon ». Il est constituĂ© d'une lame en acier Ă  ressort lĂ©gĂšrement cintrĂ©e et percĂ©e d'un trou allongĂ©, sur laquelle le tirefond presse bien symĂ©triquement. L'extrĂ©mitĂ© de la lame, repliĂ©e Ă  angle droit, repose sur une plaquette mĂ©tallique rainurĂ©e afin de ne pas dĂ©tĂ©riorer le bois. Fig. 35. - Le griffon. Le nombre et la disposition des tirefonds varient avec les caractĂ©ristiques du trafic vitesse, nombre de trains, charge par essieu et aussi avec le tracĂ© de la ligne alignement droit ou courbe. Sur les lignes secondaires, on se contente de fixer le rail par deux tirefonds par traverse, l'un Ă  l'intĂ©rieur, l'autre Ă  l'extĂ©rieur de la voie fig. 36. Pour ne pas intĂ©resser les mĂȘmes fibres du bois et Ă©viter ainsi que celui-ci ne se fende, l'un des tirefonds est vissĂ© Ă  droite de l'axe de la traverse, l'autre Ă  gauche. Sur les voies Ă  grand trafic, ainsi que dans les courbes, on place trois tirefonds disposĂ©s en quinconce, deux Ă  l'extĂ©rieur et un Ă  l'intĂ©rieur, puis inversement, par alternance fig. 37. Sur les chemins de fer français, cependant, les tirefonds sont placĂ©s comme le montre la figure 38. Lorsque les fibres du bois sont dĂ©tĂ©riorĂ©es par les filets des tirefonds, on ne peut plus serrer les tirefonds d'une maniĂšre durable, on doit alors forer de nouveaux trous Ă  cĂŽtĂ© des anciens et cheviller ceux-ci. A la suite des resabotages et des reforages qu'elles doivent subir au long de leur existence en voie principale, les traverses en bois sont retirĂ©es et replacĂ©es dans les voies accessoires, leur Ă©paisseur n'Ă©tant plus suffisante et les trous multiples ayant rĂ©duit considĂ©rablement leur rĂ©sistance. Tree-nails. Pour augmenter la durĂ©e des traverses en bois tendre, on introduit des chevilles tree-nails ou tampons en bois dur aux emplacements prĂ©vus pour les tirefonds fig. 39. On procĂšde de mĂȘme quand on veut prolonger la vie des traverses usĂ©es Ă  l'endroit des attaches. Ces chevilles sont gĂ©nĂ©ralement vissĂ©es dans le bois. La partie supĂ©rieure est conique et, lors du vissage Ă  fond, elle forme joint Ă©tanche contre l'humiditĂ©. Fig. 39 Tree-nail. Garniture Lakhovsky. La rĂ©sistance Ă  l'arrachement des tirefonds dans les bois tendres est faible et, trĂšs tĂŽt, ils tournent fou », ayant pris du jeu dans leur logement. Fig. 40 Garniture Lakhovsky. Quand les tirefonds tournent fou », on est obligĂ© de cheviller les anciens trous et d'en percer de nouveaux Ă  cĂŽtĂ©. La garniture de l'ingĂ©nieur Lakhovsky s'emploie en lieu et place des chevilles. Elle se compose fig. 40 de deux coquilles mĂ©talliques qui, rĂ©unies, forment un cylindre dont la surface externe est munie de saillies circulaires. Quant Ă  la surface interne, elle est tronc-conique et taraudĂ©e au pas du tirefond ordinaire. En vissant le tirefond dans la garniture, celui-ci, s'engageant de plus en plus, force les deux coquilles Ă  s'Ă©carter progressivement et Ă  pĂ©nĂ©trer dans la traverse. On retrouve ce souci d'amĂ©liorer la rĂ©sistance Ă  l'arrachement du tirefond dans la garniture Streitz et dans la virole VV. Garniture Streitz. Une bande mĂ©tallique, fournie droite, Ă©pouse la forme du filet du tirefond. On l'enroule sur un mandrin simulant un tirefond, puis on en garnit le tirefond avant de l'engager. Virole VV. Le dispositif, reprĂ©sentĂ© fig. 41, consiste en une virole en tĂŽle mince enroulĂ©e en spires jointives mais non soudĂ©es. La virole a la largeur du pas du tirefond. On enfonce prĂ©alablement la virole dans le bois, on visse ensuite le tirefond qui trouve dans le bois un logement lĂ©gĂšrement rĂ©trĂ©ci. Fig. 41. - Virole VV. 8. - Avantages propres aux traverses en bois IndĂ©pendamment de leur Ă©lasticitĂ© et de leur faible sonoritĂ©, les traverses en bois prĂ©sentent encore les avantages suivants PossibilitĂ© et facilitĂ© de remĂ©dier sur place Ă  une attache dĂ©fectueuse, soit que les tirefonds ne donnent plus de serrage et, dans ce cas, il suffit de cheviller les trous et d'en forer d'autres Ă  cĂŽtĂ© des anciens, soit que la table d'assise du rail est en mauvais Ă©tat. Il suffira alors de dĂ©placer longitudinalement la traverse et de prĂ©parer Ă  l'herminette une nouvelle assise du rail sur bois sain. En cas de dĂ©raillement d'un essieu traĂźnĂ© sur une grande distance, les traverses en bois ne souffrent que trĂšs peu, la plupart d'entre elles sont rĂ©utilisables, tandis que les traverses mĂ©talliques sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©formĂ©es. RetirĂ©es des voies et redressĂ©es, elles peuvent ĂȘtre rĂ©employĂ©es mais leur redressement coĂ»te assez cher. PossibilitĂ© de rĂ©emploi dans les lignes secondaires puis dans les voies accessoires des gares. Les traverses injectĂ©es de crĂ©osote sont suffisamment isolantes pour permettre l'Ă©quipement avec circuits de voie » sans dispositif particulier d'isolement note 041. 9. - Appareils de mesure L'extrahomĂštre indique sur un cadran la rĂ©sistance maximum Ă  l'arrachement des divers types d'attaches dans une traverse. Le torsiomĂštre accuse la rĂ©sistance au tournage fou » des tirefonds. Cet appareil peut enregistrer jusqu'Ă  200 kg, chiffre jamais atteint en pratique. Le dĂ©climĂštre mesure la rĂ©sistance Ă  la traction latĂ©rale et au renversement des diverses attaches. Il enregistre jusqu'Ă  4 tonnes. Un appareil du mĂȘme genre, placĂ© entre les deux rails soumis Ă  une pression latĂ©rale, donne la rĂ©sistance au renversement des rails et attaches ainsi que la rĂ©sistance Ă  l'Ă©largissement de la voie. Le cadran indique jusqu'Ă  25 tonnes. Le bourramĂštre permet d'Ă©tudier les diffĂ©rentes mĂ©thodes de bourrage des traverses. 10. - Selles mĂ©talliques Du moment que la surface d'appui est suffisante note 042_1 et, ici, l'Ă©lĂ©ment dĂ©terminant est la largeur du patin du rail, que la traverse est en bois dur, on peut asseoir directement le rail sur la traverse sans interposition de selles mĂ©talliques. Mais, lorsqu'on emploie des traverses en bois tendre, il est indispensable, en alignement droit comme en courbe, d'armer la traverse de selles mĂ©talliques sur lesquelles pose le patin du rail fig. 43 et 44 sinon, le patin pĂ©nĂ©trerait dans la traverse. Par ailleurs, dans les bois tendres, les attaches se dĂ©formant latĂ©ralement, il faut les multiplier par exemple 4 tirefonds au lieu de 2 ou 3 ou bien les tree-nailler ». Le rĂŽle essentiel de la selle est d'agrandir la surface d'appui du rail sur la traverse et de rĂ©duire de ce chef la fatigue de celle-ci. Ainsi, dans le cas d'une selle d'appui de 38,5 cm x 13 cm = 500 cmÂČ note 042_2, la pression statique unitaire, au droit de chaque roue d'un essieu de locomotive chargĂ© de 24 tonnes, tombe Ă  . A la S. N. C. B., mĂȘme avec des traverses en bois dur les selles mĂ©talliques sont employĂ©es lorsque le rayon des courbes descend au-dessous de 600 mĂštres parce qu'alors les rĂ©actions latĂ©rales sur les rails sont trĂšs grandes et l'Ă©paulement en bois ne rĂ©siste plus ; il arrive aussi que par suite de l'inĂ©gale rĂ©partition de la charge de l'essieu sur les deux roues, la compression du bois soit excessive ; dans les courbes de rayons infĂ©rieurs Ă  1000 mĂštres sur les lignes Ă  forte dĂ©clivitĂ© sur lesquelles la vitesse des trains dĂ©passe 100 km/h ; sur les lignes Ă  grande vitesse Ă©quipĂ©es en rails de 54 m. Il s'agit en l'occurrence de selles modernes du type Angleur-Athus page 46 qui solidarisent bien les traverses avec le rail et freinent les dĂ©placements et les dilatations de celui-ci. Avec les selles anciennes, minces, lĂ©gĂšres et sans rebords fig. 42, fixĂ©es Ă  la traverse par les mĂȘmes crampons ou tirefonds qui retenaient le patin du rail, la forme du patin du rail s'imprimait dans la plaque. Celle-ci se pliait frĂ©quemment de part et d'autre de l'arrĂȘte du patin. Des fissures s'amorçaient aux angles des trous de passage des crampons. Fig. 42. - Selle mĂ©tallique mince. Selles Ă  rebords. Peu Ă  peu, les selles, fabriquĂ©es en acier laminĂ©, ont Ă©tĂ© renforcĂ©es et pourvues de rebords fig. 43 et 44. Fig. 43 et 44. - Selle Ă  rebords. Les rebords permettent de rĂ©duire le sabotage aux traverses demi-rondes et mĂȘme de le supprimer aux traverses rectangulaires. Fig. 45 Les rebords retiennent le patin des rails lorsque ceux-ci sont sollicitĂ©s par des efforts transversaux. Si l'on prend soin que les trous pratiquĂ©s dans la selle pour le passage des attaches ne dĂ©bordent pas sur l'arrĂȘte intĂ©rieure a des rebords de la selle fig. 45 le patin du rail portera exclusivement contre les rebords et sur toute l'Ă©tendue de ceux-ci. Sans doute, la selle tendra Ă  se dĂ©placer et forcera encore sur les tirefonds, mais cet effort sera partagĂ© entre tous les tirefonds. Enfin, l'Ă©paisseur des rebords doit ĂȘtre infĂ©rieure Ă  celle du patin, sinon, le tirefond porte sur le rebord de la selle et, du cĂŽtĂ© opposĂ©, ne serre plus le patin du rail note 044. Les selles Ă  rebords prĂ©sentent donc l'avantage de solidariser les attaches des deux cĂŽtĂ©s du rail, rĂ©duisant ainsi de moitiĂ© leur fatigue ou, Ă  effort transversal Ă©gal, d'augmenter la rĂ©sistance des attaches au dĂ©placement latĂ©ral du rail. On constate qu'en l'absence de rebords, tous les efforts transversaux sont supportĂ©s par les seuls tirefonds extĂ©rieurs et il arrive que ceux-ci soient cisaillĂ©s entre le patin du rail et la plaque. Fig. 46 Attache par tirefond et crapaud. Comme pour la pose sans selle, la tĂȘte du tirefond est en porte Ă  faux du cĂŽtĂ© opposĂ© au patin ; le tire-fond risque de se plier ou de se dĂ©verser. On peut prĂ©venir ces inconvĂ©nients en serrant la tĂȘte du tire-fond contre un crapaud fig. 46 qui, d'un cĂŽtĂ©, prend appui sur la selle et de l'autre, sur le patin du rail ; le crapaud peut d'ailleurs prendre sa position d'Ă©quilibre grĂące Ă  la forme cylindrique de sa face d'appui sur la selle. Avec le crapaud, la surface de contact avec le patin du rail est incomparablement plus grande qu'avec la tĂȘte du tirefond, par consĂ©quent, le serrage est beaucoup mieux assurĂ© et les risques d'usure fortement diminuĂ©s. Par ailleurs, et nous y reviendrons, ce serrage Ă©nergique est essentiel avec les rails de grande longueur 27 mĂštres et plus parce qu'il faut restreindre la dilatation en maintenant le rail sous contrainte. Sur les rĂ©seaux qui posent leurs rails avec une inclinaison de 1/20, on donne d'emblĂ©e Ă  la face supĂ©rieure de la selle, la pente voulue vers l'intĂ©rieur de la voie. Selles Ă  crochet. Il s'agit en l'espĂšce de selles dont le rebord extĂ©rieur est remplacĂ© par un crochet retenant l'une des ailes du patin fig. 47. De ce cĂŽtĂ©, le tirefond ne sert donc plus qu'Ă  fixer la selle. Fig. 47. - Selle Ă  crochet. Ce dispositif a Ă©tĂ© employĂ© sur une grande Ă©chelle dans les voies en courbe de la S. N. C. B., mais on a reconnu son inefficacitĂ© Ă  cause du jeu qui ne tarde pas Ă  se produire entre le crochet et le patin, jeu, qui ne pouvant pratiquement ĂȘtre supprimĂ©, provoque l'Ă©largissement de la voie. Il existait d'ailleurs un jeu initial par suite des tolĂ©rances admises pour l'Ă©paisseur des patins. Selles modernes. Dans les voies modernes, on est arrivĂ© Ă  sĂ©parer nettement les deux fonctions fixation de la selle sur la traverse, attache du rail Ă  la selle. Des tirefonds fixent la selle sur la traverse tandis que d'autres tirefonds maintiennent le rail sur la selle fig. 43 et 44. Les selles modernes permettent d'attacher d'avance au chantier les selles sur les traverses. L'on se trouve ainsi dans les conditions les meilleures pour donner Ă  l'Ă©cartement futur des rails la prĂ©cision voulue alignement droit ou courbe. Mais l'efficacitĂ© de l'attache par tirefonds rĂ©sulte de deux Ă©lĂ©ments la rĂ©sistance Ă  l'arrachement et ce problĂšme est rĂ©solu d'une façon satisfaisante ; la pression de la tĂȘte du tirefond sur le patin du rail. Nous avons dĂ©jĂ  soulignĂ© la prĂ©caritĂ© de cette deuxiĂšme fonction page 37 par suite du pliage du tirefond, de son dĂ©versement, du jeu qui se produit entre la tĂȘte et le patin. La pose Ă  l'intervention d'un crapaud fig. 46 apparaĂźt, du point de vue des principes, dĂ©jĂ  supĂ©rieure mais les systĂšmes d'attaches modernes appliquĂ©s aux traverses mĂ©talliques dont il sera question plus loin semblent rĂ©soudre plus parfaitement le problĂšme. Il ne faut donc pas s'Ă©tonner de ce que ces systĂšmes aient Ă©tĂ© transportĂ©s sur les traverses en bois lorsque celles-ci sont pourvues de selles mĂ©talliques fig. 48 et 50. Le systĂšme inspirĂ© de la traverse mĂ©tallique d'OugrĂ©e fig. 48 et 49 procure une solidaritĂ© complĂšte entre le rail et la traverse en bois par suite du serrage par clavettes du patin du rail sur la selle mĂ©tallique. Ce serrage Ă©nergique supprime le cheminement » note 045 des rails sur la traverse. Sans doute, la longueur de la clavette donne Ă  la voie une certaine rigiditĂ© mais les clavettes rendent possibles l'Ă©tablissement et le maintien entre les deux files de rails d'un Ă©cartement tout Ă  fait exact. Remarquons cependant qu'Ă  la longue, les crochets s'ouvrent, les clavettes s'usent irrĂ©guliĂšrement parties en contact et parties non en contact, si bien que le serrage devient prĂ©caire et sans possibilitĂ© pratique de rappel de l'usure et l'on constate des chutes de clavettes dans la voie. La traverse OugrĂ©e-Marihaye, thĂ©oriquement parfaite, n'a donc pas toujours donnĂ© Ă  l'usage les rĂ©sultats escomptĂ©s. Quant Ă  l'attache systĂšme Angleur-Athus » pour traverses mĂ©talliques, reprĂ©sentĂ©e figures 50 et 51, l'emploi du crapaud en forme d'U renversĂ©, Ă©vite la raideur de l'attache OugrĂ©e » et donne Ă  l'ensemble une certaine Ă©lasticitĂ© encore accrue par la prĂ©sence d'une rondelle Ă©lastique sous l'Ă©crou de fixation, Ă©lasticitĂ© Ă  laquelle beaucoup de spĂ©cialistes de la voie attachent de l'importance. D'aprĂšs des expĂ©riences, faites Ă  la S. N. C. B., une voie Ă©quipĂ©e de selles Angleur-Athus » prĂ©sente dans son ensemble une raideur transversale Ă  peu prĂšs identique Ă  la raideur verticale des deux rails. DĂ©jĂ , sur la ligne Ă©lectrique Bruxelles-Anvers, posĂ©e en rails de 54 mĂštres note 046, les attaches avec selles type Angleur ont Ă©tĂ© appliquĂ©es aux traverses en bois non seulement dans les courbes mais aussi dans les alignements droits. Actuellement, Ă  la S. N. C. B., les selles d'appui Angleur-Athus » sont employĂ©es d'une façon systĂ©matique aux traverses en bois des lignes importantes sur lesquelles le rail de 54 m est gĂ©nĂ©ralisĂ©. La solidaritĂ© du rail et de la traverse fait intervenir le ballast dans la rĂ©sistance longitudinale de la voie. Conclusions. Si les selles sont employĂ©es sur une grande Ă©chelle par la plupart des rĂ©seaux, la question de leur gĂ©nĂ©ralisation est encore controversĂ©e. Cependant, pour les traverses en bois tendre, l'utilitĂ© et l'efficacitĂ© de la selle sont incontestables. Pour les traverses en bois dur, cela dĂ©pend de la largeur d'appui du patin, en d'autres termes, de la charge unitaire sur la traverse. Dans les courbes de faible rayon, avec les traverses en bois dur, aussi bien qu'avec les traverses en bois tendre, les selles sont recommandables car, sous l'effet de la force centrifuge et malgrĂ© le dĂ©vers note 047_1, les efforts transversaux sur le rail extĂ©rieur de la courbe sont trĂšs grands et les Ă©paulements des entailles dans les traverses ne peuvent, Ă  partir d'un certain rayon, opposer une rĂ©sistance suffisante pour maintenir l'Ă©cartement de la voie. A cet Ă©gard, l'effort d'orientation a plus d'importance qu'une insuffisance de dĂ©vers car son ordre de grandeur est celui du poids qui charge l'essieu directeur. On reproche Ă  la selle de hĂąter l'usure du patin du rail et de rendre la voie plus dure. On a cherchĂ© Ă  parer Ă  ce dernier inconvĂ©nient en interposant entre le rail et la selle une mince plaque de feutre ou de bois comprimĂ©. Peut-ĂȘtre aussi les rĂ©seaux qui n'emploient pas les selles mĂ©talliques sont-ils prĂ©occupĂ©s par la question d'Ă©conomie de premier Ă©tablissement Ă  raison de deux selles de ± 12 kg chacune, par traverse et de ± 1500 traverses par km, cela fait 36 tonnes/km et reprĂ©sente un supplĂ©ment de capital de premier Ă©tablissement sĂ©rieux note 047_2, mais il faut s'entendre car c'est la charge annuelle d'intĂ©rĂȘts et d'amortissement qu'il faut rapprocher du supplĂ©ment Ă©ventuel des frais d'entretien annuels des voies posĂ©es sans selles. C'est un bilan Ă  Ă©tablir dans chaque cas. Enfin, l'essai des selles modernes avec attaches dĂ©rivĂ©es des traverses mĂ©talliques pose le problĂšme sous un nouvel aspect. CHAPITRE IILes traverses mĂ©talliques 1. Forme et dimensions. Les traverses mĂ©talliques actuellement employĂ©es rappellent par leur forme celle d'une auge renversĂ©e fig. 52 et 54. Cette forme, obtenue par laminage, s'inspire de la traverse mĂ©tallique primitive Le Crenier ; elle fournit au rail une bonne surface d'appui, s'accroche bien dans le ballast et emboĂźte convenablement celui-ci. Dimensions des traverses mĂ©talliques Allemagne Longueur de la traverse 2,550 m 2,500 m Hauteur 10 cm Angleur9,5 cm OugrĂ©e 10 cm Largeur de la base 26,6 cm Angleur26 cm OugrĂ©e 26 cm Largeur de la table 13,5 cm Angleur13 cm OugrĂ©e 13,5 cm Epaisseur de la table 8 mm Angleur11 mm OugrĂ©e 9 mm Épaisseur des ailes 8 mm Angleur OugrĂ©e 9 mm Les ailes latĂ©rales, lĂ©gĂšrement obliques, se raccordent Ă  la table par des pans coupĂ©s pour supprimer les coins qui se bourrent difficilement. Les bords infĂ©rieurs des ailes, renforcĂ©s pour rĂ©sister aux coups des outils de bourrage, prĂ©sentent une section triangulaire qui facilite leur pĂ©nĂ©tration dans le ballast. Quant aux bouts, ils sont emboutis Ă  chaud Ă  la presse de maniĂšre Ă  fermer la traverse aux deux extrĂ©mitĂ©s et emprisonner le noyau de ballast. Ces bouts prĂ©sentent un Ă©panouissement nervure qui offre une plus grande rĂ©sistance au ripage transversal de la voie. Ainsi conçue, la traverse mĂ©tallique, bien bourrĂ©e, constitue un bon ancrage dans le ballast et s'oppose au dĂ©placement longitudinal de la voie. Les portĂ©es d'assise des rails sont gĂ©nĂ©ralement inclinĂ©es par rapport Ă  la partie centrale de la traverse pour donner aux rails l'inclinaison de 1/20 vers l'axe de la voie fig. 52 et 54. 2. Les attaches. Pendant longtemps, le point faible de la traverse mĂ©tallique a Ă©tĂ© la prĂ©sence des trous nĂ©cessaires pour les attaches de fixation du rail Ă  la traverse. Ces trous rectangulaires, malgrĂ© leurs coins arrondis, constituaient l'amorce de fissures qui se formaient dans les angles et qui, se dĂ©veloppant, entraĂźnaient aprĂšs un certain temps la dĂ©formation, voire la rupture de la traverse et sa mise hors service. La naissance des fissures Ă©tait Ă©galement favorisĂ©e par l'amincissement de la table dĂ» Ă  l'oxydation. Un autre Ă©cueil des anciens types de traverses mĂ©talliques Ă©tait le dĂ©rĂ©glage de l'Ă©cartement. Fig. 52 et 53. - Traverse mĂ©tallique systĂšme OugrĂ©e-Marihaye ». Fig. 54 et 55. - Traverse mĂ©tallique systĂšme Angleur-Athus ». A titre didactique, nous rappellerons briĂšvement comment s'exerça l'ingĂ©niositĂ© des constructeurs pour assurer la fixitĂ© du rail, d'une part, et rĂ©gler, d'autre part, l'Ă©cartement variable des rails dans les courbes malgrĂ© que les trous Ă©taient percĂ©s dans les traverses d'aprĂšs un gabarit unique. Remarquons d'ailleurs que, pour des raisons Ă©conomiques, les traverses avec trous pour le passage des attaches sont toujours utilisĂ©es sur les chemins de fer du Congo belge fig. 56 et 57. Ces traverses, posĂ©es dans la voie Ă  l'Ă©cartement de 1,067 m, mesurent 2 m de longueur et pĂšsent 42 kg. On peut les ranger en deux systĂšmes caractĂ©ristiques dans le premier, le rail est posĂ© directement sur la traverse. Exemple systĂšme rhĂ©nan fig. 56 et 57 ; dans le second, une selle est interposĂ©e entre le patin du rail et la traverse. Exemple systĂšme Haarmann fig. 58. Attache rhĂ©nane fig. 56 et 57. Le patin du rail est maintenu par deux crapauds C1 C2 serrĂ©s par des boulons Ă  tĂȘte plate B1 B2. Pour introduire le boulon, on prĂ©sente la tĂȘte plate 19 x 39 mm parallĂšlement au long cĂŽtĂ© du trou rectangulaire 21 x 50 mm de la traverse. Puis, on lui fait faire un quart de tour de maniĂšre que la tĂȘte se mette en croix avec le trou rectangulaire. Fig. 56 et 57. - Attache rhĂ©nane pour traverse mĂ©tallique. Les crapauds, portant contre les bords des trous, supportent directement les efforts transversaux subis par les rails. Dans ces conditions, les boulons de fixation ne sont pas soumis Ă  des efforts de cisaillement. Il existe quatre types de crapauds qui diffĂšrent par leur Ă©paisseur 14, 17, 23 et 26 mm. En plaçant Ă  l'extĂ©rieur du patin l'un des quatre types et, Ă  l'intĂ©rieur, le type correspondant, on obtient l'Ă©cartement dĂ©sirĂ©. Attache Haarmann fig. 58. Fig. 58. - Attache Haarmann pour traverse mĂ©tallique. Entre le patin du rail et la traverse, on introduit une selle Ă  crochet C prĂ©sentant vers le bas un ergot E qui s'accroche sous la table de la traverse. Le patin est maintenu du cĂŽtĂ© intĂ©rieur de la voie par des crapauds serrĂ©s par des boulons, comme dans le systĂšme rhĂ©nan. Pour rĂ©gler l'Ă©cartement, on dispose de quatre espĂšces de selles et de quatre types de crapauds. Si le principe mĂȘme de la traverse mĂ©tallique s'est implantĂ© difficilement sur certains rĂ©seaux, cela tient sans doute aux qualitĂ©s incontestables de la traverse en bois dur crĂ©osote note 051_1, mais surtout au dĂ©forcement de la traverse mĂ©tallique par la prĂ©sence des trous, origine de fissurations. Diverses tentatives furent faites pour supprimer les trous note 051_2, mais la vraie solution de ce problĂšme ne fut trouvĂ©e que lorsqu'on eut recours Ă  une selle soudĂ©e sur la table de la traverse. Ce fut lĂ  un progrĂšs considĂ©rable. Attaches modernes Les systĂšmes d'attache modernes se rangent en deux catĂ©gories le systĂšme d'attache par selles et cales de fixation fig. 60 ; le systĂšme d'attache par selles Ă  nervures, crapauds et boulons de fixation fig. 62. Le premier a Ă©tĂ© introduit en Belgique par la SociĂ©tĂ© d'OugrĂ©e-Marihaye ; le second, par la SociĂ©tĂ© d'Angleur-Athus. I. SystĂšme OugrĂ©e-Marihaye. Le systĂšme de fixation des rails sur les traverses au moyen de cales est trĂšs ancien. Les Indes Anglaises notamment, emploient depuis 1878 des traverses mĂ©talliques comportant deux nez dĂ©coupĂ©s dans la table et appelĂ©s clips » entre lesquels le patin du rail est fixĂ© par une cale fig. 59. Fig. 59. - Attache du rail par clips » sur traverse mĂ©tallique. Cependant le systĂšme d'attache par clips et cales conduit Ă  la crĂ©ation de trous de grandes dimensions Ă  l'endroit mĂȘme oĂč les efforts sont maxima. C'est Ă  l'occasion d'une fourniture de traverses Ă  clips pour les chemins de fer des Indes que les Usines d'OugrĂ©e conçurent l'idĂ©e, de conserver les cales, mais de remplacer les clips par des agrafes en acier, introduites et ajustĂ©es dans des trous semi-circulaires beaucoup plus petits note 051_3. C'Ă©tait certes un progrĂšs, mais, en 1928, OugrĂ©e crĂ©a une traverse nouvelle avec cale et selle Ă  crochet soudĂ©e Ă©lectriquement sur la traverse et supprimant complĂštement les trous fig. 60 et 61. Comme le montre la figure, les deux clavettes, introduites en sens inverse, entre le patin du rail et les crochets de la selle, assurent Ă  l'assemblage une rigiditĂ© complĂšte. Par suite de cette solidaritĂ© du rail avec chaque traverse, les efforts longitudinaux s'exerçant sur les rails, sont rĂ©partis sur toutes les traverses, il s'ensuit que la rĂ©sistance au dĂ©placement de la voie est telle que le cheminement » est pratiquement supprimĂ©. Enfin, le serrage Ă©nergique des clavettes maintient le rail sous contrainte et freine sa dilatation note 052. Le serrage des clavettes doit ĂȘtre surveillĂ© de trĂšs prĂšs parce que, aprĂšs un certain temps, on constate une tendance au desserrage voir page 46. Fig. 60 et 61. - Traverse mĂ©tallique systĂšme OugrĂ©e-Marihaye avec selles soudĂ©es, attache par clavettes et table inclinĂ©e au 1/20. La surlargeur en courbe est rĂ©glĂ©e comme suit Dans les courbes dont les rayons rĂ©pondent Ă  la condition 400 m > R Ÿ 230 m, on adopte, Ă  la S. N. C. B., un surĂ©cartement de 10 mm et le passage de l'Ă©cartement normal au surĂ©cartement de 10 mm se rĂ©alise progressivement de 2,5 mm en 2,5 mm. L'entredistance des selles soudĂ©es reste constante et pour rĂ©aliser les surĂ©cartements successifs 2,5 mm, 5 mm, 7,5 mm et 10 mm, on recourt Ă  l'usage de 4 types de clavettes d'Ă©paisseurs diffĂ©rentes. Dans les courbes dont les rayons rĂ©pondent Ă  la condition 250 m > R Ÿ 175 m, on adopte un surĂ©cartement de 20 mm et le passage de l'Ă©cartement normal au surĂ©cartement de 20 mm se rĂ©alise progressivement de 5 mm en 5 mm. Les surĂ©cartements de 5 mm et 10 mm sont obtenus comme indiquĂ© au 1° ci-dessus. Quant aux surĂ©cartements de 15 mm et de 20 mm, ils sont rĂ©alisĂ©s en augmentant de 10 mm l'entredistance des plaques soudĂ©es et en utilisant les mĂȘmes clavettes d'Ă©paisseurs diffĂ©rentes. II. SystĂšme Angleur-Athus. Ce systĂšme remonte Ă  1928. Ici encore tout le dispositif d'attache est reportĂ© au-dessus de la table de la traverse fig. 62 et 63, mais la selle soudĂ©e porte des nervures entre lesquelles le patin du rail est encastrĂ© de maniĂšre Ă  lutter contre les efforts transversaux. Fig. 62 et 63. - Traverse mĂ©tallique systĂšme Angleur-Athus avec selles Ă  nervures soudĂ©es, attache par crapauds et boulons et table inclinĂ©e au 1/20. Les nervures de la selle prĂ©sentent une encoche dans laquelle se loge la tĂȘte plate du boulon de fixation fig. 64 Ă  67. L'Ă©crou du boulon serre, par l'intermĂ©diaire d'une rondelle Ă  ressort, le dos du crapaud en forme d'U renversĂ©. Le crapaud s'appuie d'un cĂŽtĂ© sur la selle, de l'autre sur le patin du rail. L'assemblage se caractĂ©rise par une certaine Ă©lasticitĂ©. Le rail est donc maintenu d'une part par les nervures qui s'opposent au glissement vers l'extĂ©rieur et par les crapauds qui empĂȘchent son renversement. La tendance au cheminement est combattue par le serrage des boulons sur les crapauds, serrage qui crĂ©e une rĂ©sistance par frottement supĂ©rieure Ă  la force qui provoque le cheminement du rail sur la traverse. Par ailleurs, la surface de contact des crapauds avec le patin du rail est suffisamment grande pour que le serrage des boulons maintienne le rail sous contrainte et freine sa dilatation note 054. Les surĂ©cartements en courbe sont obtenus en soudant les selles Ă  l'Ă©cartement imposĂ© ; celui-ci progresse de 2,5 mm en 2,5 mm. Le tableau ci-dessous permet de se rendre compte des prix des traverses mĂ©talliques comparĂ©s Ă  ceux des traverses en bois AnnĂ©e Prix des traverses en bois mĂ©talliques 1928 chĂȘne crĂ©osotĂ© 70 F 100 F 1930 chĂȘne crĂ©osotĂ© 70 F OugrĂ©e 1° Ă  clavettes et trous 106 F 2° selles soudĂ©es 106 F Angleur selles soudĂ©es 88 F 1935 blanches chĂȘne 45 F crĂ©osotĂ©es chĂȘne 55 F chĂȘne crĂ©osotĂ© avec selles en courbe 65 F OugrĂ©e 82 F Angleur 82 F 1938 1° chĂȘne crĂ©osotĂ© avec 2 selles mĂ©talliques type Angleur - attaches comprises 119 F OugrĂ©e selles soudĂ©es 126 F Angleur Selles soudĂ©es 126 F 1950 idem 395 F Angleur selles soudĂ©es 426 F * 1938 2° chĂȘne crĂ©osotĂ© sans selle, attaches par tirefonds comprises 85 F 1950 idem 242 F * Estimation. Quant aux poids, les voici Traverses en bois sans selles, mais avec 4 tirefonds 85 kg avec selles, type OugrĂ©e, clavettes comprises 101 kg sans selles, type Angleur, 2 tirefonds et attaches 113 kg Traverses mĂ©talliques Ă  selles soudĂ©es Type OugrĂ©e, avec les clavettes 75,5 kg Type Angleur, avec les attaches 76 kg En 1950, Ă  la S. N. C. B., il y avait traverses mĂ©talliques en service en voies principales. En 1949, les Chemins de fer fĂ©dĂ©raux Suisses possĂ©daient Sur leurs voies principales 71 % de traverses mĂ©talliques, 29 % de traverses en bois. Sur l'ensemble de leurs voies principales et autres 68 % de traverses mĂ©talliques, 32 % de traverses en bois. Les prix de revient Ă©taient Traverse en chĂȘne, avec ses attaches avec selles ordinaires 42,05 FS avec attaches systĂšme OugrĂ©e 51,45 FS Traverse mĂ©tallique, avec ses attaches avec plaques de serrage 29,05 FS Les traverses en chĂȘne viennent du pays. Quant aux traverses mĂ©talliques, elles sont exclusivement importĂ©es. On constate donc qu'en Suisse, les traverses mĂ©talliques coĂ»tent moins cher que les traverses en bois, alors qu'en Belgique, c'est l'inverse. 3. Traverses en bois ou traverses mĂ©talliques ? Si nous nous plaçons des points de vue valeur technique et sĂ©curitĂ© de la voie, nous pouvons, Ă  l'heure actuelle, rĂ©pondre sans hĂ©sitation traverses en bois et traverses mĂ©talliques. La valeur technique s'exprime par la capacitĂ© de rĂ©sistance que la voie oppose aux efforts dynamiques du matĂ©riel roulant ainsi qu'aux influences atmosphĂ©riques. La valeur d'une traverse peut s'estimer encore par la façon dont elle maintient l'Ă©cartement de la voie. Bien entendu, nous supposons que nous avons affaire dans les deux cas Ă  des voies parcourues par des trains rapides, nombreux et Ă  charge par essieu Ă©levĂ©e et que, par consĂ©quent, le profil des rails, les dimensions des traverses, leur nombre par kilomĂštre, la qualitĂ© et l'Ă©paisseur du ballast, sont en rapport avec les conditions d'exploitation ainsi dĂ©finies. Le dĂ©faut capital de la traverse mĂ©tallique le trou pour l'attache a disparu avec l'emploi des selles soudĂ©es ; l'attache elle-mĂȘme s'est perfectionnĂ©e au point de maintenir le rail sous contrainte lors des dilatations. On peut dire que la traverse mĂ©tallique a rejoint la traverse en bois dur crĂ©osotĂ©e. Mais il reste Ă  avoir Ă©gard aux conditions locales, aux raisons Ă©conomiques. 1° Conditions locales. On donnera la prĂ©fĂ©rence Ă  la traverse en bois dans les tunnels humides, dans les tranchĂ©es profondes et humides, oĂč la voie est peu ou pas atteinte par le soleil Ă  moins que l'orientation soit Nord-Sud, Ă  la traversĂ©e des terrains marĂ©cageux, sur les ponts dĂ©pourvus de ballast, Ă  cause de l'Ă©lasticitĂ© du bois, sur les lignes Ă  ballast en cendrĂ©es, celles-ci sont moins bien drainĂ©es et plus ou moins sulfureuses note 056_1, les traverses mĂ©talliques y sont trĂšs attaquĂ©es par la rouille et leur Ă©paisseur se rĂ©duit trĂšs fortement de ce chef, au bord de la mer Ă  cause de l'humiditĂ© de l'air salin, dans les parages des usines ou des fabriques de produits chimiques dĂ©gageant des vapeurs acides, sur les lignes Ă©quipĂ©es au block automatique Ă  circuits de voie note 056_2 afin d'assurer l'isolement des circuits Ă©lectriques. Notons cependant que les chemins de fer fĂ©dĂ©raux suisses emploient avec leurs traverses mĂ©talliques des dispositifs d'isolement entre la traverse et le patin du rail et entre les crapauds et le patin. 2° Raisons Ă©conomiques. Les rĂ©seaux qui ne trouvent pas sur le marchĂ© national la quantitĂ© de bois dur suffisante pour leurs besoins annuels note 057_1 et qui doivent acheter une partie de ce bois Ă  l'Ă©tranger, peuvent indiffĂ©remment employer des traverses en bois ou des traverses mĂ©talliques. Dans les mĂȘmes conditions d'approvisionnement difficile en bois dur mais si le pays possĂšde une industrie sidĂ©rurgique dĂ©veloppĂ©e, tel est le cas de la Belgique, l'utilisation des traverses mĂ©talliques devient intĂ©ressante par le soutien qu'elle donne Ă  l'industrie nationale et par le trafic qu'elle apporte au chemin de fer lui-mĂȘme charbon, coke, minerais. Les traverses mĂ©talliques se prĂȘtent moins facilement au soufflage note 057_2 en ce sens qu'il faut soulever davantage les traverses, 21 cm contre 8 cm. Remarquons qu'une traverse mĂ©tallique Ă  selle soudĂ©e ne convient que pour le profil de rail pour lequel elle a Ă©tĂ© fabriquĂ©e ; une traverse mĂ©tallique Ă©quipĂ©e pour le rail de 50 kg/m, par exemple, ne pourrait ĂȘtre rĂ©employĂ©e en voie accessoire en rails de 40 kg. Pour la mĂȘme raison, les occasions de vendre des traverses mĂ©talliques comme traverses industrielles sont rares. Mais la traverse mĂ©tallique hors service conserve une valeur mitraille intĂ©ressante. CHAPITRE IIITraverses en bĂ©ton armĂ© 1. GĂ©nĂ©ralitĂ©s. C'est vers 1907 que commencĂšrent des essais sĂ©rieux de traverses en bĂ©ton armĂ©, notamment en France, en Italie et en Suisse. Ces essais furent provoquĂ©s par la difficultĂ© de se procurer en quantitĂ© suffisante des traverses en bois dur note 058 ou par le prix Ă©levĂ© atteint par les traverses mĂ©talliques dans les pĂ©riodes de prospĂ©ritĂ©. Les trĂšs nombreux types peuvent se rattacher Ă  trois conceptions bien distinctes Premier systĂšme traverses monobloc, la traverse est une poutre qui rappelle par sa forme la traverse prismatique en bois. Ce sont les traverses Calot, Orion, etc. fig. 68 Ă  73. Second systĂšme traverses mixtes, la traverse est constituĂ©e de deux appuis Ă  large empattement, dont l'Ă©cartement est maintenu par une entretoise. Ce sont les traverses Vagneux, S. N. C. B., Sonneville, etc. fig. 75 Ă  77. TroisiĂšme systĂšme traverses en bĂ©ton prĂ©contraint. Le plus gĂ©nĂ©ralement, on dispose une selle en acier, en caoutchouc ou en bois comprimĂ© entre le patin du rail et la portĂ©e d'appui de la traverse inclinĂ©e au 1/20. 2. Traverses prismatiques monobloc en bĂ©ton armĂ©. a Traverses Calot. Conçue Ă  l'origine pour la pose du rail Ă  double bourrelet avec coussinet Ă  large base utilisĂ© Ă  l'Ă©poque par les chemins de fer du Paris-OrlĂ©ans, elle a Ă©tĂ© ensuite essayĂ©e avec le rail Ă  patin, notamment sur la rĂ©gion Nord des chemins de fer français fig. 68 Ă  70. Dans les deux cas, on interpose une plaque de bois comprimĂ© entre la traverse et le patin du rail ou le coussinet. L'attache primitive a Ă©tĂ© modifiĂ©e en vue d'obtenir une traverse Ă©lectriquement isolante pour les cas oĂč l'on utilise les circuits de voie note 059. La traverse est pourvue au moulage de trous Ă  filets creux. Dans ces trous, on visse des tree-nails en bois de charme crĂ©osote, pourvus de filets extĂ©rieurs. Fig. 68 Ă  70. - Traverse prismatique en bĂ©ton armĂ© systĂšme Calot. Lorsqu'on visse le tirefond dans le tree-nail, lisse intĂ©rieurement, les filets extĂ©rieurs du tree-nail s'appliquent contre les filets creux du bĂ©ton et l'on obtient ainsi la rĂ©sistance Ă  l'arrachement dĂ©sirĂ©e. Fig. 71 Au bout d'un certain temps, le dĂ©bourrage des tĂȘtes et le surbourrage de la partie mĂ©diane font que les traverses prismatiques en bĂ©ton risquent de se fendre ou de se rompre en leur milieu. GrĂące Ă  son Ă©lasticitĂ©, la traverse en bois Ă©chappe Ă  cet inconvĂ©nient. C'est pourquoi, il est prudent de dĂ©gager la partie mĂ©diane de la traverse en bĂ©ton fig. 71. Le poids Ă©levĂ©, 225 kg, de la traverse Calot demande des moyens spĂ©ciaux de manutention, tels que des grues montĂ©es sur wagons. Sa longueur est actuellement de 2,40 m. D'aprĂšs les essais effectuĂ©s sur les lignes françaises de la rĂ©gion Nord, la traverse Calot conduirait Ă  une Ă©conomie de ballast de 0,400 mÂł au mĂštre courant. b Traverse Orion. La traverse Orion, utilisĂ©e sur une grande Ă©chelle par les chemins de fer français, rĂ©gion du Midi et par les chemins de fer suisses, est reprĂ©sentĂ©e fig. 72 et 73. D'une longueur de 2,20 m, elle se compose de deux parties portantes et d'une partie centrale trĂšs robuste. En Ă©lĂ©vation, elle se caractĂ©rise par un surhaussement de la partie mĂ©diane qui trouve sa justification dans les considĂ©rations suivantes Nous avons dĂ©jĂ  dit qu'avec les traverses prismatiques du type Calot on prend la prĂ©caution de dĂ©gager la partie mĂ©diane de la traverse pour Ă©viter sa rupture, fig. 71. On peut craindre que les petits talus ainsi formĂ©s ne s'Ă©boulent et passent de a en a'. Quand cela se produit, l'assiette des extrĂ©mitĂ©s de la traverse est dĂ©sĂ©quilibrĂ©e, il en rĂ©sulte des couples de flexion dangereux fig. 71. Au contraire, la traverse Orion ne reposant sur le ballast que par ses semelles, la partie centrale Ă©chappe aux rĂ©actions du sol. Fig. 72 et 73. - Traverse en bĂ©ton armĂ© systĂšme Orion. Le mode d'attache consiste dans des noyaux de bois Ă  section rectangulaire noyĂ©s dans le bĂ©ton, Ă  raison d'un par tirefond fig. 74. Des quatre faces latĂ©rales, trois sont normales Ă  la traverse mais la quatriĂšme se prĂ©sente en pan coupĂ©. La section rectangulaire empĂȘche le noyau de tourner lors du vissage ou du dĂ©vissage du tirefond ; le pan coupĂ© empĂȘche le noyau de remonter, assure le serrage du noyau dans son logement et facilite Ă©galement son remplacement en le retirant par le dessous. Fig. 74 L'isolement Ă©lectrique des deux files de rails est assurĂ© par les noyaux en bois, ce qui rĂ©soud le problĂšme de l'utilisation de ces traverses sur les lignes Ă©quipĂ©es du block automatique par circuits de voie. Sur les lignes Ă  grande vitesse, on interpose une fourrure en bois comprimĂ© entre le patin du rail et la traverse. La traverse Orion pĂšse 200 kg. Remarque. - L'expĂ©rience a montrĂ© que les ruptures et les dĂ©tĂ©riorations des traverses en bĂ©ton Ă  poutre prismatique se produisent gĂ©nĂ©ralement au droit des rails, pour les traverses longues, au milieu, pour les traverses courtes. La rĂ©duction de longueur a un effet sensible sur le poids de la traverse et, comme l'assise est gĂ©nĂ©ralement plus large, les traverses en bĂ©ton ne mesurent guĂšre que 2,20 m Ă  2,50 m alors que les traverses en bois mesurent 2,60 m et plus. La rupture au milieu peut d'ailleurs ĂȘtre Ă©vitĂ©e on bien en dĂ©gageant le ballast de la partie centrale traverse Calot ou en relevant le profil de la poutre en son milieu traverse Orion. A propos de la longueur et du calcul des traverses en bĂ©ton armĂ©, on lira avec intĂ©rĂȘt les Ă©tudes de MM. DESPRETS et DE VEALI dans le Bulletin du CongrĂšs International des Chemins de fer note 061_1. 3. Traverses mixtes en bĂ©ton armĂ© ordinaire. a Traverse Vagneux note 061_2. La traverse Vagneux est du type semi-rigide fig. 73 Ă  77 et ce, pour parer au reproche que l'on adresse aux traverses prismatiques, Ă  savoir le bourrage accidentel de leur partie centrale peut dĂ©terminer des efforts de flexion capables de fissurer le bĂ©ton. Fig. 75 Ă  77. - Traverse semi-rigide en bĂ©ton armĂ© systĂšme Vagneux. La partie centrale est constituĂ©e d'une poutrelle mĂ©tallique, de profil double T, qui s'encastre dans deux larges tĂȘtes en bĂ©ton armĂ©. Cette poutrelle 80 x 42 mm est, d'une part, assez rigide pour maintenir l'Ă©cartement normal de la voie et la bonne inclinaison des rails et d'autre part, elle est suffisamment Ă©lastique pour absorber les principaux efforts de flexion et de torsion. Le bourrage de la traverse est nĂ©cessairement localisĂ© sous les deux tĂȘtes qui ont 72 cm de longueur et il est rĂ©parti symĂ©triquement de chaque cĂŽtĂ© du rail. L'attache est constituĂ©e par un tirefond vissĂ© dans un logement venu de moulage ou bien le bĂ©ton est consolidĂ© par une garniture hĂ©licoĂŻdale Thiollier fig. 78. La spirale Thiollier est vissĂ©e sur un tirefond enduit au prĂ©alable de graisse et fixĂ© dans le moule. La coulĂ©e effectuĂ©e et la prise faite, on retire le tirefond de la traverse, tandis que la spirale reste dans le bĂ©ton. Le logement prĂ©sente un certain jeu, comblĂ© par un mastic bitumineux trĂšs adhĂ©sif en vue d'assurer un serrage parfait de l'attache. La rĂ©sistance Ă  l'arrachement serait de 10 tonnes. La figure 79 reprĂ©sente une variante d'attache par tirefond et crapaud, elle Ă©vite que la tĂȘte du tirefond soit en porte Ă  faux du cĂŽtĂ© opposĂ© au patin. Lorsque la traverse doit ĂȘtre isolante Ă©lectriquement circuits de voie du block automatique, le logement du tirefond est constituĂ© par une gaine en bakĂ©lite. Les faces supĂ©rieures des deux blochets sont disposĂ©es avec une inclinaison de 1/20. Au droit des rails, une encoche est pratiquĂ©e dans laquelle vient se placer la tablette Ă©lastique en bois comprimĂ©. Garniture hĂ©licoĂŻdale Thiollier. Fig. 78. - Attache par tirefond. Fig. 79. - Attache par tirefond et crapaud. La traverse Vagneux est utilisĂ©e sur des lignes de la rĂ©gion française de l'ancien P. L. M., sur le P. L. M. algĂ©rien et sur les chemins de fer tunisiens. D'aprĂšs les essais, l'emploi de la traverse Vagneux permettrait une Ă©conomie de ballast de 0,100 mÂł au mĂštre courant de voie. b Traverse mixte de la S. N. C. B. fig. 80 Ă  82. Cette traverse a Ă©tĂ© conçue pour remĂ©dier Ă  la pĂ©nurie de traverses en bois et elle a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e exclusivement aux voies de garage. Fig. 80 Ă  82. - Traverse mixte pour voies de garage de la S. N. C. B. On a recherchĂ© avant tout la simplicitĂ© et l'Ă©conomie. La traverse est constituĂ©e de 2 blochets de section modeste et faiblement armĂ©s, rĂ©unis par 2 tubes Ă  fumĂ©e en acier de chaudiĂšres de locomotives. Ces tubes sont recouverts de deux couches de minium de plomb. Ces tubes forment entretoises et, comme ils traversent les blochets de part en part, ils contribuent Ă  la rĂ©sistance des blochets eux-mĂȘmes. Les tubes Ă  fumĂ©e sont parfois remplacĂ©s par de vieux rails ou par des corniĂšres. c Traverse mixte Sonneville S. N. C. F. fig. 83 Ă  85. C'est une traverse en bĂ©ton armĂ© ordinaire non prĂ©contraint constituĂ©e par 2 blochets massifs Ă  assise large, rĂ©unis par une entretoise mĂ©tallique qui traverse les blochets d'outre en outre et qui constitue l'ossature principale des blochets. Fig. 83 Ă  85. - Traverse mixte Sonneville S. N. C. F.. La longueur de la traverse Sonneville est de 2,25 m, son poids d'environ 170 kg. Les boulons d'attache prennent appui par leur tĂȘte plate, non pas sur le bĂ©ton, mais bien sur les deux nez dĂ©coupĂ©s dans l'entretoise mĂ©tallique. L'Ă©crou de ces boulons presse sur un crapaud Ă©lastique constituĂ© d'une lame d'acier Ă  ressort repliĂ©e. Enfin, le rail repose sur une semelle en caoutchouc cannelĂ©. Le serrage sur le patin du rail serait suffisant pour maintenir le rail sous contrainte et supprimerait le cheminement du rail sur la traverse. Mise en place des boulons fig. 86. - On introduit le boulon de fixation par la cheminĂ©e verticale C1C1, la tĂȘte Ă©tant placĂ©e en croix avec l'entretoise mĂ©tallique. On lui fait subir ensuite 1/4 de tour pour l'insĂ©rer dans l'Ă©chancrure de l'entretoise. Fig. 86. - Traverse mixte Sonneville S. N. C. F..Mise en place des boulons de fixation. Pour rendre cette rotation possible, 2 cavitĂ©s C2C2 doivent ĂȘtre mĂ©nagĂ©es lors de la coulĂ©e de la traverse Ă  la faveur de la prĂ©sence de 2 noyaux NN. Les noyaux enlevĂ©s, il subsiste deux cheminĂ©es horizontales, lĂ©gĂšrement inclinĂ©es pour l'Ă©vacuation des eaux de pluie. Accessoirement, ces cheminĂ©es facilitent le transport des traverses en y introduisant une barre de fer. A l'extrahomĂštre, les boulons auraient atteint une rĂ©sistance Ă  la traction de 9 tonnes. 4. Traverses en bĂ©ton prĂ©contraint. Le bĂ©ton armĂ© pare Ă  l'insuffisance de rĂ©sistance Ă  la traction du bĂ©ton ordinaire par la prĂ©sence de barres d'acier dans les rĂ©gions soumises Ă  l'extension. Mais, par suite de l'adhĂ©rence du bĂ©ton Ă  l'acier de l'armature, le bĂ©ton suit les allongements que subissent les armatures sous les forces d'extension qui les sollicitent et, comme la capacitĂ© d'allongement du bĂ©ton est trĂšs limitĂ©e, dĂšs que la tension de l'acier dĂ©passe quelque 10 kg/mmÂČ, le bĂ©ton se fissure. Par ailleurs, lors de son durcissement, le bĂ©ton est plus ou moins empĂȘchĂ© de subir librement son retrait par suite de son adhĂ©rence Ă  l'acier de l'armature et cet empĂȘchement suffit Ă  lui seul Ă  produire des fissures. La prĂ©contrainte ou compression initiale rĂ©sulte de la mise en tension prĂ©alable des tirants ou des fils d'armature, tirants ancrĂ©s aux extrĂ©mitĂ©s, entourĂ©s ou non de gaines. La tension des tirants se transmet au bĂ©ton sous forme d'une compression Ă©gale Ă  cette tension de sorte que la rĂ©sistance Ă  la fissuration est, en principe, Ă©gale Ă  la tension de prĂ©contrainte. Le retrait du bĂ©ton et le fluage diminuent la tension du tirant d'oĂč une perte de prĂ©contrainte mais si l'on constitue les tirants de fils d'acier de faible section et Ă  haute rĂ©sistance, on peut escompter que la perte de prĂ©contrainte ne dĂ©passera pas 15 %. Le plus gĂ©nĂ©ralement, on emploie des aciers trĂ©filĂ©s de 2 Ă  3 mm de diamĂštre dont la limite Ă©lastique est comprise entre 150 et 180 kg/mmÂČ et dont la rĂ©sistance Ă  la rupture atteint 200 kg/mmÂČ. Ils sont tendus Ă  un taux infĂ©rieur de 20 kg/mmÂČ Ă  la limite Ă©lastique. Au moment du bĂ©tonnage, il est nĂ©cessaire de vibrer le bĂ©ton afin d'assurer son homogĂ©nĂ©itĂ© parfaite. AppliquĂ©e aux traverses de chemin de fer, la prĂ©contrainte a pour but principal de combattre la fissuration du bĂ©ton. Beaucoup de rĂ©seaux s'intĂ©ressent Ă  la question, mais on en est toujours au stade expĂ©rimental. Les expĂ©riences statiques et dynamiques effectuĂ©es dans les laboratoires de l'UniversitĂ© de LiĂšge sur des traverses en bĂ©ton prĂ©contraint belges et britanniques attestent l'Ă©lasticitĂ© des fissures du bĂ©ton prĂ©contraint qu'elles se referment lors de l'enlĂšvement de la surcharge qui les produit. a Traverses françaises en bĂ©ton prĂ©contraint. Les directives de la S. N. C. F. selon lesquelles les traverses prĂ©contraintes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sont une forte Ă©paisseur sous le rail, un dĂ©crochement vertical de la partie centrale pour Ă©viter qu'elle porte sur le ballast, une Ă©paisseur au milieu rĂ©duite au minimum de maniĂšre Ă  rĂ©aliser le maximum de dĂ©formabilitĂ© et le minimum de poids, la concentration des aciers Ă  la partie infĂ©rieure, leur excentricitĂ© favorisant la rĂ©sistance aux moments positifs, les rainures cylindriques mĂ©nagĂ©es de part et d'autre du rail pour servir d'appui et de butĂ©e aux crapauds d'attache. b Traverse belge Franki-Bagon en bĂ©ton prĂ©contraint fig. 87. Cette traverse, mise Ă  l'essai en 1946, est constituĂ©e de 2 blochets armĂ©s, rĂ©unis par une entretoise, en bĂ©ton Ă©galement. Les 3 piĂšces sont serrĂ©es ensemble par une tige d'acier manganosiliceux de 15 mm de diamĂštre filetĂ©e et tendue Ă  55 kg/mmÂČ par le serrage des Ă©crous d'extrĂ©mitĂ©. La compression dans le bĂ©ton atteint 70 kg/cmÂČ. Des plaquettes de bois rĂ©sinifiĂ© sont interposĂ©es entre les blochets et l'entretoise et rĂ©alisent une semi-articulation. Celle-ci supprime la flexion de la partie centrale en cas de dĂ©nivellation des appuis sous les blochets. Le poids de la traverse Franki-Bagon est de 200 kg, sa longueur de 2,40 m. L'attache est constituĂ©e par une selle en acier imprimĂ©e » dans le bĂ©ton frais et maintenue sur la traverse par des boulons traversants fig. 88. La selle est pourvue de nervures emprisonnant un boulon Ă  tĂȘte plate agissant par serrage sur un crapaud comme dans l'attache Angleur-Athus. Fig. 87 et 88. - Traverse belge Franki-Bagon en bĂ©ton prĂ©contraint. Les attaches des traverses en bĂ©ton. - Les tirefonds sont encore largement utilisĂ©s pour fixer le rail sur les traverses en bĂ©ton. Ils sont vissĂ©s soit dans des blocs de bois dur qui ont en gĂ©nĂ©ral la forme d'un tronc de pyramide traverse Orion, page 59, traverse mixte de la S. N. C. B., page 62, soit dans des logements hĂ©licoĂŻdaux mĂ©nagĂ©s dans le bĂ©ton mais dont les filets sont renforcĂ©s par une garniture spirale mĂ©tallique Thiollier ou par une virole VV. Fig. 89. - Attache par boulon-tirefond avec crapaud Ă©lastique de la S. N. C. F. Sur les lignes Ă©lectrifiĂ©es, certains rĂ©seaux emploient des garnitures isolantes en matiĂšre coulĂ©e. Le tirefond presse soit directement sur le patin du rail, soit par l'intermĂ©diaire d'un crapaud page 44. A la S. N. C. F., le rail est maintenu sur les traverses en bĂ©ton prĂ©contraint par des boulons-tirefonds s'appuyant sur des crapauds Ă©lastiques constituĂ©s d'une barre plaie d'acier Ă  ressort fig. 89. Parmi les types d'attache les plus Ă©voluĂ©s, on note l'attache indirecte par selle avec fixations indĂ©pendantes du rail et de la selle ; l'attache directe par tirefonds ou par boulons-tirefonds vissĂ©s les uns et les autres dans des garnitures Thiollier au encore par boulons traversant la poutre de part en part. Semelles intercalaires. - Pour Ă©viter le contact direct de l'acier sur le bĂ©ton, certains rĂ©seaux interposent une semelle entre le rail et la traverse. On rencontre des selles en caoutchouc spĂ©cial, en acier, en bois imprĂ©gnĂ© et comprimĂ©, en bois lamellĂ© et bakĂ©lisĂ©. 5. Conclusions. Le poids de la traverse en bĂ©ton est au moins double et parfois triple de celui d'une traverse en bois de chĂȘne 80 kg ce qui rend sa manutention plus difficile. La fragilitĂ© relative du bĂ©ton exige que la traverse soit traitĂ©e avec plus de mĂ©nagement que la traverse en bois. Par suite de son poids Ă©levĂ©, la traverse en bĂ©ton assure une meilleure stabilitĂ© de la voie ; mais elle donne une voie plus rigide car elle ne possĂšde pas l'Ă©lasticitĂ© de la traverse en bois. Par contre, elle procure une Ă©conomie de ballast et elle est peu sensible aux agents atmosphĂ©riques. L'Ă©conomie de ballast provient de ce que la traverse en bĂ©ton armĂ© Ă©tant plus courte, le lit de ballast est moins large. Par ailleurs, comme elle est plus lourde, il n'est pas nĂ©cessaire de contrebuter les tĂȘtes de la traverse par du ballast, ni de remplir les intervalles entre les traverses ; il suffit d'y placer juste assez de ballast pour que les traverses ne se dĂ©chaussent pas. Comme le serpentage de la voie provoquĂ© par la dilatation brusque des rails est prĂ©cĂ©dĂ© d'un soulĂšvement de la voie qui supprime le frottement sur le ballast, la traverse en bĂ©ton, plus lourde, peut, toutes choses Ă©gales, retarder le moment oĂč le serpentage se dĂ©clenche. La traverse en bĂ©ton est particuliĂšrement intĂ©ressante pour les Colonies oĂč les traverses en bois sont attaquĂ©es par les termites et oĂč les traverses mĂ©talliques doivent gĂ©nĂ©ralement ĂȘtre importĂ©es ce qui en relĂšve le prix, alors qu'il est souvent possible de trouver sur place les matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  la fabrication de la traverse en bĂ©ton, l'armature en acier exceptĂ©e. La traverse en bĂ©ton trouvera aussi son emploi lĂ  oĂč les traverses en bois pĂ©rissent par pourriture, c'est-Ă -dire sur les lignes secondaires. Ici, en effet, la destruction organique prĂ©cĂšde la destruction mĂ©canique. Sur les lignes principales oĂč la destruction des traverses est due avant tout Ă  des causes mĂ©caniques, l'expĂ©rience dira quelle sera la durĂ©e des traverses en bĂ©ton. A cet Ă©gard, il n'y a pas que la rĂ©sistance de la traverse elle-mĂȘme, il y a encore et l'on pourrait dire, il y a surtout la rĂ©sistance de l'attache et de sa liaison avec le bĂ©ton. Dans la plupart des cas, c'est l'insuffisance du systĂšme d'attache qui a contribuĂ© pour une large part Ă  l'insuccĂšs d'un type de traverse. L'attache doit pouvoir rĂ©sister Ă  l'arrachement Ă  des efforts, mesurĂ©s Ă  l'extraho-mĂštre, de quelque kg. Nous avons dĂ©fini page 41, § 8, les avantages propres Ă  la traverse en bois et notamment la possibilitĂ© de remĂ©dier sur place Ă  une attache dĂ©fectueuse. Rien de semblable n'existe pour la traverse en bĂ©ton qui, du point de vue de l'attache, ne paraĂźt pas encore au point. La nature du ballast prĂ©sente une grande importance pour la rĂ©sistance des traverses en bĂ©ton. Le ballast fin, qui peut le mieux garantir une distribution uniforme de la rĂ©action, a donnĂ© les meilleurs rĂ©sultats. Le prix de revient dĂ©pend des dimensions, autrement dit, du poids de la traverse et du poids d'acier de l'armature ; mais il dĂ©pend aussi de la disposition plus ou moins heureuse du chantier de fabrication, c'est-Ă -dire de sa proximitĂ© ou non du lieu d'utilisation. A quel type de traverse en bĂ©ton faut-il donner la prĂ©fĂ©rence ? Il serait tĂ©mĂ©raire de donner une rĂ©ponse Ă  cette question, car seule une expĂ©rience de quelque 25 ans pourrait en fournir les Ă©lĂ©ments. La traverse mixte offre une bonne solution thĂ©orique du problĂšme de la traverse en bĂ©ton armĂ© ordinaire mais rien ne dit que des traverses prismatiques rationnellement conçues, notamment de maniĂšre Ă  Ă©viter de façon certaine la rĂ©action du ballast en leur milieu, ne donneront pas de bons rĂ©sultats. Cependant, si l'on se reporte aux Ă©changes de vue qui eurent lieu entre spĂ©cialistes lors du CongrĂšs international des chemins de fer en juin 1949 Ă  Lisbonne, les constatations suivantes se dĂ©gagent. L'emploi des traverses en bĂ©ton armĂ© classique est encore trĂšs limitĂ©. Leur comportement sur les lignes Ă  trafic lourd et rapide n'a pas Ă©tĂ© satisfaisant. Pour cette raison, sur certains rĂ©seaux, leur emploi a Ă©tĂ© limitĂ© aux lignes secondaires Ă  trafic faible ou aux voies de garage. L'intĂ©rĂȘt se concentre sur les traverses prĂ©contraintes. Compte tenu des rĂ©sultats rĂ©alisĂ©s lors des essais en laboratoire, on peut espĂ©rer que les traverses prĂ©contraintes donneront des rĂ©sultats satisfaisants sur les lignes Ă  trafic lourd et rapide, surtout si elles sont Ă©quipĂ©es d'attaches Ă©lastiques. Enfin, pour que l'emploi des traverses en bĂ©ton armĂ©, prĂ©contraint ou non, puisse prĂ©senter de rĂ©els avantages Ă©conomiques par rapport Ă  celui des traverses en bois et mĂ©talliques, il est nĂ©cessaire que leur coĂ»t de fabrication subisse une rĂ©duction importante par rapport au prix actuel. CHAPITRE IVPose de la voie A l'origine de la pose de la voie, le ballast est dĂ©versĂ© sur la plateforme et rĂ©galĂ© Ă  la hauteur des faces infĂ©rieures des traverses ; les traverses sont alignĂ©es transversalement sensiblement Ă  l'endroit qu'elles doivent occuper ; les rails sont dĂ©posĂ©s provisoirement bout Ă  bout, mais ils sont placĂ©s Ă  peu prĂšs Ă  leur Ă©cartement normal ; ils sont Ă©clisses sommairement en ayant soin de placer entre eux une cale provisoire dont l'Ă©paisseur correspond Ă  l'ouverture du joint de dilatation. Cette pose provisoire achevĂ©e Ă  la faveur de quelques tirefonnages de traverses une sur trois ou quatre, on procĂšde Ă  la mise en place exacte des traverses, celles-ci sont ensuite tirefonnĂ©es. Le ballast devant constituer la couche supĂ©rieure, est refoulĂ© sous les traverses et la voie est amenĂ©e par relĂšvements successifs Ă  la pince au niveau voulu. Il s'agit alors de procĂ©der au dressage provisoire en alignement, puis de dresser la voie dans le sens de la hauteur c'est-Ă -dire de procĂ©der au relevage au niveau donnĂ© par les piquets de hauteur et au moyen de mires ou d'un jeu de nivelettes. Le relevage terminĂ© c'est-Ă -dire les deux files de rails Ă©tant bien Ă  la hauteur voulue, commence l'opĂ©ration trĂšs importante du bourrage. Le bourrage. Le bourrage a pour but de donner une bonne assiette aux traverses c'est-Ă -dire de consolider leur position pour qu'elles n'aient aucune tendance Ă  s'affaisser ou s'incliner de quelque cĂŽtĂ© que ce soit. Fig. 90Diagramme de l'intensitĂ© du bourrage. Il est logique que le bourrage de la traverse soit le plus intense au point d'application de la charge, c'est-Ă -dire au droit du rail et puis, qu'il aille graduellement en diminuant, jusqu'Ă  40 ou 50 centimĂštres vers l'intĂ©rieur de la voie et, Ă  l'extĂ©rieur, jusqu'Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la traverse fig. 90. La partie centrale de la traverse ne doit pas ĂȘtre bourrĂ©e, mais simplement garnie de ballast, de maniĂšre qu'il n'y ait pas de vides qui permettraient le dĂ©bourrage des parties voisines sous l'action des charges roulantes. Le bourrage des pierrailles se fait Ă  la pioche par Ă©quipe de quatre hommes attaquant la traverse de quatre cĂŽtĂ©s Ă  la fois ; l'opĂ©ration s'effectue en deux phases fig. 91 et 92. Dans la premiĂšre phase, les ouvriers occupent les positions 1 Ă  4, deux se plaçant entre les rails, les deux autres au dehors fig. 91. 91. - Bourrage d'une traverse. Dans la seconde phase, les ouvriers occupent les positions symĂ©triques par rapport Ă  l'axe de la traverse fig. 92. 92. - Bourrage d'une traverse. Les premiers coups de pioche sont donnĂ©s presque verticalement afin d'augmenter la cohĂ©sion du ballast, puis on incline peu Ă  peu l'outil et l'on termine par des coups presque horizontaux, en Ă©vitant de toucher les traverses et les rails. On reconnaĂźt que la traverse est suffisamment bourrĂ©e au son qu'elle rend quand on laisse tomber verticalement et d'une certaine hauteur, la tĂȘte d'une pince Ă  riper ou d'une canne Ă  boule sur chaque tĂȘte de traverse. Remarque. - A proprement parler, l'ouvrier ne bourre pas la voie, il la nivelle ; en rĂ©alitĂ©, c'est le train qui bourre la voie. L'ouvrier ne pourrait soulever la voie en la bourrant. Nous parlerons ultĂ©rieurement du bourrage mĂ©canique. Dressage dĂ©finitif de la voie. Sous l'effet du bourrage, des altĂ©rations lĂ©gĂšres dans la position de la voie peuvent se produire. On les corrige par le dressage dĂ©finitif qui se fait avec les mĂȘmes outils et les mĂȘmes mĂ©thodes que le dressage provisoire mais avec plus de soins encore. Éclissage. La voie Ă©tant bourrĂ©e et dressĂ©e dĂ©finitivement, on complĂšte l'Ă©clissage des rails et l'on place Ă©ventuellement les dispositifs anticheminants. RĂ©galage du ballast. Pour achever la pose de la voie, il ne reste plus qu'Ă  rĂ©galer le ballast et les banquettes d'aprĂšs les profils imposĂ©s et Ă  faire la toilette de la voie, des accotements et des fossĂ©s. Remarque. - Quelque temps aprĂšs la mise en service de la voie, il se produit sur remblai neuf un tassement gĂ©nĂ©ral auquel il faut remĂ©dier en relevant la voie pour la ramener Ă  son niveau primitif. AprĂšs le passage d'un certain nombre de trains lourds, on procĂšde Ă  un relĂšvement qui donne Ă  la voie son assiette dĂ©finitive. CHAPITRE VEntretien de la voie Cette question, qui s'adresse plutĂŽt aux gens de mĂ©tier, demanderait pour son Ă©tude un dĂ©veloppement qui ne peut trouver place ici. Nous dirons cependant quelques mots des mĂ©thodes de revision » et du soufflage » qui posent des questions de principe que les spĂ©cialistes agitent volontiers. Les mĂ©thodes d'entretien des voies se classent en deux modes de travail la revision mĂ©thodique intĂ©grale ou rĂ©duite ; l'entretien en recherche ». La revision mĂ©thodique intĂ©grale consiste Ă  corriger pĂ©riodiquement et d'une maniĂšre complĂšte toutes les dĂ©fectuositĂ©s constatĂ©es Ă  la superstructure et Ă  Ă©liminer les causes de ces dĂ©fectuositĂ©s, de telle maniĂšre que le maintien en bon Ă©tat de la voie soit assurĂ© jusqu'Ă  la prochaine revision. Certains rĂ©seaux adoptent une mĂ©thode mixte ; ils procĂšdent Ă  la revision mĂ©thodique intĂ©grale d'une partie de leurs voies et soumettent Ă  une revision mĂ©thodique rĂ©duite l'autre partie. L'intervalle de temps entre deux revisions intĂ©grales dĂ©pend naturellement du type de voie, de son Ăąge, de la qualitĂ© du matĂ©riel employĂ©, de la nature de ballast, de la constitution de la plateforme, des courbes, des dĂ©clivitĂ©s, des conditions climatologiques locales et surtout de la charge des essieux, du nombre et de la vitesse des trains. L'entretien en recherche consiste Ă  dĂ©pister les points de la voie oĂč se sont produites des dĂ©fectuositĂ©s et Ă  les corriger en temps utile ; par exemple dĂ©formations en plan et en profil, traverses Ă©branlĂ©es, traverses danseuses note 072, attaches et Ă©clisses desserrĂ©es, cheminement des rails, jeu de dilatation supprimĂ©, etc. C'est aussi par l'entretien en recherche qu'on remĂ©die aux imperfections d'une voie nouvelle qui n'a pas encore pris toute son assiette ; cette voie doit ĂȘtre au dĂ©but surveillĂ©e et entretenue jusqu'Ă  ce qu'elle puisse entrer dans le cycle des revisions. Du point de vue Ă©conomique, le plus grave dĂ©faut de l'entretien en recherche rĂ©side dans la difficultĂ© de contrĂŽler le travail et par consĂ©quent le rendement. L'entretien en recherche ne permet jamais d'obtenir une voie parfaite ; aprĂšs un certain temps, la voie comporte trop de matĂ©riaux de qualitĂ©, d'usure, d'Ăąge diffĂ©rents et, finalement, on est obligĂ© de procĂ©der Ă  un renouvellement complet, renouvellement qui est cependant prĂ©maturĂ© pour certains Ă©lĂ©ments. Les travaux de revision mĂ©thodique s'exĂ©cutent dans les conditions les plus favorables des points de vue technique et Ă©conomique. Ils remĂ©dient aux dĂ©fauts cachĂ©s qui Ă©chappent Ă  l'entretien en recherche. S'ils gĂȘnent davantage la circulation des trains, on peut s'y prĂ©parer beaucoup plus mĂ©thodiquement modification des horaires, circulation Ă  simple voie. Par ailleurs, ces troubles dans l'exploitation ne se reproduisent qu'Ă  des intervalles plus longs. Le soufflage. Lors de l'entretien des voies en exploitation et Ă  l'occasion des revisions intĂ©grales, on est amenĂ© entre autres opĂ©rations Ă  procĂ©der au bourrage des traverses de la maniĂšre indiquĂ©e prĂ©cĂ©demment page 71. Habituellement, on a recours au bourrage lorsque la hauteur dont la voie doit ĂȘtre relevĂ©e est supĂ©rieure Ă  4 cm. Dans ce cas, toutes les traverses sans exception sont bourrĂ©es. Mais, lorsque le relevage de la voie ne doit pas dĂ©passer 4 cm, le procĂ©dĂ© du soufflage » remplace le bourrage pour la consolidation des traverses. La pratique du soufflage a Ă©tĂ© imaginĂ©e par les chemins de fer anglais. Introduite en France en 1910 sur les chemins de fer du Nord, elle y a Ă©tĂ© perfectionnĂ©e en 1928 sous la forme du soufflage mesurĂ© ». C'est sous cette modalitĂ© qu'elle est appliquĂ©e sur les chemins de fer belges depuis 1930. Le soufflage proprement dit consiste Ă  Ă©taler sur les moules, avec une pelle plate, une couche convenable de pierrailles anguleuses et dures. On soulĂšve prĂ©alablement la voie de 5 Ă  8 cm et on Ă©tale la grenaille sur le moule sur une longueur de 50 cm de part et d'autre du rail et sur toute la largeur de la traverse. L'ouvrier souffleur prend sur sa pelle l'Ă©paisseur requise de ballast en gĂ©nĂ©ral 1 1/2 fois le vide Ă  racheter, il introduit sa pelletĂ©e entre le moule et la traverse levĂ©e, puis, d'un retrait brusque de sa pelle ou par petites secousses, il distribue la grenaille uniformĂ©ment sur le moule. Le soufflage terminĂ©, ou laisse redescendre la voie ; les traverses soufflĂ©es se trouvent alors Ă  un niveau lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  leur niveau normal mais, aprĂšs le passage de quelques trains, elles sont ramenĂ©es au niveau voulu. Soufflage mesurĂ© ». Il est possible de niveler une voie avec une grande prĂ©cision en dĂ©terminant exactement les imperfections des profils transversaux et longitudinaux et en mesurant en outre avec prĂ©cision la hauteur des creux sous les traverses danseuses ». Des appareils de mesure appropriĂ©s sont utilisĂ©s pour la dĂ©termination des dĂ©fauts de la voie les dĂ©nivellations transversales se mesurent au moyen du niveau note 074_1 ; les dĂ©nivellations longitudinales au moyen du viseur note 074_2 et de la mire note 074_3 ; la hauteur des creux sous les traverses Ă  l'aide du dansomĂštre fig. 93 et 94. Fig. 93 et 94. - DansomĂštre. Il suffit alors d'introduire sous les traverses une quantitĂ© de ballast en rapport avec l'importance de ces dĂ©nivellations et de ces creux. Le soufflage permet de rĂ©aliser jusqu'Ă  30 % d'Ă©conomie sur la main-d'Ɠuvre, par rapport au bourrage. DansomĂštre. Pour apprĂ©cier l'amplitude des mouvements d'une traverse danseuse, on se sert d'un dansomĂštre. Celui-ci est constituĂ© d'un trĂ©pied ABC que l'on installe sur le bout de la traverse c'est-Ă -dire Ă  l'extĂ©rieur de la voie fig. 93 et 94. Les trois pieds prennent appui sur le ballast et la tige centrale sur la traverse. La tige centrale T est sollicitĂ©e vers le bas par le ressort R de telle maniĂšre que son extrĂ©mitĂ© E presse constamment sur la traverse. Fig. 95. - Cale graduĂ©e. Le curseur qui glisse Ă  frottement doux sur la tige est amenĂ© au contact du sommet du trĂ©pied. DĂšs que passe un train, la traverse danseuse s'affaisse, la tige T descend, mais le curseur est arrĂȘtĂ© dans la descente. Quand le train est passĂ©, la distance entre le sommet de l'appareil et le curseur, remontĂ© avec la tige, mesure le vide maximum qui s'est produit sous la traverse lors du passage des essieux. Cette distance s'Ă©value pratiquement au moyen d'une cale graduĂ©e fig. 95. Fig. 96. - Mesure de la dĂ©nivellation aux joints des rails. Les chemins de fer belges utilisent Ă©galement une variante de cet appareil dans laquelle la tige T se termine par une pointe acĂ©rĂ©e qui, pĂ©nĂ©trant dans la traverse, suit les mouvements de celle-ci. Lorsqu'on procĂšde Ă  l'entretien en recherche, on se borne au mesurage des dĂ©nivellations longitudinales aux joints des rails. A cet effet, on utilise un fil d'acier AB extra dur de 1 mm de diamĂštre, fortement tendu fig. 96 et 97, et qui forme la base d'un triangle dont les deux autres cĂŽtĂ©s sont constituĂ©s de deux piĂšces de frĂȘne de 3 m de longueur, articulĂ©es Ă  leur sommet commun et formant cavalier. Fig. 97 Ce cavalier se pose longitudinalement sur le rail de telle maniĂšre que son sommet se trouve au droit du joint Ă  examiner, le fil tendu le long du rail passant au-dessus du joint dĂ©fectueux. On mesure la dĂ©nivellation du joint sous le fil d'acier tendu, au moyen de la cale dont il a Ă©tĂ© question plus haut et reprĂ©sentĂ©e fig. 95. Dans les cas oĂč le joint se serait exceptionnellement relevĂ© au lieu de s'ĂȘtre affaissĂ©, on interpose entre les extrĂ©mitĂ©s A et B et le rail des cales d'Ă©gales Ă©paisseurs. La mĂ©canisation des travaux d'entretien et de renouvellement de la voie Pour quelles raisons cherche-t-on Ă  Ă©tendre la mĂ©canisation des travaux de la voie ? 1° Les travaux gĂȘnent l'exploitation. Or, si le volume du trafic n'est pas toujours en augmentation, le nombre des trains lui, ne cesse de s'accroĂźtre. En effet, en matiĂšre de trafic voyageurs, on tend de plus en plus vers une exploitation par trains nombreux et rapides et, partant, lĂ©gers. L'application du frein Ă  air comprimĂ©, continu et automatique aux trains de marchandises permet un relĂšvement de leur vitesse, or cette plus grande vitesse s'accommode mieux de trains relativement lĂ©gers mais plus nombreux. Les travaux entravent la circulation des trains ralentissements, mise Ă  simple voie, occupation des voies par le dĂ©chargement et l'enlĂšvement des matĂ©riaux ballast, traverses, selles, tirefonds, rails, Ă©clisses, boulons, etc.. Il s'agit donc de rĂ©duire le temps consacrĂ© Ă  ces travaux par une organisation mĂ©thodique d'abord, par la mĂ©canisation ensuite. 2° La main-d'Ɠuvre coĂ»te cher et la mĂ©canisation permet de l'Ă©conomiser. 3° Il faut s'efforcer de mettre autant que possible l'ouvrier dans la situation de conducteur d'une machine qui se chargera de la partie la plus pĂ©nible de son travail physique. Les rapports prĂ©sentĂ©s au CongrĂšs international des chemins de fer de Lucerne en juin 1947, et les discussions qui s'ensuivirent ont fait ressortir qu'en ce qui concerne les travaux de renouvellement, le stade expĂ©rimental de l'emploi des engins mĂ©caniques est dĂ©passĂ©. En France et en Angleterre notamment, plus de la moitiĂ© des travaux de renouvellement se font couramment par des procĂ©dĂ©s mĂ©caniques. La pose de la voie par travĂ©es entiĂšres n'est cependant possible que si le rail est assez court ; en AmĂ©rique, le rail mesure 40 pieds, en Angleterre, 60 pieds, en France, 24 mĂštres. Avec les rails belges de 27 mĂštres, une travĂ©e de cette longueur devient difficilement maniable flĂšche 1,39 m. Notons qu'en Belgique, sur toutes les lignes importantes, c'est le rail de 54 mĂštres qui devient la rĂšgle. Quant Ă  l'entretien courant, il peut ĂȘtre avantageusement fait par de petites Ă©quipes spĂ©ciales dotĂ©es d'un petit outillage mĂ©canique perfectionnĂ©. Aux avantages d'ordre Ă©conomique, il faut ajouter au crĂ©dit de la mĂ©canisation des avantages d'ordre social car elle allĂšge le travail des ouvriers. A. - Entretien. Pour les travaux d'entretien, l'outillage est pneumatique ou Ă©lectrique et commandĂ© par de petits groupes avec moteurs Ă  essence. Mais la tendance actuelle est de supprimer les groupes et leurs cĂąbles et d'actionner les engins par moteurs individuels Ă  essence ce qui rend les outils plus maniables. On utilise notamment les outils mĂ©caniques ci-aprĂšs Bourroirs Ă©lectriques ou Ă  air comprimĂ© frappant jusqu'Ă  20 coups par seconde, munis d'un sabot adaptĂ© Ă  la nature du ballast. Tirefonneuses Ă  moteur individuel pour visser et dĂ©visser les tirefonds, capables de dĂ©visser 15 Ă  20 tirefonds par minute moteur Ă  essence ± 5 CV, vitesse de l'outil ± 100 t/min. Perceuses de rails pour forer les trous des boulons des Ă©clisses moteur Ă  essence 2,5 CV, vitesse de l'outil Ă  t/min. Boutonneuses pour les Ă©clissages. DĂ©lardeuses pour le resabotage des traverses moteur 2 CV Ă  6 CV, rĂ©fection de 200 Ă  250 Ă©paulements Ă  l'heure. Scies entraĂźnĂ©es par moteur Ă  essence qui tronçonnent un rail en 6 Ă  10 minutes ; les abouts sont coupĂ©s d'Ă©querre et prĂ©sentent des surfaces bien nettes. Meulage des rails. Autotracteur pour la propulsion des trains de diplorries » note 077 transportant le matĂ©riel de voie. B. - Renouvellement. Dans les travaux de renouvellement, on va plus loin encore, on a créé des engins mĂ©caniques montĂ©s sur wagons, se dĂ©plaçant avec le travail lui-mĂȘme et au moyen desquels presque toutes les manutentions Ă  pied d'Ɠuvre sont supprimĂ©es. Dans ce cas, des travĂ©es de voie neuve complĂštes, comportant rails et traverses assemblĂ©s, sont prĂ©parĂ©es Ă  l'atelier puis amenĂ©es sur les chantiers. Elles sont dĂ©chargĂ©es du wagon et mises directement en place au moyen de potences montĂ©es sur le wagon. La dĂ©pose de la voie en mauvais Ă©tat et son chargement immĂ©diat sur wagon par travĂ©es complĂštes s'exĂ©cute de la mĂȘme façon. Épuration du ballast Machines dĂ©garnisseuses-cribleuses. En principe, le ballast Ă  Ă©purer est enlevĂ© par des godets, se dĂ©verse sur un tapis roulant qui le transporte dans le trommel oĂč il s'Ă©pure ; le ballast Ă©purĂ© retombe sur un tapis roulant qui le rejette sur la plateforme oĂč il se rĂ©partit uniformĂ©ment. Quant aux dĂ©chets provenant de l'Ă©puration, ils tombent du trommel sur un tapis roulant qui les Ă©vacue en dehors de la voie. Apport du ballast neuf AmenĂ© par wagons Ă  trĂ©mies, le ballast est dĂ©versĂ© immĂ©diatement dans la voie sur le ballast Ă©purĂ©. La voie est ensuite relevĂ©e et bourrĂ©e. Le rendement optimum des engins mĂ©caniques de dĂ©garnissage, Ă©puration du ballast et pose de la voie est obtenu lorsque le service de l'Exploitation rĂ©ussit, malgrĂ© les exigences du trafic, Ă  mettre Ă  la disposition du service de la voie de larges intervalles dans la circulation des trains. TROISIÈME PARTIELes Rails CHAPITRE IL'Ă©volution du rail Les chemins de fer actuels ont eu pour prĂ©curseurs les voies miniĂšres en bois », en usage depuis plus de quatre siĂšcles, au fond des charbonnages allemands du Harz et plus tard en Angleterre. On les retrouve, vers 1620, Ă  la surface des mines de houille en Angleterre. Les premiers charbonnages anglais Ă©taient Ă©tablis Ă  flanc de coteau le long des riviĂšres et Ă  quelque dix kilomĂštres des rivages de celles-ci. Le charbon, chargĂ© dans des tombereaux, Ă©tait amenĂ© le long des rivages et dĂ©versĂ© dans des bateaux qui descendaient les riviĂšres, puis les fleuves, longeaient les cĂŽtes et remontaient par d'autres cours d'eau dans l'intĂ©rieur des terres. Fig. 98. - OrniĂšres garnies de piĂšces de bois. Les tombereaux, traĂźnĂ©s par les chevaux, passant et repassant sans cesse par les mĂȘmes chemins, des orniĂšres plus ou moins profondes se creusaient dans le sol et, tantĂŽt la roue de droite, tantĂŽt la roue de gauche s'enfonçait dans le sol et donnait au tombereau une allure cahotĂ©e. Pour obtenir un chemin de roulement meilleur, parce que plus dur et de niveau, on disposa, dĂšs 1620 fig. 98 des planches ou des dalles dans les orniĂšres creusĂ©es par les roues. Pour les terrains plus ou moins meubles, la poutre de bois posĂ©e dans l'orniĂšre, en augmentant l'Ă©tendue de la surface d'appui, rĂ©duisait la pression par unitĂ© de surface. La diminution de l'effort Ă  faire pour traĂźner les tombereaux amena l'agrandissement du vĂ©hicule qui fut montĂ© sur quatre roues au lieu de deux et on l'appela waggon ». Pour protĂ©ger les parties les plus exposĂ©es au frottement, on cloua des lames ou des plaques de fonte sur les rails plats en bois fig. 99. Fig. 99. - Rails en bois garnis de plaques de fonte avec rebords extĂ©rieurs en bois. Enfin, pour empĂȘcher la roue de s'Ă©carter du chemin ainsi prĂ©parĂ©, on munit, en 1738, le rail d'un rebord extĂ©rieur fig. 99. En empĂȘchant ainsi la roue de dĂ©railler, on pouvait faire usage d'un chemin plus Ă©troit et, dĂšs lors, plus Ă©conomique. Fig. 100. - Rail en fonte en forme d'U de Reynolds. Plus tard, en 1767, Reynolds imagina un rail en fonte en forme d'U, posĂ© sur des longrines en bois fig. 100 note 080. Ces plaques de fonte devinrent finalement des rails plats Ă  rebords intĂ©rieurs pour guider les roues Ă  jante plate rail de Curr fig. 101. Fig. 101. - Rail en Ă©querre de Curr. Ces rails Ă©taient clouĂ©s sur des traverses en bois ou fixĂ©s sur des dĂ©s de pierre. Au XVIIIe siĂšcle, ces chemins spĂ©ciaux s'Ă©taient multipliĂ©s en Angleterre, surtout entre les mines et les embarcadĂšres, ils avaient jusqu'Ă  18 kilomĂštres de longueur. Il est Ă  remarquer que pour les Ă©tablir de niveau on avait exĂ©cutĂ© de grands travaux. Fig. 102. - Rail saillant de Jessop. Couramment, on payait un droit de passage pour obtenir des propriĂ©taires du sol entre la houillĂšre et la riviĂšre l'autorisation d'Ă©tablir sur leurs terrains ces chemins Ă  rails plats. Nous l'avons dit, l'invention des chemins de fer a eu pour but d'offrir Ă  la roue un meilleur chemin de roulement, mais du coup il fallait empĂȘcher la roue de quitter ce chemin, il fallait maintenir la roue sur la voie soit en conservant la roue Ă  jante plate et en donnant un rebord au rail fig. 101, soit en donnant un rebord Ă  la roue et en faisant usage d'un rail saillant rail de Jessop fig. 102. Ce fut une amĂ©lioration que de faire passer le rebord du rail Ă  la roue ; le rail saillant est, en effet, prĂ©fĂ©rable au rail en U fig. 100. Le rail en U, comme aussi le rail en Ă©querre fig. 101, mais dans une moindre mesure, retient en quelque sorte les pierres ou les objets qui viendraient accidentellement se poser sur le rail, les pierres ne pourraient que trĂšs exceptionnellement se maintenir en Ă©quilibre sur le rail saillant ; celui-ci favorise leur chute, il dĂ©gage mieux la surface de roulement. Fig. 103. - Rail subondulĂ© en fonte en ventre de poisson ». Mais la consĂ©quence de l'emploi du rail saillant fut considĂ©rable, il faisait de la voie un chemin spĂ©cial sur lequel ne pouvaient plus rouler les vĂ©hicules ordinaires Ă  jante plate, ipso facto, le chemin de fer devenait indĂ©pendant de la route ordinaire. Les rails saillants de 1789 sont en fonte ; comme la fonte est peu rĂ©sistante, ces rails sont trĂšs courts ; ils mesurent seulement un yard de longueur 0,914 m. En 1816, on leur donna la forme dite en ventre de poisson » qui se rapproche de la forme d'un solide d'Ă©gale rĂ©sistance fig. 103. Fig. 106. - Voie continentale en rails Ă  patin Vignole en fer forgĂ©. DĂšs ce moment, si rudimentaire qu'elle soit, la voie est cependant assez robuste pour recevoir la locomotive. Aussi, est-ce de cette Ă©poque, l'annĂ©e 1800, que commence peut-on dire, l'histoire de la locomotive sur rails. Nous disons sur rails, car elle eut un prĂ©curseur sur route. Fig. 107. - Voie anglaise en rails Ă  double bourrelet en fer forgĂ©. En 1825, sur la ligne de Stockton Ă  Darlington, on pose, Ă  titre d'essai, une moitiĂ© des rails en fer forgĂ©, l'autre moitiĂ© Ă©tant toujours en fonte. Les rails en fer forgĂ© sont aussi du type en ventre de poisson, ils pĂšsent 25 livres par yard. Il s'agissait aussi de dĂ©terminer la largeur de la voie. Elle dĂ©rive de l'Ă©cartement intĂ©rieur des jantes des vĂ©hicules ordinaires du pays employĂ©s sur les routes et dont on se servait sur les chemins Ă  orniĂšres de fer. Georges Stephenson adopta 4 pieds 8 1/2 pouces, soit 1,435 m note 082. Enfin, du rail subondulĂ© Ă  un bourrelet et sans patin, sont nĂ©s les rails Ă  bords parallĂšles vers 1832, le rail Ă  patin dit Vignole fig. 104 et, vers 1838, le rail Ă  double bourrelet fig. 105 qui constituent l'un et l'autre les prototypes de la voie actuelle fig. 106 et 107. CHAPITRE IIGĂ©nĂ©ralitĂ©s Le rail supporte et guide la roue du matĂ©riel roulant, c'est donc l'Ă©lĂ©ment essentiel de la sĂ©curitĂ© de la voie. Les rails reçoivent directement les efforts qui s'exercent sur la voie, ces efforts sont verticaux, transversaux et longitudinaux fig. 108. Fig. 108 A. Les efforts verticaux sont de deux sortes Les efforts statiques dĂ»s Ă  la charge des roues des vĂ©hicules. Charge maximum par essieu en Belgique, 24,7t ; en France, 21,5 t ; en Suisse, 21,5 t ; en Allemagne, 25 t ; en Hollande, 48,5 t ; en Italie, 22 t ; en Angleterre, 22 t ; en AmĂ©rique, 36 t. Les efforts dynamiques. Dans une locomotive Ă  vapeur en mouvement, la charge statique peut s'accroĂźtre considĂ©rablement par l'action de la composante verticale de l'effort oblique des bielles motrices ; par les effets d'inertie des piĂšces en mouvement liĂ©es Ă  la roue Ă©quilibrage Ă©ventuellement insuffisant des piĂšces Ă  mouvement rotatif, effet des contrepoids rotatifs d'Ă©quilibre des piĂšces Ă  mouvement alternatif ; la rĂ©partition du poids de la locomotive entre les essieux varie par suite des dĂ©nivellations accidentelles des rails ; en courbe, sous l'effet de la force centrifuge gĂ©nĂ©ralement incomplĂštement Ă©quilibrĂ©e par le dĂ©vers, la charge d'un mĂȘme essieu se rĂ©partit inĂ©galement entre les deux roues. L'augmentation de la pression statique atteint facilement ±20 % aux vitesses infĂ©rieures Ă  80 km/h, ± 30 % aux vitesses comprises entre 80 et 110 km/h. En cas de concordance des efforts, la charge statique peut mĂȘme ĂȘtre doublĂ©e. Pour tenir compte de la vitesse effets d'impact, l'ingĂ©nieur hollandais Driessen applique un coefficient de vitesse Cv , coefficient dĂ©duit de ses observations personnelles. Pour V = 100 km/h, Cv = 1,33. N'ayant fait ses expĂ©riences qu'aux vitesses de 60 et de 90 km/h, M. Driessen pense que le dĂ©nominateur de ce coefficient devrait ĂȘtre revu pour des vitesses supĂ©rieures Ă  100 km/h. Pour 160 km/h, Cv = 1,85, mais rien ne dit que ce soit exagĂ©rĂ©. Ce coefficient se rapporte Ă  des trains remorquĂ©s par des locomotives Ă  vapeur, pour lesquelles l'effet de l'obliquitĂ© des bielles et les effets d'inertie repris aux § 1° et 2° ci-dessus interviennent, on peut penser que pour des locomotives Ă©lectriques ou des automotrices Ă©lectriques, ce coefficient donnerait des chiffres trop Ă©levĂ©s. D'aprĂšs Driessen, la charge sur une traverse ne doit pas dĂ©passer 13 tonnes, compte tenu du coefficient d'impact. Distance moyenne d'axe en axe des traverses 67,3 cm Locomotive Ă  vapeurtype 1 2-3-1V=120 km/h Locomotive Ă  vapeurtype 12 2-2-1V=140 km/h Locomotive Ă©lectriqueBoBo Ă  4 essieux moteurs Tension totale en kg/cmÂČ dans le rail belge de 50 kg/ m 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 1 2 3 4 649 540 806 853 827 600 970 625 508 827 en kg/cmÂČ en kg/cmÂČ en kg/cmÂČ Charge totale en tonnes sur une traverse belge en bois de 2,60 m x 0,26 m 7,20 12,38 7,60 6,00 12,80 5,80 5,80 9,35 12,44 7,33 9,43 5,80 en tonnes en tonnes en tonnes N. B. - Les chiffres ci-dessus ont Ă©tĂ© calculĂ©s d'aprĂšs la mĂ©thode Driessen compte tenu du coefficient de vitesse et d'un supplĂ©ment dĂ©rivĂ© de donnĂ©es anglaises. B. Les efforts transversaux Et se produisent au contact du bourrelet du rail et de la surface de roulement du bandage de la roue. Ces efforts ont pour limite le produit fP de la charge P de la roue par le coefficient de frottement f. Celui-ci est, dans les conditions moyennes, Ă©gal Ă  1/6 ; quand ces efforts transversaux sont suffisants pour vaincre le frottement, la roue glisse sur le rail et c'est alors un choc du mentonnet du bandage qui se produit contre la face latĂ©rale du bourrelet du rail. Ces efforts transversaux sont provoquĂ©s par la circulation en courbe et par les mouvements de lacet. Dans le mouvement d'orientation progressive en courbe, la roue avant gauche de la locomotive attaque le rail extĂ©rieur de la courbe fig. 109. Fig. 109 Les mouvements de lacet sont dĂ»s aux inĂ©galitĂ©s de la voie, aux modalitĂ©s de construction des locomotives position et nombre de cylindres, etc., jeu des essieux, rĂ©action des vĂ©hicules attelĂ©s. De tous ces efforts transversaux, ce sont les chocs qui sont les plus dangereux. S'exerçant au sommet du rail, ils tendent Ă  le renverser fig. 122, ils forcent sur les attaches, ils peuvent aussi provoquer le ripage de la voie. Ils seront d'autant plus nuisibles que la hauteur du rail sera plus grande et que la largeur du patin sera plus petite. C. Les efforts longitudinaux El. Le mouvement de progression de la locomotive obtenu par l'adhĂ©rence des roues motrices sur le rail provoque une rĂ©action qui tend Ă  faire cheminer le rail en sens contraire du mouvement. Aux joints, les chocs de toutes les roues du train sur le bout des rails tendent au contraire Ă  dĂ©placer le rail vers l'avant note 085. Les effets de la dilatation s'exercent Ă©galement dans le sens longitudinal. ** * On devra donc avoir Ă©gard Ă  toutes ces sollicitations pour Ă©tudier le profil du rail, la nature du mĂ©tal, la pose mĂȘme du rail verticale ou inclinĂ©e, le nombre d'appuis et leur surface, les modes d'attache aux traverses, la constitution des joints, etc., puisqu'aussi bien ces efforts peuvent provoquer la dĂ©formation, le bris, le renversement, le dĂ©placement et l'usure du rail. Mieux auront Ă©tĂ© rĂ©solus ces problĂšmes, mieux sera garantie la sĂ©curitĂ© et moindres seront les dĂ©penses d'entretien et de renouvellement. CHAPITRE IIIProfils des rails Il existe trois formes principales de rails le rail Ă  patin, dit rail Vignole note 086 fig. 110 ; le rail Ă  double bourrelet ou bull headed tĂȘte de taureau fig. 111, appelĂ© aussi rail Ă  coussinets ; le rail Ă  orniĂšre fig. 130, que les sociĂ©tĂ©s de tramways et les chemins de fer secondaires utilisent dans les agglomĂ©rations. Le rail Ă  patin Vignole. Le rail Ă  patin est d'un usage pour ainsi dire mondial et Ă  l'heure actuelle, mĂȘme l'Angleterre et les parties du rĂ©seau français qui constituaient anciennement les lignes de l'État, du Paris-OrlĂ©ans et du Midi, ont renoncĂ© au rail Ă  double bourrelet qu'elles utilisaient jusqu'en ces derniĂšres annĂ©es. Le rail Ă  patin se compose de trois parties le bourrelet ou champignon, l'Ăąme, le patin. 1° Le bourrelet. Le profil du bourrelet du rail et celui du bandage de la roue sont Ă©tudiĂ©s en vue de rĂ©aliser les meilleures conditions de roulement et d'assurer le guidage le plus satisfaisant du mentonnet de la roue fig. 112. Le rail, inclinĂ© gĂ©nĂ©ralement au 1/20 sur la verticale, offre Ă  la roue une surface de roulement lĂ©gĂšrement bombĂ©e. D'autre part, la surface de roulement BC du bandage est inclinĂ©e au 1/20, cette conicitĂ© de la roue ramĂšne constamment le train de roues dans l'axe de la voie et empĂȘche les mentonnets des roues de frotter contre les rails. En effet, en ligne droite, par suite de cette conicitĂ©, l'essieu repose sur le rail par deux cĂŽnes opposĂ©s, la position d'Ă©quilibre est situĂ©e symĂ©triquement par rapport aux deux rails. L'essieu est rappelĂ© dans l'axe par son propre poids. Sous l'action de la pesanteur, l'essieu tend Ă  se placer par rapport aux deux rails, dans une position telle que son centre de gravitĂ© se trouve au point le plus bas. Il en est ainsi lorsque l'essieu est rigoureusement dans l'axe de la voie. Du cĂŽtĂ© extĂ©rieur, en AB, l'inclinaison du bandage est plus forte 1/10 pour Ă©viter qu'il se produise un bourrelet en cet endroit. La surface de roulement du bandage se raccorde au mentonnet par un congĂ© de rayon r un peu plus grand que celui du rail r' fig. 113. Des Ă©tudes ont montrĂ© que le taux de la tension Ă©lastique qui se produit au contact du bandage des roues et du bourrelet du rail augmente trĂšs rapidement si l'on diminue le rayon r du congĂ© du bourrelet du rail. Enfin, le mentonnet du bandage prĂ©sente au rail une ligne inclinĂ©e Ă  60° environ sur l'horizontale fig. 112. Lorsque, pour une cause quelconque, en courbe notamment, la roue tend Ă  escalader Le rail, le contact entre le rail et le bandage s'Ă©tablit suivant cette ligne inclinĂ©e Ă  60° et, lorsque la charge verticale supportĂ©e par la roue est suffisante, le bandage glisse d'une façon permanente suivant cette ligne inclinĂ©e et tout risque de dĂ©raillement est Ă©cartĂ©. Mais si, au contraire, la charge verticale de la roue Ă©tait trop faible ou si l'inclinaison Ă©tait notablement moindre que 60°, le dĂ©raillement pourrait se produire par simple escalade du rail note 088_1. L'expĂ©rience a montrĂ© que l'inclinaison de 60° Ă©tait celle qui donnait le maximum de garantie. Une inclinaison plus raide, 80° par exemple, donnerait plus de sĂ©curitĂ© contre le dĂ©raillement en se plaçant du point de vue que nous venons d'envisager ; mais, par contre, le profil du bandage s'accommoderait alors moins bien de toute irrĂ©gularitĂ© dans l'alignement des rails, aux joints fig. 114. Fig. 114 La situation deviendrait particuliĂšrement dangereuse si, Ă  la suite d'une usure anormale, la face considĂ©rĂ©e du mentonnet devenait verticale mentonnet tranchant ou usĂ© Ă  couteau, la moindre irrĂ©gularitĂ© dans l'alignement des rails pourrait provoquer un dĂ©raillement. Revenons-en au bourrelet lui-mĂȘme. Par suite de sa surface bombĂ©e et de l'inclinaison au 1/20, le contact avec la roue se fait sensiblement au milieu du bourrelet, tout au moins avec les bandages et rails neufs, c'est-Ă -dire dans l'axe du rail. Si la surface du bourrelet Ă©tait plane, le contact pourrait n'avoir lieu que sur le bord du bourrelet et la charge s'exercerait en porte Ă  faux ce qui nuirait Ă  la stabilitĂ© du rail. Le bombement prĂ©vient aussi la formation d'un creux. Le bourrelet s'use verticalement et latĂ©ralement, la hauteur e et la largeur l fig. 115 sont Ă©tablies en consĂ©quence. L'usure latĂ©rale est plus accusĂ©e dans la circulation en courbe, dĂšs lors, sur les lignes sinueuses, il faut, par une largeur suffisante, prĂ©venir une mise hors service prĂ©maturĂ©e. Fig. 115 A la sur les lignes Ă  gros trafic circulation journaliĂšre de tonnes l'usure verticale est de l'ordre de 0,6 mm par annĂ©e note 088_2. En courbe, lorsque l'usure d'un cĂŽtĂ© du rail a atteint la limite admise et, pour autant que la largeur Ă  la surface de roulement du bourrelet le permette encore, on peut retourner le rail bout pour bout, lui donner le cintrage inverse et le maintenir en service jusqu'au moment oĂč le cĂŽtĂ© intact offert Ă  l'usure a atteint, Ă  son tour, la limite rĂ©glementaire. Dans certains pays et notamment en Belgique, les faces latĂ©rales du bourrelet sont parallĂšles Ă  l'axe vertical du rail, cependant, beaucoup de rĂ©seaux France, Allemagne, AmĂ©rique, etc. ont adoptĂ© un profil Ă  faces trapĂ©zoĂŻdales et ce, dans le but d'obtenir des portĂ©es d'Ă©clissage pp' plus grandes fig. 116 et de maintenir sensiblement la verticalitĂ© de la face intĂ©rieure des rails aprĂšs pose au 1/20. PosĂ© verticalement, un rail ainsi profilĂ© prĂ©sente plus de risque de dĂ©raillement en cas de mentonnet tranchant. Fig. 116 Pose verticale du rail. - En 1918, au moment de la standardisation des profils de rails, les Compagnies françaises, se basant sur l'exemple de certains chemins de fer amĂ©ricains, ont adoptĂ© la pose verticale du rail pour les voies neuves Ă  poser en rails standard. En 1921, aprĂšs examen des rĂ©sultats, les chemins de fer français ont dĂ©cidĂ© de ne pas maintenir la pose verticale sauf dans les appareils de voie dont cette pose facilite la construction. Fig. 117 On a constatĂ© fig. 117 dans les courbes, un dĂ©versement des rails vers l'extĂ©rieur donnant un surĂ©cartement atteignant en certains points 4,5 mm ; une compression de la table de sabotage de la traverse vers l'extĂ©rieur du rail ; la formation d'une bavure sur le bourrelet du cĂŽtĂ© de l'intĂ©rieur de la voie ; une usure oblique des rails suivant l'inclinaison des bandages. Les chemins de fer belges qui, en 1910, avaient adoptĂ© la pose verticale pour le rail de 50 kg/m y ont Ă©galement renoncĂ© en 1922 pour les mĂȘmes raisons. Des essais ont Ă©tĂ© effectuĂ©s avec une surface de roulement plane, or, il a Ă©tĂ© constatĂ© qu'au bout d'un certain temps de service, en alignement droit, les rails affectent la forme reprĂ©sentĂ©e fig. 118, dĂ©formation qui ne s'observe pas avec les rails Ă  surface convexe, si ce n'est au moment oĂč celle-ci est devenue plane par usure. Fig. 118 En courbe, le mĂ©tal du rail plan se dĂ©place seulement du cĂŽtĂ© extĂ©rieur du rail. Remarque. - Dans la recherche du meilleur profil, il y a lieu de se rappeler que tout rail comporte deux parties importantes fig. 119 la partie a destinĂ©e Ă  disparaĂźtre par l'usure et la partie b remplissant l'office d'une poutre soutenue par diffĂ©rents appuis. Pour la partie a, il faut rechercher la forme qu'elle doit affecter pour rĂ©duire l'usure au minimum ; la quantitĂ© de mĂ©tal qu'elle doit reprĂ©senter compte tenu du trafic. Fig. 119 La partie b doit ĂȘtre Ă©tudiĂ©e de maniĂšre qu'elle puisse supporter Ă©lastiquement, mĂȘme aprĂšs disparition de la partie a, les plus fortes charges roulantes. La quantitĂ© de mĂ©tal du profil entier doit ĂȘtre calculĂ©e de telle maniĂšre que, lorsque la partie a a disparu, l'usure par oxydation des autres parties, l'Ăąme et le patin, ait atteint aussi sa limite. Si non, il pourrait arriver que, la partie a Ă©tant disparue, le patin et l'Ăąme soient encore en bon Ă©tat de rĂ©sistance, ce qui indiquerait que si l'on avait enlevĂ© un peu de mĂ©tal au patin et Ă  l'Ăąme pour renforcer la partie supĂ©rieure a du bourrelet, la durĂ©e de service du rail eut Ă©tĂ© plus longue. Inversement, s'il s'agit d'une ligne Ă  faible trafic et sous un climat trĂšs humide l'Ă©paisseur du patin et de l'Ăąme pourrait, par oxydation, ĂȘtre rĂ©duite au minimum admissible alors que la partie a serait encore loin d'ĂȘtre arrivĂ©e Ă  la limite extrĂȘme d'usure. Enfin, il convient de limiter la largeur du bourrelet Ă  ce qui correspond aussi exactement que possible aux nĂ©cessitĂ©s des usures verticale et latĂ©rale et d'employer le mĂ©tal ainsi Ă©conomisĂ© pour augmenter la hauteur du rail de façon que celui-ci offre une plus grande rĂ©sistance Ă©lastique Ă  l'action des charges verticales. 2° Les portĂ©es d'Ă©clissage. Les portĂ©es d'Ă©clissage, c'est-Ă -dire les plans inclinĂ©s qui raccordent le bourrelet et le patin Ă  l'Ăąme du rail, remplissent une fonction importante ; elles servent d'appui aux Ă©clisses E qui doivent soutenir le bourrelet Ă  l'endroit du joint fig. 120 et 121. La charge P se dĂ©compose en deux forces F normales aux portĂ©es d'Ă©clissage. On a d'oĂč . Cette force donne elle-mĂȘme une composante horizontale F' et dĂšs lors . L'effort F' sera donc d'autant plus grand que l'angle a sera plus petit. Quand l'angle a diminue, lorsque l'inclinaison des portĂ©es d'Ă©clissage se rapproche trop de la verticale, F' augmente et la poussĂ©e des Ă©clisses soumet les boulons d'assemblage Ă  un effort de traction supplĂ©mentaire important qui n'est soulagĂ© que par le frottement des surfaces en contact. En outre, la flexion des extrĂ©mitĂ©s des rails aux joints, tend, comme un coin, Ă  Ă©carter les Ă©clisses et impose aux boulons un travail exagĂ©rĂ©. On est donc amenĂ© Ă  donner Ă  a une valeur assez grande mais une nouvelle limite s'impose par suite de l'usure des surfaces en contact, il se produit du jeu qu'il faut racheter par un resserrage pĂ©riodique des boulons. Si l'inclinaison des portĂ©es d'Ă©clissage se rapprochait trop de l'horizontale par exemple 1/5, dĂšs l'apparition d'un faible jeu, les Ă©clisses resserrĂ©es se rapprocheraient de l'Ăąme au point de coller bientĂŽt contre elle, rendant impossible tout rappel ultĂ©rieur du jeu note 091. Dans ces conditions, le bourrelet du rail serait insuffisamment soutenu. On adopte gĂ©nĂ©ralement une inclinaison de 1/3. Pour donner l'ampleur maximum aux portĂ©es d'Ă©clissage, il convient d'adopter des rayons de raccord trĂšs petits, par exemple 2 mm. 3° L'Ăąme et le patin. Signalons la tendance de l' American Railway Engineering Association » en ce qui concerne ses nouveaux types de rails le rayon du congĂ© de raccord de l'Ăąme du rail avec le bourrelet est fortement augmentĂ© 19 mm ; la portĂ©e d'Ă©clissage supĂ©rieure se rĂ©duit Ă  une surface cylindrique circulaire Ă  gĂ©nĂ©ratrices horizontales s'emboĂźtant dans le congĂ© de raccord et formant articulation headfree joint bar = Ă©clisse Ă  tĂȘte libre. Le rapport entre la hauteur du rail et la largeur du patin joue un rĂŽle important. En ce qui concerne le renversement autour de l'arĂȘte a sous l'effet des efforts transversaux Et fig. 122, l'Ă©quation d'Ă©quilibre est donnĂ©e par . De ce point de vue et, toutes choses Ă©gales, il y a donc intĂ©rĂȘt Ă  choisir un rail trapu c'est-Ă -dire pourvu d'une base large comparĂ©e Ă  la hauteur. En fait, Ă  l'heure actuelle, le rapport , tout en Ă©tant assez variable, se rapproche de 1,1 tableau ci-aprĂšs. Remarquons encore que les moments d'inertie et de rĂ©sistance du rail, dont dĂ©pendent sa raideur et sa rĂ©sistance aux efforts verticaux, sont proportionnels respectivement au cube et au carrĂ© de la hauteur. Dimensions en mm Longueur en mĂštres Poids en kg/m h l a l’ 151 140 15 72 1,07 27 m 50 kg Reichsbahn 148 125 14 67/70 1,18 15/30 m 49 kg Hollande 142176 120156 1416 72/7772/76 1,181,13 24 m24 m 46,9 kg63,1 kg Suisse 145 125 14 65 1,16 24 m 46 kg France 153 140 15,5 65/67,4 1,09 18 m 50,56 kg h = hauteur du rail, l = largeur du patin, a = Ă©paisseur de l'Ăąme, l’ = largeur du bourrelet. Pour des facilitĂ©s de laminage, on s'efforce de rĂ©aliser une rĂ©partition aussi uniforme que possible entre les masses de trois parties des rails, exemples bourrelet 40 % - 42 % Ăąme 22% - 18% patin 38 % - 40 % Une disproportion trop grande donne un cintrage des rails trop important lors du refroidissement au sortir du train finisseur note 093, cintrage qui peut dĂ©terminer des tensions internes excessives. La S. N. C. B, a adoptĂ© comme rail standard le profil, reprĂ©sentĂ© fig. 124, de 50 kg/m, hauteur 151 mm largeur du patin 140 mm Ă©paisseur de l'Ăąme 15 mm largeur du bourrelet 72 mm Fig. 124. - Rail de 50 kg/m de la mais il existe encore sur beaucoup de lignes secondaires des rails de 40,650 kg/m fig. 120. Le rail de la Reichsbahn pĂšse 49 kg/m, sa hauteur est de 148 mm, le patin mesure 125 mm, l'Ă©paisseur de l'Ăąme est de 14 mm. On l'emploie en deux longueurs 15 m et 30 m. L' American Railway Engineering Association » a adoptĂ© en 1946 deux profils nouveaux 57 kg/m et 66 kg/m fig. 125 et 126. Congo. - Signalons que sur le chemin de fer du Bas-Congo au Katanga Ă  voie de 1,067 m, on utilise un rail de 37,5 kg/m fourni en barres de 15 mĂštres ; hauteur du rail 125 mm, largeur du patin 105 mm, charge maximum par essieu 15 t. B. - Rail Ă  double bourrelet. A l'origine, ce profil, constituĂ© de deux bourrelets reliĂ©s par une Ăąme, Ă©tait tout Ă  fait symĂ©trique. Cette conception s'inspirait du souci de pouvoir retourner le rail sens dessus dessous et de doubler ainsi sa durĂ©e. Mais, Ă  l'expĂ©rience, on a constatĂ© que le bourrelet infĂ©rieur se creusait au contact du coussinet et que sa rĂ©utilisation Ă©tait illusoire. Finalement, on a adoptĂ© un profil dissymĂ©trique dans lequel chaque bourrelet a une forme et des dimensions en rapport avec sa destination fig. 127, profil que les Anglais dĂ©nomment hull headed tĂȘte de taureau. Les rails Ă  double bourrelet sont fixĂ©s dans des coussinets au moyen de coins en bois dur ou en acier. Les coins mĂ©talliques sont constituĂ©s d'une lame repliĂ©e formant ressort. Les fig. 128 et 129 reprĂ©sentent le coin en acier David. Les coins se placent du cĂŽtĂ© extĂ©rieur de la voie de maniĂšre Ă  laisser le personnel d'entretien Ă  l'extĂ©rieur de la voie. Sous l'influence des trĂ©pidations, des variations de tempĂ©rature et d'humiditĂ©, les coins en bois ont une tendance Ă  se desserrer, ce qui rĂ©clame une certaine surveillance. On contrarie le desserrage en enfonçant les coins dans le sens de la marche des trains sur les lignes Ă  double voie de maniĂšre que le cheminement Ă©ventuel du rail sur la traverse enfonce le coin davantage. Sur les lignes Ă  simple voie parcourues dans Les deux sens, on chasse les coins alternativement dans un sens et dans l'autre. Le poids du coussinet varie de 18 Ă  25 kg. La surface d'appui du coussinet sur la traverse est Ă©tablie de maniĂšre Ă  ne pas dĂ©passer une pression de 20 kg/cmÂČ, celle-ci est donc plus faible que dans le cas du rail Ă  patin pages 34 et 42. C. Comparaison de la voie en rails Vignole et de la voie en rails Ă  double bourrelet. Les deux formes sont rationnelles, elles se rapprochent du double T, c'est-Ă -dire de la section la plus favorable, le rail devant offrir une raideur suffisante pour que la surface de roulement reste aussi droite que possible. En reportant le mĂ©tal vers le haut et vers le bas, on a augmentĂ© le moment d'inertie et, par ailleurs, on a donnĂ© Ă  la partie supĂ©rieure, exposĂ©e aux frottements de glissement et de roulement, les dimensions voulues pour tenir compte de l'usure ; Ă  la partie infĂ©rieure, une surface de contact avec le support suffisante pour que la pression unitaire ne soit pas trop Ă©levĂ©e. A tonnage Ă©gal, la base plus large du coussinet du rail Ă  double bourrelet autorise l'emploi de traverses en bois tendre sapin en Angleterre, pin des Landes en France. Le mode de fixation par coins permet de remplacer les rails avec facilitĂ© et rapiditĂ© puisqu'il suffit de faire sauter les coins. En outre, le coussinet restant en place, on ne touche pas Ă  la traverse, ce qui maintient les qualitĂ©s de stabilitĂ© et d'Ă©lasticitĂ© que la voie n'acquiert qu'Ă  la longue sous l'action des charges roulantes. Le profil du rail Ă  double bourrelet est avantageux du point de vue du laminage. La rĂ©partition de la matiĂšre y est effectivement plus uniforme que dans les rails Ă  patin. L'Ă©paisseur de l'Ăąme y est aussi plus forte, le laminage et le refroidissement final se font dans des conditions plus favorables. Le coin constitue un tampon absorbant une partie de la force vive des efforts transversaux et contribue Ă  donner de la douceur au roulement des trains. Par contre, la tendance au desserrage du coin constitue une sujĂ©tion pour l'entretien. Quant Ă  la sĂ©curitĂ©, elle est comparable pour les deux types de voie pour autant que la voie soit Ă©tablie dans les conditions techniques qui rĂ©pondent au trafic qu'elle doit supporter. D. - Abandon progressif du rail Ă  double bourrelet. 1. France. - Quoiqu'il en soit des considĂ©rations qui prĂ©cĂšdent, l'utilisation restreinte du rail Ă  double bourrelet devait fatalement amener sa disparition dĂšs le jour oĂč les Compagnies privĂ©es disparaĂźtraient en tant que SociĂ©tĂ©s exploitantes pour ĂȘtre regroupĂ©es en un rĂ©seau unique la SociĂ©tĂ© Nationale des chemins de fer français S. N. C. F.. Mais dĂ©jĂ , avant mĂȘme la crĂ©ation de la pour des raisons d'unification et de standardisation de matĂ©riel, les anciens rĂ©seaux de l'Etat, du Paris-OrlĂ©ans et du Midi s'Ă©taient mis d'accord aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, vers 1925, pour abandonner le rail Ă  double bourrelet. La dĂ©cision de gĂ©nĂ©raliser le rail Vignole est dĂ©finitive, mais elle ne peut se rĂ©aliser que par Ă©tapes. On peut prĂ©voir qu'elle sera achevĂ©e dans un dĂ©lai assez court sur les lignes importantes parcourues par des trains rapides, mais sur les lignes secondaires, il est probable qu'il subsistera encore longtemps des rails Ă  double bourrelet. L'innovation s'Ă©tend aux voies accessoires mais, lĂ  aussi, comme sur les voies principales de caractĂšre secondaire, il existera encore longtemps des rails Ă  double bourrelet. 2. Angleterre. - Rappelons que les chemins de fer britanniques ont Ă©tĂ© nationalisĂ©s le 1 janvier 1948. L'abandon du rail Ă  double bourrelet et son remplacement par le rail Vignole a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© en 1949. Cette dĂ©cision survenant aprĂšs une pratique plus que centenaire, marque une date importante dans la politique ferroviaire anglaise. Le rail Ă  double bourrelet anglais pesait 42 kg/m, le rail Vignole adoptĂ© pĂšse 54 kg/m. La charge maximum par essieu permise actuellement est de 22 tonnes. DĂšs 1936, le rĂ©seau du L. M. S. avait entrepris des essais du rail Vignole. Les rĂ©sultats favorables en ont entraĂźnĂ© la gĂ©nĂ©ralisation. La dĂ©cision a Ă©tĂ© basĂ©e sur les considĂ©rations suivantes le rail Vignole est plus Ă©conomique par suite de la rĂ©duction certaine des frais d'entretien 22 % sur le L. M. S. ; le rail Vignole, comparĂ© au rail Ă  double bourrelet, prĂ©sente une rĂ©sistance verticale supĂ©rieure de 59 % et une rĂ©sistance transversale supĂ©rieure de 36 % ; pour chaque kilomĂštre de voie Ă©quipĂ©e de rails Vignole, on peut renoncer Ă  quelque piĂšces accessoires, attaches comprises, d'oĂč rĂ©duction de la surveillance, de l'entretien et une simplification de la comptabilitĂ©. N'oublions cependant pas que le renforcement du profil du rail 54 kg/m au lieu de 42 kg/m est aussi pour quelque chose dans les rĂ©sultats repris aux alinĂ©as a et b. Ce renforcement Ă©tait justifiĂ© par un trafic plus lourd et des vitesses plus grandes. La transformation se fait assez rapidement, kilomĂštres de voies du nouveau type ont Ă©tĂ© posĂ©es, il en sera sensiblement de mĂȘme en 1950, mais comme la durĂ©e moyenne d'un rail sur les grandes lignes britanniques est de 18 Ă  20 ans, il faudra encore quelque 20 ans avant que les derniers rails Ă  double bourrelet aient disparu, des lignes principales. E. - Le rail Ă  orniĂšre. La figure 130 reprĂ©sente le rail Ă  orniĂšre de tramways le plus rĂ©pandu en Belgique le type U. V. F. 3 note 096. Il pĂšse 47,900 kg/m. Sa longueur est de 20 mĂštres. Il a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© pour la pose en pavage et sur traverses. Comme on le voit, le profil est trĂšs dĂ©veloppĂ© en hauteur 175 mm Ă  cause du pavage tout en rĂ©servant au patin une bonne largeur 145 mm. Il existe un profil renforcĂ© le type 3R fig. 131 de 49,454 kg/m pour les voies en courbe. Actuellement, les Tramways Bruxellois utilisent ce profil d'une façon gĂ©nĂ©rale aussi bien en voie droite qu'en courbe. Dans les agglomĂ©rations, tous les rails de voies courantes sont normalement soudĂ©s ; les Ă©clissages ne sont utilisĂ©s qu'exceptionnellement, par exemple, dans les jonctions avec des appareils de voies provisoires ou non soudables appareils au ManganĂšse. Les appareils sont souvent en Ni-Cr soudables. En campagne, les Tramways Bruxellois emploient le rail de 32 kg/m des Chemins de fer vicinaux belges. Les Chemins de fer vicinaux belges utilisent a Sur plateforme indĂ©pendante de la voirie, un rail Vignole de 32 kg/m et de 18 m de longueur, posĂ© sur 20 traverses en bois, avec selles d'appui dans les courbes de 50 m et moins de rayon fig. 132. Sur les lignes Ă©lectriques, deux joints sur trois sont soudĂ©s, ce qui donne des barres de 54 m de longueur. Il existe encore plusieurs milliers de kilomĂštres de voie Ă©quipĂ©es en rails de 23 kg/m barres de 9 ou 12 m de longueur, mais l'emploi de ce rail est abandonnĂ© pour les constructions nouvelles. b En pavage, un rail Ă  orniĂšre de 49 kg/m de 18 m fig. 133 posĂ© sur traverses en bois avec interposition de semelles en bois dur. Ce, pour Ă©viter que les pavĂ©s ne reposent directement sur les traverses, les rails et les pavĂ©s ayant sensiblement la mĂȘme hauteur. Les joints sont soudĂ©s Ă  l'aluminothermie. En courbe rayon de 50 m et moins, ce rail est remplacĂ© par un profil de 51 kg/m prĂ©sentant une Ă©paisseur en a plus forte fig. 133 et une largeur d'orniĂšre plus grande. De plus, ce rail est traitĂ© thermiquement de façon Ă  durcir les parties soumises Ă  usure. Il existe depuis quelques annĂ©es, un rail Ă  gorge dit Compound », laminĂ© en partant de deux aciers de duretĂ©s diffĂ©rentes, la partie supĂ©rieure du rail Ă©tant notablement plus dure que la partie infĂ©rieure note 098. Remarque. - Les rails Ă  gorge sont mal Ă©quilibrĂ©s du point de vue de la rĂ©partition des masses. CHAPITRE IVLongueur des rails II y a un trĂšs grand intĂ©rĂȘt Ă  utiliser des rails de la plus grande longueur possible puisqu'ainsi on diminue le nombre de joints. Car les joints nuisent Ă  la douceur du roulement ; fatiguent le matĂ©riel roulant ; constituent des points faibles dans la voie et des points coĂ»teux Ă  cause des organes de consolidation qu'ils nĂ©cessitent ; la rĂ©duction du nombre des joints a pour heureux effet de rĂ©duire le cheminement en premier lieu, parce que le nombre de chocs aux joints est rĂ©duit ; en second lieu, parce que chaque rail est solidaire d'un plus grande nombre de traverses. Qu'est-ce qui s'oppose Ă  l'emploi de rails de trĂšs grande longueur ? 1° La difficultĂ© d'obtenir normalement des laminoirs des barres de grande longueur et exemptes de dĂ©fauts. Cependant, l'industrie sidĂ©rurgique belge lamine des barres de 54 mĂštres que l'on scie aux longueurs dĂ©sirĂ©es, par exemple, 3 x 18 mĂštres ou 2 x 27 mĂštres. 2° Les longs rails sont d'un transport plus difficile du chef de leur longueur et d'une manipulation plus malaisĂ©e dans la voie Ă  cause de leur poids ; pratiquement, on compte qu'il faut un homme par mĂštre de longueur de rail. Un rail de 27 mĂštres, de 50 kg au mĂštre courant, pĂšse 1350 kg, sa manipulation exige le concours d'une trentaine d'hommes. Les inconvĂ©nients repris au 1° et 2° ci-dessus peuvent ĂȘtre supprimĂ©s aux prix de quelques sujĂ©tions par la soudure de rails de longueur normale. 3° L'obligation de permettre au rail de se dilater au grĂ© des variations de tempĂ©rature sans compromettre l'Ă©quilibre de la superstructure. Cette question a, Ă  l'heure actuelle, quelque peu changĂ© d'aspect. A l'origine du problĂšme, on peut d'abord poser les considĂ©rations suivantes L'obligation de laisser un joint de dilatation entre deux rails consĂ©cutifs, fixe une limite Ă  la longueur car ce joint ne peut guĂšre dĂ©passer 20 mm. Au-delĂ  de 20 mm, les roues s'enfoncent trop profondĂ©ment dans la lacune, le roulement devient dur, les chocs sur l'extrĂ©mitĂ© du rail d'aval deviennent trop importants, la tendance au cheminement s'accentue et le martĂšlement des roues peut produire Ă  la longue une dĂ©formation du rail ainsi que la possibilitĂ© d'amorces de fissures autour des trous d'Ă©clissage. En Belgique, on peut admettre un Ă©cart de 75° entre la tempĂ©rature + 55° du rail exposĂ© en plein soleil et la tempĂ©rature - 20° du rail soumis au froid le plus rigoureux. Si l'on part d'un coefficient moyen de dilatation de l'acier Ă  rail de 0,011 mm par degrĂ© et par mĂštre de longueur, on constate que pour un rail de 18 mĂštres longueur normale en Belgique jusqu'en 1934, il faut thĂ©oriquement mĂ©nager un vide de 0,011 mm x 75° x 18 m = 15 mm auquel, dans la pratique, on ajoute encore un ou deux mm comme marge de sĂ©curitĂ©. A. la S. N. C. B., le joint de dilatation est fixĂ© Ă  18 mm. Pour un rail de 27 m, le vide thĂ©orique nĂ©cessaire atteint 26 mm. Jusqu'en ces derniĂšres annĂ©es, la thĂ©orie qui a prĂ©valu c'est que le joint doit ĂȘtre rĂ©glĂ© de telle sorte que les abouts des rails puissent venir simplement au contact aux tempĂ©ratures les plus Ă©levĂ©es. Aux chemins de fer belges, pour les rails de 18 m, la largeur des joints Ă  rĂ©server au moment de la pose ou lors des opĂ©rations d'entretien, est respectivement de 2 mm au-dessus de 40° note 100_1 4 mm entre 30 et 40° 6 mm entre 20 et 30° 8 mm entre 10 et 20° 10 mm entre 0 et 10° 12 mm au-dessous de 0°. Cependant, l'expĂ©rience est lĂ , les chemins de fer belges ont pu, sans inconvĂ©nient, poser, dĂšs 1935, sur la ligne Ă©lectrique de Bruxelles Ă  Anvers des barres de 54 mĂštres 2 rails de 27 m soudĂ©s ; les chemins de fer allemands utilisent sur une grande Ă©chelle des barres de 60 mĂštres. DĂšs lors, que se passe-t-il ? Les variations de longueur enregistrĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s des rails de 60 mĂštres n'atteignent pas les valeurs qui dĂ©coulent du calcul thĂ©orique. Pour quelles raisons ? Sans doute y a-t-il dissipation de la chaleur par le patin du rail au. contact de la traverse ou de la selle mĂ©tallique intercalaire note 100_2. La chose s'expliquerait mieux encore sur les rĂ©seaux oĂč le patin est entiĂšrement recouvert par le ballast note 100_3. Mais la raison essentielle semble rĂ©sider dans les perfectionnements apportĂ©s dans les systĂšmes d'attache des rails aux traverses. Les systĂšmes modernes sont tels que le serrage du patin est suffisamment Ă©nergique pour empĂȘcher le rail de rĂ©aliser toute sa dilatation page 52. Des efforts de compression naissent Ă©videmment dans le rail du chef de cette contrainte. Ces efforts varieraient de 450 Ă  quelque 900 kg par cmÂČ. Il ne conviendrait pas de dĂ©passer kg par cmÂČ parce que le flambement horizontal serait alors Ă  craindre. Il va sans dire que si les attaches Ă©taient desserrĂ©es, la dilatation se produirait et pourrait devenir catastrophique. On est gĂ©nĂ©ralement d'accord pour admettre que le flambement horizontal rĂ©sultant de la dilatation des rails est prĂ©cĂ©dĂ© d'un lĂ©ger soulĂšvement de la voie rails et traverses ; si faible que soit celui-ci, il suffit pour dĂ©coller les traverses de la partie supĂ©rieure des moules » de ballast et faciliter par lĂ  la dĂ©formation horizontale en forme d'S de la voie serpentage. Cherchons Ă  nous rendre compte de la valeur de ces efforts de compression. A cette fin, considĂ©rons un rail d'une seule piĂšce de 100 m de longueur. Supposons que ce rail ait Ă©tĂ© posĂ© Ă  la tempĂ©rature moyenne ordinaire de 15°, puis qu'il soit exposĂ© ultĂ©rieurement Ă  une tempĂ©rature de 55°. Pour cet Ă©cart de tempĂ©rature de 40°, si la dilatation de cette barre Ă©tait libre, elle subirait un allongement ÎŽ Ă©gal Ă  ÎŽ = 0,011 mm x 100 m x 40° = 44 mm = 4,4 cm. Cet allongement thermique correspondrait Ă  un allongement Ă©lastique de mĂȘme amplitude si cette mĂȘme barre Ă©tait soumise Ă  un effort de traction dĂ©terminĂ© de Pkg, l'allongement Ă©lastique ÎŽ et l'effort P Ă©tant liĂ©s par la formule , dans laquelle E = le module d'Ă©lasticitĂ© = Nous pourrons donc Ă©crire , d'oĂč une tension unitaire . DĂšs lors, si nous admettons que les attaches du rail sur les traverses sont Ă  ce point efficaces qu'elles empĂȘchent toute dilatation de se produire, le rail sera soumis, dans les conditions de l'exemple choisi, Ă  un effort de compression intĂ©rieure de 968 kg/cmÂČ. Il apparaĂźt cependant comme prĂ©maturĂ© de considĂ©rer la question de la dilatation des rails de grande longueur comme entiĂšrement rĂ©solue. Pour le moment, deux solutions se prĂ©sentent ou bien, comme le font les Chemins de fer français, limiter la longueur des rails Ă  quelque 30 mĂštres et fixer les rĂšgles de pose et d'entretien de telle façon que les rails puissent toujours se dilater librement dans leurs Ă©clissages ; ou bien, si l'on dĂ©passe la longueur de 30 mĂštres, lutter contre la variation de la longueur des rails, en la freinant sur toute l'Ă©tendue de la barre, tout en la maĂźtrisant en quelque sorte par une rigiditĂ© convenable de la voie, de maniĂšre que celle-ci puisse, dans tous les cas, conserver son Ă©quilibre. Il convient d'immobiliser aussi complĂštement que possible la partie mĂ©diane de la barre limitĂ©e Ă  quelques mĂštres de voie, en fixant solidement le rail par rapport aux traverses correspondantes et si possible, les traverses par rapport Ă  la plateforme. Dans ces conditions, les efforts longitudinaux, qui peuvent se dĂ©velopper le long de la barre, pourront se rĂ©partir aussi rĂ©guliĂšrement que possible, de part et d'autre de son milieu considĂ©rĂ© comme point fixe et ne pourront atteindre en un point quelconque une valeur exagĂ©rĂ©e. Il faut naturellement procĂ©der Ă  la pose et Ă  la mise en Ă©quilibre des rails, par un rĂ©glage convenable des attaches et des joints d'extrĂ©mitĂ© Ă  une tempĂ©rature judicieusement choisie entre les limites de celles que les rails peuvent effectivement atteindre. Dans l'Ă©tude du phĂ©nomĂšne du serpentage de la voie, il convient de ne pas perdre de vue que le cheminement peut intervenir pour modifier la largeur des joints de dilatation note 102 et que si la dĂ©formation de la voie dont les joints viennent Ă  ĂȘtre supprimĂ©s, peut ĂȘtre spontanĂ©e, elle peut aussi ĂȘtre provoquĂ©e par le passage d'un train dont les chocs, tant latĂ©raux que verticaux, dĂ©truisent l'Ă©quilibre instable et dĂ©clenchent la dĂ©formation. C'est alors que celle-ci est la plus dangereuse. Remarque. - Sur les ponts mĂ©talliques, on a, de tout temps, posĂ© des rails longs en vue d'Ă©viter le plus possible les chocs. Ces ouvrages, reposant sur des appuis Ă  dilatation, s'allongent ou se contractent dans la mĂȘme mesure que les rails. Pour ce qui est de la pose Ă  l'air libre, le CongrĂšs international de Rome 25 septembre - 4 octobre 1950 dĂ©clare dans ses conclusions L'expĂ©rience est acquise qu'il est possible de poser d'une maniĂšre courante, Ă  l'air libre en voie principale, des barres d'une longueur atteignant 90 m, sans dispositifs de dilatation aux joints ». Ligne de Tramways. En principe, lĂ  oĂč les rails Ă  orniĂšre ne sont pas soudĂ©s, les joints de dilatation n'existent pas en pavage. Avec les rails Vignole, en campagne, certaines compagnies maintiennent les joints de dilatation, d'autres pas. Les Tramways du Pays de Charleroi ont soudĂ© des rails Vignole de 40 kg sur une longueur d'un kilomĂštre. Les rails et les traverses sont noyĂ©es dans le ballast. Quand la longueur du tronçon soudĂ© est telle que la variation d'ouverture des joints doit pouvoir dĂ©passer 15 mm, on emploie des joints de dilatation spĂ©ciaux du type Ă  aiguilles dont il sera question ultĂ©rieurement. Rails de grande longueur dans les tunnels. Dans les tunnels, on n'enregistre gĂ©nĂ©ralement que de faibles Ă©carts de tempĂ©rature, par exemple, - 2° et + 20°. Aussi, dans les tunnels, la plupart des rĂ©seaux ont constituĂ© par soudure des barres dont la longueur croit au fur et Ă  mesure qu'on s'Ă©loigne des extrĂ©mitĂ©s. La rĂ©gion Nord des chemins de fer français a posĂ© en tunnel, prĂšs de Boulogne, des rails de 288 m. Les chemins de fer allemands ont rĂ©alisĂ©, sous tunnel, une voie entiĂšrement continue de rails soudĂ©s de m de longueur. Les chemins de fer yougoslaves et danois ont atteint 1200 et 1300 m dans les mĂȘmes conditions. En Belgique, dans la pose des rails en tunnel, on n'a pas dĂ©passĂ© 216 m. Le New York, New Haven et Hartford Railroad » a rĂ©cemment installĂ© dans sa gare de voyageurs de Hartford des rails soudĂ©s de 244 m en vue de rĂ©duire le bruit sur un viaduc en acier et dans un passage souterrain pour voyageurs. Les conclusions adoptĂ©es par le CongrĂšs international de Rome 25 septembre - 4 octobre 1950 sont plus hardies encore car elles s'expriment ainsi Dans les tunnels, il est possible de souder entiĂšrement les rails d'une extrĂ©mitĂ© Ă  l'autre. La nĂ©cessitĂ© de prĂ©voir pour le raccordement Ă  la voie normale, Ă  l'air libre, des barres de longueur dĂ©croissante, ne paraĂźt pas dĂ©montrĂ©e ». CHAPITRE VCalcul de la section du rail L'Ă©tude mathĂ©matique des conditions de sollicitation du rail est trĂšs ardue note 104. Rationnellement, on devrait calculer le rail comme une piĂšce continue reposant sur plusieurs appuis Ă©lastiques et parcourue par des charges mobiles. Ces calculs sont complexes. En pratique, on se borne aux deux hypothĂšses suivantes pour dĂ©terminer le moment flĂ©chissant maximum Si l'on admet que le rail est simplement appuyĂ© sur les traverses fig. 134, le moment de flexion maximum est . P = poids de la roue la plus chargĂ©e, l = Ă©cartement des appuis. Fig. 134 Si l'on estime que, le rail Ă©tant attachĂ© aux traverses par les tirefonds, il existe une solidaritĂ© assez complĂšte pour qu'on puisse considĂ©rer le rail comme encastrĂ©, le moment maximum au milieu de la travĂ©e est . Mais l'hypothĂšse de l'encastrement est beaucoup trop favorable et n'est jamais rĂ©alisĂ©e dans la pratique. En fait, selon l'Ă©tat du ballast, la soliditĂ© des attaches et surtout la position des roues sur les travĂ©es voisines, le rail peut se trouver dans tous les Ă©tats intermĂ©diaires entre l'encastrement et le simple appui. On est amenĂ© Ă  admettre un moment moyen . S. N. C. 135. - Tonnage et prix par tonne des rails de 1919 Ă  1940/41. D'autre part, la formule d'Ă©quarrissage , dans laquelle I = moment d'inertie, Μ = distance de l'axe neutre Ă  la fibre la plus fatiguĂ©e, R = coefficient de rĂ©sistance, permet, connaissant R, de dĂ©terminer la hauteur du rail ; ou bien, connaissant la section, de dĂ©terminer la fatigue du mĂ©tal. Les Ă©tudes sur le calcul des rails montrent que le moment flĂ©chissant maximum sous la charge diminue lorsque le coefficient du ballast c augmente lorsqu'on amĂ©liore le ballast et la plateforme ; que, toutes choses Ă©gales, si on augmente le moment d'inertie, ce qui entraĂźne l'augmentation du poids du rail par mĂštre courant, on rĂ©duit les rĂ©actions maxima la pression du rail sur les traverses, la pression des traverses sur le ballast, d'oĂč diminution des dĂ©penses d'entretien et, pour un mĂȘme ballast et un mĂȘme espacement des traverses, on rĂ©duit la fatigue du rail. Fig. 136. - Tonnages fournis et prix payĂ©s par tonne pour les rails par la de 1945 Ă  1950. Poids des rails. Lorsque, Ă  l'occasion d'un projet, de ligne Ă  voie normale 1,435 m, on dĂ©sire ĂȘtre fixĂ© approximativement sur le poids du rail au mĂštre courant, on peut le dĂ©terminer par la formule simple Par mĂštre courant, il faut, en kg, deux fois la charge maximum de l'essieu en tonnes, plus 2 kg . Exemple si Pt = 24 t . Ce n'est Ă©videmment lĂ  qu'un ordre de grandeur puisque le profil du rail dĂ©pend Ă©galement de la distance admise entre les traverses d'appui, mais tel quel, il permet d'estimer en premiĂšre approximation, la dĂ©pense Ă  engager pour l'achat des rails. Prix des rails. Les fig. 135 et 136 montrent la variation des prix payĂ©s pour les rails par la CHAPITRE VILe MĂ©tal QualitĂ© et contrĂŽle de la qualitĂ©. Parmi les matĂ©riaux de la voie, le rail est l'Ă©lĂ©ment essentiel de la sĂ©curitĂ©, le bris d'un rail pouvant avoir les consĂ©quences les plus graves. Les traverses et le ballast ne servent qu'Ă  attacher le rail et Ă  le supporter. L'acier Ă  rails doit ĂȘtre sain, non fragile et rĂ©sistant Ă  l'usure note 108_1. Sain, cela veut dire exempt des dĂ©fectuositĂ©s provenant de retassures note 108_2, sĂ©grĂ©gations note 108_3 ou inclusions des lingots, causes principales des dĂ©tĂ©riorations rapides par fĂȘlure. Pour cela, aprĂšs passage du lingot au blooming, les blooms doivent ĂȘtre assainis par un chutage de tĂȘte d'au moins 25 % du poids du lingot. D'un bloom, provenant d'un lingot de 4000 kg, par exemple, on extrait par laminage une barre de 60 mĂštres. Sur celle-ci, on pratique encore un chutage de tĂȘte pour les essais de choc, texture, macrographie, duretĂ© Brinell et un chutage de culasse pour les essais de traction rĂ©silience et, le cas Ă©chĂ©ant, macrographie, de sorte que, au total, ces assainissements successifs correspondent Ă  un chutage d'environ 1300 kg, soit 1/3 du poids du lingot. Finalement, dans ce lingot de 4000 kg, on dĂ©bite trois rails de 18 mĂštres de 50 kg/m 3 x 18 x 50 = 2700 kg ou deux rails de 27 mĂštres du mĂȘme profil 2 x 27 x 50 = 2700 kg. La section initiale du lingot ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă  vingt fois celle du rail. Evidemment, des prescriptions aussi sĂ©vĂšres garantissent un trĂšs haut degrĂ© de sĂ©curitĂ©, mais elles se paient. Les fabricants excipent de la difficultĂ© qu'ils Ă©prouvent pour trouver une utilisation rationnelle de la partie supĂ©rieure des lingots ; cependant ils vendent facilement les rails de tĂȘte pour les voies et raccordements industriels. On fabrique aussi au moyen des chutes de blooms de petits rails pour voies Decauville. Pour s'assurer des qualitĂ©s de l'acier, les fournitures sont, aprĂšs fabrication, soumises Ă  des essais qui varient selon les rĂ©seaux mais qui ne diffĂšrent cependant gĂ©nĂ©ralement que par des nuances dans la sĂ©vĂ©ritĂ© des essais ou dans le pourcentage des constituants. A la S. N. C. B. le cahier des charges Ă©dition de 1948 prĂ©voit 1° Des essais de choc sur la chute de tĂȘte de tous les lingots note 109_1. Ces essais donnent une idĂ©e de la fragilitĂ© du mĂ©tal. 2° Des essais de traction centre du bourrelet du rail qui fournissent des indications sur la nuance du mĂ©tal et sur sa ductilitĂ© note 109_2. La rĂ©sistance Ă  la rupture doit ĂȘtre comprise entre 70 et 80 kg par mmÂČ. La rĂ©sistance, augmentĂ©e de 2,5 fois l'allongement pour cent doit ĂȘtre au moins Ă©gale Ă  106 ce qui implique des allongements minima compris entre 14,4 % et 10,4 %. Fig. 137. - Éprouvette Mesnager. 3° Des essais de rĂ©silience sur petites Ă©prouvettes du type Mesnager Ă  rompre au mouton pendule de 30 kgm. Chaque sĂ©rie comprend trois Ă©prouvettes une prĂ©levĂ©e dans la partie supĂ©rieure du bourrelet, une autre dans l'Ăąme et une troisiĂšme dans le patin note 109_3. Les chiffres obtenus fournissent des indices sur le degrĂ© de fragilitĂ© du mĂ©tal. La rĂ©silience doit ĂȘtre au moins Ă©gale Ă  2 kgm par cmÂČ pour une des 3 Ă©prouvettes d'une mĂȘme sĂ©rie note 109_4. 4° Des essais de duretĂ© Ă  la bille Brinell. Les empreintes obtenues doivent avoir un diamĂštre compris entre 3,9 et 4,25 mm note 110_1. 5° Des essais macrographiques pour dĂ©celer les rails entachĂ©s de sĂ©grĂ©gation sulfureuse note 110_2. 6° Le contrĂŽle de la structure par des examens micrographiques pour contrĂŽler si l'organisation structurale du mĂ©tal ne rĂ©vĂšle pas de surchauffe ni de microcavitĂ©s ou inclusions importantes note 110_3. Ces examens se pratiquent en nombre limitĂ© par coups de sonde sur toutes les fournitures. 7° Le contrĂŽle de la texture par l'examen de la cassure des coupons de rails dont on a provoquĂ© la rupture aprĂšs les avoir soumis au choc. 8° Des analyses chimiques complĂštes de certaines chutes de tĂȘte prĂ©levĂ©es par coups de sonde. ParachĂšvement. Mise Ă  longueur. - A chaud et au moyen de scies circulaires, on fait tomber aux deux bouts de la barre laminĂ©e, des chutes de longueur suffisante 1,50 Ă  2 m cĂŽtĂ© tĂȘte et 0,70 Ă  0,80 m cĂŽtĂ© culasse pour permettre le prĂ©lĂšvement des essais. Une des extrĂ©mitĂ©s de ces bouts est d'ailleurs dĂ©formĂ©e par l'entrĂ©e ou la sortie des cylindres de laminoirs. Le refroidissement. - Les rails sont ensuite abandonnĂ©s sur le refroidissoir oĂč ils sont poussĂ©s mĂ©caniquement par des ripeurs qui leur donnent au besoin une contreflĂšche Ă  peu prĂšs Ă©gale Ă  celle que les barres prennent au refroidissement et qui varie avec le profil note 111 on obtient ainsi, aprĂšs refroidissement, des barres Ă  peu prĂšs droites qui ne nĂ©cessitent plus qu'un lĂ©ger dressage Ă  froid Ă  la presse ou Ă  la dresseuse Ă  galets. Forage des trous. - Enfin, la mise Ă  longueur dĂ©finitive des rails se fait par fraisage ou sciage des extrĂ©mitĂ©s. Les bavures laissĂ©es par les fraises ou les scies sont enlevĂ©es et on fore les trous pour le passage des boulons d'Ă©clisses. Avec les outillages modernes, les opĂ©rations de mise Ă  longueur par sciage des deux extrĂ©mitĂ©s et de forage des trous d'Ă©clisses sont simultanĂ©es. Les trous dans les rails sont d'un diamĂštre d un peu plus grand que le diamĂštre b des boulons fig. 138 et 139, pour permettre notamment la libre dilatation sans qu'une pression s'exerce sur les boulons. Si j est la largeur du joint de dilatation, on a d mm = b mm + 1/2 j mm. Quant Ă  la distance D du centre du trou du rail Ă  l'extrĂ©mitĂ©, elle sera D = 1/2 a + b - d, a Ă©tant la distance entre les trous de l'Ă©clisse Ă  l'endroit du joint. Fig. 138 et 139 Pour rĂ©duire les risques d'apparition des fissures qui s'amorcent parfois dans les rails autour des trous d'Ă©clissage, on peut, comme on le fait en France, employer des boulons d'assemblage en acier dur, on peut dĂšs lors rĂ©duire le diamĂštre de ces boulons 20 mm ce qui entraĂźne une rĂ©duction correspondante des trous dans les rails 25 mm. Enfin, pour les Ă©clisses de faible Ă©paisseur, destinĂ©es Ă  des profils des rails lĂ©gers, on prĂ©voit parfois des trous ovalisĂ©s Ă  poinçonner directement Ă  dimensions ; cette solution permet de rĂ©duire la hauteur des trous. Composition chimique des rails. On utilise en gĂ©nĂ©ral pour la fabrication des rails, des aciers durs ordinaires au carbone 0,4 Ă  0,5 % pour lesquels on exige un calmage » complet, capable de leur assurer une homogĂ©nĂ©itĂ© aussi grande que possible. Le double but que l'on poursuit est d'obtenir un mĂ©tal sain offrant dans son ensemble des caractĂ©ristiques uniformes et rĂ©guliĂšres en mĂȘme temps qu'une bonne rĂ©sistance Ă  l'usure. Passons maintenant en revue le rĂŽle des principaux constituants Le Carbone. - Le carbone est l'Ă©lĂ©ment durcissant qui forme avec le fer les constituants primordiaux des aciers ordinaires ; la teneur en carbone est forcĂ©ment limitĂ©e par la fragilitĂ© qui augmente rapidement avec elle. Nous reviendrons sur la question page 116. Le ManganĂšse. - AjoutĂ© en fin d'opĂ©ration sous forme de ferro-manganĂšse, il exerce une action dĂ©soxydante par formation de CO et de MnO et, pour le reste, s'incorpore au mĂ©tal. Le manganĂšse se combine facilement avec le soufre, sous forme d'inclusion, pour former du sulfure de manganĂšse MnS Ă  l'Ă©tat isolĂ© ou alliĂ© avec le sulfure de fer FeS. Son action finale sur le mĂ©tal a un effet durcissant et, de ce point de vue, le manganĂšse est un Ă©lĂ©ment d'appoint trĂšs intĂ©ressant pour les aciers de construction dans lesquels la teneur en carbone doit ĂȘtre limitĂ©e si l'on veut Ă©viter la fragilitĂ©. Le manganĂšse favorise la pĂ©nĂ©tration de la trempe. Le Silicium. - C'est un Ă©lĂ©ment dĂ©soxydant trĂšs actif qui rĂ©agit avec l'oxygĂšne inclus dans le mĂ©tal pour former avec lui de la silice SiO2. S'il restait dans le mĂ©tal liquide Ă  la suite d'un affinage insuffisant, le Si formerait aisĂ©ment des silicates SiO2 . FeO qui pourraient rester emprisonnĂ©s dans le bain et qu'il importe de faire remonter dans la scorie Ă  Ă©liminer. Le silicium, ajoutĂ© en faible quantitĂ© au moment de l'affinage sous forme de ferro-silicium, se combine avec le fer pour former du siliciure de fer FeSi. Dans le procĂ©dĂ© Thomas, il convient de ne pas dĂ©passer une teneur limite de silicium Ă  cause du danger d'inclusions de SiO2 qui risquent de ne pouvoir dĂ©canter dans la scorie et forment alors au laminage des dĂ©fauts de surface qui peuvent nuire Ă  la vie normale du rail. On situe cette teneur critique en Si aux environs de 0,25 %. La S. N. C. B. prescrit pour les rails un minimum de 0,12 % visant ainsi Ă  assurer la dĂ©soxydation et une bonne rĂ©sistance Ă  l'usure. Le Soufre. - Cet Ă©lĂ©ment est Ă  considĂ©rer comme toujours nuisible Ă  cause des inclusions auxquelles il donne naissance et Ă  la fĂącheuse tendance qu'il a de se liquater et de se sĂ©grĂ©ger. Le soufre et le manganĂšse ont l'un pour l'autre une grande affinitĂ© et, Ă  haute tempĂ©rature, ils se combinent pour former le sulfure de manganĂšse MnS. Pour les rails, la S. N. C. B. considĂšre une teneur en S de 0,06 % comme un maximum et pour autant que la somme des teneurs en soufre et phosphore ne dĂ©passe pas 0,12 %. Le Phosphore. - Ce mĂ©talloĂŻde est considĂ©rĂ© comme nuisible parce qu'il favorise le dĂ©veloppement des grains et par consĂ©quent accentue la fragilitĂ© du mĂ©tal. Il a de plus une tendance marquĂ©e Ă  se liquater et c'est un des Ă©lĂ©ments qui, avec le soufre et le carbone, se sĂ©grĂšge le plus facilement, c'est-Ă -dire se rassemble dans la partie qui se refroidit en dernier lieu. Remarquons toutefois qu'une teneur en phosphore trĂšs faible, dans un acier Thomas, est le plus souvent l'indice qu'un gros supplĂ©ment de fer a Ă©tĂ© brĂ»lĂ© et que le bain d'acier a Ă©tĂ© chargĂ© de FeO non seulement dissous mais en suspension. Pour les rails, la admet comme maximum la teneur de 0,08 % de phosphore mais Ă  la condition comme nous l'avons dit que la somme des 2 Ă©lĂ©ments soufre + phosphore ne dĂ©passe pas 0,12 %. ** * A la S. N. C. B., les rails sont des aciers durs dont la rĂ©sistance va de 70 Ă  80 kg/mmÂČ ; leur composition chimique habituelle se situe dans les limites ci-aprĂšs C - 0,44 Ă  0,52 % S - 0,03 Ă  0,05 % P - 0,035 Ă  0,075 % Si - 0,12 Ă  0,20 % Mn - 0,85 Ă  1,15 %. Garantie. - Depuis 1948, une clause de garantie stipule que le fournisseur est tenu pendant 10 ans de remplacer gratuitement, ou de payer Ă  la S. N. C. B. Ă  la valeur des rails au moment du retrait, tout rail accusant un dĂ©faut imputable Ă  la fabrication et non dĂ©celĂ© Ă  la rĂ©ception Ă  l'usine. Chaque rail dĂ©fectueux fait l'objet d'un examen contradictoire avec le fournisseur. CHAPITRE VIIUsure et durĂ©e des rails GĂ©nĂ©ralitĂ©s. L'usure est fonction du trafic, c'est-Ă -dire du tonnage, du nombre et de la vitesse des trains. 1° Usure verticale. - Les limites d'usure varient avec le profil du rail. Cependant, l'usure verticale n'est gĂ©nĂ©ralement pas la cause dĂ©terminante du retrait du rail de la voie. L'Ă©crasement des abouts, le matage et l'usure des portĂ©es d'Ă©clissage ou autres dĂ©fectuositĂ©s locales entraĂźnent souvent le retrait prĂ©maturĂ© des rails des voies principales ; c'est ainsi que pour le rail belge de 50 kg/m, par exemple, on constate aprĂšs retrait de service que l'usure n'est que de 4 mm en voies principales de 1re catĂ©gorie et que de 6 mm en voies principales de 2me catĂ©gorie. Pour une circulation journaliĂšre de tonnes, l'usure normale en hauteur du bourrelet est de l'ordre de 0,5 mm Ă  0,6 mm par annĂ©e, ce qui reprĂ©sente une usure annuelle de 0,10 mm Ă  0,12 mm par tonnes de trafic journalier. Les usures de 4 mm et de 6 mm susindiquĂ©es apparaissent donc aprĂšs 6 ans ou 7 ans dans le premier cas et aprĂšs 10 Ă  12 ans dans le second cas. Un rail usĂ©, retirĂ© des voies principales, peut ĂȘtre rĂ©employĂ© dans les voies secondaires oĂč il peut rester encore en service pendant quelque 25 ans. Fig. 140 Si l'usure verticale Ă©tait la cause dĂ©terminante du retrait des voies, on pourrait admettre, comme limite d'usure verticale, 12 mm en voies principales et 15 Ă  20 mm en voies secondaires ; tout dĂ©pend de la hauteur initiale du bourrelet ou, en d'autres termes, de la hauteur qui reste aprĂšs disparition de la partie usĂ©e. Ainsi, si l'on se reporte Ă  la figure 124, page 93, on constate qu'une usure de 15 mm enlĂšverait au rail de 50 kg/m le tiers de l'Ă©paisseur de son bourrelet et transformerait ce profil en une vĂ©ritable poutrelle double T. 2° Usure latĂ©rale. - L'usure est Ă©galement forte dans les courbes de petit rayon mais en l'espĂšce, c'est surtout une usure latĂ©rale. C'est tantĂŽt au rail extĂ©rieur, tantĂŽt au rail intĂ©rieur que l'usure est la plus grande selon qu'il y a trop peu ou trop de dĂ©vers eu Ă©gard Ă  la vitesse moyenne des trains note 115_1. L'usure latĂ©rale se manifeste surtout sur le rail extĂ©rieur par suite du frottement du mentonnet des roues fig. 109 sur la face latĂ©rale intĂ©rieure du bourrelet du rail. Cette usure est d'autant plus forte que le rayon des courbes est plus petit, que l'empattement rigide des vĂ©hicules est plus grand et que le dĂ©vers est moindre. La facette d'usure latĂ©rale AB, creusĂ©e par le passage des roues, affecte sensiblement la forme reprĂ©sentĂ©e fig. 140 note 115_2. Sur le rĂ©seau belge, l'inclinaison α de la facette par rapport Ă  la verticale, dĂ©passe rarement 25° pour les rails mais il n'en est pas de mĂȘme pour les aiguilles de changement de voie. La S. N. C. B. adopte comme limite d'usure latĂ©rale l'angle de 32° pour les voies principales ainsi que pour les voies de circulation des locomotives et 34° pour les voies accessoires. ** * En rĂ©sumĂ©, les rails qui sont retirĂ©s du service pour usure, le sont soit pour limite d'usure verticale, soit pour limite d'usure latĂ©rale, c'est-Ă -dire lorsque l'inclinaison de la face latĂ©rale du bourrelet du rail dĂ©passe les limites angulaires susindiquĂ©es ou encore lorsque l'usure atteint le point A' de la face verticale du bourrelet note 115_3. Dans les tunnels, l'usure est plus rapide qu'Ă  ciel ouvert, par suite de l'humiditĂ© permanente et des gaz sulfureux rejetĂ©s par les locomotives dont le charbon contient des pyrites FeS. L'usure des rails peut donc se manifester sous trois formes diffĂ©rentes usure par abrasion ou par Ă©crasement de la surface de roulement ; usure latĂ©rale du bourrelet ; usure par oxydation. A. - Usure par abrasion ou par Ă©crasement de la surface de roulement. Pour combattre cette usure, on dispose de plusieurs moyens agir sur la composition chimique de l'acier ordinaire, utiliser des aciers spĂ©ciaux ou Ă  haute rĂ©sistance, appliquer le traitement thermique. 1er moyen Composition chimique du mĂ©tal. La rĂ©sistance Ă  l'usure Ă©tant liĂ©e directement Ă  la tĂ©nacitĂ© dont dĂ©pend la duretĂ©, on est conduit naturellement et Ă  priori Ă  envisager l'utilisation d'aciers trĂšs durs c'est-Ă -dire trĂšs carbures. Mais Ă©tant donnĂ© que l'augmentation de la teneur en carbone se traduit immĂ©diatement par une augmentation de la fragilitĂ© diminution de la rĂ©sistance aux chocs ce moyen n'offre qu'une possibilitĂ© limitĂ©e. Avec les rails en acier Thomas, il n'est pas prudent de dĂ©passer sensiblement la teneur de 0,50 % de C qui correspond Ă  environ 80 kg/mmÂČ de rĂ©sistance teneur en manganĂšse comprise entre 0,9 et 1,15 %. Dans les pays, notamment en AmĂ©rique, oĂč on utilise pour la fabrication des rails des aciers Ă©laborĂ©s aux fours Ă  sole, on trouve dans les rails des teneurs en carbone de 0,7 et 0,8 % mais il y a lieu toutefois de remarquer que ces pays utilisent des profils de rails plus lourds et un travelage plus serrĂ© qu'en Europe, la fatigue des rails se trouve de ce fait trĂšs sensiblement rĂ©duite. Notons encore que les hautes teneurs en carbone prĂ©sentent souvent le grave danger de dĂ©clencher dans la masse, pendant le refroidissement, des fissures de retrait appelĂ©es aussi fissures transversales. Ces fissures constituent des amorces de rupture par fatigue. 2me moyen Aciers spĂ©ciaux ou Ă  haute rĂ©sistance. Les aciers spĂ©ciaux nĂ©cessitant l'incorporation de pourcentages importants d'Ă©lĂ©ments tels que le Ni, le Cr ou le Mn, leur prix Ă©levĂ© en restreint l'emploi pour des matĂ©riaux de grande consommation comme les rails. Certains rĂ©seaux notamment l'Autriche et l'Italie ont fait usage de rails en acier, Ă©laborĂ© au four Martin ou au four Ă©lectrique, et contenant une teneur en Mn comprise entre 1,2 et 1,5 % ; d'autres rĂ©seaux ont Ă  l'essai des rails contenant un certain pourcentage de Cr 0,5 %. Nous reviendrons sur l'emploi des aciers spĂ©ciaux Ă  l'occasion des appareils de voie voir 4me partie. Rails en acier obtenu au four Ă©lectrique. - Sans recourir aux aciers spĂ©ciaux, la S. N. C. B. a dans son cahier des charges Ă©dition de 1948 prĂ©vu les conditions de fourniture pour des rails Ă  haute rĂ©sistance en acier Ă©laborĂ© par le procĂ©dĂ© Duplex comprenant un prĂ©affinage Ă  la cornue Thomas suivi d'un affinage au four Ă©lectrique. Ces aciers, dont les teneurs en soufre et phosphore ne peuvent excĂ©der 0,04 % et leur somme dĂ©passer 0,07 %, doivent donner une rĂ©sistance minimum de 80 kg/mmÂČ et satisfaire Ă  toutes les autres conditions imposĂ©es pour les rails ordinaires. Les rails ainsi Ă©laborĂ©s peuvent ĂȘtre utilisĂ©s concurremment aux rails traitĂ©s thermiquement dans les endroits oĂč l'usure se manifeste de façon particuliĂšrement rapide et lĂ  oĂč les rails en acier ordinaire de la nuance 70 Ă  80 kg/mmÂČ se montrent dĂ©ficients du point de vue usure. De 1929 Ă  1933, la S. N. C. B. a procĂ©dĂ© Ă  des essais de rails de l'espĂšce, de nuance 75 Ă  85 kg dans des courbes de rayon infĂ©rieur Ă  500 m. ComparĂ©s aux rails traitĂ©s thermiquement ces rails donnĂšrent Ă  l'usure des rĂ©sultats moins satisfaisants. Rails compound. - Il y a une vingtaine d'annĂ©e, l'Allemagne avait mis sur le marchĂ© des rails appelĂ©s compound », composĂ©s d'un bourrelet en acier trĂšs dur 110 Ă  130 kg/mmÂČ, duretĂ© 300 Ă  400 Brinell ; l'Ăąme et le patin Ă©tant constituĂ©s de mĂ©tal de la nuance 45 Ă  50 kg/mmÂČ duretĂ© 140 Ă  170 Brinell. Comme les rails en acier Ă  haute rĂ©sistance, les rails en acier compound » trouvaient surtout leur champ d'application dans les courbes de faible rayon. Les renseignements recueillis au sujet des rĂ©sultats obtenus ne sont pas trĂšs favorables. Au surplus ce procĂ©dĂ© entraĂźne un supplĂ©ment de prix important note 117_1. 3me moyen Traitement thermique note 117_2. Tout en maintenant la teneur en carbone Ă  un taux modĂ©rĂ©, on peut, par un traitement thermique appropriĂ©, augmenter la duretĂ© et la tĂ©nacitĂ© des aciers tout en leur assurant dans toutes leurs parties une ductilitĂ© trĂšs satisfaisante. La gamme des variations des propriĂ©tĂ©s physiques qu'il est possible d'obtenir par traitement thermique est plus Ă©tendue que celle qu'on peut rĂ©aliser en faisant varier simplement la composition chimique. Le but essentiel poursuivi dans le cas d'application du traitement aux rails est d'obtenir dans la partie traitĂ©e bourrelet un accroissement des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques du mĂ©tal, susceptible d'augmenter la rĂ©sistance Ă  l'usure sans accroĂźtre la fragilitĂ© et mieux encore en diminuant celle-ci. Ce mode de durcissement des rails a reçu, de nombreuses applications sur bon nombre de rĂ©seaux, notamment en Angleterre, en France, en Suisse et en Belgique. Toutefois depuis quelques annĂ©es, il est apparu que les rails traitĂ©s thermiquement prĂ©sentent au bout d'un temps de service plus ou moins long quelquefois aprĂšs 10 ans une usure ondulatoire trĂšs prononcĂ©e qui s'aggrave ensuite et donne lieu Ă  des Ă©caillages nombreux Ă  la surface de roulement. Les dĂ©nivellations qui en rĂ©sultent provoquent le dĂ©bourrage des traverses et entraĂźnent le remplacement prĂ©maturĂ© des rails entachĂ©s de pareils dĂ©fauts. Des dĂ©fauts de ce genre ont Ă©tĂ© relevĂ©s sur plusieurs rĂ©seaux Ă©trangers. Il s'ensuit que l'Ă©conomie que l'on escomptait pouvoir rĂ©aliser par une meilleure tenue Ă  l'usure des rails devient illusoire au point que les rĂ©seaux intĂ©ressĂ©s ont renoncĂ© du moins provisoirement au traitement thermique. Jusqu'ici les recherches entreprises n'ont pas permis de dĂ©celer les causes exactes de cet insuccĂšs. Nous devons toutefois signaler que dans les applications limitĂ©es qu'elle a faites, la S. N. C. B. n'a pas jusqu'ici rencontrĂ© les mĂȘmes dĂ©fauts sur les rails traitĂ©s mis en service sur son rĂ©seau. Cette constatation pourrait Ă  priori trouver une explication dans le fait que les rails ayant donnĂ© lieu en service aux dĂ©fectuositĂ©s susmentionnĂ©es avaient subi la trempe du bourrelet directement Ă  la sortie du laminoir sans refroidissement et rĂ©chauffage tandis que les rails traitĂ©s pour la S. N. C. B. ont Ă©tĂ© prĂ©alablement, soit entiĂšrement refroidis, soit refroidis jusqu'Ă  une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  300° C et rĂ©chauffĂ©s Ă  850° dans un four chauffĂ© en vue de la trempe du bourrelet. En rĂ©sumĂ©, l'opportunitĂ© de recourir au traitement thermique des rails en vue de leur confĂ©rer une meilleure rĂ©sistance Ă  l'usure subit un temps d'arrĂȘt en attendant que les causes des dĂ©fectuositĂ©s aient pu ĂȘtre Ă©tablies de façon certaine et au besoin combattues de façon efficace. Nous donnons nĂ©anmoins ci-aprĂšs la description des divers procĂ©dĂ©s de traitement les plus couramment utilisĂ©s. ** * Nous croyons utile de rappeler trĂšs succinctement le mĂ©canisme des transformations que peuvent subir les aciers au cours des cycles thermiques qu'on peut leur faire subir, car si d'une part la teneur en C influe sur la nature ainsi que sur la structure cristalline des aciers, c'est d'autre part, la tempĂ©rature Ă  laquelle on les porte et la vitesse du refroidissement subsĂ©quent qui dĂ©terminent leur structure cristalline finale. Dans les aciers normalement refroidis, la ferrite fer libre et la perlite forment les constituants normaux ; la perlite Ă©tant elle-mĂȘme un agrĂ©gat de lamelles alternĂ©es de ferrite et de cĂ©mentite note 118. ConsidĂ©rons un acier Ă  moins de 0,9 % de C note 119 tel un acier Ă  rails Ă  O,5 % de C par exemple, il ne se produit aucun changement dans sa structure jusque vers 720° tempĂ©rature critique infĂ©rieure ; Ă  partir de cette tempĂ©rature, la perlite ferrite + cĂ©mentite commence Ă  se transformer en solution solide » et, Ă  partir de la tempĂ©rature critique supĂ©rieure vers 800° C, il ne reste plus qu'une solution solide, appelĂ©e austĂ©nite » renvoi page 120. A partir de 800° C, un refroidissement trĂšs lent permettra la sĂ©paration normale de la ferrite et de la perlite en proportions variables suivant la teneur en carbone de l'acier considĂ©rĂ©. Cette cristallisation, Ă  prĂ©dominance perlitique pour les aciers durs, donnera la rĂ©partition optimum en douceur et ductilitĂ©. Mais si le refroidissement est accĂ©lĂ©rĂ©, on peut arrĂȘter la cristallisation Ă  l'un ou l'autre des stades qui modifient complĂštement les propriĂ©tĂ©s physiques et mĂ©caniques du mĂ©tal. Lorsque l'acier chauffĂ© au-dessus du point critique supĂ©rieur vers 800° C pour un acier Ă  0,5 % de C est plongĂ© brusquement dans un liquide froid, l'Ă©tat de solution solide se maintient ; on obtient, non pas l'austĂ©nite, mais bien la martensite, dure et trĂšs fragile structure de trempe. Un refroidissement un peu moins brusque donne naissance Ă  la structure dĂ©nommĂ©e troostite, moins dure et moins fragile. Enfin, Ă  l'Ă©chelon infĂ©rieur suivant, se trouve la sorbite obtenue par revenu ; c'est cette structure unissant une grande duretĂ© au maximum de tĂ©nacitĂ© rĂ©sistance Ă  la traction et offrant une bonne rĂ©silience que l'on vise Ă  obtenir dans le traitement thermique des aciers appelĂ©s, comme les rails, Ă  subir une usure ou des chocs exceptionnels. ** * 1° ProcĂ©dĂ©s de traitement thermique des rails. Le traitement thermique tend Ă  donner Ă  la table de roulement du rail la structure sorbitique » par une trempe plus ou moins vive, en se servant, au cours du refroidissement, de la chaleur rĂ©siduelle emmagasinĂ©e dans l'ensemble du profil pour attĂ©nuer l'effet de trempe et obtenir ainsi un effet de revenu. Les procĂ©dĂ©s les plus usitĂ©s sont le procĂ©dĂ© de l'ingĂ©nieur anglais Sandberg, le procĂ©dĂ© de Neuves-Maisons », le procĂ©dĂ© de la MaxhĂŒtte, le procĂ©dĂ© de Rodange. a Le procĂ©dĂ© Sandberg. InstallĂ© et mis au point en Angleterre et appliquĂ© ensuite en France aux usines d'Hagondange en Lorraine, il se pratique sur les rails de nuance ordinaire Ă  la sortie du train finisseur du laminage de la maniĂšre suivante Des pulvĂ©risateurs projettent sur le bourrelet du rail un mĂ©lange d'air comprimĂ© et d'eau sous forme d'un fin brouillard qui enveloppe complĂštement le bourrelet. On peut agir sur les dĂ©bits de l'air et de l'eau, ainsi que sur la durĂ©e d'application afin de rĂ©gler le refroidissement au degrĂ© qui assure, aprĂšs le revenu provenant de la masse thermique des parties non refroidies, la structure sorbitique note 122_1 qui ne prĂ©sente pas la fragilitĂ© de la martensite. Somme toute, le refroidissement par air et eau pulvĂ©risĂ©e produit un effet intermĂ©diaire entre la trempe Ă  l'eau et le refroidissement lent. On arrĂȘte ainsi la recristallisation du mĂ©tal Ă  la zone de formation de la sorbite. Le procĂ©dĂ© Sandberg permet de rĂ©aliser, suivant les besoins, des rĂ©sistances comprises entre 85 et 100 kg par mmÂČ ; mais, Ă©tant donnĂ© que la texture des rails traitĂ©s est purement sorbitique et non martensitique, on n'arrive guĂšre Ă  dĂ©passer une rĂ©sistance de 100 kg/mmÂČ. La transition entre la zone sorbitique de la pĂ©riphĂ©rie et le cƓur de ferrite-perlite doit s'opĂ©rer lentement, sinon il se produit facilement des criques au raccord. Le gauchissement des rails pendant le refroidissement et les tensions internes qui en rĂ©sultent se trouvent Ă©vitĂ©s par l'application du procĂ©dĂ© Sandberg de refroidissement isotherme obtenu par le passage lent des rails dans un four chauffĂ© Ă  la tempĂ©rature de 600° C. Ce procĂ©dĂ© de refroidissement porte le nom de refroidissement contrĂŽlĂ© ». Il peut ĂȘtre appliquĂ© tant pour le refroidissement des rails traitĂ©s que pour les rails ordinaires, on obtient ainsi aprĂšs refroidissement des rails Ă  peu prĂšs rectilignes. Remarque. - Mentionnons en passant que les bandages de roues peuvent, comme les rails, ĂȘtre traitĂ©s par le mĂȘme procĂ©dĂ©. b Le procĂ©dĂ© de Neuves-Maisons Lorraine. Il consiste essentiellement en une trempe du bourrelet du rail directement Ă  la sortie du laminoir note_122_2 par immersions et Ă©mersions successives du bourrelet dans un chenal contenant de l'eau froide en mouvement. C'est donc une trempe intermittente. La quantitĂ© d'eau est en rapport avec le poids du rail. De cette maniĂšre, on obtient que la structure perlitique normale du rail soit remplacĂ©e par une structure sorbitique sur une profondeur de 20 Ă  30 mm Ă  partir de la surface de roulement. La rĂ©sistance Ă  l'usure se trouve ainsi augmentĂ©e, tandis que le danger de rupture est notablement diminuĂ©. Par les immersions et Ă©mersions alternatives du rail, on permet Ă  la quantitĂ© de chaleur rĂ©siduelle qui se trouve emmagasinĂ©e dans le cƓur du bourrelet, dans l'Ăąme et dans le patin d'affluer vers l'extĂ©rieur et d'opĂ©rer un effet de revenu de la partie trempĂ©e du bourrelet. Comme on peut faire varier, d'une part, la durĂ©e des immersions, ainsi que leur nombre et, d'autre part, agir sur le volume du bain de trempe, on conçoit que le procĂ©dĂ© prĂ©sente beaucoup de souplesse. La duretĂ© obtenue Ă  la surface des rails peut varier de 90 Ă  120 kg/mmÂČ sans entraĂźner de fragilitĂ© ; au contraire, les rails traitĂ©s prĂ©sentent une rĂ©sistance au choc supĂ©rieure Ă  celle des rails de mĂȘme composition chimique non traitĂ©s. En France, afin de ne pas augmenter la fragilitĂ© du rail, on prescrit qu'aprĂšs traitement, la rĂ©sistance, mesurĂ©e dans le bourrelet note 123_1, devra ĂȘtre comprise entre 75 et 87 kg/mmÂČ rĂ©sistance du mĂ©tal avant traitement 65 kg/mmÂČ en moyenne. En Belgique, le cahier des charges de la S. N. C. B. prescrit que la rĂ©sistance, mesurĂ©e dans le bourrelet note 123_1 devra ĂȘtre au minimum de 85 kg/mmÂČ rĂ©sistance du mĂ©tal avant traitement 70 Ă  80 kg/mmÂČ. Eu AmĂ©rique, par contre, la rĂ©sistance des rails traitĂ©s va jusqu'Ă  100 et mĂȘme 110 kg/mmÂČ rĂ©sistance initiale 80 Ă  90 kg/mmÂČ. Remarque. - Notons aussi que la SociĂ©tĂ© Arbed-Belval anciennement Terres-Rouges Luxembourg possĂšde une installation de traitement thermique des rails permettant d'opĂ©rer le traitement suivant le procĂ©dĂ© de Neuves-Maisons dĂ©crit ci-dessus, c'est-Ă -dire, directement Ă  la sortie du laminoir ou, si on le dĂ©sire, aprĂšs refroidissement complet des rails ou tout au moins aprĂšs que la tempĂ©rature est descendue en dessous de 300° C. Les rails sont alors rĂ©chauffĂ©s dans un four appropriĂ© chauffĂ© au gaz de haut-fourneau. Cette derniĂšre variante, qui constitue l'originalitĂ© du systĂšme pratiquĂ© par la sociĂ©tĂ© Arbed-Belval, offre la possibilitĂ© d'un traitement complet des barres, c'est-Ă -dire, permet d'obtenir, outre le durcissement de la table de roulement du bourrelet, un effet de recuit dans le restant du profil. Ce traitement augmente donc la sĂ©curitĂ© dans une certaine mesure, mais il exige pour le rĂ©chauffage un four suffisamment long de la longueur des rails Ă  traiter. c Le procĂ©dĂ© de MaxhĂŒtte note 123_2. A la sortie du train finisseur, le rail note 123_3 renversĂ© patin en l'air, est fixĂ© Ă  une poutre sous laquelle sont disposĂ©s des Ă©lĂ©ments distributeurs d'eau Ă  circulation constante sous faible pression, alimentĂ©s par un collecteur gĂ©nĂ©ral. Le bourrelet du rail est inondĂ© en une seule opĂ©ration pendant un temps variable, fonction de la teneur en carbone et des propriĂ©tĂ©s que l'on veut confĂ©rer au bourrelet. ImmĂ©diatement aprĂšs l'opĂ©ration de trempe du bourrelet, le patin et l'Ăąme Ă©tant encore au rouge sombre, on donne au rail une contreflĂšche telle qu'aprĂšs refroidissement, on obtient des barres Ă  peu prĂšs droites ne nĂ©cessitant plus qu'un lĂ©ger dressage Ă  la presse. Ce traitement donne Ă  la surface du bourrelet une zone Ă  structure martensitique plus dure que la sorbite dont l'Ă©paisseur varie suivant l'Ă©nergie de trempe. A cette zone martensitique succĂšde progressivement une zone de troosto-sorbite, puis une zone de sorbite, pour aboutir Ă  la structure normale du rail composĂ©e de ferrite et de perlite. d Le procĂ©dĂ© de traitement de la SociĂ©tĂ© MiniĂšre et MĂ©tallurgique de Rodange Luxembourg Il se rapproche de celui des usines de l'Arbed-Belval en ce sens que le rail, Ă  sa sortie du laminoir, peut ĂȘtre soit traitĂ© directement par trempe du bourrelet, soit refroidi complĂštement, soit abandonnĂ© au refroidissement jusqu'Ă  ce que sa tempĂ©rature soit infĂ©rieure Ă  300°. Dans ces deux derniers cas, le rail est alors introduit dans un four tunnel chauffĂ© au gaz de haut-fourneau et rĂ©chauffĂ© Ă  une tempĂ©rature d'environ 850/900°. Il subit alors, Ă  sa sortie du four, une immersion unique du bourrelet dans l'eau ; la durĂ©e d'immersion pouvant varier suivant l'effet de trempe dĂ©sirĂ©. Le rail est ensuite abandonnĂ© au refroidissement, le revenu s'opĂšre par conductibilitĂ©, la chaleur emmagasinĂ©e dans tout le profil attĂ©nuant la trempe du bourrelet et donnant au bourrelet la structure sorbitique. La S. N. C. B. commande des rails traitĂ©s par les procĂ©dĂ©s de Rodange Luxem-bourg et de Arbed-Belval Neuves-Maisons modifiĂ© pour ses voies en courbe de faible rayon oĂč s'accusent de fortes usures latĂ©rales. Dans son cahier des charges Ă©dition de 1948, la S. N. C. B. exige que les rails Ă  traiter soient ou complĂštement refroidis ou refroidis jusqu'en dessous de 300° C avant d'ĂȘtre rĂ©chauffĂ©s au four en vue de la trempe du bourrelet. En rĂ©sumĂ©, pour les rails de chemin de fer, selon le systĂšme employĂ© air comprimĂ© et eau pulvĂ©risĂ©e Sandberg, immersions courtes et successives dans l'eau Neuves-Maisons, immersion unique dans l'eau pendant un temps dĂ©terminĂ© MaxhĂŒtte et Rodange, on obtiendra, Ă  partir de la surface de roulement, sur une zone plus ou moins profonde, la martensite, la troostite ou la sorbite ou les deux derniĂšres seulement pour aboutir par transition Ă  la structure normale perlitique des aciers ordinaires. Remarque. - Les chemins de fer vicinaux belges emploient Ă©galement des rails traitĂ©s thermiquement sur toute leur longueur tant pour leurs rails Ă  orniĂšre que pour leurs rails Vignole. 2° Traitement thermique des extrĂ©mitĂ©s des rails note 125_1. Plus de 80 % des bris des rails se produisent dans les extrĂ©mitĂ©s Ă©clissĂ©es et ce chiffre ne comprend pas les rails retirĂ©s des voies pour fĂȘlures Ă  l'about ou pour Ă©toilure des trous des boulons d'Ă©clissage note 125_2. Pour prĂ©venir ou retarder efficacement les bris et les avaries, il faut agir sur le rail pendant sa fabrication et nous avons exposĂ© la solution intĂ©grale du traitement thermique des rails sur toute leur longueur. Mais il existe aussi une solution plus simple et moins coĂ»teuse, appliquĂ©e depuis 1933 Ă  la S. N. C. B. et qui consiste Ă  ne traiter thermiquement que les seules extrĂ©mitĂ©s des rails. Ce traitement, imaginĂ© par M. Servais, Chef des essais du service de la Voie de la S. N. C. B. et mis au point par les Usines des Terres-Rouges Ă  Esch-sur-Alzette, est aujourd'hui appliquĂ© par plusieurs usines belges et luxembourgeoises. Il consiste soit Ă  refroidir rapidement les bouts des rails Ă  leur sortie du laminoir, c'est le procĂ©dĂ© le plus Ă©conomique et le plus rĂ©pandu ; soit Ă  rĂ©chauffer les extrĂ©mitĂ©s des rails froids neufs ou usagĂ©s et Ă  les refroidir ensuite suffisamment vite pour atteindre les conditions de trempe dĂ©sirĂ©es. Le second procĂ©dĂ© opĂ©rant sur les rails froids, permet de bĂ©nĂ©ficier d'un effet de recuit qui entraĂźne un affinage du grain et rĂ©alise un Ă©quilibre structural prĂ©alable Ă  la trempe que ne peut procurer le premier procĂ©dĂ© par refroidissement direct Ă  la sortie du laminoir. Le refroidissement par l'air comprimĂ© est celui qui donne les meilleurs rĂ©sultats, il tend Ă  la sorbitisation de la perlite. L'effet du traitement des extrĂ©mitĂ©s se fait sentir dans toute la section du rail, y compris les portĂ©es d'Ă©clissage. La transition entre la longueur traitĂ©e et la partie non traitĂ©e est lente et progressive. B. - Usure latĂ©rale du bourrelet. L'emploi d'acier Ă  haute rĂ©sistance acier Ă©lectrique et le traitement thermique constituent deux moyens de lutter contre l'usure latĂ©rale des rails dans les courbes de petit rayon. Un deuxiĂšme moyen consiste Ă  graisser les mentonnets des bandages des locomotives au moyen d'un lĂ©cheur Ă  huile ou bien c'est le rebord intĂ©rieur des rails que l'on enduit d'huile de rebut note 126_1. Mais il va sans dire que l'usure des rails en courbe est Ă©galement conditionnĂ©e par un tracĂ© judicieux de la surface de roulement des rails, par un tracĂ© convenable des bandages, par une construction adĂ©quate des bissels et des bogies des locomotives Ă  vapeur, des tracteurs Ă©lectriques, des automotrices, des autorails ainsi que du matĂ©riel de transport, par la mise en Ɠuvre des moyens habituellement utilisĂ©s pour faciliter l'inscription des vĂ©hicules dans les courbes note 126_2. C. - Usure par oxydation. Dans les tunnels humides oĂč l'oxydation est la plus forte, certains rĂ©seaux ont mis Ă  l'essai des rails en acier au cuivre ± 0,4 % de Cu, mais il n'est pas apparu jusqu'ici que cette ajoute de cuivre soit suffisamment efficace pour protĂ©ger les rails contre l'oxydation. D'autres chemins de fer se sont bornĂ©s dans les mĂȘmes circonstances Ă  utiliser un profil renforcĂ©. CHAPITRE VIIILe joint La question des joints peut ĂȘtre examinĂ©e Ă  divers points de vue Conception de l'Ă©clissage au joint. Position des joints par rapport aux appuis. Position relative des joints dans les deux files de rails. A. - Conception du joint. L'assemblage des rails bout Ă  bout est le point faible de la voie. Par suite de son imperfection et par le vide qui existe entre les rails, il provoque des chocs au passage des trains. Ces chocs eux-mĂȘmes augmentent la rĂ©sistance au roulement des trains, favorisent le cheminement des rails, flĂ©chissent et dĂ©tĂ©riorent les abouts des rails et, enfin, dĂ©terminent l'Ă©crasement du ballast. On peut se faire une idĂ©e assez exacte de la nuisance du joint si l'on considĂšre que l'entretien d'un joint 2 files de rails exige 2 heures de main-d'Ɠuvre alors que le nivellement de la voie courante ne demande qu'une demi-heure par mĂštre. Pour minimiser ces inconvĂ©nients et rĂ©tablir autant que possible la continuitĂ© du rail, on consolide d'abord le joint au moyen d'Ă©clisses E fig. 120 et 124, pages 91 et 93 qui embrassent les bouts des deux rails. On rapproche, en outre, les deux traverses de joint ainsi que les traverses voisines de ces derniĂšres afin que le rail soit mieux supportĂ© en cet endroit. 1° Les Ă©clisses. On donne aux Ă©clisses une forme et des dimensions telles que les Ă©clisses, prenant appui sur le patin, soutiennent convenablement le bourrelet et conservent ainsi autant que possible au rail sa raideur et sa rĂ©sistance note 127 ; que la voie garde son alignement et sa rigiditĂ©. On rencontre des Ă©clisses dites plates, des Ă©clisses corniĂšres, des Ă©clisses doubles corniĂšres, des Ă©clisses Ă  fourrure en bois. Les Ă©clisses plates, le plus gĂ©nĂ©ralement employĂ©es, sont des moises en acier fig. 120 et 124, s'appuyant sur les portĂ©es d'Ă©clissage du bourrelet et du patin et assemblĂ©es entre elles par des boulons traversant l'Ăąme du rail. Le moment d'inertie des Ă©clisses doit se rapprocher autant que possible de celui du rail. Les rails devenant plus lourds, on a Ă©tĂ© amenĂ©, dans certains cas, Ă  augmenter Ă©galement le moment d'inertie des Ă©clisses en leur donnant la forme d'Ă©clisses corniĂšres fig. 144 et mĂȘme parfois d'Ă©clisses doubles corniĂšres fig. 145 prolongĂ©es en dessous du patin, dans la partie comprise entre les deux traverses de joint. Sur certains rĂ©seaux AmĂ©rique, Angleterre, Hollande, on commence Ă  employer des Ă©clisses dont le profil se rapproche d'un double tĂ© fig. 146. Fig. 146 2° Boulons d'Ă©clisses. Les boulons d'Ă©clissage, au nombre de 4 ou de 6, doivent toujours ĂȘtre bien serrĂ©s, sinon les joints battent au passage des roues, les portĂ©es d'Ă©clissages des rails et des Ă©clisses s'usent rapidement, le bourrage se dĂ©truit et bientĂŽt, l'on voit apparaĂźtre des traverses danseuses. Mais afin que la dilatation se fasse librement, les trous dans les rails sont, comme nous l'avons dit, forĂ©s Ă  un diamĂštre plus grand que celui des boulons d'Ă©clisses. A la S. N. C. B., lĂ , oĂč l'attache ordinaire par tirefonds ne maintient pas le rail sous contrainte, on a substituĂ© l'Ă©clissage Ă  4 boulons Ă  celui Ă  6 boulons afin d'Ă©viter un serrage trop Ă©nergique qui contrarierait la dilatation du rail. Pour empĂȘcher les boulons de tourner pendant le serrage des Ă©crous, ou bien l'on mĂ©nage dans le dos d'une des Ă©clisses, une rainure dans laquelle vient se loger la tĂȘte des boulons, ou bien la tĂȘte de forme spĂ©ciale vient buter contre une saillie de l'Ă©clisse. Pour prĂ©venir le desserrage des Ă©crous, divers moyens sont employĂ©s, par exemple, les rondelles Grover et, plus souvent, les rondelles Vossloh Ă  2 spires. Fig. 147. - Joint suspendu sur traverses en bois des chemins de fer belges. Ces rondelles se composent d'un anneau brisĂ© en acier fig. 65, page 53, dont les bouts sont relevĂ©s de maniĂšre Ă  former un ou deux pas d'hĂ©lice. IntercalĂ©es entre l'Ă©crou et l'Ă©clisse, elles constituent un ressort assez Ă©nergique, que l'on comprime au fur et Ă  mesure que l'on serre l'Ă©crou. La rĂ©sistance Ă  l'applatissement des rondelles Ă©lastiques est de 3 tonnes. Disons encore que les Ă©crous se trouvent du cĂŽtĂ© intĂ©rieur de la voie pour permettre la visite des joints des rails en ne faisant qu'un seul parcours dans l'axe de la voie. Fig. 148. - Joint Ă  pont avec Ă©clissage Ă  fourrure en bois des chemins de fer de l'Est et du Nord français. 3° Eclissage Ă  fourrure en bois. EmployĂ© par les RĂ©gions Est et Nord de la S. N. C. F., cet Ă©clissage comporte un coussinet d'appui, sorte de selle, glissĂ© sous le joint fig. 148. Ce coussinet prĂ©sente une aile verticale contre laquelle est serrĂ© l'Ă©crou du boulon d'assemblage. La particularitĂ© de ce systĂšme, c'est que l'une des deux Ă©clisses affecte la forme d'un U dans lequel s'engage une fourrure en bois qui est coincĂ©e contre l'aile verticale de la selle. D'une part, le joint est soutenu par la selle ; d'autre part, la fourrure en bois donne Ă  l'ensemble une certaine Ă©lasticitĂ©. L'expĂ©rience française aurait montrĂ© qu'ainsi les boulons ne se desserrent pas. Cependant les essais de joint Ă  fourrure en bois pratiquĂ©s Ă  la S. N. C. B. n'ont pas donnĂ© les rĂ©sultats escomptĂ©s malgrĂ© les prĂ©cautions prises pour que le bois fut bien sec au moment de son emploi. 4° Le joint parfait. La nuisance du joint a son origine dans la prĂ©sence de la lacune entre les abouts des rails et dans l'imperfection de l'assemblage par Ă©clisses. Cette imperfection de l'assemblage rĂ©sulte elle-mĂȘme des tolĂ©rances admises dans la section du rail note 130_1 et dans celle de l'Ă©clisse note 130_2. L'usure des cannelures des cylindres de laminoirs, Ă  elle seule, modifie progressivement le profil des rails. Dans ces conditions, mĂȘme avec des Ă©clisses et des rails neufs, il est impossible de rĂ©aliser un joint Ă©clisse parfait, c'est-Ă -dire assurant un contact continu entre les Ă©clisses et le rail. De cette constatation est nĂ©e l'idĂ©e, d'apparence paradoxale, de constituer un joint parfait en sciant le rail en son milieu de maniĂšre Ă  assembler deux extrĂ©mitĂ©s identiques, quitte, pour conserver la longueur de rail habituelle, Ă  pratiquer une soudure Ă  l'endroit oĂč serait venu le joint normal. Le joint le plus parfait peut Ă©galement ĂȘtre rĂ©alisĂ© en associant simplement des rails neufs dĂ©bitĂ©s d'une mĂȘme barre et numĂ©rotĂ©s Ă  l'usine avant l'expĂ©dition. Lors du remploi des rails usagĂ©s que l'on soude entre eux, on peut choisir l'endroit le meilleur pour le joint parfait. Cette pratique, si elle convient pour les rails de remploi, semble moins indiquĂ©e pour les rails neufs, car si elle amĂ©liore le joint, elle peut nĂ©anmoins crĂ©er un point faible Ă  l'endroit de la soudure par altĂ©ration du mĂ©tal. Tout dĂ©pend donc de la qualitĂ© de la soudure ; si celle-ci laisse des apprĂ©hensions, on prend la prĂ©caution de rapprocher les traverses de part et d'autre des soudures. Par ailleurs, les soudures sont prĂ©alablement recuites. Au chantier de Schaerbeek, on rĂ©alise actuellement une installation de recuit par courant Ă©lectrique haute frĂ©quence. B. - L'usure des Ă©clisses. L'usure des Ă©clisses se manifeste surtout en A au milieu de la surface d'appui supĂ©rieure, puis, mais dans une mesure moindre, aux extrĂ©mitĂ©s de la surface d'appui infĂ©rieure fig. 149. Au dĂ©but de l'apparition du jeu au milieu, en A, il est impossible de le rappeler horizontalement parce que l'Ă©clisse porte encore contre le rail par ses deux extrĂ©mitĂ©s B. Fig. 149. - Usure des Ă©clisses. L'assemblage prend du jeu petit Ă  petit et pour Ă©viter l'affaissement du joint, il faut resserrer frĂ©quemment les boulons et Ă©ventuellement, racheter l'usure d'une maniĂšre plus ou moins satisfaisante par l'emploi d'Ă©clisses spĂ©ciales de hauteur supĂ©rieure Ă  la normale, ou d'Ă©clisses rematricĂ©es note 131_1, ou encore de fourrures en lamelles d'acier doux de l'Ă©paisseur de l'usure Ă  racheter note 131_2. Fig. 150. - Éclisse Ă©lastique CĂ©sar. Éclisse CĂ©sar. Tenant compte de la localisation de l'usure, l'Ă©clisse CĂ©sar comprend fig. 150 et 151 une partie mĂ©diane qui constitue la partie Ă©clissante proprement dite et qui correspond exactement Ă  l'endroit et Ă  l'Ă©tendue de l'usure des portĂ©es d'Ă©clissage ; de part et d'autre de la partie mĂ©diane, un dĂ©maigrissement formant des bras Ă©lastiques ; des extrĂ©mitĂ©s qui se terminent en haut, par des butĂ©es ; Ă  leur base, par des talons. Fig. 151 Éclisse Ă©lastique CĂ©sar. Cette forme particuliĂšre permet de corriger constamment et automatiquement l'usure qui se produit au droit des joints. Naturellement la plus grande longueur de l'Ă©clisse et son parachĂšvement spĂ©cial en relĂšvent le prix d'achat, mais le supplĂ©ment serait compensĂ© par la rĂ©duction des frais d'entretien. C. - Éclisses de raccord. Il arrive que l'on doive assembler deux rails de profils diffĂ©rents. C'est le cas, notamment, quand on passe d'une ligne principale, Ă©quipĂ©e par exemple, en rails de 50 kg/m vers une ligne secondaire armĂ©e de rails de 40 kg/m. Il faut alors faire usage aux joints d'Ă©clisses spĂ©ciales, dites Ă©clisses de raccord et dont la section Ă©pouse d'un cĂŽtĂ© le profil du rail lourd et de l'autre cĂŽtĂ© le profil du rail lĂ©ger, tout en assurant la continuitĂ© de la table de roulement ainsi que celles des faces latĂ©rales intĂ©rieures des deux rails qui guident l'essieu par l'intermĂ©diaire du mentonnet du bandage. D. - Traitement thermique des Ă©clisses. La impose le traitement thermique pour toutes ses commandes d'Ă©clisses, tant laminĂ©es pour voie courante qu'estampĂ©es pour voie courante, raccord entre profils de rails diffĂ©rents ou rachat d'usure des rails de mĂȘme profil. L'acier imposĂ© pour la fabrication est l'acier ordinaire procĂ©dĂ© de fabrication non imposĂ© pour les Ă©clisses laminĂ©es » et l'acier Martin-Siemens ou Ă©lectrique pour les Ă©clisses estampĂ©es ». Le traitement consiste en une trempe Ă  l'eau suivie d'un revenu Ă  600°-650°. AprĂšs traitement, les Ă©clisses doivent prĂ©senter une rĂ©sistance Ă  la rupture R et un allongement A % satisfaisant Ă  la formule . La limite Ă©lastique E doit ĂȘtre au minimum de 0,65 R note 132. D'autre part, les chiffres de rĂ©silience ne peuvent ĂȘtre infĂ©rieurs Ă  7 kilogrammĂštres/cmÂČ pour les Ă©clisses laminĂ©es, et 10 kilogrammĂštres/cmÂČ pour les Ă©clisses estampĂ©es. La structure doit ĂȘtre sorbitique dans toute la section des Ă©clisses. E. - RĂ©duction du nombre des joints. De tout ce qui prĂ©cĂšde, dĂ©coule naturellement l'idĂ©e de rĂ©duire autant que possible le nombre des joints ; on y parvient par le laminage de rails de grande longueur, par la soudure des rails. Nous ne reviendrons pas sur la question des rails de grande longueur, elle a Ă©tĂ© exposĂ©e page 99. Soudure des rails. La soudure est appliquĂ©e non seulement aux rails neufs mais encore aux rails usagĂ©s et mĂȘme Ă  des rails de profils diffĂ©rents lors de la fabrication des rails de raccord. En 1935, lors de l'Ă©lectrification de la ligne Bruxelles-Anvers, des rails de 27 m ont Ă©tĂ© soudĂ©s en barres de 54 m. Cette pratique est actuellement Ă©tendue Ă  toutes les lignes importantes. Rails usagĂ©s. - La soudure permet la rĂ©utilisation, dans des conditions tout Ă  fait convenables, des rails usagĂ©s de longueurs diverses, dont le corps de la barre est encore en bon Ă©tat mais dont on a sciĂ© les bouts dĂ©tĂ©riorĂ©s, dĂ©formĂ©s ou usĂ©s au droit des portĂ©es d'Ă©clissage. AprĂšs soudure de deux ou plusieurs tronçons pour obtenir la longueur voulue, on fore de nouveaux trous d'Ă©clisses. Rails de raccord. - Les Ă©clisses de raccord Ă©tant des accessoires coĂ»teux, on prĂ©fĂšre actuellement Ă  la S. N. C. B. les remplacer par des rails de raccord ». On soude les deux barres de profils diffĂ©rents en interposant entre elles un tronçon de rail de 50 centimĂštres de longueur qui, par un matriçage prĂ©alable Ă  chaud, prĂ©sente Ă  chacune de ses extrĂ©mitĂ©s le profil exact des rails Ă  raccorder. En partant de l'alignement des tables de roulement et des faces latĂ©rales intĂ©rieures des bourrelets, on rabote latĂ©ralement la face extĂ©rieure du bourrelet ainsi que le patin du tronçon de rail de maniĂšre Ă  rĂ©aliser Ă  la jonction la symĂ©trie des Ăąmes ainsi que la coĂŻncidence des largeurs des patins et des bourrelets note 133. Fig. 152. - Soudure d'un rail Ă  orniĂšre avec un rail Vignole. De la mĂȘme maniĂšre, les SociĂ©tĂ©s de Tramways soudent des rails Ă  orniĂšre avec des rails Vignole fig. 152. En 1931, la appliquait aux rails la soudure alumino-thermique par prĂ©chauffage et pression. L'opĂ©ration Ă©tait complĂ©tĂ©e par un recuit dans un petit moufle, alimentĂ© par des brĂ»leurs au benzol. Ce recuit n'est efficace que si la tempĂ©rature atteinte est bien appropriĂ©e. Depuis 1936, la S. N. C. B. emploie la soudure Ă©lectrique par rĂ©sistance, l'opĂ©ration est complĂštement automatique note 134_1. L'opĂ©ration de la soudure comprend quatre phases principales le prĂ©chauffage par Ă©tincelles » des extrĂ©mitĂ©s des rails Ă  souder mises en contact et reculs ; la fusion continue de ces extrĂ©mitĂ©s par rapprochements et reculs l'Ă©tincelage sur une trĂšs courte distance ; le refoulement Ă©nergique 20 tonnes des extrĂ©mitĂ©s l'une contre l'autre ; le recuit ; les soudures sont recuites avant la pose, Ă  une tempĂ©rature de 875° dans un petit four tunnel Ă  gasoil. En vue d'amĂ©liorer le roulement des voitures sur les chemins de fer souterrains tubes », le London Passenger Transport Board » pratique Ă©galement la soudure Ă©lectrique mais au moyen d'une usine gĂ©nĂ©ratrice mobile. Les rails de circulation de 18,30 m de longueur et aussi les rails conducteurs 3e rail sont soudĂ©s en barres de 91 m. Le New-York, New Haven et Hartford Railroad » soude par le procĂ©dĂ© oxyacĂ©tylĂ©nique des rails de 11,90 m en barres de 244 mĂštres. Dans les deux cas, les soudures sont ensuite traitĂ©es thermiquement. Remarque. - L'opĂ©ration du refoulement a pour rĂ©sultat de raccourcir lĂ©gĂšrement chaque rail. C'est pourquoi on fournit les barres Ă  souder avec une surlongueur de 14 mm. Les Chemins de fer vicinaux belges soudent couramment leurs rails de 18 m Vignole et Ă  orniĂšre en barres de 54 m. En principe, en pavage, ils ne s'imposent aucune limite de longueur. Quant aux lignes de Tramways, toutes les voies neuves ou rĂ©cemment renouvelĂ©es sont soudĂ©es le plus gĂ©nĂ©ralement par la soudure alumino-thermique parfois remplacĂ©e par la soudure Ă  l'arc Ă©lectrique parce que moins coĂ»teuse ; quant Ă  la soudure bout Ă  bout par rĂ©sistance, elle n'est pas pratiquĂ©e par les Tramways note 134_2 parce que l'outillage pondĂ©reux et encombrant qu'elle nĂ©cessite ne permet pas de faire des soudures sur chantier et exige la confection des soudures dans les ateliers. A cause de leur longueur, les barres soudĂ©es ne pourraient qu'exceptionnellement ĂȘtre transportĂ©es dans les agglomĂ©rations. F. - Position des joints par rapport aux appuis. Sur les rĂ©seaux europĂ©ens, on rencontre les cinq conceptions suivantes mais que l'on ne dĂ©signe pas toujours sous la mĂȘme appellation le joint appuyĂ© sur traverse ordinaire fig. 153 Ă  155, sur traverse double mĂ©tallique ou sur traverse double en bois. La traverse double en bois est, dans ce cas, constituĂ©e de deux traverses ordinaires assemblĂ©es par boulons ; le joint suspendu, dans lequel les traverses de contre-joint sont rapprochĂ©es sensiblement jusqu'au contact fig. 147 ; le joint en porte Ă  faux supportĂ© par des traverses de contre-joint placĂ©es Ă  l'Ă©cartement normal ou Ă  tin Ă©cartement quelque peu rĂ©duit ; le joint Ă  pont ou joint soutenu fig. 148. 1. - a Le joint appuyĂ© sur une traverse ordinaire fig. 153 Ă  155. Fig. 153 Ă  155 Il ne rencontre guĂšre la faveur des rĂ©seaux parce qu'il donne rapidement un joint dĂ©fectueux. La surface d'appui est trop petite Ă  cet endroit fortement sollicitĂ©. Quand la roue passe dans la position 1, la traverse tend Ă  se dĂ©placer obliquement, ce basculement abaisse le rail d'amont et relĂšve le rail d'aval ; l'inverse se produit quand la roue passe en 2. Les attaches prennent rapidement du jeu et ce, d'autant plus que le passage d'un rail au suivant ne se fait pas sans choc ; le bourrage laisse bientĂŽt Ă  dĂ©sirer et, en fait, le joint n'est plus appuyĂ© ce qui reporte la charge sur les appuis voisins. - b Le joint appuyĂ© sur traverse double mĂ©tallique ou sur traverses doubles en bois. Les chemins de fer allemands et suisses l'emploient dans leur pose de voies avec traverses mĂ©talliques. Les chemins de fer allemands utilisent Ă©galement la traverse double en bois deux traverses assemblĂ©es par boulons. Dans le cas de la traverse double, la surface d'appui est beaucoup plus grande que dans le cas du joint appuyĂ© sur une seule traverse. 2. Le joint suspendu fig. 147. Ce joint, dans lequel les traverses de contre-joint sont rapprochĂ©es sensiblement jusqu'au contact, est trĂšs employĂ© ; les chemins de fer français, suisses et belges l'utilisent. GĂ©nĂ©ralement les deux traverses sont pratiquement jointives, le petit intervalle qui les sĂ©pare dispense de scier les traverses aux dimensions rigoureuses lorsqu'elles sont en bois. La distance d'axe en axe entre traverses est de 29 cm en Belgique fig. 147. Les traverses de joint sont placĂ©es de telle maniĂšre que les axes des surfaces d'appui des rails soient Ă  mi-distance entre les boulons de l'Ă©clissage, en vue de faciliter la pose et le resserrage des boulons et des tirefonds fig. 147. 3. Le joint en porte Ă  faux fig. 156. Il est Ă©galement en usage sur de nombreux rĂ©seaux. Ses partisans estiment que l'abaissement du rail d'amont entraĂźne un abaissement, sinon Ă©quivalent, du moins Ă  peu prĂšs Ă©gal, du rail d'aval ; le passage d'un rail Ă  l'autre se ferait avec plus de douceur. Fig. 156. - Joint en porte Ă  faux avec traverses mĂ©talliques OugrĂ©e-Marihaye ». Il s'impose lorsqu'on emploie des traverses mĂ©talliques avec attaches par clavettes. Dans le cas des traverses mĂ©talliques du type OugrĂ©e-Marihaye », la distance d'axe en axe des traverses de joint atteint 43 cm c'est-Ă -dire que les traverses sont rapprochĂ©es autant que faire se peut dans la limite de la possibilitĂ© du placement et de l'enlĂšvement des clavettes. G. - Position relative des joints dans les deux files de rails. Les joints sont dits concordants quand ils sont placĂ©s exactement au droit l'un de l'autre fig. 157. Ils sont dits alternĂ©s ou en quinconce quand les joints de l'une des files de rails se trouvent au droit du milieu des rails de l'autre file fig. 158. Enfin, ils sont chevauchĂ©s quand leur position se rapproche de la concordance mais avec un dĂ©calage de deux ou trois traverses seulement fig. 159. Si l'on se place du point de vue des chocs transmis de la voie au matĂ©riel roulant wagons et voitures, on peut dire avec les joints concordants fig. 157, au passage du joint affaissĂ©, l'essieu tombe des deux roues eu mĂȘme temps et le vĂ©hicule a une tendance Ă  piquer du nez, avec les joints alternĂ©s fig. 158, les vĂ©hicules qui portent sur quatre roues, restent suspendus sur trois roues au passage du joint affaissĂ©. S'il y a choc, celui-ci est moins violemment ressenti par le vĂ©hicule. Fig. 157. - Joints concordants. Fig. 158. - Joints alternĂ©s. Fig. 159. - Joints chevauchĂ©s. Mais le mouvement de celui-ci est plus irrĂ©gulier car il reçoit alternativement un choc Ă  droite, puis Ă  gauche, d'oĂč un mouvement de roulis. Le dispositif des joints chevauchĂ©s fig. 159 note 137 attĂ©nue les inconvĂ©nients des joints concordants. Les rĂ©seaux adoptent l'un ou l'autre systĂšme selon qu'ils estiment que le confort des voyageurs sera meilleur, mais, Ă  l'heure actuelle, les inconvĂ©nients signalĂ©s sont attĂ©nuĂ©s avec les vĂ©hicules Ă  trois essieux ou Ă  bogies. En fait, ce sont les joints concordants que l'on rencontre le plus frĂ©quemment. Comme les traverses sont rapprochĂ©es dans le voisinage du joint, si l'on se place du point de vue Ă©conomie de traverses », les joints concordants sont Ă  prĂ©fĂ©rer aux joints alternĂ©s et mĂȘme aux joints chevauchĂ©s. Lors du CongrĂšs international de Rome sept. - oct. 1950, le rapporteur italien a signalĂ© qu'il a Ă©tĂ© posĂ© rĂ©cemment en Italie plusieurs centaines de kilomĂštres de voies avec joints soit dĂ©calĂ©s soit alternĂ©s avec des longueurs de barres de 36 et de 48 mĂštres. Pour les barres de 36 m, l'alternance est de 18 m ; avec les joints dĂ©calĂ©s, elle est de 12 mĂštres. H. - Conclusion. Dans notre prĂ©cĂ©dente Ă©dition, nous avons dĂ©crit divers types de joints joint Ă  coussinets des chemins de fer nĂ©erlandais, joint soutenu des rĂ©gions françaises du Nord et de l'Est, joint appuyĂ© Ă  Ă©clisses longues du P. L. M., qui sont aujourd'hui abandonnĂ©s. Ces essais et la diversitĂ© des systĂšmes en usage montrent bien la difficultĂ© de trouver une solution satisfaisante Ă  ce problĂšme. Le joint idĂ©al est encore Ă  dĂ©couvrir. L'invention d'un systĂšme d'Ă©clissage qui supprimerait le forage de trous dans l'Ăąme du rail et partant Ă©liminerait l'une des causes principales des ruptures de rails, constituerait un progrĂšs considĂ©rable. Par ailleurs, les joints doivent ĂȘtre aussi simples que possible, peu coĂ»teux Ă  installer et Ă©conomiques Ă  entretenir. CHAPITRE IXLe cheminement des rails Le cheminement des rails est le dĂ©placement longitudinal et parallĂšle des rails sur les traverses. Le cheminement des rails entraĂźne parfois celui des traverses sur le ballast. Il arrive qu'un rail, gĂ©nĂ©ralement celui de gauche, chemine plus que l'autre, ce phĂ©nomĂšne s'appelle chevauchement ou cheminement diffĂ©rentiel. Dans ce cas, si les traverses sont entraĂźnĂ©es, elles prennent une position oblique qui rĂ©trĂ©cit la largeur de la voie. Le cheminement diffĂ©rentiel est donc plus grave que le cheminement ordinaire. Si le cheminement est. un fait, autre chose est d'en dĂ©terminer exactement les causes. Pour analyser le phĂ©nomĂšne qui se manifeste de façons trĂšs variables sur une mĂȘme ligne, il faut considĂ©rer sĂ©parĂ©ment les lignes Ă  double voie, celles Ă  simple voie, les courbes et les dĂ©clivitĂ©s. A. - Lignes Ă  double voie. Les rails sont soumis Ă  des efforts longitudinaux de sens contraires - les roues motrices et accouplĂ©es de la locomotive dĂ©terminent par leur adhĂ©rence, une action sur le rail dirigĂ©e en sens inverse de la marche, c'est le seul facteur qui agisse dans ce sens, - les roues porteuses de la locomotive, du tender et de tous les autres vĂ©hicules du train tendent au contraire Ă  pousser le rail en avant pour trois raisons 1° Les chocs successifs des roues sur les abouts des rails d'aval. 2° Le mouvement en avant est dĂ» Ă©galement Ă  la dĂ©formation du rail au passage de la roue. La barre est localement et temporairement allongĂ©e par la compression sous la roue. Cet effet de flexion et d'Ă©tirage se traduirait par un mouvement en avant sous la pression longitudinale que la roue exerce en avançant elle-mĂȘme. On a traduit cette idĂ©e sous une forme imagĂ©e au passage d'un train, la partie du rail qui se trouve directement au-dessous d'une roue et des deux cĂŽtĂ©s, prend une forme qui peut ĂȘtre comparĂ©e aux creux d'une vague ; la roue a toujours devant elle une lĂ©gĂšre obstruction, assimilable Ă  une rampe en miniature que, dans un certain sensuelle ne rĂ©ussit jamais Ă  gravir, mais qu'elle chasse devant elle. On constate que le cheminement est d'autant plus important que les traverses sont plus espacĂ©es ; sans doute parce que, dans ce cas, le rail flĂ©chit davantage entre deux traverses. De l'expĂ©rience de tous les chemins de fer, les pires cas de cheminement se produisent toujours sur une plateforme compressible oĂč une action ondulatoire visible prend naissance sous les charges. 3° Au cours du freinage, lorsque l'on exerce au moyen du sabot de frein une pression Q sur une roue chargĂ©e d'un poids P fig. 160, cette pression engendre une action tangentielle retardatrice Ă©gale Ă  fQ. D'autre part, la rĂ©action du rail sur la roue produit, au contraire, une action tangentielle horizontale φP tendant Ă  faire tourner la roue dans le sens de la marche du train. Fig. 160 Ces deux efforts doivent constamment se faire Ă©quilibre. Au fur et Ă  mesure que la pression Q croĂźt, φP augmente. Comme P est constant, le coefficient φ augmente. Il en rĂ©sulte que, lors des freinages, l'action horizontale φP des roues porteuses est augmentĂ©e. Par ailleurs, Ă  ce moment, le rĂ©gulateur de la prise de vapeur est fermĂ©, les roues motrices et accouplĂ©es deviennent porteuses et leur action antagoniste disparaĂźt ; il est clair que, dans ces conditions, le cheminement est plus accentuĂ©. Il est Ă  remarquer que φP, tout en augmentant, doit rester sous la limite d'adhĂ©rence si l'on veut Ă©viter le calage des roues, la pression Q doit donc rester dans une limite dĂ©terminĂ©e. DĂšs que le calage se produit, l'action retardatrice n'est plus le frottement des blocs de frein sur les roues, mais le frottement de glissement, beaucoup plus faible, des roues sur les rails. Le cheminement est maximum aux abords des gares et sur les lignes dĂ©clives oĂč le freinage est frĂ©quent et continu. La S. N. C. B. multiplie les dispositifs anticheminants sur les sections des lignes en forte pente. Pour un train de voyageurs de longueur moyenne et, Ă  fortiori, pour un train de marchandises, remorquĂ© par une locomotive Ă  vapeur ou Ă©lectrique, l'influence des chocs des roues aux abouts des rails est prĂ©dominant et semble suffire pour expliquer le cheminement en avant qui seul se constate. Sur une ligne Ă  double voie qui ne serait parcourue que par des automotrices ou des autorails pour lesquels le nombre de roues motrices est trĂšs grand par rapport au nombre de roues porteuses, le cheminement en avant pourrait ĂȘtre moindre. Enfin, si l'on envisage une ligne Ă  double voie, reliant, par exemple, un dĂ©pĂŽt de locomotives Ă  une gare, ligne sur laquelle ne circuleraient que des locomotives Ă  forte adhĂ©rence et roulant haut le pied », le cheminement pourrait se produire dans le sens opposĂ© Ă  celui de la circulation. De mĂȘme, le cheminement en avant peut ĂȘtre sĂ©rieusement freinĂ© sur un tronçon de voie oĂč les dĂ©marrages sont frĂ©quents note 140, lesquels s'accompagnent parfois du pivotement des roues motrices et accouplĂ©es. Si, comme nous l'avons dit, l'influence des chocs est prĂ©dominante, on comprendra, et c'est ce qui se constate, que le cheminement sera d'autant plus grand que les roues seront plus chargĂ©es, que le trafic tonnage sera plus grand et que la vitesse sera plus grande. Sur une ligne Ă  double voie, le cheminement est le plus accentuĂ© sur la voie la plus chargĂ©e. Courbes. - Dans les courbes, le cheminement est plus accusĂ© sur la file de rails oĂč la charge est la plus Ă©levĂ©e. Si le dĂ©vers est Ă©tabli pour les grandes vitesses, la file de rails du petit rayon de la courbe supporte des charges plus lourdes que celle du grand rayon, c'est alors le rail intĂ©rieur de la courbe qui doit cheminer le plus et c'est ce que l'on observe. Si, au contraire, le surhaussement du rail extĂ©rieur est insuffisant, c'est celui-ci qui aurait tendance Ă  prendre de l'avance sur le rail intĂ©rieur. DĂ©clivitĂ©s. - Sur les lignes fortement dĂ©clives, plus de 15 mm/m par exemple plan inclinĂ© d'Ans Ă  LiĂšge 33 mm/m, les effets de la dilatation s'ajoutent au cheminement provoquĂ© par la circulation et le freinage. Le rail s'allonge dans le sens de la pente lors d'une hausse de la tempĂ©rature et, Ă  cause de la gravitĂ©, ne remonte pas lors de la contraction due au refroidissement ultĂ©rieur. B. - Lignes Ă  simple voie. Sur les lignes Ă  voie unique, parcourues dans les deux sens, le cheminement ne s'observe guĂšre. S'il se produit, c'est alors dans le sens de circulation des trains les plus lourds et les plus rapides ou dans le sens des pentes ou encore dans les sections courbes. Parfois un rail d'une voie unique chemine plus que l'autre ou bien il chemine en sens contraire de l'autre sans qu'il soit possible d'expliquer ce fait. Sur une ligne Ă  voie unique aboutissant Ă  une gare en impasse, l'effet des freinages Ă  l'arrivĂ©e et celui des dĂ©marrages au dĂ©part pour repartir en sens inverse peuvent s'ajouter pour provoquer un cheminement dans la direction du heurtoir. C. - Nuisance et danger du cheminement. Le cheminement tend Ă  fermer les joints de dilatation dans le voisinage des points fixes vers l'aval en voies principales aiguillage, bifurcation, traversĂ©e, cuvette entre pente et rampe ; en voies accessoires les ponts tournants, les ponts Ă  peser. Ce resserrement des joints, en aval est naturellement accompagnĂ© d'une augmentation correspondante de l'ouverture des joints en amont. Tout cheminement qui n'est pas attĂ©nuĂ© suffisamment, exerce un grand effort sur tout obstacle en aval. Il y a alors de grands risques de flambement » de la voie dans son ensemble lorsque survient une brusque Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature note 141. Ce flambement est accompagnĂ© d'un Ă©largissement ou d'un rĂ©trĂ©cissement de l'entrevoie. Si les traverses cheminent, elles se placent en porte Ă  faux sur leurs moules et tendent Ă  s'incliner. D. - Cheminement diffĂ©rentiel ou chevauchement. Le cheminement n'est pas toujours le mĂȘme pour les deux files de rails d'une mĂȘme voie, mĂȘme en alignement droit. Le rail du cĂŽtĂ© de l'accotement avance plus vite que celui du cĂŽtĂ© de l'entrevoie, c'est-Ă -dire que, sur les rĂ©seaux oĂč les trains prennent la gauche, le rail de gauche chevauche sur le rail de droite. Diverses raisons ont Ă©tĂ© mises en avant pour expliquer ce phĂ©nomĂšne sans que l'on soit parvenu Ă  Ă©lucider complĂštement la question. D'aucuns y trouvent une justification dans le fait que la traverse est moins bien soutenue du cĂŽtĂ© de l'accotement que du cĂŽtĂ© de l'entrevoie ; cette raison n'est pas pĂ©remptoire car le rail peut cheminer sur la traverse sans que celle-ci se dĂ©place. Sur certains rĂ©seaux, avec circulation Ă  gauche, on a cherchĂ© une relation entre le cheminement du rail de gauche et le fait que, sur ces chemins de fer, la manivelle motrice de gauche des locomotives est en avance sur la manivelle de droite. Cette explication, basĂ©e sur la dissymĂ©trie de la locomotive, trouverait une justification dans le fait que sur le Great Eastern Railway, oĂč la manivelle du cĂŽtĂ© droit des locomotives est en avance sur celle de gauche, il a Ă©tĂ© constatĂ©, au contraire, que c'Ă©tait le rail de droite qui, en alignement droit, cheminait plus que le rail de gauche. La mĂȘme observation a Ă©tĂ© faite sur les chemins de fer du Midi français. LĂ  oĂč les trains prennent la droite, c'est aussi le rail de gauche qui chemine. Sur les lignes Ă©lectriques Ă  mĂ©canisme moteur central, le cheminement parallĂšle existe mais pas le chevauchement. Comme le chevauchement a pour consĂ©quence que les traverses se disposent obliquement et que, dĂšs lors, l'Ă©cartement des rails diminue, il est indispensable d'y remĂ©dier dĂšs qu'il atteint quelques centimĂštres. Fig. 161 Exemple d'un chevauchement trĂšs particulier constatĂ© certain jour sur la ligne de Bruxelles Ă  Ostende aux abords de Bruges fig. 161. Il s'agit d'une pose en rails de 52 kg/m. Or, en vue de freiner le cheminement, les tirefonds traversaient les ailes des Ă©clisses corniĂšres des joints ; de ce chef, l'avance du rail de gauche sur le rail de droite avait entraĂźnĂ© les seules traverses de contre-joint, les traverses intermĂ©diaires Ă©taient restĂ©es normales Ă  la voie, les rails ayant simplement glissĂ© sur celles-ci par suite d'un serrage insuffisant des attaches. E. - Sur les Tramways Il ne se produit pas de cheminement pour les rails Ă  orniĂšre. Les raisons sont les suivantes Les rails sont soudĂ©s sur une grande longueur. Les charges par essieu sont plus faibles et partant les efforts dynamiques sont moindres. F. - RemĂšdes contre le cheminement. Il est difficile d'empĂȘcher le cheminement d'une façon radicale. On parvient assez bien Ă  rĂ©duire, voire Ă  annuler, le cheminement du rail par rapport aux traverses, mais il est plus difficile d'empĂȘcher que le rail se dĂ©place avec les traverses. Celles-ci cheminent avec un dĂ©placement du moule. Quoi qu'il en soit, un cheminement important est gĂ©nĂ©ralement l'indice que la voie est mal entretenue ou bien que sa superstructure n'est pas en rapport avec son trafic. Il en dĂ©coule que le premier remĂšde contre le cheminement est d'avoir une voie bien entretenue et une plateforme bien drainĂ©e. Evidemment, l'entretien de la voie ne peut s'opposer qu'au cheminement et non Ă  sa cause l'action dynamique des vĂ©hicules, mais l'effet de celle-ci augmente avec le dĂ©faut d'entretien. Le second remĂšde consiste Ă  rĂ©duire le nombre de joints par l'emploi de rails de grande longueur obtenus soit directement par laminage, soit par soudure de rails de longueur normale note 142. En effet, d'une part, Ă  longueur de voie Ă©gale, on rĂ©duit le nombre de chocs des roues sur les extrĂ©mitĂ©s des rails ; d'autre part, la rĂ©sistance de frottement du rail sur les traverses qui doit absorber l'effort de cheminement est d'autant plus grande que le rail est plus long. Enfin, le rail lui-mĂȘme est solidaire d'un plus grand nombre de traverses et par consĂ©quent le cheminement des traverses sur le ballast est plus efficacement combattu. Anti-cheminants. En ce qui concerne les mesures spĂ©ciales, nous poserons Ă  la base le principe suivant les mesures prises contre le cheminement ne doivent pas intĂ©resser le joint. La pratique qui consiste Ă  faire passer les tirefonds par des entailles ou des trous mĂ©nagĂ©s dans les ailes plates des Ă©clisses corniĂšres doit ĂȘtre condamnĂ©e. Les traverses de contre-joint ont dĂ©jĂ  une assez lourde tĂąche sans devoir remplir par surcroĂźt le rĂŽle de moyen de retenue contre le cheminement. Par ailleurs, l'assemblage des Ă©clisses aux rails supporte suffisamment d'Ă©branlements sans y ajouter encore un nouvel effort. La tendance moderne est d'employer des dispositifs spĂ©ciaux agissant sur les traverses intermĂ©diaires. Ces dispositifs peuvent ĂȘtre Ă  action positive, Ă  frottement. Les premiers comportent un dispositif d'arrĂȘt, par exemple, un bout d'Ă©clisse corniĂšre fig. 162 ou une plaque d'arrĂȘt, boulonnĂ©e au rail et venant buter contre une traverse intermĂ©diaire. Ces dispositifs nĂ©cessitent le forage de trous dans l'Ăąme du rail. Fig. 162. - Dispositif d'arrĂȘt boulonnĂ© au rail. Il existe des dispositifs Ă  frottement qui Ă©vitent ce forage. a Selle anti-cheminement Winsby fig. 163. Elle se compose de deux piĂšces Ă  mĂąchoires, le verrou et la semelle, qui enserrent de part et d'autre le patin du rail. Ces deux piĂšces s'agrafent par rainure et languette Ă  crochet suivant un joint oblique. Il en rĂ©sulte qu'en chassant le verrou dans la semelle, les mĂąchoires serrent de plus en plus sur le patin. Tout cheminement qui tend Ă  se produire, accentue le serrage sur le patin. La semelle comporte une face d'appui F en retour d'Ă©querre, portant contre la traverse intermĂ©diaire qui, par frottement sur le moule de ballast, doit rĂ©sister Ă  l'effort de cheminement. b La fig. 164 reprĂ©sente un autre modĂšle d'ancre anti-cheminante. Elle se compose de deux piĂšces une griffe en acier dĂ©coupĂ©, un coin en acier estampĂ© exactement au profil du patin du rail. Elle coĂ»te moins cher que la selle Winsby qui est en acier coulĂ©. ** * Pour Ă©viter que la traverse intermĂ©diaire qui reçoit l'effort des butĂ©es d'arrĂȘt boulonnĂ©es fig. 162, ne se dĂ©place sur le ballast, on la relie Ă  quatre ou cinq traverses en amont par rapport au sens du cheminement par des lattes de cheminement, fixĂ©es Ă  ces traverses par des tirefonds. Ces lattes se placent aujourd'hui parallĂšlement aux rails et Ă  l'extĂ©rieur de la voie oĂč leur action est plus efficace. Si la tendance au cheminement est grande, on peut multiplier le nombre de butĂ©es pour reporter l'effort sur un nombre suffisant de traverses intermĂ©diaires. A la S. N. C. B., lorsque les Ă©clisses d'arrĂȘt boulonnĂ©es ne suffisent pas, on ajoute, Ă  chaque traverse, une selle Winsby ou une ancre anti-cheminante et cela, pour Ă©viter de devoir forer de nouveaux trous dans l'Ăąme du rail. Avec la pose sur traverses mĂ©talliques, on place un anti-cheminant Ă  autant de traverses que de besoin. Le systĂšme d'attache des traverses Angleur-Athus dispense de l'emploi de dispositifs spĂ©ciaux pour combattre le cheminement du rail par rapport Ă  la traverse. QUATRIÈME PARTIELes Appareils de la Voie Introduction. Parmi les appareils de la voie, on distingue 1° Les appareils qui servent Ă  faire traverser une voie par une autre voie, ce sont les traversĂ©es qui peuvent ĂȘtre rectangulaires ou obliques fig. 165 et 166. 2° Les appareils qui permettent le passage des vĂ©hicules d'une voie sur une autre voie. On rencontre ici deux catĂ©gories d'appareils a ceux qui permettent le passage continu des vĂ©hicules, ce sont les branchements fig. 167 ; b les dispositifs qui exigent l'arrĂȘt du train et, le plus souvent, ne permettent le passage que des vĂ©hicules un Ă  un, ce sont les plaques tournantes, les transbordeurs. Le branchement comporte un changement de voie aiguillage et un croisement fig. 167, alors que la traversĂ©e fig. 168 est composĂ©e de quatre croisements deux croisements aigus ou croisements proprement dits et deux croisements obtus, communĂ©ment dĂ©nommĂ©s traversĂ©es dans le sens restreint du mot. On retrouve donc dans les traversĂ©es et les branchements une partie analogue le croisement. CHAPITRE ILes branchements 1. GĂ©nĂ©ralitĂ©s A. - Description. Les aiguilles aa', bb' fig. 169 sont manƓuvrĂ©es autour des talons a', b' ; ce sont les pointes a, b qui se dĂ©placent. Les deux files extĂ©rieures de rails sont continues. Les files intĂ©rieures comprennent les parties mobiles aa', bb' qu'on appelle les aiguilles parce que ce sont des tronçons de rails dont les extrĂ©mitĂ©s sont effilĂ©es. Les pointes des aiguilles peuvent ainsi venir s'appuyer, sans former de saillie sensible, contre las rails extĂ©rieurs aux points a et b. Fig. 169. - Le branchement - commande par tringle. GĂ©nĂ©ralement, les deux aiguilles se dĂ©placent ensemble. Elles sont reliĂ©es entre elles par une ou deux tringles d'Ă©cartement t articulĂ©es de telle maniĂšre que le parallĂ©logramme puisse se dĂ©former quand les aiguilles se dĂ©placent. Dans la position indiquĂ©e N du levier de manƓuvre, la position normale, la voie est faite pour la direction AB ; dans la position renversĂ©e R, elle serait faite pour la direction AC. A l'endroit du croisement c des rails intĂ©rieurs, des orniĂšres sont mĂ©nagĂ©es pour le passage des mentonnets des roues. Le branchement comporte en outre de l'aiguille et du croisement, l'arc de branchement a'a". B. - Types d'aiguillages. Un aiguillage peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par la forme des aiguilles aiguilles rigides qui peuvent ĂȘtre droites ou courbes, aiguilles flexibles ; par sa talonnabilitĂ© Ă©ventuelle ; par le nombre de voies qu'il commande Ă  deux directions, Ă  trois directions ; par le mode de commande des aiguilles commande Ă  la main, commande par transmission mĂ©canique rigide ou flexible, commande par transmission par fluide transmission Ă©lectrique ou pneumatique ou hydraulique. C. - Forme des aiguilles. On utilise des aiguilles rigides droites ou courbes et des aiguilles flexibles. Le plus souvent, la voie principale est la voie directe, c'est-Ă -dire qu'elle se prĂ©sente en alignement droit voir fig. 169. Dans ces conditions, l'aiguille bb' donnant accĂšs Ă  la voie directe est une aiguille droite, mais l'aiguille aa' donnant accĂšs Ă  la voie dĂ©viĂ©e peut ĂȘtre une aiguille droite ou une aiguille courbe. Les aiguilles droites sont simples, rĂ©sistantes Ă  la pointe et moins coĂ»teuses. Elles simplifient les approvisionnements qui ne comportent que deux modĂšles pour les dĂ©viations Ă  droite et Ă  gauche alors qu'il en faut quatre avec les aiguilles courbes. D. - TalonnabilitĂ©. Si le train arrive de B et se dirige vers A, il prend les aiguilles par le talon et trouve la voie ouverte si l'appareil est disposĂ© normalement comme le montre la figure 169. Si l'appareil Ă©tait dans la position renversĂ©e, reprĂ©sentĂ©e en pointillĂ©, les mentonnets des roues, roulant contre le rail extĂ©rieur, refouleraient les aiguilles dans la position convenable. Lorsque ce dĂ©placement forcĂ© peut se faire sans bris ou dĂ©formation d'aucune piĂšce, on dit que les aiguilles sont talonnables. E. - Dispositions adoptĂ©es pour les branchements. a Branchements simples. - Sur les plans, les branchements fig. 170 sont gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentĂ©s comme l'indique le croquis fig. 171, les axes des deux voies faisant entre eux l'angle α du croisement. D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la voie courbe du branchement se pose sans dĂ©vers, Ă  moins que cette voie ne soit importante et doive ĂȘtre parcourue Ă  vitesse assez grande ; dans ce cas, l'ensemble du branchement et partant les deux voies se posent en dĂ©vers note 148. b Branchements doubles. - Le branchement double est formĂ© d'une voie directe sur laquelle se greffent deux voies dĂ©viĂ©es. Les branchements doubles symĂ©triques comportent un changement Ă  trois voies, les voies dĂ©viĂ©es Ă  gauche et Ă  droite partant du mĂȘme point fig. 172. Fig. 174. - Branchement double dissymĂ©trique avec les deux dĂ©viations du mĂȘme cĂŽtĂ©. Ce systĂšme prĂ©sente l'inconvĂ©nient que les parties mobiles des appareils se maintiennent difficilement dans un mĂȘme plan horizontal et que des confusions dans la manƓuvre des aiguilles sont frĂ©quentes. Aussi prĂ©fĂšre-t-on faire chevaucher l'une des dĂ©viations sur l'autre fig. 173, ce qui donne une installation plus solide et permet de faire la pose avec des aiguilles ordinaires. On peut de la mĂȘme maniĂšre Ă©tablir des branchements doubles dissymĂ©triques dont les deux dĂ©viations sont du mĂȘme cĂŽtĂ© fig. 174. Ces branchements dissymĂ©triques sont encore dĂ©signĂ©s sous le nom de branchements enchevĂȘtrĂ©s. L'angle formĂ© par les deux voies se dĂ©finit par sa tangente, exprimĂ©e en fraction dĂ©cimale comme en France 0,09 - 0,11 - 0,125, etc. ou, ce qui est plus commode pour le tracĂ© des plans, en fraction ordinaire comme en Allemagne 1/11 - 1/9 - 1/8, etc. En Belgique, l'angle de croisement est exprimĂ© en degrĂ©s, minutes, secondes et dessinĂ© Ă  l'aide de la tangente = 5°1'24", tg= 0, ou 1/11,3 ; = 6°11'55", tg= 0, ou 1/9,2 ; = 7°7'30", tg= 0, ou 1/8 ; etc. F. - Pourquoi le branchement normal, c'est-Ă -dire Ă  aiguilles courtes 5 m ou de longueur moyenne 6 m, constitue-t-il un point faible dans la voie ? Pour trois raisons Le soutien imparfait des aiguilles. L'aiguille est, en effet, moins solidement Ă©tablie que le reste de la voie, car elle ne peut ĂȘtre supportĂ©e que par des coussinets sur lesquels elle doit pouvoir se dĂ©placer. La prĂ©sence d'un coude inĂ©vitable Ă  la pointe de l'aiguille angle de dĂ©viation de l'aiguille. Le faible rayon de courbure de la voie dĂ©viĂ©e. G. - Longueur des branchements. Il y a gĂ©nĂ©ralement grand intĂ©rĂȘt Ă  utiliser des branchements courts Pour permettre de donner aux voies des stations le maximum de longueur utile note 149 et de tirer ainsi tout le parti possible de la superficie disponible. Les appareils courts peuvent ĂȘtre groupĂ©s sur une Ă©tendue rĂ©duite d'oĂč facilitĂ© de manƓuvre et de surveillance. Les branchements courts rĂ©duisent le temps nĂ©cessaire au dĂ©gagement des itinĂ©raires ce qui accĂ©lĂšre les manƓuvres. Cependant, pour la facilitĂ© de la circulation, il conviendrait d'avoir des courbes de grand rayon. Mais alors le branchement s'allonge et la place occupĂ©e par l'appareil augmente ; en outre, les courbes de grand rayon conduisent Ă  un angle du croisement trĂšs aigu. Pour les appareils de bifurcation, quand la question de superficie disponible n'est pas en jeu, il peut y avoir, dans certains cas, intĂ©rĂȘt Ă  adopter un grand rayon plutĂŽt qu'un branchement court. La longueur du branchement dĂ©pend du rayon de la voie dĂ©viĂ©e formule 9, page 153. Puisque nous voulons employer des branchements courts, ce rayon devra ĂȘtre le plus petit possible compatible avec la vitesse de circulation. Les deux desiderata sont donc contradictoires. Dans les gares, les voies parcourues par des trains complets ne peuvent prĂ©senter des rayons infĂ©rieurs Ă  180 mĂštres. Évidemment, si on insĂšre dans les voies principales des branchements de petit rayon, on ne pourra circuler Ă  grande vitesse que sur la voie droite. Sur la voie dĂ©viĂ©e, en courbe de 180 m de rayon, les trains devront ralentir Ă  40 km/h. 2. - Relations A. Calcul de l'orniĂšre Ă  mĂ©nager au talon de l'aiguille de dĂ©viation. ConsidĂ©rons l'aiguille de dĂ©viation AO fig. 175. ThĂ©oriquement, son axe se raccorde tangentiellement Ă  celui du rail, l'aiguille Ă©tant entaillĂ©e pour pouvoir s'appliquer contre le rail. Fig. 175. - Aiguille de dĂ©viation OA. Au talon A de l'aiguille, il faudra mĂ©nager une orniĂšre d2 suffisante pour laisser passer le mentonnet des roues et pour Ă©viter que l'aiguille effacĂ©e ne soit Ă  aucun endroit touchĂ©e par le mentonnet de la roue. L'orniĂšre d2 reprĂ©sente la distance entre la face latĂ©rale du talon de l'aiguille et la face latĂ©rale du rail d'applique. Elle correspond Ă  la diffĂ©rence entre l'Ă©cartement normal des faces intĂ©rieures des rails voie neuve 1,435 m et la plus petite valeur de e fig. 177 . 1 Or, d'aprĂšs l'UnitĂ© Technique Internationale note 150, la distance rĂ©glementaire entre les faces intĂ©rieures des bandages des roues d'un mĂȘme essieu est de 1,360 m avec une tolĂ©rance de 3 mm en plus ou en moins, soit 1,357 m et 1,363 m. D'oĂč . 2 dl = largeur rĂ©glementaire du mentonnet = 33 mm note 151, mais il faut tenir compte des tolĂ©rances. Fig. 176 L'Ă©paisseur maximum de dl bandage neuf est Ă©gale Ă  fig. 177 . 3 Fig. 177. - Calcul de l'orniĂšre Ă  amĂ©nager au talon de l'aiguille. Mais quand le bandage est arrivĂ© Ă  sa limite d'usure, dl = 20 mm. Il s'ensuit que la valeur minimum de e est . 4 Dans ces conditions, puisque formule 1 la largeur d2 de l'orniĂšre doit ĂȘtre au moins Ă©gale Ă  d2 = 1,435 m voie neuve - emin, on a, d'aprĂšs la formule 4 d2 = 1,435 m - 1,377 m = 58 mm = 60 mm. 5 Souvent, on prend d2 = 60 mm pour tenir compte d'un Ă©largissement possible de la voie. Si nous voulons connaĂźtre la dĂ©viation » minimum, c'est-Ă -dire la distance d d'axe en axe de l'aiguille et du rail contre-aiguille fig. 175 et 177, nous devrons ajouter Ă  d2 deux demi-Ă©paisseurs de bourrelet du rail soit 72 mm avec le rail de 50 kg/m ou 62 mm avec le rail de 40 kg/m et nous aurons selon le cas d = d2 + 72 mm = 58 + 72 = 130 mm ou d = d2 + 62 mm = 58 + 62 = 120 mm. 6 B. - Relations entre les Ă©lĂ©ments de l'aiguille de dĂ©viation proprement dite. Fig. 178 DĂ©terminons le rayon de courbure R de l'aiguille en fonction de la largeur de l'orniĂšre d et de la longueur l de l'aiguille proprement dite fig. 178 l = AB = OA. Dans le cercle de rayon R, on a et en nĂ©gligeant d2 devant 2 R lÂČ = 2Rd d'oĂč La longueur de l'aiguille l dĂ©pend donc de la largeur d de l'orniĂšre au talon et du rayon R de la voie dĂ©viĂ©e. Or, d = 120 Ă  130 mm. Pour que R soit Ă©gal Ă  300 mĂštres, avec d = 130 mm, il faut . Pour que R soit Ă©gal Ă  500 mĂštres, avec d = 130 mm, il faut . Ordinairement, on n'emploie pas des aiguilles rigides aussi longues, ce serait insĂ©rer dans la voie un trop long tronçon de rail mal soutenu, exposĂ© Ă  flĂ©chir ; en outre, plus l'aiguille est longue, plus elle est lourde et plus sa manƓuvre devient dure. La longueur normale actuelle des aiguilles rigides note 153 est, Ă  la S. N. C. B., de 5 mĂštres. La formule 8 montre que l'emploi d'aiguilles courtes conduit Ă  des aiguilles de petit rayon. C. - Relations entre les Ă©lĂ©ments principaux du branchement. Fig. 179. - Le branchement. Soient, fig. 179 L = la longueur totale du branchement comprenant la longueur Aa de l'aiguille proprement dite, l'arc de raccord ab du branchement, la branche bC du croisement proprement dit jusqu'Ă  la pointe de cƓur mathĂ©matique C. R = le rayon de la voie dĂ©viĂ©e ACE = l'angle du croisement e = l'Ă©cartement de la voie. Quelle est l'influence de l'anglesur la longueur L du branchement et sur le rayon R de la voie dĂ©viĂ©e ? et, nĂ©gligeant AD devant 2 R, on a , d'oĂč or 10 on a successivement Il s'ensuit que les valeurs de L et de R du branchement augmentent au fur et Ă  mesure que l'angle a du croisement diminue, e Ă©tant une constante. La formule 13 dĂ©duite de 12, montre que des courbes de grand rayon donnent Ă  l'angledu croisement, une valeur trĂšs petite. Or, nous verrons combien l'acuitĂ© de cet angle constitue un danger. Le rayon R ne peut descendre au-dessous de 180 mĂštres pour les branchements parcourus par les trains Ă  l'entrĂ©e en gare. Cette limite imposĂ©e Ă  R, fixe en mĂȘme temps une limite Ă et dĂ©cide du choix des appareils de croisement. L'adoption d'un rayon de 180 mĂštres dans la voie dĂ©viĂ©e des branchements conduit Ă  un type d'appareil prĂ©sentant un croisement de tangente 1/9 en usage sur la plupart des rĂ©seaux angle d'environ 6°. Pour ne pas multiplier les types de croisement, les rĂ©seaux se bornent Ă  construire quelques modĂšles d'appareils. Par exemple, la S. N. C. B. a adoptĂ© Croisements en rails de 50 kg/m. Types Longueur des appareils Branche dĂ©viĂ©e Angle Ă  la pointe mathĂ©matique Angle Ă  la sortie Tangente de l’angle Ă  la sortie H0 8,750 R m 2° 51'44" 3° 8'55" 0, H1 6,000 R 561 m 4° 5' 0" 4°29'33" 0, H2 5,200 droite 5° 1'24" 5° 1'24" 0, H3 4,850 droite 6°11'55" 6°11'55" 0, H4 4,450 droite 7° 7'30" 7° 7'30" 0, H5 4,200 droite 8° 57' 1" 8°57' 1" 0, H6 4,000 droite 11°18'40" 11°18'40" 0, H7 3,500 droite 12°23'50" 12°23'50" 0, H8 3,200 droite 14°15' 0" 14°15' 0" 0, Remarque. - Les appareils H5 Ă  H8 ne sont utilisĂ©s que dans les traversĂ©es de voies. 3. - Construction des branchements A. - Calcul et tracĂ©. 1° Branchements Ă  aiguilles droites manƓuvrĂ©es par rotation autour du talon aiguilles articulĂ©es. Le tracĂ© de la voie dĂ©viĂ©e AC d'un branchement fig. 179 n'est pas rigoureusement tangent en A Ă  l'alignement de la voie AB parce qu'il est impossible de rĂ©aliser la lame de couteau » que cela exigerait ; le tracĂ© prĂ©sente, Ă  la pointe de l'aiguille, un angle de dĂ©viation» fig. 180. L'aiguille de dĂ©viation droite ou courbe est raccordĂ©e au croisement proprement dit par l'arc de branchement ab fig. 179, en forme d'arc de cercle de rayon R. Nous supposerons que les branches bC fig. 179 du croisement proprement dit sont conservĂ©es droites note 155_1. Fig. 180 L'angle de dĂ©viationdoit ĂȘtre minimum, mais la nĂ©cessitĂ© de donner Ă  la pointe de l'aiguille une soliditĂ© suffisante, ne permet pas de descendre au-dessous de 30 minutes. Par ailleurs, nous avons vu, page 152, que la dĂ©viation minimum d au talon de l'aiguille doit ĂȘtre de 120 mm Ă  130 mm selon le profil du rail. Pour rĂ©aliser cet angle de dĂ©viationde 30 minutes, au moyen d'aiguilles droites fig. 180, il faudrait leur donner une longueur de 13,745 m note 155_2 ; or, la longueur de 5 mĂštres est de rĂšgle actuellement Ă  la S. N. C. B. Remarque. - A mesure que la longueur AT de l'aiguille augmente, le rayon R de l'arc de branchement TB diminue. En effet fig. 181, partons d'un angle de dĂ©viation donnĂ©et d'une longueur donnĂ©e d'aiguille droite AT. Fig. 181. - A mesure que la longueur de l'aiguille augmente, le rayon de l'arc de branchement diminue. La longueur totale du branchement AC est dĂ©terminĂ©e par la condition pratique d'avoir deux tangentes Ă©gales ST-SB pour la courbe du rail intercalaire TSB. BD = l'alignement droit du croisement. Nous constatons que si nous allongeons l'aiguille AT jusqu'en T', la condition S'T' = S'B' refoule le croisement en C', mais plus le croisement recule, plus la longueur des tangentes diminue. La longueur de l'arc TSB diminue, mais son angle au centre, Ă©gal Ă , reste constant. Le rayon R de l'arc intercalaire est Ă©gal Ă  ,, il dĂ©pend donc de la longueur des tangentes, de la longueur de l'aiguille, de la valeur de l'angle au centre. Comme , nous voyons que, pour un angle de croisementdonnĂ©, plus l'angle de dĂ©viationest petit, plus l'angle au centreaugmente et par consĂ©quent plus le rayon de l'arc intercalaire diminue puisque . Plus l'angleest petit et plus le rayon augmente. 2° Branchements Ă  aiguille de dĂ©viation courbe manƓuvrĂ©e par rotation autour du talon. Les deux inconvĂ©nients que nous avons signalĂ©s Ă  propos de l'aiguille droite longueur exagĂ©rĂ©e des aiguilles et faible rayon de l'arc de branchement, sont attĂ©nuĂ©s par l'emploi d'aiguilles de dĂ©viation courbes, tracĂ©es en arc de cercle. Fig. 182 Deux solutions sont possibles tracer l'aiguille CA tangentiellement au rail d'applique AB fig. 180, p. 155 et substituer, Ă  l'extrĂ©mitĂ© de l'arc de cercle, une tangente CD rĂ©alisant l'angle de dĂ©viation minimum de 30 minutes ; tracer l'aiguille en arc de cercle coupant le rail d'applique sous un angle de 30 minutes fig. 182. Cette derniĂšre solution, qui pour un mĂȘme angle de dĂ©viation, donne une aiguille plus courte, doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e. Remarque. - Pour un mĂȘme angle de dĂ©viationĂ  la pointe, une aiguille courbe c fig. 183 pourra ĂȘtre plus courte qu'une aiguille droite d mais la course AA' de la pointe devra ĂȘtre plus grande et Ă©gale Ă  AA" pour dĂ©gager complĂštement l'orniĂšre entre le rail d'applique et l'aiguille. Cependant la course de la pointe qui doit ĂȘtre au moins Ă©gale Ă  la dĂ©viation d page 152 ne peut dĂ©passer une limite dĂ©terminĂ©e qui est en gĂ©nĂ©ral de 120 Ă  160 mm note 157_1. Avec les aiguilles courbes, Ă  cause de cette limite, l'orniĂšre d1 devient fig. 184, sur une certaine longueur de l'aiguille, plus petite que la dĂ©viation d au talon T, et, dĂšs lors, il est nĂ©cessaire d'adopter au talon une orniĂšre d2 plus grande qu'avec les aiguilles droites. a TracĂ© gĂ©omĂ©trique de l'aiguille courbe de dĂ©viation note 157_2. Soient AB et TP fig. 185, les bords intĂ©rieurs Ă  la voie des bourrelets du rail d'applique et de l'aiguille courbe, se coupant en P sous l'angle de dĂ©viation. L'aiguille TP est tracĂ©e en arc de cercle de rayon R. Fig. 185. - TracĂ© gĂ©omĂ©trique de l'aiguille courbe de la voie dĂ©viĂ©e. Emplacement du talon de l'aiguille. Étant donnĂ©et, R Ă©tant choisi en tenant compte des considĂ©rations dĂ©veloppĂ©es page 160, on dĂ©termine l'emplacement du talon T de façon que pour la facilitĂ© de la manƓuvre, l'aiguille soit la plus lĂ©gĂšre possible et, pour cela, elle devra ĂȘtre la plus courte possible ; dans sa position effacĂ©e, l'aiguille ne puisse ĂȘtre touchĂ©e par les mentonnets des roues. Il s'agit donc de dĂ©terminer l et d-f. On procĂšde par essais successifs Partant d'une longueur d'aiguille TP = l choisie approximativement, on dĂ©termine l'angle au centrede l'arc de cercle TP par la relation qui, traduite en degrĂ©s, donne . Dans le triangle OPN, la corde TP est Ă©gale Ă  l, on a d'oĂč 1 et la distance BT du talon au rail d'applique c'est-Ă -dire la dĂ©viation d est Ă©gale Ă  2 La manƓuvre de l'aiguille l'amĂšne dans la position TP'. Dans le cas d'une aiguille courbe, le dĂ©placement PP' = a de la pointe est limitĂ© Ă  ± 160 mm. L'arc a = PP' a pour rayon TP' = l, dĂšs lors, l'anglede rotation de l'aiguille est 3 Il se peut que cet anglesoit plus petit quec'est-Ă -dire que la tangente au talon de l'aiguille n'atteigne pas, pendant la manƓuvre, la parallĂšle Tt au rail d'applique menĂ©e par le talon T. Cherchons quelle est, dans ce cas, la valeur de l'orniĂšre rĂ©elle d-f. La flĂšche f de l'arc TP' dĂ©limitĂ© par cette parallĂšle Tt rĂ©sulte de la relation fig. 186 f = AO - OB = R - R cos 4 dans laquelle . Les formules 2 et 4 donnent 5 Enfin, les formules 1 Ă  4 donnent d-f en fonction de R, deet de a Il faut que la distance d-f soit au moins Ă©gale Ă  la distance minimum nĂ©cessaire pour mettre l'aiguille Ă  l'abri des chocs des mentonnets des roues. Fig. 186 Si l'on se donne l'angle de dĂ©viation, le rayon R et la course a, on dĂ©duit, puis ; au contraire, si l'on se donne, l et, on calcule R. DiffĂ©rents essais permettront de fixer la longueur minimum de l'aiguille pour la valeur admise pour le rayon R et pour la course PP' = a. Si la longueur trouvĂ©e pour l'aiguille Ă©tait trop grande, c'est-Ă -dire si elle Ă©tait incompatible avec une manƓuvre facile, c'est que le rayon R adoptĂ© pour l'aiguille serait trop grand et, dans ce cas, il faudrait reprendre les calculs en partant d'un rayon moindre. Remarque. - On rĂ©duit la longueur l de l'aiguille en augmentant la course de la pointe de façon que, dans ce cas f = 0. Si nous nous reportons aux figures 184 et 185, nous voyons que la valeur Ă  donner Ă  la course est Ă©gale Ă  dans laquelle d est la dĂ©viation minimum et l la longueur de la corde de l'aiguille. b Arc de raccord DT du branchement. - Choix du rayon. - Courbure uniforme depuis la pointe de l'aiguille jusqu'au croisement. ConsidĂ©rons la fig. 187. De l'extrĂ©mitĂ© D de la branche du croisement au talon T de l'aiguille, l'arc de raccord du branchement a un rayon R'. En T, oĂč commence l'aiguille, la courbure change et le rayon devient R. Fig. 187 La partie TP du branchement oĂč la courbure est diffĂ©rente de celle de l'arc de branchement DT correspond Ă  l'angle au centre. Le talon T, endroit oĂč la courbure change, se trouve Ă  une distance l" de l'extrĂ©mitĂ© du croisement, mesurĂ©e perpendiculairement Ă  la voie droite. On dĂ©montre note 160_1 que 6 Mais thĂ©oriquement, il y a intĂ©rĂȘt Ă  rĂ©aliser une courbure uniforme dans la voie dĂ©viĂ©e des branchements depuis la pointe de l'aiguillage jusqu'au croisement. Dans ce cas, la partie Ă  courbure diffĂ©rente de celle de l'arc de branchement disparait, que, l" devint l’ fig. 188 et la formule donne pour le rayon de courbure uniforme R' = R 7 oĂč l’ = la distance de l'extrĂ©mitĂ© de la branche du croisement au rail opposĂ© de la voie directe et= l'angle de croisement. Cette courbure uniforme R dĂ©pend donc de l'angle de dĂ©viationet des caractĂ©ristiques du croisement note 160_2. Mais la condition de la courbure uniforme dans l'aiguille et dans l'arc de branchement conduit Ă  multiplier les types d'aiguillage dont le nombre devient nĂ©cessairement aussi grand que celui des types de croisements employĂ©s. Aussi rĂ©alise-t-on seulement l'uniformitĂ© de courbure dans les branchements les plus aigus le plus petit oĂč se rencontrent les plus grands rayons et qui sont par consĂ©quent adoptĂ©s pour les voies parcourues aux vitesses les plus grandes. Fig. 188. - Rayon de courbure uniforme. On utilise les aiguillages de ces branchements avec des croisements moins aigus pour autant Ă©videmment que le rayon R' de l'arc de branchement ne devienne pas trop petit. Ces aiguillages ont des anglesetdĂ©terminĂ©s et correspondent Ă  une valeur d dĂ©terminĂ©e ; le croisement moins aigu a les caractĂ©ristiqueset l’ ce qui dĂ©termine l" = l’ - d. Le rayon R' de branchement dans le cas de la courbure non uniforme est donnĂ© par la formule 6. Il n'est toutefois pas recommandable de rĂ©aliser une courbure uniforme dans le branchement lorsque le croisement employĂ© est trĂšs aigu parce que la longueur des aiguilles devient trop grande. Remarque. - Pour adoucir l'entrĂ©e en courbe, certains rĂ©seaux, dont les chemins de fer belges, renoncent Ă  rĂ©aliser la condition de courbure uniforme dans la voie dĂ©viĂ©e des branchements schĂ©ma de la figure 189. Fig. 189 Au lieu d'un rayon uniforme R1 = O1A = O1C R1 = m, par exemple, tracĂ© interrompu de la figure, ils augmentent le rayon Ă  la pointe entre A et B par exemple R2 = O2A = O2B = m et le diminuent ensuite entre B et C par exemple R3 = O3B = O3C = m. c TracĂ© gĂ©omĂ©trique de l'aiguille T'O de la voie directe MN fig. 190. Dans tous les cas oĂč le rayon de la voie dĂ©viĂ©e MQ est plus petit que 400 mĂštres, il faut donner Ă  la voie dĂ©viĂ©e une surlargeur e dĂ©terminĂ©e par le rayon R de la courbe note 162. Cette surlargeur est rĂ©alisĂ©e par un dĂ©placement du rail intĂ©rieur de CF en C’E fig. 190. Au point C, c'est-Ă -dire Ă  la pointe du changement de voie qui constitue l'origine de la courbe, la surlargeur CC’ doit ĂȘtre Ă©gale Ă  e. En amont du branchement, la voie est Ă©largie suivant DC’. Fig. 190. - TracĂ© gĂ©omĂ©trique de l'aiguille de la voie directe. Pour permettre une construction facile, le rail d'applique C’E peut ĂȘtre rectiligne sur la longueur en contact avec l'aiguille. Pour cela, le rail dĂ©viĂ© DC’, au lieu d'ĂȘtre tangent Ă  l'arc de cercle C’C"E est tracĂ© suivant une sĂ©cante DC". Cependant, Ă  la en cas d'aiguilles courbes, le rail contre-aiguille dĂ©viĂ© est Ă©galement courbe. Les pointes des deux aiguilles sont en regard l'une de l'autre. L'aiguille T'O de la voie droite doit, pour venir en contact avec le rail contre-aiguille DC", avoir sa pointe P' tournĂ©e vers l'extĂ©rieur, Ă  cause de la surlargeur. On peut ou bien lui donner une forme rectiligne T'P' ou bien la forme brisĂ©e T’OP'. Dans le croisement proprement dit, la voie dĂ©viĂ©e est rectiligne et, au surplus, aucune surlargeur n'est rĂ©alisĂ©e afin que la roue soit bien guidĂ©e au passage des lacunes. La surlargeur est rĂ©alisĂ©e dans la courbe mĂȘme en traçant le rail intĂ©rieur suivant EF. A la S. N. C. F., EF est fixĂ©e Ă  3,50 m depuis l'origine de la courbe supposĂ©e en F. Les branchements Ă  aiguille de dĂ©viation courbe prĂ©sentent sur ceux Ă  aiguille droite le grand avantage d'un meilleur tracĂ© dans la voie dĂ©viĂ©e. En effet, les aiguilles courbes rĂ©duisent de moitiĂ© environ l'angle de dĂ©viationde l'aiguille droite, d'oĂč diminution du choc Ă  l'entrĂ©e de la voie dĂ©viĂ©e. Elles diminuent la longueur du branchement, l'angle de la tangente au talon de l'aiguille Ă©tant plus grand avec l'aiguille courbe qu'avec l'aiguille droite. Par contre, les branchements Ă  aiguille de dĂ©viation courbe nĂ©cessitent l'emploi d'appareils diffĂ©rents suivant que la voie dĂ©viĂ©e se dĂ©tache d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre de la voie directe, tandis que le mĂȘme appareil peut servir dans les deux cas lorsque les aiguilles sont droites. B. - Changements de voie usuels de la S. N. C. B. note 163. 1° TracĂ© et construction du changement de voie Ă  aiguilles droites articulĂ©es au talon. En 1929, date Ă  partir de laquelle elle a Ă©tudiĂ© et rĂ©alisĂ© des changements de voie Ă  aiguilles flexibles, la S. N. C. B. n'utilisait plus qu'un seul changement de voie Ă  aiguilles articulĂ©es. Le schĂ©ma de cet appareil est donnĂ© figure 191. Fig. 191. - TracĂ© du changement de voie Ă  aiguilles droites articulĂ©es de la S. N. C. B. Ses caractĂ©ristiques principales sont les suivantes A. TracĂ© la construction est symĂ©trique par rapport Ă  l'axe AB ; les aiguilles et les rails contre-aiguilles sont droits ; l'angle de dĂ©viation Ă  la pointe des aiguilles est exactement de 1°30'46" et non de 1°30' comme l'indique la figure 191 ; l'Ă©cartement de la voie au joint de pointe jj’ est normal 1,435 m ; au talon, la surlargeur est de 10 mm Ă©cartement 1,445 m et l'orniĂšre cd est de 60 mm portĂ©e, depuis 1938, Ă  72 mm par rabotage, vers l'extĂ©rieur de la voie, du bourrelet des aiguilles. En joignant jF etj’E, Ă©cartĂ©s de 1,577 m, on obtient Ă  la pointe un Ă©cartement pp' de 1,455 m, soit 20 mm de surlargeur. B. Construction les aiguilles et les rails contre-aiguilles proviennent de rails ordinaires qui sont judicieusement rabotĂ©s ; les aiguilles ordinaires rigides sont articulĂ©es au talon, grĂące Ă  un Ă©clissage maintenu lĂąche ; les aiguilles et les rails contre-aiguilles sont posĂ©s verticalement alors que les rails de la voie courante sont posĂ©s Ă  l'inclinaison de 1/20. Dans ces conditions, l'assemblage de la voie courante Ă  l'appareil est assurĂ© par un Ă©clissage ordinaire qui, au serrage, provoque la torsion des Ă©lĂ©ments assemblĂ©s ; la pointe de l'aiguille est accolĂ©e Ă  la face latĂ©rale du rail contre-aiguille et fait lĂ©gĂšrement saillie sur celui-ci. Cette saillie peut prĂ©senter un danger pour la circulation des essieux dont le bandage est prĂšs d'atteindre la limite d'usure. La conception de ce changement de voie lui donne l'avantage d'une large utilisation ; par contre, elle conduit, dans tous les cas, Ă  une solution imparfaite. Ce changement de voie peut ĂȘtre combinĂ© indiffĂ©remment avec des croisements d'angles diffĂ©rents 4°5'0" - 5°1'24" - 6°11'55" - 7°7'30" - 8°57'01". Ainsi, il donne lieu Ă  une gamme de branchements qui rĂ©pondent Ă  tous les cas d'application. Il peut ĂȘtre posĂ© indiffĂ©remment en dĂ©viation droite, fig. 192, ou en dĂ©viation gauche, fig. 193, ainsi qu'en symĂ©trie complĂšte, fig. 194, ou en toute position intermĂ©diaire entre les positions droite et gauche. Mais le tracĂ© de la voie est fort irrĂ©gulier et s'oppose Ă  la circulation Ă  une vitesse supĂ©rieure Ă  40 km/h, quel que soit le rayon de la voie dĂ©viĂ©e dans le branchement. En effet, ce tracĂ© comporte toujours une dĂ©viation angulaire fort Ă©levĂ©e 1°30'46" ; un tronçon droit de 5 m longueur de l'aiguille ; un excĂšs de surlargeur Ă  la pointe 20 mm qui provoque un flottement des essieux qui parcourent la voie directe. Ce flottement donne lieu Ă  des chocs violents aux grandes vitesses. Quant aux essieux qui empruntent la voie dĂ©viĂ©e, l'angle sous lequel ils attaquent l'aiguille peut ĂȘtre supĂ©rieur Ă  l'angle de dĂ©viation de l'aiguille dĂ©jĂ  fort Ă©levĂ© si l'essieu se prĂ©sente Ă  la pointe de l'aiguille dans une position oblique Ă  la voie Ă  la faveur de cet Ă©cartement excessif. Enfin, l'articulation au talon rĂ©alisĂ©e par un Ă©clissage lĂąche, laisse Ă  l'aiguille une mobilitĂ© propice Ă  l'usure rapide et Ă  la destruction des piĂšces constitutives. 2° Changements de voie Ă  aiguilles flexibles ou aiguilles Ă©lastiques. La substitution d'aiguilles flexibles, manƓuvrant par flexion, aux aiguilles rigides, articulĂ©es au talon, permet de rĂ©aliser un meilleur tracĂ© dans la voie dĂ©viĂ©e. Le plus souvent, l'angle de dĂ©viation est de 30'. Quant au rayon Ă  la pointe, il atteint jusqu'Ă  m. La longueur des aiguilles flexibles est variable ; il en est qui mesurent jusqu'Ă  14 mĂštres. Une aiguille flexible aussi longue est lourde et rĂ©clame un plus grand effort de manƓuvre ; mais, grĂące au rapport des bras de levier, cet effort ne dĂ©passe pas celui que l'on peut demander Ă  l'aiguilleur. Pour localiser la flexion de l'aiguille prĂšs de l'encastrement, on entaille le patin du rail sur une certaine longueur et l'action du levier de manƓuvre est transmise Ă  l'aiguille en deux points situĂ©s, l'un prĂšs de la pointe, l'autre Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la partie rabotĂ©e. Pendant la manƓuvre, l'aiguille qui s'Ă©carte de son rail d'applique flĂ©chit, tandis que l'autre se dĂ©tend. En d'autres termes, les aiguilles flexibles ne sont pas sous tension lorsqu'elles sont parcourues ; elles le sont seulement dans la position oĂč elles ne sont pas parcourues. IndĂ©pendamment du meilleur tracĂ© de la voie dĂ©viĂ©e, les aiguilles flexibles prĂ©sentent le grand avantage d'ĂȘtre Ă©clissĂ©es rigidement au talon et de rĂ©aliser ainsi une voie plus robuste que les aiguilles rigides articulĂ©es. Les changements de voie Ă  aiguilles flexibles, construits par la S. N. C. B., forment une sĂ©rie de quatre types diffĂ©rents. Cette sĂ©rie comporte Ă©galement quatre traversĂ©es-jonctions Ă  aiguilles flexibles. Ces changements de voie sont reprĂ©sentĂ©s schĂ©matiquement figure 195, leurs caractĂ©ristiques sont les suivantes A. TracĂ© 1. Leur construction est asymĂ©trique par rapport Ă  l'axe de la voie directe, chaque type comporte donc un appareil Ă  dĂ©viation Ă  droite et un appareil Ă  dĂ©viation Ă  gauche. Elles peuvent cependant ĂȘtre utilisĂ©es symĂ©triquement en les forçant lĂ©gĂšrement et en posant, sur les mĂȘmes piĂšces de bois, un demi-changement de voie de gauche, dĂ©viant Ă  gauche, avec un demi-changement de voie de droite, dĂ©viant Ă  droite, ou inversement. Les piĂšces employĂ©es sont symĂ©triques l'une par rapport Ă  l'autre et se maintiennent mutuellement en Ă©quilibre. Fig. 195. - TracĂ© des changements de voie Ă  aiguilles flexibles de la S. N. C. B. 2. Ils possĂšdent une aiguille courbe et une aiguille droite qui s'accollent respectivement Ă  un rail contre-aiguille droit et Ă  un rail contre-aiguille courbe. 3. La tangente Ă  la pointe de l'aiguille courbe fait un angle de 30' avec le rail contre-aiguille. L'angle de dĂ©viation Ă  la pointe est ainsi ramenĂ© au minimum compatible avec la construction de l'aiguille. Toutefois, dans le type IV, cet angle est portĂ© Ă  42' pour amĂ©liorer le tracĂ© en augmentant les rayons de l'aiguille et de l'arc de branchement. 4. Le tracĂ© de l'aiguille courbe comporte deux arcs consĂ©cutifs de rayons diffĂ©rents. L'arc dont le rayon est le plus grand prend naissance Ă  la pointe et s'Ă©tend jusqu'au point oĂč le bourrelet de l'aiguille se sĂ©pare de celui du rail contre-aiguille position collĂ©e, l'autre fait suite au prĂ©cĂ©dent et s'Ă©tend jusqu'au croisement. Pour les deux changements de voie qui offrent les plus grands rayons, l'arc est prolongĂ© jusqu'Ă  la sortie des croisements. Des croisements spĂ©ciaux ayant une branche courbe ont Ă©tĂ© construits Ă  cet effet. A titre documentaire, nous donnons ci-aprĂšs les caractĂ©ristiques des branchements en rails de 30 kg/m. Les types I, II, III, IV correspondent aux indicatifs F7H0, F6H1, F5H2, F4H3 du tableau. Branchements en rails de 50 kg/m. Types Longueur de l'aiguille Angle de dĂ©viation de l'aiguille Angle de sortie au talon de l'aiguille Rayon de la voie dĂ©viĂ©e Vitesse en voie dĂ©viĂ©e Pose sans devers Pose avec dĂ©vers F7H0 14 m 30’ 1° 1’24’’4 m 90 km/h 120 km/h F6H1 12 m 30’ 1°24’ 0’’5 561 m 90 km/h 80 km/h F5H2 10,500 m 30’ 1°57’18’’8 320 m 50 km/h 60 km/h F4H3 8,600 m 42’ 2°48’16’’15 203 m 40 km/h - F3H3 5 m 1°30’46’’ 1°30’46’’ 184 m 40 km/h - Remarque. - Les changements de voie F7, F6, F5 et F4 sont Ă  aiguilles flexibles et courbes ; seul F3 est Ă  aiguilles rigides et droites. B. Construction des aiguilles flexibles Les rails contre-aiguilles proviennent de rails de profil ordinaire, tandis que les aiguilles sont issues de rails Ă  Ăąme renforcĂ©e. Dans ces rails, l'Ă©paisseur de l'Ăąme est portĂ©e Ă  20 mm au lieu de 15 mm, afin de donner plus de rĂ©sistance Ă  l'aiguille dans la partie voisine de la pointe oĂč les rabotages ne laissent subsister que l'Ăąme du rail. Les aiguilles sont encastrĂ©es au talon par trois chĂąssis d'encastrement qui les solidarisent avec le rail contre-aiguille. Elles se meuvent par flexion de la barre. Cette flexion est localisĂ©e dans une zone, longue de 1,50 m Ă  1,75 m, voisine de la section d'encastrement, grĂące Ă  un affaiblissement adĂ©quat de la raideur de la barre, obtenu par rabotage du patin. Les rails contre-aiguilles sont inclinĂ©s au 1/20, comme les rails de la voie courante, tandis que les aiguilles sont verticales. Dans la zone d'encastrement, les aiguilles subissent une torsion Ă  chaud qui leur donne au talon l'inclinaison de 1/20. La construction d'aiguilles inclinĂ©es au 1/20 sur toute la longueur, ne constitue pas une impossibilitĂ© mais elle entraĂźnerait des difficultĂ©s de rĂ©alisation et de manƓuvre qui ont fait prĂ©fĂ©rer la solution ci-dessus. La pointe de l'aiguille est complĂštement dĂ©robĂ©e sons le bourrelet du rail contre-aiguille, lequel est ; d'ailleurs lĂ©gĂšrement entaillĂ© Ă  cet effet. L'aiguille sort progressivement de son logement pour prendre contact latĂ©ralement avec le mentonnet de la roue. Toute attaque de front de l'aiguille par le mentonnet est ainsi rendue impossible quel que soit le degrĂ© d'usure du bandage. Les changements de voie Ă  aiguilles Ă©lastiques sont conçus pour ĂȘtre combinĂ©s chacun Ă  un croisement d'angle dĂ©terminĂ©. On obtient ainsi des branchements qui rĂ©pondent chacun Ă  un cas d'application dĂ©terminĂ© et dont le tracĂ© est le plus favorable. Certains croisements H0, H1 qui entrent en combinaison avec les aiguilles flexibles sont du type Monobloc » en acier moulĂ© au manganĂšse, Ă  surfaces de roulement inclinĂ©es au 1/20. S'ils sont moins employĂ©s qu'autrefois, c'est Ă  cause de leur prix trĂšs Ă©levĂ©. Les angles de ces croisements et les vitesses maxima auxquelles peuvent ĂȘtre parcourues les voies dĂ©viĂ©es sont repris au tableau ci-dessus. C. -DĂ©tails de construction des aiguilles en gĂ©nĂ©ral. 1° Section transversale des aiguilles. Les aiguilles longues en rail Vignole ordinaire sont-elles assez robustes ? L'aiguille de dĂ©viation c'est-Ă -dire celle de la voie courbe, imprime aux trains un changement de direction, elle supporte de ce chef des efforts horizontaux transversaux d'autant plus grands que l'angle de dĂ©viation est moins aigu, c'est-Ă -dire que le changement de direction est plus brusque. Les aiguilles de dĂ©viation courbes sont donc moins sollicitĂ©es que les aiguilles rectilignes. Par ailleurs, comme nous l'avons dĂ©jĂ  soulignĂ©, les aiguilles ne sont pas comme les rails, fixĂ©es aux traverses, elles sont donc dans des conditions dĂ©favorables pour rĂ©sister aux efforts transversaux qui tendent Ă  les dĂ©former ou Ă  les renverser. Fig. 196Aiguille en profil spĂ©cial Sans doute, elles sont, d'une part, fixĂ©es au talon et s'appuyent, entre celui-ci et la pointe, contre le rail d'applique par l'intermĂ©diaire d'entretoises-butĂ©es judicieusement rĂ©parties. NĂ©anmoins, pour leur donner une grande rĂ©sistance transversale, certains rĂ©seaux ont substituĂ© au rail Vignole des barres de profil spĂ©cial fig. 196. En effet, si l'aiguille flĂ©chissait, il pourrait rĂ©sulter de cette courbure un entrebĂąillement Ă  la pointe et, au cas oĂč un vĂ©hicule aborderait l'aiguille par la pointe, il pourrait y avoir prise de deux voies et dĂ©raillement. Ce profil spĂ©cial prĂ©sente, par ailleurs, une hauteur rĂ©duite de maniĂšre Ă  offrir plus de stabilitĂ© au renversement. 2° Usinage des aiguilles. Lorsque l'aiguille ordinaire rigide est constituĂ©e d'un rail Vignole ordinaire, elle est ployĂ©e Ă  partir du point oĂč les bourrelets de l'aiguille et du rail d'applique se rencontrent. Le bourrelet et le patin de l'aiguille sont rabotĂ©s de maniĂšre que la pointe, rĂ©duite sensiblement Ă  l'Ăąme fig. 197, se dissimule sous le bourrelet du rail d'applique et Ă©chappe Ă  toute charge verticale jusqu'Ă  ce que son bourrelet ait atteint une largeur suffisante. Les aiguilles courbes sont d'abord rabotĂ©es droites puis cintrĂ©es. En outre, on rabote lĂ©gĂšrement la partie infĂ©rieure du bourrelet du rail d'applique vers la pointe de l'aiguille, ce qui permet de renforcer et de dĂ©rober celle-ci Ă  la pointe. Les figures 197 Ă  201 montrent cinq coupes successives d'une aiguille en rail Vignole. Fig. 197 Ă  201. - Coupes successives de la pointe vers le talon d'une aiguille en rail Vignole. L'aiguille est posĂ©e verticalement, le rail contre-aiguille est inclinĂ© au 1/20. Fig. 202 Ă  205. - Coupes successives de la pointe vers le talon d'une aiguille en profil spĂ©cial. Le rail contre-aiguille et l'aiguille sont posĂ©s verticalement. Les figures 202 Ă  205 reprĂ©sentent quatre coupes dans le cas du profil spĂ©cial. Lorsque le bandage de la roue aborde la pointe de l'aiguille, il continue Ă  porter uniquement sur le rail d'applique, l'aiguille sert simplement de guide, jusqu'au moment oĂč l'Ă©cart entre l'aiguille et le rail devient assez grand pour que la roue quitte le rail d'applique. 3° Coussinets de glissement. Les coussinets de glissement fig. 206 et 207 fournissent Ă  l'aiguille l'appui nĂ©cessaire pour rĂ©sister aux charges verticales et maintiennent le rail d'applique dans une position invariable. Leur longueur est en rapport avec la course de l'aiguille. Fig. 206 et 207Coussinet de glissement. 4° Talon de l'aiguille. Dans le cas des aiguilles en rails, la liaison du talon de l'aiguille au rail qui la suit s'effectue Ă  la faveur de la partie montante du coussinet du talon, laissant un certain jeu. Le profil spĂ©cial ne permet plus l'Ă©clissage des aiguilles avec les rails. Les aiguilles sont alors fixĂ©es aux traverses par un assemblage Ă  pivot fig. 208. Lors de la construction de ce pivot, on Ă©vite d'abaisser les piĂšces de bois » de fondation de l'appareil pour ne pas rendre le bourrage difficile. Fig. 208. - Assemblage Ă  pivot d'une aiguille en profil spĂ©cial. Ce pivot se dĂ©tĂ©riore rapidement sous l'action des chocs rĂ©pĂ©tĂ©s et du freinage et c'est pourquoi, Ă  la S. N. C. B., les aiguilles de profil trapu ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es. Pour parer Ă  cet inconvĂ©nient, on peut forger le talon de l'aiguille de maniĂšre Ă  lui donner le profil Vignole et Ă  permettre l'assemblage au moyen d'un Ă©clissage normal. Dans le cas des aiguilles Ă©lastiques, le talon est rĂ©alisĂ© par un assemblage Ă©clissĂ© rigidement et renforcĂ© par des chĂąssis-entretoises page 167. D. - Pose en courbe des appareils de voie note 170. Les dĂ©veloppements qui prĂ©cĂšdent sont tous basĂ©s sur l'hypothĂšse que l'une des deux voies d'un branchement ou d'une traversĂ©e est en ligne droite. C'est ce que nous avons appelĂ© la voie directe et c'est cette voie droite qui est prise comme base des tracĂ©s gĂ©omĂ©triques. En pratique, il se fait souvent que des appareils doivent ĂȘtre posĂ©s dans des voies existantes dont le tracĂ© n'est pas rectiligne, mais courbe, cette courbe pouvant mĂȘme affecter la forme parabolique. 1° Solution idĂ©ale. La meilleure solution consisterait alors Ă  crĂ©er des appareils changements de voie, croisements, traversĂ©es Ă©pousant exactement la forme de la courbe et dont les Ă©lĂ©ments pourraient ĂȘtre calculĂ©s mathĂ©matiquement. Toutefois, en raison de la grande diversitĂ© des rayons de courbure, ceci exigerait la fabrication Ă  la piĂšce », qui se rĂ©vĂ©lerait beaucoup trop onĂ©reuse dans l'exploitation d'un rĂ©seau ferrĂ©. Les Français se rapprochent de cette solution en crĂ©ant des appareils cintrĂ©s suivant quelques rayons bien dĂ©terminĂ©s, soit 500, 800 et m pour les croisements et traversĂ©es tg 0,10 Ă  tg 0,13, ou 420, 600 et m pour les croisements Ă  angles plus petits. 2° MĂ©thode classique. Le procĂ©dĂ© classique consiste Ă  considĂ©rer le changement de voie et le croisement pour les branchements, ou les croisements et les traversĂ©es simples pour les traversĂ©es complĂštes, comme des tronçons de ligne droite qui doivent se raccorder tangentiellement aux tronçons de courbes intermĂ©diaires ou extrĂȘmes. Fig. 209. - Branchement posĂ© en courbe avec maintien du rayon. Mais dans ce genre de pose, si l'on conserve dans les intercalaires ab de la voie directe le rayon primitif R, le tracĂ© de la voie en courbe s'en trouve altĂ©rĂ© fig. 209. En effet, les extrĂ©mitĂ©s des intercalaires se prolongeront par des Ă©lĂ©ments droits tangents auxquels la voie courbe devra ensuite se raccorder, d'oĂč rĂ©duction de son rayon fig. 210, cĂŽtĂ© droit. Fig. 210 On est gĂ©nĂ©ralement amenĂ© Ă  Ă©viter cette anomalie de tracĂ©, mais ce au prix d'une rĂ©duction considĂ©rable du rayon de la courbe dans les intercalaires de la voie directe fig. 211 et 210, cĂŽtĂ© gauche ; ceci entraĂźne par voie de consĂ©quence une rĂ©duction de la vitesse autorisĂ©e sur le tronçon de voie envisagĂ©. Des procĂ©dĂ©s trigonomĂ©triques permettent de calculer dans chaque cas le rayon de la voie dĂ©viĂ©e ainsi que la longueur des rails intercalaires. 3° MĂ©thode belge. En Belgique, on utilise depuis une vingtaine d'annĂ©es un procĂ©dĂ© de pose qui donne entiĂšre satisfaction. Il repose sur deux principes fig. 212 Fig. 211. - Branchement posĂ© en courbe avec maintien du tracĂ©. 1° la voie directe Ă©tant censĂ©e former une courbe circulaire et ininterrompue, les changements de voie, croisements et traversĂ©es simples sont posĂ©s suivant les cordes des arcs auxquels ils se substituent, mais les calculs du rayon de la voie dĂ©viĂ©e et de la longueur des rails intercalaires se l'ont comme s'ils Ă©taient cintrĂ©s au rayon de la courbe ; Fig. 212. - Branchement posĂ© en courbe suivant la mĂ©thode belge. 2° la longueur totale d'un branchement et d'une demi-traversĂ©e note 172_1 est fixĂ©e une fois pour toutes ; il en rĂ©sulte que la longueur d'un des rails intercalaires ab de la voie directe celui qui n'est pas attenant au cƓur de croisement est constante, c'est-Ă -dire indĂ©pendante du rayon de la voie directe. On fait les calculs en s'aidant de la figure 213 dans laquelle A1B1 A1'B1' et A2B2 A2'B2' reprĂ©sentent chacun un appareil de voie s. Les points P1 et M2 sont les milieux des branches A1B1 et A2B2 ; P2 est situĂ© sur un rayon passant par M2 ; P1 et P2 sont appelĂ©s les points caractĂ©ristiques. Partant de la longueur courbe P1 P2, qui est constante par dĂ©finition et est reproduite dans des tableaux de calcul on l'appelle longueur caractĂ©ristique », en mĂȘme temps que des vecteurs P1'P1 et P2P2' ainsi que d'autres valeurs auxiliaires, on constitue le polygone P1SP2P2'S'P1'P1 dans lequel seuls les cĂŽtĂ©s P2'S' et S'P1' sont inconnus ; les vecteurs B2'S' et S'B1' forment les tangentes Ă  la courbe de la voie dĂ©viĂ©e. Fig. 213. - Étude gĂ©omĂ©trique d'une combinaison d'appareils en courbe. Pratiquement ces vecteurs ne sont jamais Ă©gaux le plus petit des deux servira au tracĂ© de la courbe ; sur l'autre, il restera une portion de droite inutilisĂ©e pour le tracĂ© de l'arc de cercle. En projetant successivement le polygone en question sur les axes U'U' et V'V', perpendiculaires respectivement Ă  P2'S' et S'P1', on Ă©limine alternativement chacune des deux inconnues, ce qui permet de dĂ©terminer l'autre. L'angle ' au sommet de la courbe dĂ©viĂ©e dĂ©coulant du calcul prĂ©alable de angle au sommet de la courbe de la voie directe et des angles et que forment les deux appareils de voie posĂ©s en combinaison, on calcule le rayon de la voie dĂ©viĂ©e et le dĂ©veloppement des trois rails intercalaires qui ne sont pas fixĂ©s d'avance. La connaissance de la longueur constante d'un des rails intercalaires de la voie directe ou de la longueur caractĂ©ristique ce qui, Ă  une constante prĂšs, est la mĂȘme chose est une aide prĂ©cieuse dans l'Ă©tude de groupements complexes d'appareils situĂ©s dans des voies concentriques, tels que celui reprĂ©sentĂ© Ă  la fig. 214. Sur cette figure, les longueurs caractĂ©ristiques lI, lII, lIII, lIV sont reprĂ©sentĂ©es en traits gras, et les longueurs rigides des appareils AIBI, AIIBII,... AVBV qui s'Ă©tendent par moitiĂ© de part et d'autre des points P ou M en traits d'Ă©paisseur moyenne. Fig. 214. - TracĂ© d'ensemble d'une liaison-traversĂ©e en courbe. Si l'on applique Ă  la combinaison de deux croisements II et III sur la figure une thĂ©orie analogue Ă  celle exposĂ©e pour les branchements et les demi-traversĂ©es, et si l'on fait jouer au hors-d'Ă©querre d'une traversĂ©e MIV - PIV sur la figure le rĂŽle d'une longueur caractĂ©ristique, on voit que par une succession de projections radiales des points caractĂ©ristiques sur une base courbe et concentrique aux voies considĂ©rĂ©es, on obtient sans peine des calculs effectuĂ©s Ă  la rĂšgle suffisent la position sur cette base de tous les points principaux joints des appareils du groupement A', B', C',... J' ; il suffit dĂšs lors de projeter par des procĂ©dĂ©s trigonomĂ©triques les points obtenus sur une base rectiligne tangente en un point quelconque Ă  la base courbe, p. ex. en 0 sur le rayon passant par PI, pour ĂȘtre Ă  mĂȘme de procĂ©der au montage sur le chantier de tout le groupement d'appareils points A", B", C", D",... J". Des tableaux et des abaques facilitent les calculs, et indiquent notamment d'avance au calculateur si la combinaison envisagĂ©e entre certains types d'appareils est permise en vertu des limitations de rayon minimum 250 m en voie directe et 150 m en voie dĂ©viĂ©e et si la voie dĂ©viĂ©e Ă  obtenir aura un tracĂ© convergent centre du mĂȘme cĂŽtĂ© de la voie directe que le centre de celle-ci ou divergent centres de cĂŽtĂ©s opposĂ©s ; dans un groupement d'appareils, en effet, il convient de s'efforcer de rĂ©aliser autant que possible une voie dĂ©viĂ©e Ă  tracĂ© entiĂšrement convergent ou divergent d'un bout Ă  l'autre. Cette facultĂ© permet de procĂ©der Ă  une Ă©tude prĂ©alable rapide et nĂ©anmoins absolument exacte de n'importe quel groupement d'appareils dans des courbes concentriques, sans se prĂ©occuper provisoirement du calcul toujours fastidieux de la longueur des rails intercalaires. Des abaques ont d'ailleurs Ă©galement facilitĂ© cette derniĂšre partie de l'Ă©tude. Fig. 215 Ă  219. - Aiguille de dilatation. E. - Aiguille de dilatation. Sur certains rĂ©seaux, les barres soudĂ©es de grande longueur et les rails des extrĂ©mitĂ©s des ponts mĂ©talliques se prolongent par un dispositif Ă  aiguille et rail contre-aiguille fig. 215 Ă  219. C'est une aiguille ordinaire mais qui ne se dĂ©tache jamais du rail. Les trous des boulons d'assemblage sont elliptiques ou en forme de boutonniĂšres de maniĂšre Ă  permettre la dilatation. CHAPITRE IICroisement Dans l'ensemble MNPQ fig. 220, l'appareil de croisement que l'on retrouve Ă  la fois dans les branchements et dans les traversĂ©es s'insĂšre sur une longueur de 3 Ă  5 mĂštres dans les deux files de rails intĂ©rieurs des voies qui se croisent. Fig. 220 Au centre de l'appareil, pour le passage des mentonnets des roues, les rails sont interrompus par des lacunes Ep, Fp, qui constituent de toute Ă©vidence un point faible dans la voie. Fig. 221 Si l'on se bornait Ă  pratiquer ces lacunes comme le montre la figure 221, une roue venant de B ou de C pourrait heurter les pointes E ou F et la roue aurait Ă  franchir une lacune importante. On remĂ©die Ă  ces inconvĂ©nients, en prolongeant le rail R1E fig. 222, parallĂšlement au rail R2R2, jusqu'en r1 ; de mĂȘme, le rail R2F jusqu'en r2. Les extrĂ©mitĂ©s r1 et r2 de ces contrerails sont lĂ©gĂšrement recourbĂ©es afin de donner de l'entrĂ©e et de ramener la roue si elle s'Ă©tait Ă©cartĂ©e. Les tronçons Er1, Fr2 s'appellent pattes de liĂšvre. La pointe p est dĂ©signĂ©e sous le nom de pointe de cƓur. Fig. 222 GrĂące Ă  la largeur l du bandage fig. 222, la roue, roulant de C vers A, ne quitte la pointe p que lorsqu'elle repose dĂ©jĂ  sur la patte de liĂšvre r1E, ce qui diminue sensiblement le choc vertical sur le rail au passage de la lacune pE. Mais la pointe de cƓur p est exposĂ©e aux chocs des roues circulant en sens contraire de A vers B ou de A vers C. On la prĂ©serve en l'inflĂ©chissant lĂ©gĂšrement fig. 223 ; de cette maniĂšre la roue ne l'attaque qu'en un point oĂč elle prĂ©sente dĂ©jĂ  assez de largeur pour pouvoir supporter la charge. La pointe de cƓur rĂ©elle p, est donc un peu au-delĂ  de la pointe mathĂ©matique p fig. 222 et 223. Fig. 223 En fait, au passage du croisement, la roue roulant sur le rail R1R1 fig. 224 suivra le chemin abc, elle sera donc supportĂ©e de a en b, par la patte de liĂšvre seulement, de b en c, par la patte de liĂšvre et la pointe de cƓur, Ă  partir de c, elle roulera normalement sur la pointe de cƓur. Remarquons encore que, par suite de la conicitĂ© de son bandage, la roue circulant par exemple de A vers C fig. 222 roule sur un diamĂštre de plus en plus petit aussi longtemps qu'elle porte sur le rail coudĂ© Er1 ; le cercle de roulement recule de a vers b fig. 225 et la roue tend Ă  s'abaisser de h, ce qui exige aussi que la pointe de cƓur soit inflĂ©chie pour ĂȘtre soustraite au contact prĂ©maturĂ© de la roue. Fig. 224 Mais nous n'avons pas encore Ă©cartĂ© tous les dangers. Fig. 225 ConsidĂ©rons fig. 220 un essieu mn venant de A et roulant vers B. Il se pourrait, Ă  la suite d'un mouvement de lacet, par exemple, que la roue n heurte la pointe de cƓur. Pour Ă©viter ce danger, on agit sur la roue conjuguĂ©e m que l'on astreint Ă  suivre de trĂšs prĂšs son rail au moyen d'un contrerail Cr1. Ce contrerail guide constamment l'essieu dans sa position normale pendant tout le temps que la roue circule sur la lacune. ** * Quel que soit le type d'aiguillage utilisĂ©, il faut adopter des croisements aussi aigus que possible et Ă  branches de croisement trĂšs courtes pour obtenir le plus grand rayon de courbure dans l'arc de branchement. Par exemple, en rail de 50 kg/m, il existe des croisements de 2°51'44" Ă  la pointe mathĂ©matique tableau p. 154. Il faut que la roue soit parfaitement guidĂ©e dans sa direction au passage de la lacune. Dans ce but, et aussi pour simplifier la construction, la branche correspondant Ă  la voie dĂ©viĂ©e Ă©tait autrefois construite en alignement droit dans le croisement. Il Ă©tait cependant alors de pratique courante, lors de la pose, de cintrer les extrĂ©mitĂ©s de cette branche. En fait, l'alignement droit Ă©tait ainsi limitĂ© Ă  la partie centrale du croisement. Actuellement, dans certains branchements, la branche dĂ©viĂ©e est construite suivant la courbure circulaire de l'arc de branchement. 1° Largeur de l'orniĂšre de protection ef entre le rail et le contrerail fig. 226. Fig. 226 Nous avons vu que pour Ă©viter que la roue A vienne heurter la pointe de cƓur, on limite son dĂ©placement transversal en guidant la roue conjuguĂ©e B par un contrerail. L'orniĂšre de protection ef doit ĂȘtre suffisamment petite pour que, en aucun cas, le mentonnet de la roue A puisse monter sur la pointe de cƓur. Fig. 227 L'hypothĂšse la plus dĂ©favorable Ă  envisager est celle des roues neuves montĂ©es sur l'essieu au maximum d'Ă©cartement 1,363 m fig. 227. Comme l'Ă©paisseur maximum d'un mentonnet neuf est de 34,5 mm note 178, la valeur de l'orniĂšre de protection ef sera de 1435 mm - 1363mm + 34,5 mm = 37,5 mm. GĂ©nĂ©ralement, on adopte une valeur un peu plus Ă©levĂ©e, 40 mm Ă  la S. N. C. F. et Ă  la S. N. C. B. Le calcul suppose que, dans le croisement, la voie est Ă  l'Ă©cartement normal 1,435 m. Lorsque le croisement est en courbe, ou bien, comme en Belgique, on maintient l'Ă©cartement normal 1,435 m ou bien, comme en France, on donne une surlargeur en majorant la distance entre le rail et le contrerail tout en maintenant rigoureusement constante la distance entre le contrerail et la pointe du croisement. Remarque. - En France, la notion d'orniĂšre a Ă©tĂ© remplacĂ©e par celle de cote de protection » reprĂ©sentĂ©e par 1,435 m - 0,040 m = 1,395 m avec les tolĂ©rances + 1 et - 5. Cette cote est matĂ©rialisĂ©e par une entretoise mĂ©tallique posĂ©e entre les rails. La mĂȘme notion est en cours d'application en Belgique. 2° Largeur de l'orniĂšre cd mĂ©nagĂ©e de part et d'autre de la pointe de cƓur fig. 226 et 227. Comme il s'agit d'Ă©viter les chocs des roues contre les pattes de liĂšvre, la largeur de L'orniĂšre cd sera, en principe, aussi grande que la distance minimum entre l'aiguille et le rail d'applique, soit 60 mm de bord Ă  bord voir page 152. Mais on adopte une largeur plus petite ± 45 mm pour rĂ©duire la longueur de la lacune. C'est qu'en effet fig. 226, la longueur thĂ©orique de la lacune ao en rĂ©alitĂ© ao + ob est Ă©gale Ă  . La lacune y est donc d'autant plus grande, d'une part, que l'angle du croisement est plus petit et d'autre part, que l'orniĂšre cd de la patte de liĂšvre est plus largo. C'est pourquoi, il convient de donner Ă  l'orniĂšre la plus petite valeur possible. Si l'Ă©paisseur d'un mentonnet arrivĂ© Ă  la limite d'usure est de 20 mm et si l'on considĂšre la distance minimum 1,357 m entre les faces intĂ©rieures des roues, on a cd = 1,435 m - 1,357 m + 20 mm = 58 mm. En pratique, on adopte une valeur plus petite variant de 40 Ă  50 mm afin d'Ă©viter une lacune de trop grande longueur. A la S. N. C. B., l'orniĂšre cd est fixĂ©e Ă  45 mm. Danger du croisement. Le danger que prĂ©sente un croisement rĂ©side dans la lacune y fig. 228 que la roue franchit sans ĂȘtre guidĂ©e. Or, cette lacune est d'autant plus grande que l'angleest plus aigu . Si le point de contact t du cercle de roulement de la roue fig. 229 quitte le sommet obtus o fig. 228 avant que le bord s du mentonnet de la roue ait atteint, la pointe de cƓur p, la roue pourra dĂ©vier, prendre une position oblique fig. 230 et heurter la pointe de cƓur, d'oĂč risque de dĂ©raillement. 1° Pour un angle donnĂ©, la longueur y de la lacune . a = cd = la distance entre le rail et la patte de liĂšvre, elle varie de 40 Ă  45 mm. Pour l'appareil n° 1, le plus aigu, en rails de 40,650 kg et d'oĂč . Pour le croisement n° 6, et , on a . 2° Le mentonnet de la roue intercepte une longueur de rail Ă©gale Ă  2x fig. 229. Pour que la sĂ©curitĂ© soit complĂšte, il faut que . Fig. 230 Si e = 35 mm = la saillie du mentonnet sur la surface du roulement de la roue et r = le rayon du cercle de roulement de la roue, dans le cercle extĂ©rieur, on a . Pour une roue de 1 mĂštre de diamĂštre 2 r = 1 m . La roue n'est donc pas guidĂ©e sur une longueur de y - x c'est-Ă -dire de 630 - 190 = 440 mm dans l'appareil n° 1 et de 225 - 190 = 35 mm dans l'appareil n° 6 note 181_1. Posant le problĂšme sous sa forme gĂ©nĂ©rale ; pour que la roue ne dĂ©vie pas, il faut que y y. l = Ă©cartement des rails. Dans le triangle OAC, on a , on doit avoir . Exprimons tout en fonction de , il vient ou et comme , on a posons a = 48 mm, l = 1,435 m, d'oĂč l-a = 1,387 m, on a et, pour cela, il faut que c'est-Ă -dire ou > 1/3,7. Comme un croisement d'angle aussi Ă©levĂ© est exceptionnel, il y a donc presque toujours danger. En rĂ©sumĂ©, le contrerail n'est efficace que dans une certaine mesure. La zone dangereuse dans les traversĂ©es obliques correspond Ă  la valeur y - z. Evidemment, au passage de la lacune, la roue continuera sa trajectoire et n'en dĂ©viera qu'Ă  l'intervention d'une cause extĂ©rieure, telle qu'un coup de lacet, une pierre engagĂ©e dans le croisement, un boulon d'Ă©clisse Ă©garĂ©, une piĂšce tombĂ©e d'un vĂ©hicule. On peut augmenter la protection en surĂ©levant le contrerail au-dessus du plan de roulement du rail fig. 229. 2x devient 2x' quand le surhaussement du contrerail est h note 184. D'ordinaire h = 40 mm ; de toutes façons, le surhaussement ne peut dĂ©passer 50 mm par suite des limites imposĂ©es par le gabarit du matĂ©riel roulant. On considĂšre qu'il est dangereux d'adopter un angle plus aigu que Ă  cause du risque de dĂ©raillement Ă  droite et Ă  gauche au passage des lacunes. On donne Ă  la largeur des orniĂšres entre les pointes et les rails coudĂ©s fig. 231, de 40 Ă  50 mm comme dans les croisements Ă  la S. N. C. B. 40 mm. B. - TraversĂ©es rectangulaires et Ă  grand angle. Deux cas sont Ă  envisager 1er cas. - Les deux voies qui se coupent sont l'une et l'autre de peu d'importance. Dans ce cas, on interrompt les rails des deux voies pour le passage des mentonnets des roues fig. 233. On installe des contrerails pour Ă©viter les chocs contre les bouts des rails sectionnĂ©s. Les contrerails font complĂštement dĂ©faut en regard des lacunes, mais la longueur de celles-ci n'est que de l'ordre de 40 mm alors que dans les croisements, on atteint jusqu'Ă  630 mm voir page 180. 2me cas. - Si l'une des voies est importante et parcourue par des trains rapides, tandis que l'autre est une voie vicinale ou une voie de tramway, on sacrifie la voie secondaire en conservant la continuitĂ© des rails de la voie la plus importante fig. 234 et 235. Comme les mentonnets des vĂ©hicules de la ligne secondaire doivent passer au-dessus des rails de la voie principale, la voie de la ligne secondaire est relevĂ©e par des plans inclinĂ©s mĂ©nagĂ©s de part et d'autre de la voie principale et les roues roulent sur leurs mentonnets. Les rails de la voie secondaire doivent prĂ©senter une orniĂšre de largeur suffisante pour laisser passer, non seulement les mentonnets des roues de la voie principale, mais la largeur du bandage lui-mĂȘme. Fig. 235. - TraversĂ©e d'une voie de la S. N. C. B, par une ligne vicinale. 3me cas. - Les deux voies sont importantes. Si la vitesse est faible, on fait usage du type reprĂ©sentĂ© fig. 233, soit en rails assemblĂ©s, soit en acier au manganĂšse. Si la vitesse est grande, on crĂ©e un saut de mouton. C. - Construction des croisements et des traversĂ©es. Les croisements et les traversĂ©es se font en rails assemblĂ©s fig. 236 ou bien ces appareils sont coulĂ©s en acier spĂ©cial au manganĂšse fig. 237 Ă  240. Les appareils en acier moulĂ© sont d'un coĂ»t beaucoup plus Ă©levĂ© que ceux en rails assemblĂ©s, mais ils sont beaucoup plus rĂ©sistants Ă  l'usure. Fig. 236. - Croisement en rails assemblĂ©s. Pour les appareils de voie croisements et traversĂ©es situĂ©s en voie trĂšs parcourue, la S. N. C. B., ainsi que bon nombre de compagnies Ă©trangĂšres, utilisent l'acier au manganĂšse du type Hadfield Ă  12 Ă  14 % de Mn avec teneur en carbone de 1 % minimum. Cet acier est austĂ©nitique note 186_1, il n'est donc pas dur, il ne le devient que par Ă©crouissage. Sa duretĂ© aprĂšs trempe Ă  l'eau ne dĂ©passe pas le chiffre Brinell de 207 diamĂštre 4,2 mm. Sa grande rĂ©sistance Ă  l'usure n'est obtenue que sur les surfaces de roulement oĂč l'austĂ©nite se transforme en martensite sur une faible couche et au fur et Ă  mesure de l'Ă©crouissage. Fig. 237 Ă  240. - Croisement coulĂ© en acier spĂ©cial au manganĂšse. La duretĂ© Brinell relevĂ©e Ă  la surface dĂ©passe alors couramment 400 diamĂštre 3,05 mm correspondant Ă  une rĂ©sistance d'environ 150 kg/mmÂČ. Ce type d'acier au Mn est inusinable par les moyens habituels note 186_2 et le calibrage des parties Ă  travailler doit se faire au moyen de meules appropriĂ©es. Les SociĂ©tĂ©s de Tramways utilisent Ă©galement beaucoup l'acier au manganĂšse pour les aiguillages et appareils situĂ©s en pavage pour Ă©viter les interruptions de la circulation routiĂšre provoquĂ©es par les remplacements frĂ©quents auxquels conduit l'emploi d'acier ordinaire. Les Compagnies de Tramways utilisent aussi pour leurs appareils sur une Ă©chelle assez large, les aciers au Nickel-Chrome qui, aprĂšs traitement thermique, donnent des duretĂ©s en surface comparables Ă  celles des aciers spĂ©ciaux au Mn et qui, au surplus, se prĂȘtent Ă  la soudure et au rechargement par mĂ©tal d'apport. A la S. N. C. B., certaines traversĂ©es Ă  niveau ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es en acier Nickel-Chrome, notamment la traversĂ©e Ă  niveau des voies de la S. N. C. B. par celles des Tramways Bruxellois au passage Ă  niveau de la rue Belliard Bruxelles-Quartier-LĂ©opold. Tous les appareils sont soudĂ©s entre eux de sorte que les rails de la S. N. C. B. ne comportent aucun joint dans toute l'Ă©tendue du pavage du passage Ă  niveau note 186_3. D. - Les traversĂ©es-jonctions. Supposons qu'il s'agisse de faire communiquer entre elles deux voies AB, CD, fig. 241 de telle maniĂšre que, de A, on puisse aller vers C ou vers B et, de B, vers D ou vers A. On pourra installer une double liaison 1-2, 3-4. On aura ainsi 4 branchements comportant chacun 1 changement de voie et 1 croisement et 4 appareils de manƓuvre. C'est une premiĂšre solution qui rĂ©clame une longueur l1 ; mais on peut recourir Ă  une bretelle 1-2, 3-4 fig. 242 qui comporte Ă©galement deux liaisons 1-2, 3-4 mais ces liaisons se coupent, ce qui permet de rĂ©duire l'encombrement en longueur de l1 Ă  l2. Fig. 243. - DĂ©tail de la bretelle. Remarquons cependant que pour ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en matĂ©riel standard, la bretelle exige une surlargeur d'entrevoie 0,80 m minimum en Belgique, ce qui fait perdre une partie du bĂ©nĂ©fice rĂ©sultant du raccourcissement. Mais il faut Ă©galement 4 branchements et 4 appareils de manƓuvre, mais en plus une traversĂ©e complĂšte, comportant 2 croisements et 2 traversĂ©es simples fig. 243, c'est-Ă -dire un appareil plus compliquĂ©. TraversĂ©e-jonction T. J. ou traversĂ©e anglaise. A la diffĂ©rence de la bretelle qui rĂ©unit deux voies parallĂšles, la traversĂ©e-jonction Ă©tablit fig. 244 et 245 une communication directe entre deux voies AB et CD qui se croisent. Dans ce but, dans chacun des deux angles obtus de la traversĂ©e, on dispose deux rails courbes rr' et on introduit quatre changements de voies 1-2, 5-6, 3-4, 7-8. On obtient ainsi une traversĂ©e-jonction double. Ce double systĂšme d'aiguilles permet d'Ă©tablir entre les deux voies qui se coupent toutes les communications dĂ©sirables et cela, avec une concentration des appareils sur un espace relativement petit. Fig. 244. - SchĂ©ma montrant la naissance d'une traversĂ©e-jonction. Fig. 245. - TraversĂ©e-jonction double. Remarquons que les rails extĂ©rieurs r, r sont continus. Si le raccordement n'Ă©tait rĂ©alisĂ© que d'un seul cĂŽtĂ©, on aurait une traversĂ©e-jonction simple fig. 246. La traversĂ©e-jonction double de la figure 245 peut ĂȘtre figurĂ©e simplement comme le montre le schĂ©ma de la figure 247. A la S. N. C. B. sur les plans, on adopte le schĂ©ma figure 248. Fig. 246. - TraversĂ©e-jonction simple. Pour une traversĂ©e-jonction simple, le schĂ©ma est celui de la figure 249. Remarquons qu'un branchement correspond Ă  une traversĂ©e dont on a supprimĂ© l'une des branches fig. 250. Quand aura-t-on recours Ă  la traversĂ©e-jonction fig. 247 plutĂŽt qu'Ă  deux branchements disposĂ©s pointe Ă  pointe schĂ©ma 251 ? Si l'une des voies est plus importante que l'autre, par exemple AA, c'est-Ă -dire si elle est utilisĂ©e par des trains rapides et est trĂšs parcourue, la voie BB Ă©tant secondaire, on adoptera, Ă  moins que la place fasse dĂ©faut, le schĂ©ma plus Ă©conomique de la figure 251. Mais si les deux voies AA et BB sont Ă©galement importantes, on aura recours Ă  la traversĂ©e-jonction fig. 248. Fig. 252 Les traversĂ©es-jonctions sont trĂšs employĂ©es dans les grandes gares oĂč elles simplifient et accĂ©lĂšrent les manƓuvres et diminuent l'espace occupĂ© par les appareils de changement de voies. En Ă©tablissant, par exemple fig. 252, en travers des voies parallĂšles 1, 2, 3, 4 deux voies en bretelle AB, CD munies de traversĂ©es-jonctions T. J. Ă  leur intersection avec les voies 2 et 3, on pourra diriger un train de l'une quelconque des voies 1 Ă  4 sur une autre quelconque et cela dans les deux sens. Si l'on rĂ©alisait les mĂȘmes communications au moyen de changements de voie ordinaires fig. 253, d'une part, il faudrait un dĂ©veloppement plus grand en longueur et, d'autre part, on aurait sur les transversales, des sinuositĂ©s dĂ©favorables Ă  la circulation. Fig. 253 Il ne faut cependant jamais perdre de vue qu'une traversĂ©e-jonction double complĂšte pose comprise coĂ»te frs environ, en voie secondaire et frs environ, en voie principale prix de 1950 ; il est donc prudent, avant de dĂ©cider de son installation, de supputer son rendement probable note 190_1. Lorsqu'on examine le croquis de la figure 245, on constate que pour loger le double aiguillage entre les deux croisements aigus a, a' de la traversĂ©e-jonction fig. 245 sans donner aux rails courbes rr' une courbure trop prononcĂ©e, la distance aa' devrait ĂȘtre la plus longue possible, mais cette grande longueur conduit Ă  des croisements a, a' trĂšs aigus qui n'assurent pas la couverture de la lacune. Si, pour diminuer le danger du passage des lacunes aux croisements a et a', on adopte pour ceux-ci un grand angle, le rayon des rails courbes rr' diminue et la circulation dans ces courbes raides est dĂ©fectueuse. Par ailleurs, l'angle de dĂ©viation des aiguilles augmente. Mais, en fait, la limite infĂ©rieure de l'angleest dĂ©terminĂ©e par la traversĂ©e installĂ©e entre r et r' et la limite supĂ©rieure de cet angle par le rayon r. r'. A la S. N. C. B., il existe deux types de traversĂ©e-jonction l'une correspond Ă  l'angle H3 = 6°11'55" dont la tangente est Ă©gale Ă  0, et l'autre Ă  l'angle H4 = 7°7'30", tangente 0, Les deux changements de voie de chaque extrĂ©mitĂ© de la traversĂ©e-jonction sont manƓuvrĂ©s par un seul levier, il y a donc deux leviers par traversĂ©e-jonction. Fig. 254. - TraversĂ©e-jonction double. La manƓuvre se fait dans des conditions telles que 1er cas les deux aiguilles intĂ©rieures, par exemple, 2 et 3 fig. 245, se meuvent dans des sens opposĂ©s, autrement dit, la manƓuvre les rapproche l'une de l'autre ou les Ă©loigne l'une de l'autre. 2me cas les deux aiguilles intĂ©rieures 2 et 3 se dĂ©placent dans le mĂȘme sens c'est-Ă -dire que leurs courses sont parallĂšles fig. 254. Dans ce dernier cas, il suffit de rĂ©server pour la manƓuvre un espace E sensiblement moitiĂ© moindre que dans le 1er cas. Dans le 1er cas, il faut, en effet, disposer d'un espace 2E fig. 255, Ă©gal Ă  deux fois la course l, plus deux fois la largeur e de l'aiguille elle-mĂȘme ; dans le 2me cas fig. 256, une fois la course, plus deux fois la largeur de l'aiguille. Comme d'autre part, on est enfermĂ© dans le losange aa' formĂ© par la traversĂ©e, il faut, dans le 1er cas, pour loger l'espace minimum indispensable 2E, ramener les pointes des aiguilles vers le centre du losange alors que le tracĂ© le meilleur demande au contraire que les pointes se rapprochent le plus possible du sommet des angles aa'. Fig. 257. - TraversĂ©e-jonction double en rails de 50 kg/m, angle de 6°11'55", tg= 0, Le seul avantage du 1er cas fig. 245, c'est que l'on peut circuler sur la traversĂ©e-jonction selon deux itinĂ©raires successifs diffĂ©rents par exemple, sens AD, puis sens CB sans devoir manƓuvrer la traversĂ©e-jonction, ce qui n'est pas possible dans le dispositif de la figure 254. Pour la clartĂ© du dessin, l'angle de la traversĂ©e-jonction a Ă©tĂ© fortement exagĂ©rĂ© sur les figures 245 et 254 ; mais nous reproduisons Ă  l'Ă©chelle, figure 257, une traversĂ©e-jonction double en rails de 50 kg/m telle qu'elle se prĂ©sente sous un angle de 6°11'55". Le tableau ci-dessous donne les caractĂ©ristiques des traversĂ©es proprement dites des appareils du genre de ceux qui se font vis-Ă -vis au centre de la figure 257. TraversĂ©es en rails de 50 kg/m. Types Longueur des appareils Angle Tangente V3 3,950m 6°11'55" 0, V4 3,450 7° 7'30" 0, V5 3,400 8°57' 1" 0, V6 3,300 11°18'40" 0, V7 3,200 12°23'50" 0, V8 3,000 14°15' 0" 0, Il existe sur certains rĂ©seaux, notamment en Allemagne, une traversĂ©e-jonction Ă  changements de voie extĂ©rieurs E fig. 258 placĂ©s en dehors du losange aa'. Fig. 258. - TraversĂ©e-jonction Ă  aiguilles extĂ©rieures au losange aa'. Ce type prĂ©sente l'avantage de pouvoir s'appliquer Ă  des angles plus grands ou, inversement, d'obtenir des rayons plus grands. Il a l'inconvĂ©nient d'exiger des piĂšces trĂšs spĂ©ciales, par exemple, 3 cƓurs de croisements combinĂ©s et un rail R doublement concave. Enfin, ce dispositif est trĂšs encombrant. CHAPITRE IVAppareils de manƓuvre des aiguillages A. - Appareils de manƓuvre sur place Quand la manƓuvre des aiguilles se fait sur place, la tringle de connexion t fig. 259 qui rĂ©unit les deux pointes est prolongĂ©e par une tringle de manƓuvre reliĂ©e elle-mĂȘme au levier de manƓuvre OA fig. 260. Un rĂ©gulateur de connexion permet de rĂ©gler la longueur de la connexion de maniĂšre que les aiguilles s'appliquent bien contre les rails contre-aiguilles. C'est un simple manchon dont les extrĂ©mitĂ©s sont taraudĂ©es en sens inverse et dans lesquelles viennent s'engager les filets des tringles de connexion. Fig. 259 Un contrepoids C, fixĂ© au levier de manƓuvre, maintient l'aiguille fixe dans la position qu'on lui a donnĂ©e. Le levier de manƓuvre est Ă  simple action ou Ă  double action. A. - Le levier Ă  simple action fig. 260 n'a qu'une position d'Ă©quilibre OA ; amenĂ© dans sa position renversĂ©e OB, il revient dans sa position normale dĂšs qu'on l'abandonne Ă  lui-mĂȘme. Fig. 260. - Levier de manƓuvre Ă  simple action. On l'emploie lorsque le changement de voie doit occuper normalement une direction dĂ©terminĂ©e qui correspond Ă  la position d'Ă©quilibre du levier, par exemple, en voie principale, pour la manƓuvre des aiguillages pris normalement par la pointe par les trains en marche ou encore, sur les lignes Ă  simple voie, pour la manƓuvre des aiguillages qui donnent accĂšs Ă  la voie dĂ©doublĂ©e dans les stations ou enfin, sur les lignes Ă  double voie, aux aiguillages donnant accĂšs aux voies principales. La manƓuvre du levier Ă  simple action ainsi conçu n'est pas sans danger ; en effet, pour donner la position renversĂ©e, l'agent doit exercer un effort continu et fatigant pour tenir le contrepoids relevĂ© et cela, pendant tout le temps du passage de tous les vĂ©hicules un train de marchandises peut comporter 60 wagons, plus le fourgon et plus la ou les locomotives. Pour peu qu'il relĂąche son effort, l'aiguille s'entrebĂąille et les vĂ©hicules qui l'abordent reprennent la voie normale alors que les premiers ont pris l'autre voie, d'oĂč dĂ©raillement. B. - Le levier Ă  double action se maintient indiffĂ©remment dans la position normale ou renversĂ©e dans laquelle on l'abandonne. On l'utilise notamment pour la manƓuvre des aiguillages en voie principale pris par le talon par des trains en marche. Fig. 261. - Levier de manƓuvre du systĂšme RhĂ©nan Ă  double action. Il permet le talonnement du changement de voie, c'est-Ă -dire qu'un vĂ©hicule abordant l'aiguillage par le talon, peut Ă©carter la pointe de l'aiguille suffisamment pour la franchir sans la briser et sans la laisser entrebaillĂ©e aprĂšs son passage. La figure 261 reprĂ©sente le levier de manƓuvre systĂšme RhĂ©nan Ă  double action. Quand l'aiguilleur tourne le contrepoids de la position normale dans la position diamĂ©tralement opposĂ©e, le contrepoids fait basculer le levier, ce qui provoque le changement de voie. On peut transformer le levier systĂšme RhĂ©nan de double en simple action, simplement en empĂȘchant la rotation du contrepoids en le fixant par une broche b sur le levier L ; mais alors, il prĂ©sente le danger signalĂ© ci-dessus. Levier systĂšme Vanneste. Ce levier peut agir Ă  simple ou Ă  double action selon les positions respectives donnĂ©es Ă  ses Ă©lĂ©ments constitutifs fig. 262 Ă  265. Fig. 264. - Levier de manƓuvre systĂšme Vanneste Ă  simple action. Le levier principal AGB de l'appareil fig. 262 et 263 est construit de telle maniĂšre que le levier secondaire CD peut ĂȘtre montĂ© obliquement sur le levier principal, cas du levier Ă  simple action ou dans le prolongement de l'axe du levier principal, cas du levier Ă  double action. Pour la simple action, le support EF du contrepoids fait avec le levier secondaire un angle plus petit que 90° 90° - 11°30' ; pour la double action, un angle plus grand que 90° 90° + 11°30'. Montage Ă  simple action. - Pour renverser l'aiguillage fig. 264, l'agent amĂšne le contrepoids dans la position diamĂ©tralement opposĂ©e 2 par un simple mouvement de rotation. Dans cette position 2, le contrepoids provoque le basculement du levier et vient en 3. A l'inverse du systĂšme RhĂ©nan, l'aiguilleur maintient sans fatigue le contrepoids dans cette position 3. Mais, dĂšs qu'il l'abandonne, la gravitĂ© ramĂšne le contrepoids de 3 en 4 par un mouvement de rotation, puis de 4 en 1 par un basculement du levier qui ramĂšne l'aiguillage dans la position normale. Fig. 265. - Levier de manƓuvre systĂšme Vanneste Ă  double action. Montage Ă  double action fig. 265. - Pour renverser le levier, le contrepoids est amenĂ© de 1 en 2, la gravitĂ© le fait tomber en 3, le levier bascule entraĂźnant l'aiguillage. En tant que levier Ă  double action, le levier Vanneste n'accuse aucun avantage sur le systĂšme RhĂ©nan ; au contraire, il coĂ»te plus cher. Enfin, le systĂšme RhĂ©nan a Ă©tĂ© modifiĂ© par les chemins de fer belges comme l'indique la figure 266 en vue d'Ă©viter les difficultĂ©s et les risques de l'appareil utilisĂ© comme levier Ă  simple action. La tige du levier est coudĂ©e suivant un angle de 23° Ă  partir de son axe de rotation. La tige du contrepoids fait un angle de 78°30' 90° - 11°30' avec la tige du levier. L'appareil ainsi agencĂ© fonctionne comme levier Ă  simple action. Le maintien du levier dans la position renversĂ©e est assurĂ© dans les mĂȘmes conditions qu'avec le levier Vanneste, sans fatigue et sans risque. Dans l'appareil RhĂ©nan, Ă  double action, du type nouveau fig. 267, la tige du levier n'est pas coudĂ©e mais l'emmanchement de la tige du contrepoids sur le levier proprement dit est tel que l'angle des deux tiges est Ă©gal Ă  101°30' 90° + 11°30'. B. - ManƓuvre des aiguilles Ă  distance La manƓuvre des aiguilles sur place n'est pas possible dans les gares importantes oĂč le nombre des aiguilles est considĂ©rable. Les aiguilleurs devraient courir d'une aiguille Ă  l'autre pour les placer successivement dans la position convenable. Ces agents devraient ĂȘtre nombreux et seraient continuellement exposĂ©s aux dangers graves de la circulation Ă  travers les voies. On amĂ©liore dĂ©jĂ  la situation en concentrant un certain nombre de leviers au mĂȘme endroit poste Ă  terre », d'oĂč un seul agent donne, sans se dĂ©placer, la position dĂ©sirĂ©e aux aiguilles. Mais la solution complĂšte du problĂšme consiste Ă  rĂ©unir dans une cabine le plus grand nombre possible de leviers d'aiguilles. On y concentre aussi les leviers de manƓuvre des signaux qui commandent ou protĂšgent la circulation des trains ou des manƓuvres dans la gare. Cette concentration des leviers d'aiguilles et des leviers de signaux dans un mĂȘme poste permet d'Ă©tablir entre eux les solidaritĂ©s ou enclenchements note 198 nĂ©cessaires pour garantir la sĂ©curitĂ©. De ce poste central, la manƓuvre Ă  distance des aiguilles peut se faire par transmission mĂ©canique ou par fluide eau sous pression, air comprimĂ©, Ă©lectricitĂ©. Mais quel que soit le systĂšme employĂ©, il est indispensable que l'agent du poste central de manƓuvre ait la certitude que les aiguilles en campagne suivent bien le mouvement des leviers en cabine et qu'elles sont parfaitement appliquĂ©es contre les rails contre-aiguilles. Il importe encore que l'aiguilleur soit mis dans l'impossibilitĂ© de dĂ©placer les aiguilles pendant qu'elles sont parcourues par les trains. Pour satisfaire Ă  ces conditions, l'appareillage central de la manƓuvre doit donc comporter, non seulement des transmissions, mais encore ce que l'on appelle des sĂ©curitĂ©s ». 1. - Transmissions mĂ©caniques Ces transmissions sont du type rigide ou du type funiculaire. A. - Transmissions rigides ± 185 m. Les transmissions rigides sont constituĂ©es par des tuyaux Ă  gaz note 199 assemblĂ©s bout Ă  bout comme le montre la figure 268. Les transmissions sont supportĂ©es par des poulies ou par des galets fig. 269 ; d'autres galets empĂȘchent leur soulĂšvement. Des leviers coudĂ©s renvoient le mouvement soit dans un plan horizontal, soit dans un plan vertical. Fig. 270. - Compensateur pour transmission rigide. La course des transmissions par tringles varie de 22 Ă  28 centimĂštres. Les variations de tempĂ©rature pourraient provoquer l'entrebĂąillement des aiguilles ; pour y obvier, on intercale un compensateur dans la transmission dĂšs que sa longueur dĂ©passe 30 mĂštres fig. 270. Ce compensateur peut ĂȘtre constituĂ© par un balancier BB' Ă  bras Ă©gaux, dont les extrĂ©mitĂ©s sont reliĂ©es aux deux parties de la tringle de transmission par deux bielles AB, A'B', de mĂȘme longueur. Le pivot P du balancier est au mĂȘme niveau que l'axe des tringles et les extrĂ©mitĂ©s de celles-ci sont soutenues par des galets g, g'. Les deux extrĂ©mitĂ©s du tringlage Ă©tant fixes d'une part, le levier ; d'autre part, l'aiguillage, les variations de longueur se reportent sur les points B et B'. Le compensateur doit naturellement ĂȘtre installĂ© Ă  mi-longueur de la transmission. L'intercalation d'un compensateur a nĂ©cessairement pour effet de renverser le sens du mouvement de la transmission. Fig. 271. - Compensation partielle de la dilatation. Il faut aussi tenir compte de l'influence des Ă©querres de renvoi qui, dans certains cas, peuvent jouer le rĂŽle de compensateurs. Dans le cas de la figure 271, bien que la transmission ait 35 m de longueur, il ne faut pas de compensateur parce que les variations de longueur sur les 35 m sont compensĂ©es sur 10 m par l'Ă©querre de renvoi BOC et la tringle DC. Mais pour qu'il y ait possibilitĂ© de compensation du chef de la dilatation, il faut que, partant des points fixes A levier et D aiguille, les allongements aient pour tendance de faire tourner les deux bras BO et CO de l'Ă©querre de renvoi dans le mĂȘme sens et non en des sens opposĂ©s. Fig. 272 - Cas oĂč un compensateur est nĂ©cessaire. La figure 272 montre un cas oĂč un compensateur est nĂ©cessaire, une compensation automatique Ă©tant impossible car sous l'effet des dilatations le levier coudĂ© BOG est sollicitĂ© dans des sens opposĂ©s. B. - Transmissions funiculaires ± 600 m. Une transmission funiculaire ne peut agir que par traction alors qu'une transmission rigide peut transmettre l'effort dans les deux sens par traction et par poussĂ©e. Comme les aiguilles doivent ĂȘtre dĂ©placĂ©es dans les deux sens, il faut un double fil pour commander le mouvement fig. 273. Le fil diamĂštre 5 mm doit prĂ©senter une grande rĂ©sistance Ă  la rupture 100 Ă  125 kg/mmÂČ et un trĂšs faible allongement 5 % maximum mesurĂ© sur 200 mm. Fig. 273. - ManƓuvre d'un aiguillage par transmission Ă  double fil. Au point de dĂ©part, en cabine, une chaĂźne, rattachĂ©e au fil de manƓuvre, s'enroule sur une poulie P1 Ă  laquelle elle est attachĂ©e de sorte qu'en dĂ©plaçant, vers le haut ou vers le bas, le levier de manƓuvre solidaire de la poulie, l'on tire sur l'un ou l'autre brin du fil. Le levier doit ĂȘtre maintenu fixe dans ses deux positions extrĂȘmes et la poulie doit suivre tous ses mouvements. A l'autre extrĂ©mitĂ©, en campagne, les deux brins de la transmission aboutissent aux extrĂ©mitĂ©s de la chaĂźne qui actionne la poulie P2 commandant les aiguilles fig. 273. Cette poulie, logĂ©e dans une cuve en fonte, tourne autour d'un axe vertical. Elle porte sur chacune de ses faces un verrou circulaire V ; un galet d'entraĂźnement C ; une bielle B pourvue d'une coulisse E. Par la rotation de la poulie, le galet C s'engage dans la coulisse de la bielle et commande le mouvement de celle-ci. La bielle B, situĂ©e sur la face supĂ©rieure de la poulie, actionne l'aiguille de droite A ; la bielle B' situĂ©e sous la poulie actionne l'aiguille de gauche A'. Au repos, en position normale, la bielle actionnant l'aiguille A prise en pointe est verrouillĂ©e par le verrou V qui pĂ©nĂštre dans l'encoche correspondante de la bielle. Remarquons que les deux aiguilles ne se meuvent pas simultanĂ©ment, celle de gauche commence Ă  se mouvoir au moment oĂč celle de droite commence Ă  se dĂ©verrouiller ; celle de droite se meut encore pendant que celle de gauche se verrouille. Talonnement. Dans le cas oĂč le premier essieu d'un vĂ©hicule talonne l'aiguillage fig. 274, la roue de droite Rd attaque immĂ©diatement l'aiguille A ouverte de droite alors que l'aiguille A' fermĂ©e de gauche n'est pas encore en prise avec la roue de gauche Rg. Fig. 274. - Talonnement de l’aiguillage L'essieu roulant du talon de l'aiguille vers la pointe, l'aiguille de droite se dĂ©place, agit sur la bielle B qui actionne le galet C et par consĂ©quent la poulie. Ce dĂ©placement se poursuivant jusqu'Ă  ce que l'aiguille considĂ©rĂ©e soit en contact avec le rail contre-aiguille, la poulie effectue une rotation complĂšte. Quant Ă  l'aiguille de gauche A', elle a Ă©tĂ© entraĂźnĂ©e par la poulie. Naturellement, la transmission funiculaire, reliant la poulie au levier de commande de l'aiguillage, a suivi ce mouvement et l'a communiquĂ© Ă  la poulie de ce levier. Mais celui-ci n'est pas rigidement liĂ© Ă  la poulie. Compensateurs. Des prĂ©cautions doivent ĂȘtre prises en cas de variation de tempĂ©rature car les deux fils doivent rester tendus malgrĂ© la dilatation. Lorsque la longueur n'est pas trop considĂ©rable, on intercale des tendeurs Ă  main, l'un prĂšs du levier, l'autre prĂšs de l'aiguillage. Lorsque la distance dĂ©passe 200 mĂštres, ce moyen ne suffit plus. On compense alors l'effet de la dilatation en faisant agir sur la transmission un poids tendeur C fig. 275 qui descend quand le fil s'allonge sous l'effet d'une Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature et qui remonte quand le fil se contracte. Une prĂ©caution supplĂ©mentaire doit ĂȘtre prise le renversement du levier de manƓuvre pourrait simplement soulever le poids tendeur C sans qu'il y ait mouvement correspondant de l'aiguillage. Pour transmettre intĂ©gralement Ă  l'appareil Ă  manƓuvrer toute la course du levier, on est donc amenĂ© Ă  complĂ©ter le compensateur par un dispositif qui cale le poids tendeur dĂšs que le levier de manƓuvre est mis en mouvement et l'immobilise pendant toute la durĂ©e de ce mouvement. Fig. 275 et 276. - Compensateur Ă  brins inclinĂ©s et poulie hĂ©licoĂŻdale. Le calage du poids tendeur s'obtient Ă  l'intervention d'une crĂ©maillĂšre fig. 275 et 276. Les deux fils de la transmission passent sous les poulies fixes P1 Ă  l'entrĂ©e du chevalet compensateur, puis sur les poulies mobiles Q, pour sortir en passant sous les poulies fixes P2. L'action du compensateur peut s'exercer de plusieurs maniĂšres compensateurs Ă  brins inclinĂ©s et poulie hĂ©licoĂŻdale ; compensateurs Ă  brins parallĂšles et poulie diffĂ©rentielle. a Dans le systĂšme Ă  brins inclinĂ©s et poulie hĂ©licoĂŻdale, les poulies mobiles sont suspendues Ă  une chaĂźnette qui, aprĂšs avoir passĂ© sur le tambour T, se relie Ă  une poulie Ă  gorge hĂ©licoĂŻdale H calĂ©e sur le mĂȘme arbre que la poulie circulaire B sur laquelle s'enroule la chaĂźne du contrepoids C. La fonction fondamentale du compensateur est de maintenir constante la tension malgrĂ© les variations de la tempĂ©rature. Si la force C du contrepoids est constante, la direction des fils f et f’ varie, il s'ensuit que l'action du contrepoids varie suivant la position en hauteur de l'Ă©trier, position qui modifie l'angle formĂ© par les deux brins f, f’. Pour que la tension reste constante dans la transmission, l'effort du contrepoids doit varier suivant l'ouverture de cet angle ; quand les brins se rapprochent de l'horizontale, la tension dans la chaĂźnette doit ĂȘtre faible et, alors, l'Ă©trier agit sur le grand rayon de la poulie hĂ©licoĂŻdale ; lorsque les brins se rencontrent sous un angle trĂšs aigu, c'est le petit rayon de la poulie qui intervient. Si R = le rayon uniforme de la poulie supportant le contrepoids constant et = le rayon variable de la poulie hĂ©licoĂŻdale retenant l'Ă©trier, l'Ă©quation des moments donne contrepoids x R = tension x par consĂ©quent Ă  une tension faible de la chaĂźnette brins horizontaux doit correspondre le grand rayon de la poulie. L'Ă©trier pend entre deux guides dont les faces, taillĂ©es en crĂ©maillĂšre, peuvent immobiliser l'Ă©trier quand ses extrĂ©mitĂ©s infĂ©rieures, taillĂ©es en biseau, viennent en contact avec elles. Lorsque la transmission est au repos, les deux fils ont une tension Ă©gale et l'Ă©trier ne vient pas en contact avec ses guides fig. 277. DĂšs lors, lorsque la tempĂ©rature varie, l'Ă©trier se dĂ©place verticalement sous l'action du poids tendeur. Mais, dĂšs que le levier de manƓuvre agit sur la transmission et que, par consĂ©quent, l'un des fils se dĂ©tend pendant que l'autre se surtend fig. 278 l'Ă©trier s'incline Ă  droite ou Ă  gauche, une de ses extrĂ©mitĂ©s biseautĂ©es mord dans la crĂ©maillĂšre et il s'immobilise dans le sens vers le bas oĂč s'exerce la traction. Ce rĂ©glage dans la position du fil sur la poulie hĂ©licoĂŻdale selon la tempĂ©rature rĂ©clame une prĂ©cision difficilement rĂ©alisable dans la pratique. C'est pourquoi, Ă  la S. N. C. B., on a renoncĂ© aux brins inclinĂ©s pour adopter les brins parallĂšles. b Compensateurs Ă  brins parallĂšles et poulie diffĂ©rentielle fig. 279. Ici la tension reste constante et la poulie hĂ©licoĂŻdale peut ĂȘtre supprimĂ©e. La chaĂźnette du contrepoids s'enroule alors sur une poulie diffĂ©rentielle D de rapport 1,6/1 pour les transmissions infĂ©rieures Ă  mĂštres et de rapport 2/1 pour celles supĂ©rieures Ă  mĂštres, la poulie diffĂ©rentielle n'ayant d'autre raison d'ĂȘtre que de diminuer l'importance du contrepoids. La chaĂźne supportant l'Ă©trier mobile se rattache au petit tambour, la chaĂźne supportant le contrepoids est fixĂ©e sur le grand tambour. Fig. 279. - Compensateur Ă  brins parallĂšles et poulie diffĂ©rentielle. ; Le calage du contrepoids se produit de la mĂȘme maniĂšre qu'avec les brins inclinĂ©s. Champ d’action du compensateur. Tout compensateur possĂšde un rayon d'action maximum calculĂ© en tenant compte des Ă©carts maxima de tempĂ©rature, -20° et + 40°, par exemple. Fig. 280. - Champ d'action du compensateur. Appelons h fig. 280, la course maximum de l'Ă©trier le long des crĂ©maillĂšres ; h dĂ©pend donc de la construction du compensateur. 2h = l'allongement que le compensateur peut racheter. Si = l'Ă©cart de tempĂ©rature le plus considĂ©rable, C = 0, le coefficient de dilatation linĂ©aire de l'acier, L = le champ d'action du compensateur, On aura d'oĂč note 205 . Pour h = 1 centimĂštre, on a Lm = X 0,01 m, d'oĂč Lm = 27,78 m. par consĂ©quent, chaque centimĂštre de longueur de course de l'Ă©trier compense 27,780 mĂštres de transmission. Si L = 600 mĂštres, h doit ĂȘtre Ă©gale Ă  . Si l'on veut Ă©viter de devoir installer plus d'un compensateur dans une mĂȘme transmission, on sera amenĂ© Ă  crĂ©er plusieurs types de compensateurs ayant des champs d'action de plus en plus Ă©tendus. ** * Pour supporter et guider les fils de transmission, on emploie des poulies Ă  gorge montĂ©es sur potelets dont l'Ă©cartement ne doit pas dĂ©passer 10 mĂštres dans les parties rectilignes. Aux changements de direction de plus de 5°, le fil n'ayant pas la flexibilitĂ© voulue, on fait passer la transmission sur une poulie horizontale ou verticale et on intercale dans le fil un bout de cĂąble ou de chaĂźnette qui s'enroule sur la poulie. Dans les transmissions funiculaires, le levier de commande de l'aiguillage est du mĂȘme type que celui employĂ© pour les signaux fig. 273, page 201. En position normale, il est inclinĂ© vers le bas ; pour le renverser, il faut lui faire dĂ©crire vers le haut un angle de 144° et entraĂźner dans ce mouvement la poulie, ce qui communique au fil une course de 500 mm. Mais alors que le levier de signal est invariablement fixĂ© Ă  la poulie, il ne peut en ĂȘtre ainsi avec le levier d'aiguillage parce que l'on s'impose d'ordinaire la condition que, en cas de talonnement de l'aiguillage, l'appareil de manƓuvre ne subisse aucune avarie. La manƓuvre Ă  double fil permet la commande des aiguillages Ă  la distance de 600 mĂštres. L'appareil central Ă  commande funiculaire se prĂȘte fort bien aux relations d'enclenchement Ă  rĂ©aliser entre les leviers des signaux et ceux des aiguillages, les champs rĂ©cepteurs et transmetteurs de l'appareil de block. C'est une des raisons pour lesquelles il se substitue de plus en plus Ă  l'appareil central Saxby Ă  commande par tringle note 206. Comparaison des systĂšmes rigide et funiculaire. Les transmissions rigides prĂ©sentent les avantages suivants elles comportent des compensateurs de construction simple et de fonctionnement plus certain ; elles offrent une grande sĂ©curitĂ© aux courtes distances, mais elles prĂ©sentent certains inconvĂ©nients elles sont plus coĂ»teuses ; elles demandent plus d'entretien. On estime que les charges annuelles d'entretien et d'amortissement des transmissions par tringles sont de 8 Ă  10 fois supĂ©rieures Ă  celles des transmissions par fil ; aux grandes distances, elles sont moins sĂ»res que les transmissions par fil. Effectivement, quand une rupture de tringle se produit Ă  une grande distance de la cabine, il peut arriver que l'aiguilleur renverse le levier de manƓuvre sans s'apercevoir que le dĂ©placement du tringlage n'a pas suivi son mouvement, la diminution de rĂ©sistance n'Ă©tant pas suffisamment sensible, parce que la plus grande partie de la rĂ©sistance est celle offerte par le dĂ©placement des tringles sur les galets. Dans le cas de la transmission funiculaire, une rupture de fil se fait immĂ©diatement sentir Ă  l'appareil de manƓuvre, l'appareillage devient inerte. La commande des aiguillages par tringles n'est possible que si la distance ne dĂ©passe pas 485 mĂštres, alors que la transmission par double fil permet d'atteindre 600 mĂštres. Aussi, Ă  la S. N. C. B., quand on renouvelle un poste de concentration Ă  transmission rigide, le remplace-t-on par un poste central Ă  transmission funiculaire. 2. - Transmissions par fluide La manƓuvre mĂ©canique ne convient pas pour les installations Ă©tendues des grandes gares, l'aiguilleur devant dĂ©ployer des efforts importants pour renverser successivement les trĂšs nombreux et lourds leviers. Il est indispensable que les postes centraux soient desservis par des agents se dĂ©pensant trĂšs peu physiquement, faisant office en quelque sorte de prĂ©parateurs du mouvement, une source d'Ă©nergie spĂ©ciale manƓuvrant les aiguillages. L'agent, ainsi soulagĂ©, peut prĂȘter toute son attention aux itinĂ©raires Ă  Ă©tablir. On a utilisĂ© des transmissions hydrodynamiques, pneumatiques, hydropneumatiques, Ă©lectriques, mais ces derniĂšres ont rapidement dĂ©trĂŽnĂ© toutes les autres. L'Ă©lectricitĂ©, en tant qu'agent de transport de force, prĂ©sente des qualitĂ©s trĂšs prĂ©cieuses les canalisations sont peu encombrantes, elles se posent aisĂ©ment, elles s'accommodent des diffĂ©rences de niveau, elles contournent les obstacles, elles sont insensibles aux variations de tempĂ©rature, les pertes dues Ă  l'emmagasinement et Ă  la distribution de l'Ă©nergie peuvent ĂȘtre aisĂ©ment rĂ©duites, la transmission du mouvement est instantanĂ©e, le champ d'action est pratiquement illimitĂ©. ManƓuvre Ă©lectrique des aiguillages note 208. Les appareils mĂ©caniques de manƓuvre ont un champ d'action restreint, leurs leviers sont volumineux, les bĂątis occupent beaucoup de place et l'aiguilleur doit dĂ©ployer de grands efforts. La manƓuvre Ă©lectrique supprime tous ces inconvĂ©nients. A la S. N. C. B., on s'impose les conditions suivantes Les aiguillages doivent pouvoir ĂȘtre manƓuvrĂ©s individuellement, c'est-Ă -dire chacun par un petit levier spĂ©cial ou par une manette distincte. L'agent, en cabine, doit pouvoir se rendre compte de la position de l'aiguillage en campagne ; il s'ensuit que les positions concordantes du levier et de l'aiguillage doivent ĂȘtre contrĂŽlĂ©es par un courant. Aucun contact accidentel de fils ne peut donner lieu Ă  une indication fausse en cabine. Les aiguillages doivent ĂȘtre talonnables, sauf dans les cas oĂč il s'agit d'aiguillages Ă©lastiques. Tous les appareils de contrĂŽle doivent ĂȘtre concentrĂ©s dans la cabine. Pour pouvoir mettre au passage un signal donnant accĂšs Ă  un itinĂ©raire, il faut que tous les aiguillages de cet itinĂ©raire se trouvent dans la position convenable. L'aiguillage est manƓuvrĂ© par un moteur Ă©lectrique sĂ©rie Ă  courant continu sous tension de 120 volts, muni de deux enroulements inducteurs bobinĂ©s en sens inverse de maniĂšre Ă  permettre de faire tourner l'induit dans les deux sens. Un jeu d'engrenages et une vis sans fin transforment le mouvement de rotation de l'induit en mouvement de translation transmis Ă  l'aiguillage au moyen d'une crĂ©maillĂšre fig. 294 et 295. En cas de suppression de courant, le moteur peut ĂȘtre manƓuvrĂ© Ă  la main par une manivelle que l'on adapte directement sur l'axe du moteur. Un cĂąble Ă  deux conducteurs relie le moteur Ă  la cabine, d'oĂč l'aiguillage est commandĂ© au moyen d'une manette, dite de champ d'aiguille, disposĂ©e dans l'appareil central. Chaque manette d'aiguillage peut occuper deux positions extrĂȘmes inclinĂ©e vers la droite, la manette se trouve dans sa position normale qui correspond Ă  la position normale de l'aiguillage ; inclinĂ©e vers la gauche, elle se trouve dans sa position renversĂ©e qui correspond Ă  la position renversĂ©e de l'aiguillage. A. - Appareil Siemens pour la manƓuvre des aiguillages. Le schĂ©ma dĂ©finitif est reprĂ©sentĂ© figures 290 Ă  292, nous allons le dĂ©composer et le dĂ©crire par Ă©tapes note 209. Par la rotation de la manette fig. 283, on dĂ©place le commutateur de manƓuvre C, qui met l'un ou l'autre des deux fils de manƓuvre du cĂąble en relation avec la source d'Ă©lectricitĂ© selon que l'aiguillage doit ĂȘtre renversĂ© ou ramenĂ© dans sa position normale. On utilise le courant continu Ă  120 volts. Pour permettre la rotation du moteur dans les deux sens, l'enroulement inducteur I2 est inverse de l'enroulement I1. Chacune de ces connexions comporte un interrupteur m1 m2 manƓuvrĂ© par la crĂ©maillĂšre actionnĂ©e par le moteur d'aiguille i fig. 295. Cet interrupteur est disposĂ© de telle sorte que le circuit de manƓuvre est coupĂ© aussitĂŽt que l'aiguillage se trouve dans la position extrĂȘme correspondant Ă  celle de la manette en cabine et par consĂ©quent, Ă  ce moment, le moteur s'arrĂȘte. Les figures 284, 285 et 286 montrent en traits forts le schĂ©ma des circuits empruntĂ©s par le courant de 120 volts dans chacune des trois positions en position normale. Les positions du commutateur C et de l'interrupteur m2 sont telles que le courant de commande de 120 volts ne peut passer aux inducteurs du moteur de manƓuvre fig. 284 ; pendant la course du moteur. Les positions du commutateur C et de l'interrupteur m1 permettent au courant de 120 volts d'arriver au moteur fig. 285 ; en position renversĂ©e. Le circuit du moteur est coupĂ© par m1 fig. 286 note 210. 1° ContrĂŽle. A chaque instant, il doit exister une relation entre la position de l'aiguillage en campagne et la position de la manette de manƓuvre en cabine, relation qui ne peut exister que s'il y a concordance entre les positions de la manette et de l'aiguillage. Cette relation est rĂ©alisĂ©e au moyen d'un courant de contrĂŽle qui n'excite l'Ă©lectro-aimant de contrĂŽle E du champ d'aiguille que lorsque cette concordance existe. Ce n'est que dans ce cas que l'on peut mettre le signal Ă  voie libre. Dans le cas oĂč l’électro-aimant de contrĂŽle E n'est pas excitĂ©, une sonnerie de contrĂŽle retentit en cabine. ComplĂ©tons les schĂ©mas des fig. 284 Ă  286 comme indiquĂ© aux fig. 287 Ă  289. Nous constatons que pour Ă©tablir le circuit de contrĂŽle E, les interrupteurs m1 et m2 du moteur sont en rĂ©alitĂ© des commutateurs, de sorte que, Ă  la fin de la course de la crĂ©maillĂšre, le courant de manƓuvre de 120 volts ne passe plus par le moteur, il est dĂ©rivĂ© par des fils spĂ©ciaux de maniĂšre Ă  exciter l'Ă©lectro-aimant de contrĂŽle E. Il s'ensuit que le circuit de contrĂŽle n'est Ă©tabli que si l'appareil de manƓuvre est arrivĂ© Ă  fond de course et a manƓuvrĂ© le commutateur de moteur correspondant m2. L'interrupteur n est manƓuvrĂ© par les tringles de contrĂŽle solidaires du mouvement des aiguilles. Afin d'Ă©viter de fausses indications de contrĂŽle en cas de mĂ©lange de fils, les fils de contrĂŽle sont reliĂ©s Ă  la terre dĂšs qu'ils ne doivent plus ĂȘtre parcourus par un courant. Le commutateur a contrĂŽle la concordance de la position mĂȘme de la manette par rapport Ă  celle du commutateur de manƓuvre. Ce commutateur est montĂ© sur l'axe mĂȘme de la manette, mais il faut compter avec un bris possible de piĂšce. LĂ©gende C commutateur commandĂ© par la manette de manƓuvre de l'aiguillage, m1, m2 commutateurs commandĂ©s par la crĂ©maillĂšre actionnĂ©e par le moteur, crĂ©maillĂšre qui manƓuvre les aiguilles, n, n - interrupteurs commandĂ©s par les tringles de contrĂŽle de la position des aiguilles. 2° Commutateur d'Ă©conomie. Si, pour la manƓuvre de l'aiguillage, un courant de 120 volts est nĂ©cessaire, 25 volts suffisent pour le courant de contrĂŽle. C'est pourquoi, dĂšs que le courant de contrĂŽle est Ă©tabli, un commutateur d'Ă©conomie e fig. 290 substitue automatiquement au courant de manƓuvre de 120 volts un courant de 25 volts. Ce commutateur, disposĂ© normalement de façon Ă  relier la batterie de 25 volts au circuit de contrĂŽle, est manƓuvrĂ© par la manette du champ d'aiguille, de façon Ă  relier le circuit de manƓuvre Ă  la batterie de 120 volts dĂšs le commencement de la course du moteur. A la fin de la course de l'aiguillage, dĂšs que l'Ă©lectro de contrĂŽle est excitĂ© par le courant de 120 volts, il attire son armature qui renverse automatiquement le commutateur d'Ă©conomie e, de façon Ă  Ă©tablir la connexion du circuit de contrĂŽle avec la batterie de 25 volts. Pour Ă©viter la manƓuvre intempestive d'un aiguillage, en cas de contact entre la source de 120 volts et le fil en relation avec le moteur, le commutateur d'Ă©conomie manƓuvre, en outre, un contact t fig. 290 qui relie Ă  la terre le fil de manƓuvre du moteur non parcouru par un courant. Le schĂ©ma dĂ©finitif des connexions d'un aiguillage dans l'appareil Siemens est dĂšs lors reprĂ©sentĂ© par les figures 290 Ă  292. ManƓuvre des deux aiguillages d'une liaison AB fig. 293. Fig. 293 Deux aiguillages formant liaison sont manƓuvrĂ©s par un seul champ d'aiguille. La manƓuvre se fait en parallĂšle et le contrĂŽle se fait en sĂ©rie. B. - Appareil des Ateliers de Constructions Électriques de Charleroi pour la manƓuvre des aiguillages. Les figures 294 et 295 reprĂ©sentent la disposition d'ensemble du moteur de manƓuvre avec sa dĂ©multiplication. La crĂ©maillĂšre C actionne deux contacts 7 et 6. Fig. 294. - SchĂ©ma de l'appareil de manƓuvre des aiguilles systĂšme A. C. E. C. Deux tringles de contrĂŽle T et T" sont reliĂ©es chacune Ă  une des pointes d'aiguille. Lorsque les deux tringles occupent l'une des positions extrĂȘmes, l'un des deux interrupteurs 8-9 est fermĂ©, soit 8. Lorsque les deux tringles occupent l'autre position extrĂȘme, l'autre interrupteur, soit 9, est fermĂ©. Fig. 295. - ManƓuvre des aiguilles systĂšme A. C. E. C. Fonctionnement. Le moteur actionne la crĂ©maillĂšre qui manƓuvre l'aiguillage. Au cours de la rotation du moteur, le contact 7 s'inverse en vue de prĂ©parer le circuit de 120 volts pour la manƓuvre dans l'autre sens. Quant aux contacts 8 et 9, Ă  la fin de la course, ils ont Ă©galement pris la position inverse Ă©tablissant le circuit de contrĂŽle de 25 volts pour la position correspondante de l'aiguillage. Fig. 296 Un embrayage Ă  tournevis E embrayage avec jeu permet au moteur de dĂ©marrer Ă  vide fig. 296. Enfin, deux cĂŽnes F et F' dont la pression est rĂ©glĂ©e par le ressort Ă  boudin r, jouent le rĂŽle de frein aux fins de course. Renversement de l'aiguillage. Pour renverser la manette d'aiguillage, le cabinier agit sur l'interrupteur d'Ă©conomie P fig. 297. S'il n'y a aucun vĂ©hicule sur le rail ri, isolĂ© Ă©lectriquement Ă  ses deux extrĂ©mitĂ©s note 214_1, l'Ă©lectro A s'excite, attire son armature qui libĂšre la manette de commande et permet la manƓuvre de cette derniĂšre. S'il y avait un essieu sur le rail isolĂ©, cet essieu mettrait en court-circuit les deux rails auxquels aboutissent les connexions de l'Ă©lectro A. Fig. 297 En mĂȘme temps qu'il manƓuvre l'interrupteur d'Ă©conomie P, le cabinier tourne la manette d'aiguillage, ce qui a pour effet de renverser mĂ©caniquement les contacts 1, 2 et 3 fig. 298 solidaires de l'armature de l’électro-sĂ©rie C note 214_2 et les met dans la position indiquĂ©e fig. 299, ainsi que les contacts 4 et 5 situĂ©s sur un tambour entraĂźnĂ© par la manette et les met dans la position indiquĂ©e sur cette mĂȘme figure. Le courant Ă  120 volts est dĂšs lors admis dans l'enroulement 1 du moteur qui se met Ă  tourner en entraĂźnant l'aiguillage dans la position renversĂ©e fig. 299. Remarquons que l'armature de l'Ă©lectro C est, Ă  la fin de la rotation de la manette de commande, mĂ©caniquement libĂ©rĂ©e par le dispositif spĂ©cial qui en avait produit le soulĂšvement ; mais, pendant la rotation du moteur, l'Ă©lectro-sĂ©rie C est excitĂ©, son armature reste donc collĂ©e et la position des contacts 1, 2 et 3 est maintenue. Les contacts 7 et 6 de la crĂ©maillĂšre, actionnĂ©s mĂ©caniquement par le moteur sont respectivement renversĂ©s au commencement et Ă  la fin de la course. De ce fait, le circuit de 120 volts vers le moteur est fig. 300 coupĂ© par 6 qui est actionnĂ© Ă  la fin de la course par la crĂ©maillĂšre de manƓuvre de l'aiguillage, l'Ă©lectro C se dĂ©sexcite et les contacts 1, 2 et 3 reprennent leur position premiĂšre de la figure 298. ContrĂŽle. Les contacts 8 et 9, actionnĂ©s par les deux tringles de contrĂŽle T, T" qui suivent le mouvement des aiguilles fig. 294 et 295 se renversent si ces derniĂšres occupent bien la position correspondant Ă  celle de la manette en cabine et se trouvent, l'une contre le rail avec un jeu infĂ©rieur Ă  5 mm et d'autre dans sa position extrĂȘme d'ouverture avec une tolĂ©rance de 20 mm. DĂšs lors fig. 300, le circuit de contrĂŽle de 25 volts est Ă©tabli comme suit 3, 8, 6, 4, 1 et Ă©lectro B. Ce dernier s'excite Ă  la condition que tous les contacts soient convenablement Ă©tablis. Un voyant mĂ» par l'armature de l'Ă©lectro B donne au cabinier l'indication que l'aiguillage a obĂ©i au mouvement du moteur. Remise de l'aiguillage en position normale. Le cabinier remet la manette d'aiguille en position normale en mĂȘme temps qu'il manƓuvre l'interrupteur d'Ă©conomie P de façon Ă  exciter l’électro A, dont l'armature maintenait la manette enclenchĂ©e dans sa position renversĂ©e. Par suite du jeu des contacts 1 et 7, et aussi des contacts 4 et 5 entraĂźnĂ©s par le tambour de la manette fig. 300, le courant Ă  120 volts passe dans l'enroulement inducteur 2, lequel, Ă©tant inverse de l'enroulement 1, provoque la rotation du moteur en sens contraire et ramĂšne l'aiguillage dans la position normale. ContrĂŽle. A la fin de la course du moteur, lors de la remise en position normale, tous les contacts sont ramenĂ©s dans la position reprĂ©sentĂ©e Ă  la figure 298, ce qui Ă©tablit le circuit de contrĂŽle de 25 volts comme suit contacts 3, 9, 7, 5, 1 et Ă©lectro B. Remarque. Les contacts 1, 2, 3, 4 et 5 suivent le mouvement de la manette de manƓuvre mais, grĂące Ă  un dispositif spĂ©cial, les contacts 1, 2 et 3, qui dĂ©pendent de l'Ă©lectro-sĂ©rie C reprennent la position de la figure 298 dĂšs que le moteur a terminĂ© sa course dans un sens ou dans l'autre. Dispositif de talonnement. Il en existe plusieurs, nous dĂ©crirons le plus simple. Le plus grand des engrenages fig. 295 se compose d'une couronne dentĂ©e cd qui engrĂšne avec le petit pignon p. La partie centrale de cette couronne est constituĂ©e par un plateau calĂ© sur le mĂȘme axe que l'engrenage attaquant directement la crĂ©maillĂšre. Un galet G, se logeant dans une encoche mĂ©nagĂ©e dans le bord intĂ©rieur de la couronne dentĂ©e, rend celle-ci normalement solidaire du plateau et cela, grĂące Ă  la pression de deux ressorts Ă  boudin fixĂ©s au plateau. Fig. 301 En cas de talonnement, la crĂ©maillĂšre en se dĂ©plaçant brusquement agit sur le plateau central, les ressorts Ă  boudin se compriment, le galet sort de son encoche et le choc se traduit simplement par un dĂ©placement du plateau par rapport Ă  la couronne dentĂ©e restĂ©e immobile. ManƓuvre d'une liaison. La succession des opĂ©rations pour la manƓuvre d'une liaison est identique Ă  celle dĂ©crite pour la manƓuvre d'un aiguillage simple. La manette de commande d'une liaison est enclenchĂ©e dans ses positions normale et renversĂ©e par les armatures de deux Ă©lectros A et A' fig. 301. En manƓuvrant l'interrupteur d'Ă©conomie P, les Ă©lectros A et A' sont simultanĂ©ment excitĂ©s si aucun rail isolĂ© n'est occupĂ© par un essieu. Les contacts 4 et 5 fig. 302 et 303 des circuits des deux moteurs sont situĂ©s sur un mĂȘme tambour solidaire de la manette de commande. Les contacts 1 et 2 sont solidaires de l'armature d'un mĂȘme Ă©lectro-sĂ©rie C. Un seul Ă©lectro de contrĂŽle B est nĂ©cessaire. En suivant le jeu des contacts fig. 303, on voit que les moteurs marchent en parallĂšle. Quant au circuit de contrĂŽle de 25 volts, il se fait en sĂ©rie, il se ferme par les contacts 9 de contrĂŽle de pointes d'aiguilles dans la position de la figure 302, position normale, et par les contacts 8 dans la position renversĂ©e. C. - Commande Ă©lectrique d'aiguille des Transports Urbains de l'agglomĂ©ration bruxelloise. Description. Une commande Ă©lectrique d'aiguille comporte 3 Ă©lĂ©ments principaux un contacteur de ligne, un relais sĂ©lecteur, un dispositif moteur commandant le dĂ©placement de l'aiguillage. Ces Ă©lĂ©ments sont connectĂ©s Ă©lectriquement comme indiquĂ© au schĂ©ma simplifiĂ© figure 304. 1. Le contacteur de ligne est fixĂ© sur le fil de trolley mais complĂštement isolĂ© de ce dernier. Il est constituĂ© par des lattes mĂ©talliques parallĂšles rĂ©alisant un chemin de roulement adaptĂ© au profil des roulettes de trolley. Quand la roulette aborde le contacteur, elle quitte le fil de trolley et roule sur le contacteur. Fig. 304. - Commande Ă©lectrique d'aiguille des Transports Urbains de l'agglomĂ©ration bruxelloise. 2. Le relais sĂ©lecteur est installĂ© sur poteau ou sur façade. Il consiste en un Ă©lectro E actionnant un doigt de contact c. Lors du passage d'une roulette de trolley sur le contacteur, l'Ă©lectro E se trouve insĂ©rĂ©, de par la construction mĂȘme du contacteur, dans le circuit des moteurs de la voiture. Le doigt de contact Ă©tablit, au repos, le contact d et, dans sa position levĂ©e, le contact g ; il n'est attirĂ© sur le contact g que pour autant que le courant d'excitation de l'Ă©lectro E soit supĂ©rieur Ă  15 ampĂšres. 3. Le dispositif moteur, commandant le dĂ©placement de l'aiguillage, est constituĂ© par 2 solĂ©noĂŻdes G et D et par un noyau magnĂ©tique commun N, tous trois logĂ©s dans un coffre hermĂ©tique et parfaitement Ă©tanche Ă  l'eau. Ce sont ces solĂ©noĂŻdes qui actionnent l'aiguille par leur noyau commun comme le montre schĂ©matiquement la figure. Fonctionnement. En principe, les wattmen des voitures allant Ă  droite » doivent passer sous le contacteur avec controller ouvert, c'est-Ă -dire sans courant, et les wattmen des voitures allant Ă  gauche », avec controller fermĂ© sur le 2me ou 3me plot sĂ©rie - Ă©ventuellement frein lĂ©gĂšrement serrĂ© - de telle maniĂšre que le courant voiture » soit supĂ©rieur Ă  15 ampĂšres. A. Fonctionnement pour une voiture allant Ă  droite » controller ouvert, courant moteurs » nul. Roulette en position 1 l'Ă©lectro E du relais sĂ©lecteur n'est pas excitĂ©, le doigt de contact c reste dans sa position de repos, sur le contact d. Roulette en position 2 par ses joues, la roulette Ă©tablit un contact entre les lattes A et B du contacteur, le solĂ©noĂŻde D du dispositif moteur est mis sous tension, l'aiguille s'Ă©carte du rail de droite pour livrer le passage Ă  droite. Roulette en position 3 le circuit de l'Ă©lectro D est coupĂ©. B. Fonctionnement pour une voiture allant a Ă  gauche » controller fermĂ©, courant moteurs » supĂ©rieur Ă  15 ampĂšres. Roulette en position 1 l'Ă©lectro E, excitĂ© par le courant moteurs », attire le doigt de contact c sur le contact g. Roulette en position 2 par ses joues, la roulette Ă©tablit un contact entre les lattes A et B du contacteur, le solĂ©noĂŻde G du dispositif moteur est mis sous tension, l'aiguille est refoulĂ©e contre le rail de droite assurant le passage Ă  gauche. Roulette en position 3 le circuit du solĂ©noĂŻde G est coupĂ©. Roulette en position 4 le doigt de contact c reprend sa position de repos, sur le contact d. CHAPITRE VLes SĂ©curitĂ©s A. - GĂ©nĂ©ralitĂ©s La manƓuvre Ă  distance des aiguillages quand ils sont abordĂ©s par la pointe comporte nĂ©cessairement des dispositifs de sĂ©curitĂ©. En effet, l'aiguilleur en cabine, Ă©loignĂ© des appareils qu'il manƓuvre, est dans l'incertitude sur la position rĂ©ellement occupĂ©e par les aiguilles du changement de voie. La course des aiguilles dĂ©pend de la course des transmissions, or, celle-ci est sujette Ă  des variations de longueur par suite de l'usure des articulations, de l'extension Ă©lastique, d'un Ă©quilibrage imparfait des dilatations. Il se peut mĂȘme que la transmission soit interrompue accidentellement. Il s'ensuit que les aiguilles peuvent n'obĂ©ir qu'incomplĂštement ou mĂȘme pas du tout Ă  la commande. L'aiguilleur ignore donc si l'aiguille colle contre le rail contre-aiguille, de quel cĂŽtĂ© elle colle, ou si l'aiguille occupe une position intermĂ©diaire. Si l'aiguilleur doit avoir la garantie que la position des aiguilles en campagne correspond bien Ă  celle du levier de manƓuvre ou de la manette de commande en cabine ; il doit, en outre, ĂȘtre empĂȘchĂ© de mettre le signal Ă  voie libre si les aiguilles ne se trouvent pas effectivement dans la position qui donne la direction indiquĂ©e par le signal au passage. Les dispositifs de sĂ©curitĂ© sont les verrous de calage des aiguilles, les dĂ©tecteurs de pointe et les pĂ©dales de calage. 1. Les verrous de calage des aiguilles. Le premier appareil de sĂ©curitĂ© employĂ© pour renseigner l'aiguilleur est le verrou de calage qui ne peut ĂȘtre introduit dans sa gĂąche que si les aiguilles sont bien placĂ©es d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre. Le verrou cale l'aiguillage et en empĂȘche tout dĂ©placement aussi longtemps qu'il est engagĂ©. Le verrou n'a aucune relation avec le signal, il est intercalĂ© dans la transmission de commande de l'aiguillage ou bien il est manƓuvrĂ© par une transmission indĂ©pendante. En somme, le verrou n'a qu'un rĂŽle bloquer l'aiguillage. 2. Les dĂ©tecteurs de pointe. Le fait que l'on peut engager un verrou de calage constitue dĂ©jĂ  une dĂ©tection, mais ce n'est qu'une dĂ©tection Ă©lĂ©mentaire car l'aiguilleur ignore de quel cĂŽtĂ© l'aiguille est collĂ©e. C'est l'appareil dĂ©tecteur qui renseigne l'aiguilleur sur la position rĂ©elle de l'aiguille collĂ©e Ă  droite ou Ă  gauche ou dans une position intermĂ©diaire. Le dĂ©tecteur donnera non seulement une indication de position, mais il devra, en outre, empĂȘcher la mise au passage du signal correspondant si l'aiguille ne colle pas dans la position que donne la direction autorisĂ©e par l'ouverture de ce signal. A la diffĂ©rence du verrou, le dĂ©tecteur est intercalĂ© dans la transmission de commande du signal ou bien il libĂšre un petit levier ou une manette dont le renversement dĂ©gage lui-mĂȘme le levier de commande du signal. 3. Les pĂ©dales de calage. Le cabinier, opĂ©rant Ă  distance, doit ĂȘtre mis dans l'impossibilitĂ© de manƓuvrer l'aiguillage pendant qu'un vĂ©hicule ou un train est engagĂ© sur l'appareil ; sinon, il s'ensuivrait un dĂ©raillement. Les dispositifs qui rĂ©pondent Ă  ce but sont les pĂ©dales de calage. B. - Les appareils de verrouillage 1. Appareils de verrouillage indĂ©pendants du levier de manƓuvre du changement de voie. a Verrou Saxby. Le lançant peut ĂȘtre poussĂ© dans l'une ou l'autre des lumiĂšres de la tringle lorsque l'aiguillage occupe l'une ou l'autre de ses positions extrĂȘmes. Aussi longtemps que le verrou est engagĂ©, il est impossible de manƓuvrer l'aiguillage. Si, pour une cause quelconque, l'aiguillage n'achevait pas sa course, le lançant du verrou buterait contre la partie pleine de la tringle de connexion et le cabinier, ne parvenant pas Ă  amener son levier Ă  fond, serait averti de l'incident. Pour Ă©viter que le verrou puisse forcer sur la tringle de connexion et y pĂ©nĂ©trer avant que l'aiguille ait parcouru toute sa course, le verrou ne peut se terminer en pointe et son extrĂ©mitĂ© ne peut ĂȘtre arrondie. Remarquons cependant que si, aprĂšs le retrait du verrou, la connexion entre le verrou et son levier de manƓuvre venait Ă  ĂȘtre rompue, le verrou n'obĂ©irait plus Ă  la manƓuvre du levier. La sĂ©curitĂ© n'est donc assurĂ©e que si le verrou est complĂ©tĂ© par un dĂ©tecteur. b Verrou circulaire manƓuvrĂ© par transmission Ă  double fil. Fig. 307 Le verrou circulaire Ă  manƓuvre par double fil se compose essentiellement fig. 307 Ă  311 d'une cuve portant en son centre un axe de rotation A autour duquel tourne une poulie Ă  gorge P. Cette poulie porte sur sa face supĂ©rieure une nervure saillante de forme circulaire N. Enfin, dans la gorge de la poulie s'enroulent les chaĂźnettes reliĂ©es Ă  la transmission spĂ©ciale qui commande le verrou, de deux barres B1-B2, placĂ©es au-dessus de la poulie, coulissant dans deux coussinets C1-C2 portĂ©s par la cuve. Fig. 308 La barre B1 est reliĂ©e Ă  l'une des deux aiguilles, la barre B2 Ă  l'autre aiguille. Ces barres sont indĂ©pendantes des tringles de commande du mouvement des aiguilles, elles n'intĂ©ressent que le verrouillage. Chacune de ces barres porte deux encoches ; l'une mesure 36 mm, l'autre 22 mm. L'encoche la plus Ă©troite correspond Ă  la position de l'aiguille collĂ©e contre son rail contre-aiguille, position pour laquelle le verrouillage doit ĂȘtre trĂšs prĂ©cis ; l'encoche la plus large se rapporte Ă  la position de l'aiguille ouverte pour laquelle le verrouillage supporte une certaine tolĂ©rance. Fonctionnement. En position normale fig. 308, la nervure N est retirĂ©e des encoches des barres et son extrĂ©mitĂ© vient jusqu'Ă  proximitĂ© de la barre B1. Il s'ensuit que les deux aiguilles peuvent se dĂ©placer librement quand l'aiguilleur manƓuvre le levier du changement de voie. Fig. 309 Pour verrouiller l'aiguillage, il suffit de manƓuvrer la transmission spĂ©ciale qui commande la poulie P, celle-ci tourne, la nervure saillante N s'engage dans les encoches des barres B1-B2, immobilisant les deux aiguilles fig. 309. La figure 310 montre 1 le verrouillage de l'aiguille reliĂ©e Ă  la barre B1 lorsqu'elle est collĂ©e contre son rail contre-aiguille fig. 309 ; 2 le verrouillage de l'aiguille reliĂ©e Ă  B2 lorsqu'elle est dans sa position d'ouverture maximum fig. 309. La figure 311 reprĂ©sente le verrouillage des aiguilles dans la position renversĂ©e c'est-Ă -dire aiguille B1 ouverte, aiguille B2 fermĂ©e. Remarque. - Les aiguillages pourvus d'un verrou de calage indĂ©pendant du levier de manƓuvre du changement de voie ne sont pas talonnables, c'est-Ă -dire que, lorsqu'ils sont verrouillĂ©s, ils ne peuvent ĂȘtre parcourus du talon vers la pointe sans qu'il en rĂ©sulte un bris ou une dĂ©formation des parties constituantes. 2. Appareils de verrouillage dĂ©pendant du levier de manƓuvre de l'aiguillage. Avantages Ils ne demandent qu'une seule transmission pour manƓuvrer et verrouiller les aiguilles. Leur rĂ©glage est sensiblement indĂ©pendant de la transmission. On les range en deux catĂ©gories les appareils non talonnables, les appareils talonnables. a Appareils non talonnables. Verrous-aiguilles. Sous l'action de l'unique levier, le mouvement du verrou se dĂ©compose en trois phases fig. 312 dĂ©verrouillage de l'aiguillage, dĂ©placement des aiguilles, verrouillage de l'aiguillage dans sa nouvelle position. La transmission attaque une plaque prĂ©sentant une coulisse composĂ©e de deux rainures parallĂšles Ă  la voie et reliĂ©es par une rainure oblique. La distance des axes des deux rainures parallĂšles est Ă©gale Ă  la course de l'aiguillage. Fig. 312. - Verrou-aiguille. Un bouton, solidaire de la tringle de commande des aiguilles, coulisse dans la rainure et selon que ce bouton se trouve dans l'une des deux rainures parallĂšles ou dans la partie oblique, l'aiguille est dans une de ses positions extrĂȘmes ou dans une position intermĂ©diaire. Le dĂ©placement de la plaque manƓuvre l'aiguille et cale celle-ci. La figure reprĂ©sente la position de fin de course dans le sens indiquĂ© par la flĂšche. GrĂące Ă  la surcourse mĂ©nagĂ©e dans la coulisse, la position de l'aiguille n'est pas influencĂ©e par les variations de longueur de la transmission. b Appareils talonnables. 1. - Appareil de manƓuvre et de verrouillage Ă  disque pour transmission Ă  double fil. Nous ne dĂ©crirons que l'appareil Ă  deux bielles. Il comporte fig. 313 Ă  317 a Une cuve C qui supporte une poulie ou disque P, La poulie porte sur chacune de ses faces supĂ©rieure indices 1 et infĂ©rieure indices 2, un galet d'entraĂźnement G1-G2 et une nervure circulaire en saillie N1-N2. La gorge de la poulie reçoit les chaĂźnettes constituant les extrĂ©mitĂ©s de la transmission. Ces chaĂźnettes sont attachĂ©es Ă  la poulie par deux broches. Fig. 313 Fig. 314 Fig. 315 Fig. 316 Fig. 317 Fig. 313 Ă  317. - Appareil de manƓuvre et de verrouillage Ă  disque pour transmission Ă  double fil. La partie gauche de la figure reprĂ©sente la face infĂ©rieure de la poulie, la partie droite correspond Ă  la face supĂ©rieure. b Deux bielles de manƓuvre B1-B2 sont placĂ©es, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de la poulie. Ces bielles sont indĂ©pendantes l'une de l'autre. Chaque bielle comprend une partie Ă©largie, entaillĂ©e jusqu'Ă  mi-Ă©paisseur, de maniĂšre Ă  former une coulisse R, assez longue et destinĂ©e Ă  recevoir le galet d'entraĂźnement G1 ou G2. Une seconde coulisse plus courte R2 est prĂ©vue pour recevoir la nervure N1 ou N2 de la poulie, nervure qui jouera le rĂŽle de verrou. Les deux bielles doivent ĂȘtre montĂ©es de maniĂšre que la face pourvue de coulisse soit tournĂ©e vers la poulie. Fonctionnement. Le fonctionnement se fait en trois temps. Au repos, eu position normale fig. 313, l'aiguille de gauche A, reliĂ©e Ă  la bielle supĂ©rieure B1, se trouve, par exemple, appliquĂ©e contre le rail de gauche. On voit que le galet supĂ©rieur G1 est sorti de la coulisse R1 mais que la nervure N1 est engagĂ©e dans la coulisse R2. L'aiguille de gauche est donc maintenue collĂ©e contre le rail par cette nervure qui constitue en fait un verrou circulaire. A la face infĂ©rieure de la poulie, le galet G2 reste au contraire engagĂ© dans la coulisse R1 de la bielle B2 reliĂ©e Ă  l'aiguille de droite B laquelle est Ă©cartĂ©e de 165 mm du rail ; la nervure infĂ©rieure N2 heurte une butĂ©e de fin de course. - Premier temps de la manƓuvre fig. 314. Lorsque l'on actionne la transmission, la poulie P tourne dans le sens de la flĂšche indiquĂ©e sur la figure 313, on constate que l'effet obtenu est diffĂ©rent suivant que l'on considĂšre la face supĂ©rieure ou la face infĂ©rieure. A la face supĂ©rieure fig. 314, la premiĂšre partie de la rotation de la poulie a pour rĂ©sultat de dĂ©gager la nervure N1 de la coulisse R2 et d'engager le galet G1 dans la coulisse R1 ; la bielle supĂ©rieure B1 reste immobile, car le galet ne l'attaque pas encore. A la face infĂ©rieure, le galet G2, Ă©tant engagĂ© dans la coulisse R1 de la bielle B2, entraĂźne immĂ©diatement celle-ci. Le premier temps de la manƓuvre a donc pour effet de dĂ©verrouiller l'aiguille de gauche A, sans la dĂ©placer et de commencer le dĂ©placement de l'aiguille de droite B. - DeuxiĂšme temps de la manƓuvre fig. 315. Les deux galets G1 et G2 Ă©tant maintenant engagĂ©s tous deux dans les coulisses R1 correspondantes des bielles B1 et B2, la rotation de la poulie a pour rĂ©sultat d'entraĂźner les deux bielles simultanĂ©ment par les galets G. Pendant le deuxiĂšme temps de la manƓuvre les deux aiguilles se dĂ©placent donc ensemble. - TroisiĂšme temps de la manƓuvre fig. 316. L'aiguille de droite B ayant commencĂ© son mouvement de translation avant l'aiguille de gauche A, arrivera avant celle-ci Ă  la fin de sa course, c'est-Ă -dire contre le rail de droite. A ce moment, Ă  la face infĂ©rieure, le galet G2 se dĂ©gage de la coulisse R1 de la bielle infĂ©rieure B2, tandis que la nervure N2 pĂ©nĂštre dans la coulisse R2 de cette mĂȘme bielle ; le mouvement de translation de celle-ci s'arrĂȘte donc et son verrouillage commence. A la face supĂ©rieure, le galet G1 reste au contraire encore engagĂ© dans la coulisse R1 de la bielle B1 qui continue Ă  se dĂ©placer ; en fin de course fig. 317, la nervure N1 vient s'arrĂȘter contre la butĂ©e de fin de course. L'aiguille ouverte se trouve alors Ă  165 mm du rail. Le troisiĂšme temps de la manƓuvre a donc pour effet d'assurer le verrouillage de l'aiguille de droite B et d'achever le mouvement d'ouverture de l'aiguille de gauche A. Remarques. Tous ces mouvements sont rĂ©versibles ; lorsque l'appareil de manƓuvre est actionnĂ© en sens inverse, l'aiguillage reprend sa position primitive en passant par les mĂȘmes phases. Les deux aiguilles ne se dĂ©plaçant pas simultanĂ©ment, elles doivent ĂȘtre absolument indĂ©pendantes l'une de l'autre et par consĂ©quent elles ne peuvent ĂȘtre reliĂ©es entre elles par des tringles d'Ă©cartement. TĂątonnement. Dans le cas oĂč le premier essieu d'un vĂ©hicule vient talonner un aiguillage reliĂ© Ă  un appareil de manƓuvre Ă  deux bielles fig. 313 page 225 et fig. 274 page 202 on remarque que l'aiguille ouverte B est touchĂ©e la premiĂšre par le mentonnet de la roue correspondante ; or, cette aiguille est reliĂ©e Ă  la bielle B2 non verrouillĂ©e et dont la coulisse est en contact avec le galet ; elle peut donc se dĂ©placer en entraĂźnant la poulie ce qui a pour rĂ©sultat de dĂ©verrouiller et de commencer le mouvement d'ouverture de l'aiguille collĂ©e A et cela avant que cette derniĂšre soit touchĂ©e par le mentonnet de l'autre roue du premier essieu, donc sans dĂ©formation ou bris de piĂšces. 2. - Appareil de manƓuvre avec calage des aiguilles par crochets systĂšme BĂŒssing. Les pointes des aiguilles a1 a2 fig. 318 Ă  321 sont rĂ©unies par une liaison articulĂ©e P101 et O2P2. Dans chaque position terminale de l'aiguillage, l'un des deux crochets de verrouillage C1 ou C2, solidaires des bielles P1O1, P2O2, saisit un coussinet A ou B fixĂ© au rail contre-aiguille R1 ou R2 de maniĂšre Ă  maintenir la pointe de l'aiguille solidement appliquĂ©e contre le rail. Quand le levier de commande de l'aiguillage passe d'une position limite Ă  l'autre, la tringle t se dĂ©place de 22 cm. Si, partant de la position de repos fig. 318, la tringle t se dĂ©place vers la gauche, le crochet C1 glisse sur la face du coussinet A et entraĂźne la pointe d'aiguille a1. La figure 319 reprĂ©sente la position de l'aiguillage quand la tringle a parcouru le tiers de sa course. On voit que le crochet C2 est libĂ©rĂ©. Fig. 318 Fig. 319 Fig. 320 Fig. 321 Fig. 318 Ă  321. - Appareil de calage d'aiguilles par crochets systĂšme BĂŒssing. AprĂšs le deuxiĂšme tiers de course fig. 320, le crochet C1 est prĂȘt Ă  saisir son coussinet A1 tandis que C2 aborde la face de glissement du coussinet B. AprĂšs le dernier tiers de course fig. 321, l'aiguille a1 est appliquĂ©e contre son rail contre-aiguille ; en mĂȘme temps, le crochet C1 est complĂštement verrouillĂ© fixant solidement l'aiguille dans cette position. Talonnement. Fig. 322. - Talonnement de l'appareil de calage par crochets systĂšme BĂŒssing. Lorsqu'un vĂ©hicule roulant dans le sens de la flĂšche 2 talonne l'aiguillage fig. 322, l'essieu d'avant appuie d'abord contre l'aiguille a2 fig. 321, celle-ci se rapproche du rail contre-aiguille R2 fig. 320, le patin du crochet C2 glisse comme on l'a vu sur son coussinet B. Le dĂ©placement de l'aiguille a2 n'entraĂźne donc pas l'aiguille a1 ; celle-ci ne bouge pas, mais le dĂ©placement de a2 dĂ©verrouille le crochet C1, la bielle O2P2 pivotant autour de P2 fig. 320 et 322. Les deux aiguilles se dĂ©placent ensuite simultanĂ©ment fig. 319 jusqu'au moment oĂč a2 colle contre le rail R2 ; a2 reste alors immobile, mais l'aiguille a1 continue Ă  se dĂ©placer, ce qui dĂ©termine le verrouillage de l'aiguille a2 fig. 318. Dans ces conditions, aucune action destructrice ne se produit. C. - Les dĂ©tecteurs Les dĂ©tecteurs permettent de contrĂŽler Ă  distance que les aiguillages se trouvent dans la position convenable pour les trains attendus. Ils sont intercalĂ©s dans les transmissions des signaux, de telle sorte que ceux-ci ne peuvent ĂȘtre mis Ă  voie libre que si les aiguilles auxquelles ils donnent accĂšs sont dans la position convenable. Les dĂ©tecteurs sont appliquĂ©s aussi parfois Ă  des aiguilles manƓuvrĂ©es sur place aussi bien qu'aux aiguilles manƓuvrĂ©es Ă  distance note 229. Lorsque les deux aiguilles sont reliĂ©es par une connexion rigide, on peut se contenter d'appliquer un dĂ©tecteur Ă  l'une d'elles. Mais la dĂ©tection est alors imparfaite puisqu'elle n'avertit pas le cabinier en cas de bris de la tringle d'Ă©cartement. Quand les aiguilles sont talonnables, on applique un dĂ©tecteur Ă  chaque aiguille et chacun de ces dĂ©tecteurs contrĂŽle, d'une part, si l'aiguille est appliquĂ©e contre son rail d'applique et, d'autre part, si, dans l'autre position, l'aiguille prĂ©sente l'ouverture voulue. A la S. N. C. B., les dĂ©tecteurs, mĂȘme pour aiguillages reliĂ©s par connexion rigide, comportent toujours deux tringles de contrĂŽle, une pour chaque aiguille. On rencontre des dĂ©tecteurs mĂ©caniques et des dĂ©tecteurs Ă©lectriques. 1. DĂ©tecteurs mĂ©caniques. a Le bolt-lock verrou-serrure, fig. 323 et 324. Ce dĂ©tecteur mĂ©canique de pointes est rĂ©alisĂ© de la maniĂšre suivante en face de l'aiguillage, une barre de fer AB de section rectangulaire est insĂ©rĂ©e dans la transmission tt qui relie le signal Ă  son levier de manƓuvre. Cette barre peut glisser parallĂšlement Ă  la voie dans deux guides appropriĂ©s. Elle porte une entaille E dans laquelle peut coulisser une barre CD disposĂ©e perpendiculairement Ă  la voie, barre rattachĂ©e Ă  la pointe de l'aiguille et se dĂ©plaçant avec elle. Cette derniĂšre barre CD prĂ©sente deux encoches e1, e2. Quand l'aiguille est Ă  fond de course d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre, l'une des deux encoches e1, e2 vient se placer sous l'entaille E du bolt-lock AB. Dans ces conditions, le levier du signal peut ĂȘtre manƓuvrĂ© par la transmission tt, mais il ne peut l'ĂȘtre que pour autant que l'aiguillage occupe effectivement l'une de ses positions extrĂȘmes. En outre, le bolt-lock Ă©tant intercalĂ© dans la transmission qui relie le signal Ă  son levier de manƓuvre, le signaleur ne peut mettre le signal Ă  voie libre que si l'aiguillage donne la direction qui correspond Ă  ce signal au passage. Vers la transmission du signal et parallĂšle Ă  la voie. Solidaire de l'aiguille et perpendiculaire Ă  la voie. Fig. 323 et 324. - Bolt-lock. A la S. N. C. B., le bolt-lock n'est employĂ© que pour dĂ©tecter, dans sa position normale, l'aiguille donnant accĂšs Ă  la voie de dĂ©doublement des stations intermĂ©diaires des lignes Ă  voie unique. Dans ce cas, la barre CD ne comporte qu'une seule entaille. b La poulie de verrouillage, employĂ©e comme dĂ©tecteur mĂ©canique, s'apparente dans son principe au bolt-lock. Comme lui, elle comporte une barre telle que CD fig. 323 et 324 disposĂ©e perpendiculairement Ă  la voie ; cette barre est fixĂ©e Ă  la pointe de l'aiguille et se dĂ©place avec elle. Elle prĂ©sente aussi deux encoches telles que e1, e2 fig. 325 et 326 mais les ouvertures de celles-ci sont orientĂ©es vers le bas et non vers le haut comme dans le bolt-lock. La barre CD passe en effet au-dessus d'une poulie Ă  gorge sur laquelle s'enroule la transmission Ă  double fil qui commande la mise au passage du signal correspondant Ă  l'aiguillage. La poulie porte une nervure semi-circulaire qui, lorsque l'aiguille est dans la position correcte, peut s'engager dans l'une des deux encoches de la barre CD. Il s'ensuit que le cabinier peut alors manƓuvrer le levier du signal pour mettre celui-ci Ă  voie libre. Pour toute autre position de l'aiguille, la nervure semi-circulaire butera contre la partie pleine de la barre CD, s'opposant Ă  la rotation de la poulie et immobilisant ainsi la commande du signal. Remarque. - Lorsqu'ils sont intercalĂ©s dans la transmission du signal commandant l'aiguillage, les dĂ©tecteurs mĂ©caniques donnent lieu Ă  des rĂ©sistances passives supplĂ©mentaires qui peuvent nuire au bon fonctionnement de la transmission. Quand ils sont montĂ©s isolĂ©ment, ils imposent l'emploi de connexions et de leviers spĂ©ciaux ; il en rĂ©sulte une dĂ©pense et un encombrement supplĂ©mentaires ; leur efficacitĂ© est nulle en cas de bris de la transmission qui les commande. Les dĂ©tecteurs Ă©lectriques suppriment ces inconvĂ©nients. 2. Les dĂ©tecteurs Ă©lectriques fig. 327 et 328. Deux piĂšces de contact a et A sont solidaires chacune du mouvement de l'aiguillage. Chaque fois que l'aiguille se trouve Ă  fond de course, d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre, ces piĂšces de contact ferment des circuits Ă©lectriques. Fig. 327 et 328. - DĂ©tecteur Ă©lectrique d'aiguilles. Quand l'aiguille n'est pas dans la position convenable, les contacts ne se produisent pas, le courant fait dĂ©faut et le levier de signal en cabine est immobilisĂ© par l'armature d'un Ă©lectro-aimant E1 ou E2 dĂ©sexcitĂ©. La barre solidaire du levier ne comporte qu'une encoche parce que l'on n'immobilise le signal que dans une position, la position normale signal Ă  l'arrĂȘt. D. - Les pĂ©dales de calage Les pĂ©dales de calage empĂȘchent le cabinier de manƓuvrer un aiguillage pris par la pointe avant le passage complet du train. Il existe des pĂ©dales mĂ©caniques et des pĂ©dales Ă©lectriques. 1. PĂ©dales mĂ©caniques ou lattes de calage fig. 329. La pĂ©dale mĂ©canique ou latte de calage est constituĂ©e par une barre en fer corniĂšre placĂ©e le long d'un des rails, Ă  l'intĂ©rieur de la voie et en avant de la pointe de l'aiguille. Cette barre est supportĂ©e par de petites manivelles, mobiles autour d'axes S fixĂ©s par des consoles au patin du rail fig. 330. Elle peut donc s'abaisser ou se relever dans un plan vertical. Fig. 329. - PĂ©dale mĂ©canique ou latte de calage. Une bielle et un renvoi la relient Ă  l'aiguille ou au verrou d'aiguille fig. 331 et rendent son dĂ©placement solidaire de l'aiguille ou du verrou. Fig. 330. - Manivelle de manƓuvre de la pĂ©dale de calage. - PĂ©dale abaissĂ©e. Lorsque l'appareil occupe l'une ou l'autre de ses positions extrĂȘmes, la table supĂ©rieure de la barre se trouve Ă  50 mm environ au-dessous du niveau de la table de roulement du rail. Pour pouvoir manƓuvrer l'aiguille et retirer le verrou, il faut soulever la pĂ©dale, mais aussi longtemps qu'une roue se trouve au-dessus de celle-ci, le mentonnet du bandage maintient la pĂ©dale abaissĂ©e et rend ainsi impossible le dĂ©placement de l'aiguille. Fig. 331. - PĂ©dale mĂ©canique de calage reliĂ©e au verrou d'aiguille. On place la pĂ©dale le plus prĂšs possible de la pointe de l'aiguille et on lui donne une longueur supĂ©rieure au plus grand Ă©cartement entre deux essieux consĂ©cutifs d'un wagon ou d'une voiture. 2. PĂ©dales Ă©lectriques de calage. Avec l'accroissement de la longueur des vĂ©hicules, l'Ă©cartement des essieux a atteint jusqu'Ă  15 mĂštres, les pĂ©dales mĂ©caniques deviennent alors trĂšs lourdes, elles se montent difficilement, la manƓuvre des leviers devient dure, les pĂ©dales se dĂ©tĂ©riorent frĂ©quemment, aussi cĂšdent-elles de plus en plus la place aux dispositifs Ă©lectriques auxquels, par extension de la signification du mot, on a conservĂ© le nom de pĂ©dales de calage fig. 332. Une pĂ©dale Ă©lectrique de calage comporte essentiellement la prĂ©sence en amont de l'aiguillage d'un rail R1 isolĂ© Ă©lectriquement des deux rails contigus. Pour rĂ©aliser l'isolement d'un rail, on intercale dans les deux joints d'extrĂ©mitĂ© une fourrure isolante cuir de bƓuf imbibĂ© d'huile de lin et les Ă©clisses ordinaires sont remplacĂ©es par des Ă©clisses en bois crĂ©osote ou en mĂ©tal garni de fibre isolante. Fig. 332. - PĂ©dale Ă©lectrique de calage d'aiguilles. Deux circuits 1-2 relient le rail isolĂ© R1 Ă  la cabine, le circuit 1 comprend une source de courant et un interrupteur d'Ă©conomie i ; le circuit 2, un Ă©lectro-aimant dont l'armature, lorsqu'elle est abandonnĂ©e, enclenche le levier L de manƓuvre de l'aiguille ou du verrou. Lorsqu'il n'y a pas d'essieu sur le rail isolĂ©, le courant de la pile emprunte le rail isolĂ© suivant ab et, parcourant le circuit 2, excite l'Ă©lectro dont l'armature en se relevant libĂšre le levier de manƓuvre. Mais lorsqu'un essieu se trouve sur le rail isolĂ©, le courant de la pile passe directement Ă  la terre au travers de cet essieu suivant ac et l'Ă©lectro dĂ©sexcitĂ© lĂąche son armature qui verrouille le levier. L'interrupteur i permet au cabinier de ne faire agir le courant qu'au moment de la manƓuvre du levier. Le rail isolĂ© doit avoir une longueur de 15 Ă  18 mĂštres. CINQUIÈME PARTIEVirage et translation des vĂ©hicules de chemins de fer A. - Plaques tournantes pour wagons et voitures Les plaques tournantes servent Ă  faire passer les vĂ©hicules d'une voie sur une autre, que ces voies soient convergentes ou parallĂšles. Elles ne permettent que le passage d'un vĂ©hicule Ă  la fois. Si on les subit dans les installations anciennes, on tend de plus en plus Ă  les remplacer par des liaisons par aiguillages et on ne les emploie plus guĂšre que dans les installations Ă©triquĂ©es, aux abords des magasins, des ateliers ou dans les raccordements industriels. Fig. 333 La plaque tournante se compose d'un plateau mobile sur un pivot central et soutenu Ă  la circonfĂ©rence par des galets qui roulent sur un chemin circulaire en acier. L'ensemble repose dans une cuve cylindrique encastrĂ©e dans la fondation. Fig. 334 Le plateau mobile est formĂ© de quatre poutres disposĂ©es en croix, reliĂ©es entre elles et supportant les rails ; les intervalles sont remplis par un plancher en bois ou en tĂŽle. Fig. 335 Quand les plaques sont placĂ©es Ă  l'intersection des voies et des traversĂ©es rectangulaires fig. 333, elles portent deux voies Ă  angle droit, de maniĂšre que ni la voie ni la traversĂ©e ne soient jamais interrompues. Des verrous immobilisent la plaque quand elle est abordĂ©e par les vĂ©hicules. La figure 335 montre que le mentonnet de la roue intercepte une longueur de rail 2 a ; dans le cas d'une roue de 1 mĂštre de diamĂštre, cette longueur est Ă©gale Ă  190 mm page 180. Dans ces conditions, le diamĂštre D de la plaque tournante en fonction de la jauge e de la voie et de l'empattement l du vĂ©hicule fig. 334 et 335, est donnĂ© par la formule . D'autre part fig. 333, la largeur minimum de l'entrevoie L est Ă©gale Ă  L = D-e. Ainsi, pour D = 6 mĂštres, la largeur minimum de l'entrevoie sera de 4,50 m, si le dĂ©placement latĂ©ral doit se faire normalement aux voies L = 6 m - 1,50 m. Si l'entrevoie ne peut dĂ©passer trois mĂštres, les plaques tournantes chevauchent fig. 336. Fig. 336 Si D = 6 mĂštres, le dĂ©calage x est Ă©gal Ă  . A la S. N. C. B., il existe encore quelques plaques tournantes de 4,80 m, mais le type normal est de 6 mĂštres. B. - Circuits de virage et ponts tournants Parvenues au point terminus de leur parcours, les locomotives doivent ĂȘtre virĂ©es bout pour bout pour reprendre la remorque, cheminĂ©e en avant, d'un autre train circulant en sens inverse. On utilise Ă  cet effet les circuits de virage et les ponts tournants. 1. Circuits de virage. On leur donne des formes diverses avec la prĂ©occupation de rĂ©aliser l'encombrement le plus rĂ©duit compatible, d'une part, avec le terrain disponible et, d'autre part, avec le rayon au-dessous duquel on ne dĂ©sire pas descendre pour les courbes de circulation. On s'inspire Ă©galement du souci de rĂ©aliser le maximum de rapiditĂ© dans les manƓuvres. 1° La raquette fig. 337. Fig. 337. - La raquette. C'est la solution la plus simple et la plus complĂšte. Il n'y a pas de rebroussement, par consĂ©quent les pertes de temps sont rĂ©duites au minimum et l'on peut virer toute une rame de vĂ©hicules en une fois. L'aiguille est toujours orientĂ©e dans la mĂȘme direction et ne nĂ©cessite l'intervention d'aucun agent. L'espace nĂ©cessaire s'inscrit dans un rectangle de surface L x l ; on a l = 2R et L = CO + OB = R + 2R cos 30° et comme cos 30° = , on a . La place occupĂ©e par cette solution est trĂšs considĂ©rable car si l'on s'impose, par exemple, que le rayon R ne peut descendre au-dessous de 150 mĂštres, on aura L = 409 mĂštresl = 300 mĂštres. Fig. 338. - Dispositif Ă  rebroussement unique. 2° Le dispositif Ă  rebroussement unique ABC de la figure 338. Il suppose que, d'une part, l'installation soit Ă©tablie sur la voie principale AB et, d'autre part, que la locomotive virĂ©e puisse repartir de B sans devoir revenir au point de dĂ©part A. Il comporte deux arcs de cercle de rayon R et un cul de sac CD dont la longueur l est dĂ©terminĂ©e par celle du vĂ©hicule ou de la rame Ă  tourner bout pour bout. La longueur L n'est plus que de 2 R au lieu de et la largeur de R + l au lieu de 2R, mais la largeur est Ă  prendre tout entiĂšre du mĂȘme cĂŽtĂ©. 3° Le triangle curviligne de virage fig. 339. Le triangle de virage ABC comporte deux rebroussements, d'oĂč pertes de temps pour arrĂȘts et remises en marche. Fig. 339. - Triangle de virage. Sous sa forme la plus rĂ©guliĂšre, il se prĂ©sente comme le montre la figure 339, avec des culs de sac BD et CE de longueur l pour les rebroussements. L = R + 2l cos 30°, or cos 30° = , . Si R = 150 mĂštres et l = 24 mĂštres, on aura . Sans doute cet encombrement est encore sĂ©rieux, mais il ne faut pas perdre de vue que le triangle de virage ne doit pas nĂ©cessairement se trouver au centre des installations mais qu'il peut ĂȘtre refoulĂ© Ă  un endroit propice. L'aiguille, manƓuvrĂ©e par un levier Ă  simple action page 194, est prise par le talon dans un sens et revient d'elle-mĂȘme dans la position convenable pour l'autre sens. Le chauffeur de la locomotive peut, par ailleurs, s'assurer de la bonne position de l'aiguille et Ă©ventuellement la manƓuvrer. La S. N. C. B. a installĂ© de nombreux triangles de virage. 4° Circuit de virage Ă  fleuron ou Ă©toilĂ© fig. 340 Ă  343. Dans la solution prĂ©cĂ©dente, les voies parcourues ne se recoupent pas. Si l'on admet le recoupement, on peut diminuer l'encombrement en adoptant les figures Ă  fleuron ou Ă©toilĂ©es note 237. Fig. 340. - Triangle de virage Ă  fleuron. Dans la pratique, il y a souvent une dimension pour laquelle on n'est pas gĂȘnĂ© et la difficultĂ© n'existe que pour la dimension perpendiculaire. Or celle-ci peut ĂȘtre sensiblement rĂ©duite dans le cas du triangle curviligne en adoptant la forme de fleuron fig. 340. L'encombrement minimum sera donnĂ© par x = y. La figure 341 reprĂ©sente le triangle de virage Ă  fleuron installĂ© en 1926 Ă  la gare belge d'Esschen proche de la frontiĂšre hollandaise. Le dispositif Ă  fleuron a Ă©tĂ© adoptĂ© parce que l'on ne disposait que d'une bande de terrain de 150 m de largeur seulement. Fig. 341. - Triangle de virage Ă  fleuron de la gare frontiĂšre belge d'Esschen. Avec les figures Ă©toilĂ©es, plus grand sera le nombre de sommets, plus rĂ©duit sera l'encombrement. Mais pratiquement, on ne peut songer Ă  dĂ©passer le pentagone Ă©toilĂ© fig. 342 lequel comporte trois rebroussements. Un pentagone Ă©toilĂ© ABCDE a Ă©tĂ© Ă©tabli Ă  Roulers par la S. N. C. B. en 1920, mais il a Ă©tĂ© supprimĂ© en 1947 pour permettre l'agrandissement d'un atelier. Le pentagone Ă©toile a Ă©tĂ© remplacĂ© par une plaque tournante de 22 m de diamĂštre. Fig. 342. - Pentagone de virage Ă©toilĂ© ABCDE de Roulers. La figure 343 reprĂ©sente le pentagone Ă©toile rĂ©alisĂ© Ă  la station italienne de Brennero. En ce point frontiĂšre de la ligne du Brenner, tous les trains changent de locomotives. L'Ă©tablissement d'un pont tournant y aurait Ă©tĂ© trĂšs onĂ©reux, il aurait fallu le protĂ©ger contre la neige en raison de l'altitude m. D'autre part, l'espace dont on disposait entre une route et la montagne 104 m Ă©tait insuffisant pour installer un triangle de virage ordinaire. Le problĂšme fut rĂ©solu par l'emploi d'une sorte de polygone Ă©toilĂ© Ă  cinq branches. Le rayon minimum des courbes est de 142 m. Pour Ă©viter toute dĂ©pense de personnel, les aiguilles sont talonnables, un contre-poids fixe les ramenant toujours en position normale. Fig. 343. - Pentagone Ă©toilĂ© de virage de la station italienne de Brennero. La longueur totale du dispositif de pointe Ă  pointe des aiguilles extrĂȘmes est de 220 m, sa largeur de 90 m. Le virage d'une locomotive demande 4 minutes environ. Remarque. - Les circuits de virage permettent la circulation des locomotives accouplĂ©es sous condition de donner aux culs de sac une longueur adĂ©quate. 2. Ponts tournants pour locomotives. Les ponts tournants se diffĂ©rencient des plaques tournantes en ce qu'ils ne comportent que les poutres portant les rails et n'ont pas de plateforme extĂ©rieurement Ă  ces poutres pour recouvrir la fosse. Ponts tournants Ă  Ă©quilibrage central. Dans ce systĂšme, la charge porte entiĂšrement sur le pivot central et les galets d'extrĂ©mitĂ© ne sont lĂ  que pour s'opposer au basculement du pont au moment oĂč la locomotive l'aborde ou le quitte. La position Ă  donner Ă  la locomotive sur le pont n'est pas indiffĂ©rente, la locomotive doit toujours ĂȘtre convenablement centrĂ©e de maniĂšre que le centre de gravitĂ© de l'ensemble locomotive et tender tombe le mieux possible Ă  l'aplomb du pivot. Le moment moteur pour la rotation du pont est rĂ©duit au minimum en concentrant les forces de frottement le plus prĂšs possible du pivot afin de leur donner un bras de levier minimum. La longueur des locomotives et par suite leur poids augmentant sans cesse, les ponts tournants sont toujours, Ă  l'heure actuelle, Ă©quipĂ©s d'un tracteur Ă©lectrique suffisamment lourd pour que son adhĂ©rence sur le rail circulaire, placĂ© Ă  la pĂ©riphĂ©rie de la fosse, suffise pour entraĂźner le pont tournant. Le diamĂštre des ponts tournants modernes varie de 22 Ă  30 mĂštres ; il en existe mĂȘme en AmĂ©rique qui mesurent 41 mĂštres pour le virage de locomotives de 537 tonnes. On se rend compte de l'importance que prennent les fondations du pivot des ponts tournants servant au virage des lourdes locomotives modernes. Il faut aussi considĂ©rer les fondations des culĂ©es qui ont Ă  rĂ©sister aux plus lourdes charges avec chocs. Dans la dĂ©termination des charges statiques assimilĂ©es, on recommande de multiplier le poids de l'essieu abordant par le coefficient 7,5. Les charges des extrĂ©mitĂ©s du pont tournant abordĂ© doivent normalement porter entiĂšrement sur les sabots de calage, mais il peut arriver que les charges portent partiellement oĂč mĂȘme totalement sur les galets de roulement et, dans le calcul des fondations des culĂ©es, il convient d'avoir Ă©gard Ă  cette derniĂšre hypothĂšse. La longueur et le poids croissants des locomotives, la nĂ©cessitĂ© Ă©conomique de plus en plus impĂ©rieuse d'un virage rapide ont soulignĂ© certains inconvĂ©nients des ponts Ă  Ă©quilibrage central. Fig. 344 Pour assurer le portage sur le pivot malgrĂ© la flexion des poutres, il faut mĂ©nager sous les extrĂ©mitĂ©s un jeu important qui oblige Ă  placer les rails du pont Ă  un niveau plus Ă©levĂ© que celui des voies aboutissantes fig. 344, d'oĂč rĂ©sultent des chocs importants au passage des locomotives. Il faut caler les extrĂ©mitĂ©s du pont avant que la locomotive puisse l'aborder, les dĂ©caler sous charge avant le virage et les recaler au moment oĂč la locomotive quitte le pont fig. 345. Le sabot de calage soutient le pont au moment oĂč la locomotive l'aborde, le verrou empĂȘche le pont de dĂ©vier Ă  droite ou Ă  gauche sous l'effet du choc d'abordage. Pour rĂ©aliser l'Ă©quilibre, le pont Ă  Ă©quilibrage central exige un diamĂštre plus grand que l'empattement de la locomotive et de son tender ; en effet, il faut, avant le virage, perdre du temps Ă  faire aller et venir la locomotive pour que son centre de gravitĂ© tombe le mieux possible Ă  l'aplomb du pivot. Les ponts Ă  Ă©quilibrage central se dĂ©rĂšglent facilement ce qui rend la manƓuvre parfois difficile. Les rĂ©parations sont frĂ©quentes. Fig. 345. - Verrouillage et calage d'un pont tournant Ă  Ă©quilibrage = verrou,S = sabot de calage,L = levier unique de manƓuvre du verrou et du sabot. Il existe d'autres types de ponts tournants qui suppriment ces inconvĂ©nients en rĂ©partissant la charge de la locomotive entre le pivot central et le chemin de roulement. Selon leur conception, on les range en deux catĂ©gories les ponts Ă  poutres continues Ă  trois appuis, parmi lesquels se classent les ponts Ă©tudiĂ©s par l'ingĂ©nieur Mundt des chemins de fer nĂ©erlandais ; les ponts composĂ©s de deux poutres Ă  deux appuis, rĂ©unies par une articulation au droit du pivot. Ces conceptions Ă©liminent tout basculement ou jeu entre galets et cercle de roulement et rĂ©duisent les chocs sur le pont lorsqu'une locomotive aborde celui-ci ou le quitte. DĂšs lors, ces ponts ne doivent plus ĂȘtre calĂ©s, ni dĂ©calĂ©s, mais simplement verrouillĂ©s et dĂ©verrouillĂ©s. Pour le cas oĂč la charge porterait uniquement sur la travĂ©e opposĂ©e au galet moteur, les poutres principales du pont Mundt sont rendues plus flexibles dans la zone du pivot que vers le milieu des deux travĂ©es de maniĂšre Ă  obtenir une adhĂ©rence suffisante Ă  l'extrĂ©mitĂ© motrice pour les plus mauvaises conditions de charge. Avec le pont Mundt Ă  poutres principales continues, lorsque le pont est soumis Ă  une charge Ă©quilibrĂ©e, le poids est pour les 5/8 supportĂ© par le pivot central et le surplus est uniformĂ©ment rĂ©parti entre les galets d'extrĂ©mitĂ©. Avec un pont articulĂ©, chargĂ© d'une maniĂšre analogue, la moitiĂ© du poids repose sur le pivot et un quart sur chacun des deux jeux de galets. Les poutres de ces ponts tournants sont sensiblement moins hautes et partant moins lourdes, il s'ensuit que la cuve peut ĂȘtre moins profonde que pour le type ordinaire. Enfin, la rĂ©partition de la charge permanente permet d'employer des fondations moins importantes. Le temps de virage est rĂ©duit puisqu'il n'est plus nĂ©cessaire d'Ă©quilibrer la locomotive sur le pont. De ce chef aussi, et toutes choses Ă©gales, le diamĂštre du pont peut ĂȘtre plus petit. La S. N. C. B. a installĂ© un pont Mundt de 20 mĂštres Ă  Gouvy, un de 24 mĂštres Ă  Stockem, Bruxelles-Nord, Bruxelles-Midi et Forest. Des ponts du type continu, lĂ©gĂšrement diffĂ©rents du type Mundt, ont Ă©tĂ© installĂ©s rĂ©cemment Ă  Kinkempois et Ă  Haine St Pierre. Remarque. - ComparĂ©s aux circuits de virage, les ponts tournants sont des ouvrages d'art coĂ»teux soumis Ă  des fatigues considĂ©rables et exigeant des fondations exceptionnelles. N'insistons pas sur la gravitĂ© d'une chute Ă©ventuelle de la locomotive dans la fosse par suite de nĂ©gligence dans le verrouillage du pont. C. - Transbordeurs Les transbordeurs peuvent servir au transfert des wagons, voitures et locomotives d'une voie sur une autre voie parallĂšle. On construit 1° Des transbordeurs avec fosse ou transbordeurs Ă  voies interrompues fig. 346. En France, dans certaines gares de coĂŻncidence, il existe des transbordeurs servant Ă  faire passer certaines voitures d'un train dans un autre sans devoir passer par la tĂȘte du faisceau. En Belgique, aux anciens quais du Sud du port d'Anvers, de part et d'autre du Steen, il existe encore des transbordeurs Ă  fosse pour le classement des wagons Ă  quai note 242, mais partout ailleurs au port, on a recours aux liaisons de voies par aiguillages. Fig. 346. - Transbordeur Ă  fosse. 2° Des transbordeurs sans fosse. Parmi ceux-ci, on distingue les transbordeurs surĂ©levĂ©s plus spĂ©cialement rĂ©servĂ©s au dĂ©placement des voitures et des wagons ; les transbordeurs mi-surbaissĂ©s affectĂ©s au dĂ©placement des vĂ©hicules lourds tels que les locomotives. En dehors des cas signalĂ©s ci-dessus, les transbordeurs sont surtout utilisĂ©s dans les remises Ă  locomotives et dans les ateliers de rĂ©paration du matĂ©riel roulant. La description de ces appareils ne rentre pas dans le cadre de cet ouvrage. U. LAMALLE. FĂ©vrier 1951. Notes note 002_1 En Russie 1,524 m, en Espagne et au Portugal 1,676 m. note 002_2 Pour le rail belge de 50 kg/m, par exemple, la distance d'axe en axe des rails est de 1,507 m voir Fascicule II, Pose de la Voie en Courbe, troisiĂšme Ă©dition, 1949, page 2. note 002_3 En alignement droit, avec 2 mĂštres d'entrevoie, le gabarit belge du matĂ©riel roulant, avec portiĂšre ouverte, empiĂšte sur le gabarit voisin, portiĂšre fermĂ©e, de 17 cm. Lorsqu'une portiĂšre s'ouvre en marche, elle tend Ă  se rabattre complĂštement contre la paroi, en vertu de l'inertie et de la vitesse. Quand le train s'arrĂȘte, elle tend au contraire Ă  se refermer. L'accrochage par ouverture de portiĂšre suppose qu'un train croise au moment mĂȘme oĂč la portiĂšre s'ouvrant, elle occupe la position normale Ă  la paroi ou lorsqu'elle tend Ă  se refermer lors d'un ralentissement ou d'un arrĂȘt. Quoi qu'il en soit, en Belgique, la tendance est d'augmenter la largeur de l'entrevoie de 15 Ă  20 cm. note 006 Les cendrĂ©es des fours Ă  zinc exceptĂ©es. note 008 Le petit granit » belge n'est qu'un calcaire dur. note 010 Le ballast 20 X 40 mm, devenu trĂšs cher parce qu'on l'utilise Ă  d'autres fins bĂ©ton, n'est plus guĂšre employĂ© Ă  la S. N. C. B. note 012 ConfĂ©rence du 11-10-1935 par Ch. Driessen Ă  l'Institut royal des ingĂ©nieurs hollandais. note 013 Rail maintenu sous tension. note 015 Die Reichsbahn - 10 octobre 1928. note 016 Une mĂšche de coton trempĂ©e dans cette solution mixte de chlorate et de carbonate, puis sĂ©chĂ©e, brĂ»le huit fois moins vite que si elle a Ă©tĂ© trempĂ©e dans la solution de chlorate pur. Les vĂȘtements ou chaussures mouillĂ©s par la solution deviennent, lorsqu'ils sont secs, extrĂȘmement inflammables. Il faut les laver Ă  grande eau s'ils ont Ă©tĂ© Ă©claboussĂ©s. Il est prudent de pourvoir les ouvriers de bottes et de tabliers en caoutchouc. Les souliers Ă  clous qui pourraient provoquer des Ă©tincelles, sont Ă  proscrire. Pour permettre de dĂ©celer la prĂ©sence de solution herbicide sur les vĂȘtements, on peut colorer cette solution. Enfin, les ouvriers ne doivent pas oublier que le chlorate est un poison. note 018 Locomotive type 1 4-6-2 de la S. N. C. B. note 019_1 C'D' = 2 0,40 + 0,90 + 0,30 = 3,20 m. note 019_2 Avec les charges de 36 tonnes par essieu des locomotives amĂ©ricaines, l'Ă©cartement des traverses est rĂ©duit Ă  50 cm. note 024 La distillation fractionnĂ©e du goudron de houille donne, selon la tempĂ©rature d'Ă©bullition, les distillats suivants huiles lĂ©gĂšres benzol, benzine, huiles moyennes benzine lourde, naphtaline, huiles lourdes huile de crĂ©osote, anthracĂšne. note 025 Une traverse de 2,60 m x 0,28 m x 0,14 m = 100 dĂ©cimÂł. Pour une traverse en chĂȘne, absorbant 4 kg de crĂ©osote, on obtient un taux d'imprĂ©gnation de 40 grammes par dĂ©cimÂł ; si la traverse est en hĂȘtre et absorbe 15 kg de crĂ©osote, le taux monte Ă  150 gr par dĂ©cimÂł. note 028_1 Le procĂ©dĂ© Bethell peut cependant ĂȘtre utilisĂ© Ă©galement pour le sulfate de cuivre et pour le chlorure de zinc. note 028_2 On emploie Ă©galement, mais sur une beaucoup moindre Ă©chelle, le chlorure de zinc avec le systĂšme RĂŒping. note 029 Dans les chantiers de crĂ©osotage des chemins de fer belges Ă  Wondelgem, chaque cylindre mesure 23 m de longueur sur 2,50 m de diamĂštre et l'on peut y enfourner une rame entiĂšre de wagonnets chargĂ©s au total d'environ 360 traverses, soit environ 90 traverses par wagonnet. note 032 Dans le chĂȘne, le cƓur est Ă  peu prĂšs rĂ©fractaire Ă  la pĂ©nĂ©tration. note 034 La charge dynamique au droit d'un essieu moteur peut ĂȘtre prĂšs du double de la charge statique. note 041 Tome II - Exploitation technique - 3° Ă©dition, 1949, page 102. note 042_1 Voir page 34, paragraphe 6. note 042_2 Selle mĂ©tallique d'appui pour voie en courbe avec attaches type Angleur. note 044 Pour Ă©viter cet inconvĂ©nient, dans certaines selles, le rebord est abattu complĂštement Ă  l'emplacement de la tĂšte du tirefond de fixation du rail selle de 50 kg modĂšle 28. note 045 Voir 3e partie Les Rails, chapitre IX. note 046 Deux rails de 27 mĂštres soudĂ©s. note 047_1 Tome III - Fascicule II, 3e Ă©dition, 1949 - Pose de la voie en courbe - page 9. note 047_2 36 t x fr la tonne par exemple = fr/km. note 051_1 Avantages propres aux traverses en bois page 41. note 051_2 En 1922, les usines d'OugrĂ©e-Marihaye laminaient des traverses mĂ©talliques sans trou. Le rail Ă©tait fixĂ© par selle Ă  crochet, crapaud et boulon dont la tĂȘte se logeait dans un creux embouti dans la table de la traverse. La selle elle-mĂȘme embrassait la table formant encorbellement et s'accrochait des deux cĂŽtĂ©s par un dispositif en queue d'aronde. Une cale complĂ©tait l'assemblage. Revue Universelle des mines - 16 juin 1923 - GĂ©nie Civil - 8 octobre 1922. note 051_3 Bulletin de documentation de l'Ossature mĂ©tallique - janvier-fĂ©vrier 1933. note 052 Voir 3me partie Les Rails - Chapitre IV Pose des rails de grande longueur ». note 054 Avec les traverses d'OugrĂ©e et d'Angleur, on ne pose pas d'anticheminants, sauf lors de la pose de la voie, c'est-Ă -dire pendant le rodage » et ce provisoirement. note 056_1 Par suite de la prĂ©sence de pyrites FeS dans le charbon dont proviennent les cendrĂ©es. note 056_2 Circuit de voie et block automatique - voir tome II, l'Exploitation technique - 3me Ă©dition - Signalisation - 2me partie - p. 102. note 057_1 La Suisse, par exemple, n'a que trĂšs peu de chĂȘne. note 057_2 Soufflage, voir le chapitre Entretien de la Voie. note 058 L'Italie consomme 3 millions de traverses en bois par an, l'Angleterre 5 millions, la France 5 millions et la Belgique ± La disproportion entre les besoins et les ressources s'aggrave d'annĂ©e en annĂ©e. note 059 Circuits de voie voir tome II. L'Exploitation technique - 3me Ă©dition - La Signalisation - 2me partie - p. 102. note 061_1 Bulletin du CongrĂšs International des Chemins de fer. Novembre 1921 - R. DESPRETS. Juin 1921 - DINO LEVI DE VEALI. note 061_2 M. VAGNEUX, IngĂ©nieur en chef Ă  l'ancienne compagnie française du P. L. M. note 072 On appelle traverse danseuse», une traverse qui, retenue par les attaches, est suspendue au rail Ă  la suite d'un affaissement du moule ». Au passage de chaque essieu, elle s'abaisse puis se relĂšve. Le moule » est la partie du ballast qui supporte directement la traverse. note 074_1 Niveau Van den Berghe de la S. N. C. B. ; il se compose d'une piĂšce mĂ©tallique formant pont entre les deux rails. Cette piĂšce porte en son milieu un secteur circulaire graduĂ© R = 1,30 m sur lequel glisse un niveau. Celui-ci, Ă©tant amenĂ© dans la position horizontale bulle entre les repĂšres, on lit directement sur la graduation du secteur, la dĂ©nivellation d'un rail par rapport Ă  l'autre. note 074_2 Le viseur se compose d'une lunette ordinaire, Ă  lecture renversĂ©e. La lunette comporte un rĂ©ticule Ă  deux fils horizontal et vertical. Un dispositif de rĂ©glage et un niveau permettent de rendre le rĂ©ticule parfaitement horizontal et de faire des visĂ©es dans un plan horizontal. Le viseur est fixĂ© au rail par deux pinces Ă  griffes, il peut pivoter autour de son axe vertical pour les visĂ©es dans les courbes. Une Ă©chelle graduĂ©e permet de fixer le viseur Ă  une hauteur dĂ©terminĂ©e au-dessus du rail. note 074_3 La mire est composĂ©e d'un cadre ajourĂ© portant trois Ă©chelles verticales graduĂ©es identiques. Elle se met en station sur le rail au moyen de pinces. Un niveau assure la parfaite horizontalitĂ© de la ligne des zĂ©ros. Sous les zĂ©ros, la mire est peinte en noir pour Ă©viter toute confusion de lecture. Une Ă©chelle graduĂ©e, placĂ©e sur la tige support, permet de rĂ©gler en hauteur la ligne des zĂ©ros. note 077 Diplorry ensemble de deux trucks lorry indĂ©pendants, composĂ©s chacun d'un chĂąssis montĂ© sur deux paires de roues et soutenant une traverse porteuse. La solidarisation des deux trucks se fait par le poids du chargement. note 080 Le mot anglais rail » signifie barre » d'oĂč l'expression railways » chemins en barres. note 082 Le Great Western Railway » avait cependant adoptĂ© la voie de 2,34 m 7 pieds anglais et l'a conservĂ©e longtemps. note 085 Voir chapitre IX Le cheminement des rails. note 086 Les rails Ă  patin furent prĂ©conisĂ©s aux États-Unis vers 1832 par Stevens et introduits en Europe en 1836 par l'anglais Vignole. note 088_1 C'est pourquoi les rĂšglements prescrivent des pesĂ©es pĂ©riodiques des locomotives, pour s'assurer que les essieux ont bien leur charge normale, notamment les essieux d'avant et d'arriĂšre qui sont appelĂ©s Ă  guider la locomotive en courbe. note 088_2 Nous traiterons la question de l'usure au chapitre VII. note 091 Cas du rail belge de 52 kg/m. note 093 Le patin, se refroidissant plus vite que le bourrelet, met d'abord le bourrelet en tension par effet de retrait mais, au fur et Ă  mesure du refroidissement, c'est l'inverse qui se produit ; le patin est alors mis en tension et la cambrure finale se forme avec patin Ă  l'extĂ©rieur de la courbe. note 096 U. V. F. 3. - Union des voies ferrĂ©es. - Profil n° 3. U. V. F. 3 R. - Union des voies ferrĂ©es. - Profil n° 3 renforcĂ©. note 098 Nous reparlerons ultĂ©rieurement du rail Compound ». note 100_1 TempĂ©rature en degrĂ©s centigrades prise sur le rail au moment de la pose. note 100_2 Si l'on touche un rail exposĂ© en plein soleil, on constate que le patin est moins chaud que le bourrelet. Sous un soleil ardent, les rails atteignent une tempĂ©rature telle qu'il est presque impossible d'y poser la main. note 100_3 Les chemins de fer vicinaux belges posent leurs rails Ă  orniĂšre et mĂȘme leurs rails Vignole sans joint de dilatation traverses recouvertes de ballast. note 102 Notamment, sur les fortes dĂ©clivitĂ©s et dans les rĂ©gions de freinage. note 104 Bulletin de l'Association internationale des Chemins de fer - fĂ©vrier 1921. Le calcul des rails » par M. DESPRETS, IngĂ©nieur en chef Ă  la S. N. C. B. note 108_1 Voir L'Ă©tat de la question des rails en acier Thomas sur le rĂ©seau de la S. N. C. B. » par J. SERVAIS - Bulletin du CongrĂšs des Chemins de fer - janvier 1951. note 108_2 Retassure phĂ©nomĂšne physique cavitĂ©, souvent en forme d'entonnoir, qui se produit dans la rĂ©gion supĂ©rieure des lingots par suite de retrait qui accompagne la solidification. note 108_3 SĂ©grĂ©gation phĂ©nomĂšne chimique dĂ©faut dĂ» Ă  l'accumulation des impuretĂ©s sulfureuses et phosphoreuses, etc., au centre et vers le sommet du lingot c'est-Ă -dire dans la partie qui se solidifie en dernier lieu. note 109_1 Une flĂšche dont la pointe indique le cĂŽtĂ© des rails correspondant Ă  la tĂȘte » du lingot est laminĂ©e en relief sur l'Ăąme des rails. Pour le rail 50 kg/m, le choc se donne au moyen d'un mouton de 1000 kg tombant librement de 6 m de hauteur sur coupons de rails reposant par le patin sur appuis espacĂ©s d'un mĂštre. AprĂšs chaque choc, la flĂšche est relevĂ©e. Toutes les chutes de tĂȘte doivent rĂ©sister Ă  un choc sans se briser. note 109_2 Les Ă©prouvettes sont prĂ©levĂ©es dans la chute de culasse en nombre correspondant Ă  25 % du nombre total des coulĂ©es. note 109_3 La rĂ©silience est la force vive ou travail absorbĂ© par l'Ă©prouvette pour provoquer sa rupture sous l'effet du mouton pendule. Elle s'exprime par le nombre de kgm nĂ©cessaires pour produire la rupture mais ce nombre est rapportĂ© au cmÂČ de la section exposĂ©e Ă  la rupture 10 mm x 8 mm. Pour l'Ă©prouvette Mesnager, le nombre de kgm nĂ©cessaire Ă  la rupture reprĂ©sente donc les 8/10 de la rĂ©silience. Les essais se pratiquent sur 20 % des coulĂ©es. note 109_4 Les bonnes fabrications donnent un pourcentage de rĂ©siliences, Ă©gales ou supĂ©rieures Ă  3 kgm, d'au moins 70 % du nombre total d'Ă©prouvettes. note 110_1 Essai de duretĂ©. - L'essai de duretĂ© Brinell consiste Ă  pratiquer une empreinte par pĂ©nĂ©tration, Ă  la surface de l'acier Ă  essayer, au moyen d'une pression P de 3000 kg exercĂ©e progressivement et maintenue pendant 15 secondes sur une bille en acier trempĂ© de 10 mm de diamĂštre. Le diamĂštre de l'empreinte ainsi obtenue est relevĂ© au moyen d'un microscope graduĂ©. Si S est la surface en mmÂČ de la calotte sphĂ©rique de l'empreinte laissĂ©e par la bille, le rapport P/S donne le chiffre de duretĂ© Brinell. Si D est le diamĂštre de la bille, d celui de l'empreinte relevĂ©e, on a . Des tables donnent directement le chiffre de duretĂ© Brinell correspondant aux empreintes obtenues. Pour les rails ordinaires nuance 70 Ă  80 kg/mmÂČ les chiffres de duretĂ© seront compris entre 200 et 242. Pour les mĂ©taux, on peut se faire une idĂ©e suffisamment approchĂ©e de la rĂ©sistance Ă  la rupture en kg/mmÂČ en se servant du chiffre de duretĂ© et en le multipliant par un coefficient qui pour les aciers est de 0,35. Les tables donnent Ă©galement les rĂ©sistances correspondant aux diamĂštres d'empreintes et aux chiffres de duretĂ©. note 110_2 Prise d'une empreinte Baumann distribution du soufre sur une section bien dressĂ©e et passĂ©e Ă  la lime douce. Le papier photographique au bromure ou au citrate d'argent est au prĂ©alable imprĂ©gnĂ© d'une solution d'acide sulfurique Ă  3° BaumĂ©, puis appliquĂ© sur la surface Ă  explorer. Il y a dĂ©gagement d'hydrogĂšne sulfurĂ© sous l'action de l'acide sulfurique et des taches de sulfure d'argent apparaissent lĂ  oĂč existent des sulfures dans le mĂ©tal. Lorsque l'image est suffisamment nette, on lave et on fixe par l'hyposulfite de soude comme s'il s'agissait d'une reproduction photographique. note 110_3 La plus ou moins grande aptitude Ă  la surchauffe est fonction de la grosseur du grain austĂ©nitique primaire propre Ă  chaque coulĂ©e d'acier. Voir La grosseur du grain austĂ©nitique de l'acier » par W. MEERT, IngĂ©nieur civil mĂ©tallurgiste - Bulletin de l'Union des IngĂ©nieurs de Louvain - FĂ©vrier 1946. note 111 La dĂ©formation des barres due au retrait aprĂšs refroidissement provient de l'inĂ©galitĂ© relative des masses entre bourrelet, Ăąme et patin des rails. note 115_1 On constate Ă©galement en courbe une tendance Ă  l'Ă©crasement du rail le plus chargĂ©, Ă©crasement qui se traduit par la formation de bavures mĂ©talliques, rĂ©sultant de l'Ă©coulement latĂ©ral du mĂ©tal. note 115_2 Bulletin du CongrĂšs des Chemins de fer - janvier 1940 - JACOPS, IngĂ©nieur de la note 115_3 Sinon les mentonnets des roues heurteraient les Ă©clisses de joints. note 117_1 Pour le procĂ©dĂ© de fabrication des rails compound», voir la Verkehrstechnik» du 5-X-1940. note 117_2 Initiation Ă  l'Ă©tude de la constitution physico-chimique des aciers de construction - Traitements thermiques - J. SERVAIS, chef du service des essais de la voie Ă  la - 2e Ă©dition, 1942. note 118 D'aprĂšs leur teneur en carbone, on distingue dans les alliages fer carbone la classification suivante le fer contenant de 0 Ă  0,04 % de C, les aciers ordinaires contenant de 0,04 Ă  0,9 % thĂ©oriquement jusqu'Ă  1,7 % de carbone aciers doux de 0,04 Ă  0,20 % de C ; aciers demi durs 0,20 Ă  0,35 % de C ; aciers durs de 0,35 Ă  0,9 % de C, la fonte contenant plus de 1,7 % de C. Les aciers de construction profilĂ©s divers, fers marchands, tĂŽles et larges plats sont en acier doux. Les piĂšces de forge sont en acier doux ou en acier demi dur. Les outils de coupe sont en acier au carbone trĂšs dur ou en acier spĂ©cial. Les aciers sont obtenus par affinage de la fonte dĂ©carburation et Ă©limination des Ă©lĂ©ments Ă©trangers par des procĂ©dĂ©s divers Affinage par le vent dans les convertisseurs Bessemer Ă  revĂȘtement intĂ©rieur Ă  rĂ©action acide revĂȘtement siliceux, Ă  revĂȘtement Ă  rĂ©action basique dolomie calcinĂ©e = carbonate naturel de chaux et de magnĂ©sie ; c'est le procĂ©dĂ© Thomas appliquĂ© aux fontes phosphoreuses le plus usuel en Belgique note 118_1. Affinage de la fonte sur la sole d'un four Martin Ă  revĂȘtement acide, Ă  revĂȘtement basique. L'acier est encore fabriquĂ© aux fours Ă©lectriques et aux fours Ă  creusets. Il existe aussi des procĂ©dĂ©s mixtes Talbot, Bertrand-Thiel, Duplex. La cĂ©mentite est un carbure de fer Fe3C qui, considĂ©rĂ©e en tant qu'Ă©lĂ©ment indĂ©pendant, contient 6,7 % de C. Les proportions relatives de ferrite et de perlite varient selon la teneur en C de l'alliage, de sorte que, entre les limites de 0 Ă  0,9 % de C des aciers usuels Ă  0 % de C, il n'y a que de la ferrite, Ă  0,9 % de C, il n'y a que de la perlite eutectoĂŻde fig. 141. PropriĂ©tĂ©s mĂ©caniques des constituants La ferrite est tendre. La cĂ©mentite Fe3C est un corps trĂšs dur et trĂšs cassant ; incorporĂ©e dans le fer, elle lui communique ses propriĂ©tĂ©s suivant la proportion absorbĂ©e. La ferrite faible rĂ©sistance Ă  la traction 28 Ă  35 kg/mmÂČ, grande ductilitĂ© ± 35 % d'allongement. La perlite agrĂ©gat de ferrite et de cĂ©mentite grande rĂ©sistance Ă  la traction 85 Ă  90 kg/mmÂČ, faible ductilitĂ© ± 8 % d'allongement. Il s'ensuit que la rĂ©sistance Ă  la traction des aciers croĂźt avec la proportion de perlite, laquelle est fonction de la teneur en C, tandis que le pourcentage d'allongement diminue dans les limites de 0 Ă  0,9 % de C. L'austĂ©nite est une solution solide» homogĂšne de carbure de fer dans le fer gamma. Il n'est pratiquement pas possible d'obtenir la structure austĂ©nitique avec l'acier au C sans alliage parce que le refroidissement n'est pas assez rapide. Pour obtenir l'austĂ©nite seule, il faut tremper des aciers spĂ©ciaux Ă  forte teneur en Mn ou en Ni ou bien tremper dans l'eau glacĂ©e un acier trĂšs carburĂ© 1 % de C par exemple et renfermant 2 de Mn. La martensite. - Si l'acier est fortement chauffĂ© c'est-Ă -dire jusqu'au-dessus du point critique supĂ©rieur tout le carbone se dissout et reste en solution aprĂšs refroidissement rapide trempe et forme la martensite. La martensite, trĂšs dure et trĂšs fragile, est la caractĂ©ristique de l'Ă©tat trempĂ© des aciers ordinaires suffisamment carburĂ©s. Pour obtenir cet Ă©tat trempĂ©, il faut empĂȘcher toute dĂ©composition avant d'atteindre les tempĂ©ratures basses auxquelles prend naissance la martensite, c'est-Ă -dire, franchir rapidement les zones oĂč cette dĂ©composition de l'austĂ©nite s'opĂšre Ă  grande vitesse. L'apparition de la martensite est donc accompagnĂ©e d'une augmentation de la duretĂ©. La troostite. - Quand, avant trempe, on part d'une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  celle qui donnerait la structure martensitique, on obtient de la troostite. Celle-ci est donc le constituant obtenu par la trempe douce de l'acier suffisamment carburĂ©. La sorbite. - C'est la structure obtenue par revenu, pratiquĂ© aprĂšs trempe, d'un acier martensitique. Lorsque les piĂšces Ă  traiter tels les rails doivent avoir une duretĂ© diffĂ©rente en profondeur Ă  partir de la surface, on peut pratiquer le revenu par conductibilitĂ©, c'est-Ă -dire, qu'on rĂ©chauffe les piĂšces jusqu'Ă  la tempĂ©rature de trempe et l'on trempe seulement la partie pour laquelle on recherche la duretĂ©. La chaleur rĂ©siduelle du restant de la piĂšce rĂ©chauffe alors la partie trempĂ©e jusqu'Ă  la tempĂ©rature du revenu. Selon la tempĂ©rature du revenu, la martensite subsiste ou disparaĂźt complĂštement. Au-dessous de 400°, la martensite disparaĂźt complĂštement et, avec elle, ses propriĂ©tĂ©s caractĂ©ristiques ; Ă  partir de ce moment, la sorbite possĂšde les propriĂ©tĂ©s de la perlite. La sorbite caractĂ©rise donc les aciers trempĂ©s et revenus. note 118_1 Par suite des facilitĂ©s d'approvisionnement en minerais phosphoreux des bassins de Briey et du Luxembourg. note 119 La teneur de 0,9 % de C correspond Ă  l'eutectoĂŻde. On appelle eutectoĂŻde l'eutectique qui se forme aux dĂ©pens d'une masse solide, l'appellation eutectique » Ă©tant rĂ©servĂ©e Ă  la structure qui prend naissance aux dĂ©pens d'un liquide. Un eutectique comporte des teneurs bien dĂ©finies de constituants. Il se caractĂ©rise, en outre, par le fait qu'il fond Ă  une tempĂ©rature nettement plus basse que celles auxquelles fondent les constituants. note 122_1 Sans rĂ©chauffage. note 122_2 Sans rĂ©chauffage. note 123_1 MesurĂ©e sur Ă©prouvette de 13,8 mm de diamĂštre dont le centre est Ă  10 mm de la surface de roulement. note 123_2 MaximilianshĂŒtte Ă  Rosenberg BaviĂšre. note 123_3 Sans rĂ©chauffage. note 125_1 Bulletin de l'Association Internationale du CongrĂšs des Chemins de fer - J. SERVAIS - avril 1936. note 125_2 Le mĂ©canisme par lequel les abouts des rails sont martelĂ©s par les roues au moment du franchissement du joint est encore assez obscur. Il semble qu'il se produise un choc direct sur le rail d'aval en mĂȘme temps qu'un rebondissement de la roue. Ce phĂ©nomĂšne provoque tantĂŽt l'Ă©crasement de l'extrĂ©mitĂ© du rail, tantĂŽt la formation d'une cuvette dont la position est variable mais qui paraĂźt s'Ă©loigner du joint d'autant plus que la vitesse est plus grande fig. 143. Fig. 143 note 126_1 La Locomotive par U. LAMALLE et F. LEGEIN - 4e Ă©dition 1948 - page 587. note 126_2 La Locomotive par U. LAMALLE et F. LEGEIN - 4e Ă©dition 1948 - page 550. Pose de la voie en courbe - Tome III du cours d'exploitation des chemins de fer, fascicule II, 1949 - U. LAMALLE. note 127 Voir, page 90, l'Ă©tude des portĂ©es d'Ă©clissage. note 128 Ancien type d'Ă©clissage. L'Ă©clissage actuel est reprĂ©sentĂ© figure 120, page 91. note 130_1 Largeur du patin ± 1 mm ; hauteur, largeur du bourrelet et Ă©paisseur de l'Ăąme ± 0,5 mm ; ouvertures des portĂ©es d'Ă©clissage + 0 mm, - 0,5 mm. note 130_2 Pour les Ă©clisses, tolĂ©rance sur le profil de la chambre d'Ă©clissage ± 0,5 mm sur les dimen-sions. Aucune tolĂ©rance n'est admise sur l'angle formĂ© par les portĂ©es d'Ă©clissage. note 131_1 Le rematriçage consiste Ă  refouler du mĂ©tal Ă  la presse et Ă  chaud vers le milieu de la portĂ©e supĂ©rieure des Ă©clisses de maniĂšre Ă  obtenir une forme bombĂ©e de la portĂ©e supĂ©rieure d'Ă©clissage, Ă©pousant de trĂšs prĂšs et, en tous cas, mieux que des Ă©clisses neuves, la portĂ©e usĂ©e des rails. note 131_2 Le traitement thermique a, comme nous le disons page 132, l'avantage de durcir les portĂ©es d'Ă©clissage et de les rendre moins vulnĂ©rables Ă  l'usure. note 132 Par limite Ă©lastique, il faut entendre ici la limite Ă©lastique apparente accusĂ©e par le commencement de la dĂ©formation permanente de l'Ă©prouvette. note 133 Bulletin de l'Association internationale du CongrĂšs des Chemins de fer - janvier 1938 - E. DESORGHER, IngĂ©nieur en chef Ă  la S. N. C. B. note 134_1 Bulletin de l'Association internationale du CongrĂšs des Chemins de fer - janvier 1938 - E. DESORGHER, IngĂ©nieur en chef Ă  la S. N. C. B. note 134_2 Union internationale des Tramways, etc. CongrĂšs de Zurich - Berne - juillet 1939. Voie progrĂšs rĂ©cents en matiĂšre de soudure et d'appareils de voie - H. D'OULTREMONT. note 137 Autrefois appliquĂ© sur la ligne de Ciney Ă  Statte. note 140 Quais de dĂ©part d'une station ou au pied d'un signal oĂč les trains sont frĂ©quemment arrĂȘtĂ©s. note 141 Au printemps de 1922, sur le plan inclinĂ© d'Ans Ă  LiĂšge, du chef du cheminement combinĂ© Ă  la dilatation due Ă  une hausse subite de tempĂ©rature, la voie a serpentĂ© au point de dĂ©placer de 40 centimĂštres l'axe de la voie. note 142 Voir page 132. note 148 Voir fascicule II Pose de la Voie en courbe - 3e Ă©dition, 1949 - page 25. note 149 Les vĂ©hicules au repos ne peuvent occuper les branchements. note 150 Tome III, fascicule II - 3e Ă©dition, 1949 - Pose de la Voie en courbe - page 1. note 151 Circulaire n° 61 du 18 avril 1931 - Service du MatĂ©riel de la S. N. C. B. note 153 Nous parlerons ultĂ©rieurement des aiguilles flexibles. note 155_1 A la S. N. C. B., il existe des croisements Ă  branche courbe pour les petits angles. note 155_2 d = l tg fig. 178. ; si= 30'et d = 120 mm, on a . note 157_1 On est limitĂ© par la course du levier et par sa dĂ©multiplication. note 157_2 MAY Les appareils de la voie - Branchements et traversĂ©es. note 160_1 fig. 187 l" =QV+VD, l" =TXsin+XDsin or TX=XD d’oĂč formule 1 d'autre part donc et comme, voir formule 1 il vient note 160_2 On peut Ă©galement dĂ©terminer R directement. On a, fig. 188 l’ = BN + ND, BN = PM sin, ND = MD sin d'oĂč l' = PM sin + MD sin mais PM = MD, on a l’ = MD sin + sin d'autre part donc d'oĂč note 162 Tome III, La Voie - Fascicule II. Pose de la voie en courbe - 3e Ă©dition, 1949 - Surlargeur pages 2 Ă  9. note 163 MASUY GEORGES, IngĂ©nieur Principal du Service de la Voie Ă  la S. N. C. B. note 170 Aanleg en Berekening van Wissels en Kruisingen in Gebogen Spoor Technisch-Wetenschappelijk Tijdschrift, nr 2, 1943, door A. JACOPS, Eerste IngĂ©nieur bij de N. M. B. S. note 172_1 Pour le calcul, une traversĂ©e complĂšte se subdivise en deux parties, comprenant chacune un croisement et une traversĂ©e simple c'est ce qu'on appelle une demi-traversĂ©e. note 172_2 Inutile de prĂ©ciser en principe s'il s'agit d'un changement de voie, d'un cƓur de croisement ou d'une demi-traversĂ©e le raisonnement mathĂ©matique est gĂ©nĂ©ral. note 178 note 181_1 Avec une orniĂšre de 40 mm au lieu de 45 mm, on a pour l'appareil n° 1, en rails de 40,650 kg, y = 40 mm x 14 = 560 mm, et pour l'appareil n° 6, y = 40mm x 5 = 200 mm. La roue n'est pas guidĂ©e sur une longueur de 560 - 190 = 370 mm dans l'appareil n° 1 et 200 - 190 = 10 mm dans l'appareil n° 6. note 181_2 Avec une orniĂšre de 40 mm au lieu de 45 mm et . note 184 , nĂ©gligeant h devant 2r + e, et tenant compte de ce que page 180, on a , mettant en Ă©vidence dans le second terme, on a e d'oĂč . Si h = 40 mm, x' = x x 1,45 = 275 mm ; mais si h = 50 mm, x' = x x 1,55 = 295 mm. Rappelons que x = 190 mm. note 186_1 Voir 3e partie Les Rails - Chapitre VI, page 120. note 186_2 En essayant d'entamer le mĂ©tal, l'outil l'Ă©crouit et transforme sa surface austĂ©nitique en martensite. note 186_3 Les voies des Tramways Ă©tant trĂšs parcourues Ă  cet endroit alors que les trains de la S. N. C. B. n'y circulent qu'Ă  faible vitesse courbe de 250 m de rayon, les deux voies ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme Ă©tant de mĂȘme importance. note 190_1 On peut dĂ©terminer le rendement d'une T. J. au moyen d'un graphique d'utilisation note 190_2 Ă©tabli Ă  priori ou Ă  posteriori. - Par ailleurs, si l'on constate que les surfaces de roulement des rails d'une T. J. sont rouillĂ©es, on peut en dĂ©duire que son maintien en service est discutable. note 190_2 Graphique pour faciliter l'Ă©tude de l'utilisation intensive des voies des gares Ă  voyageurs. - R. DEVOOGHT, IngĂ©nieur principal de la S. N. C. B. - Bulletin du CongrĂšs des Chemins de fer - novembre 1934. note 198 Le chapitre Enclenchements» relĂšve de l'Exploitation technique, du tome II note 199 DiamĂštre extĂ©rieur de 33 Ă  45 mm - Épaisseur 4 mm. note 205 Ce calcul thĂ©orique ne tient pas compte des tensions initiales. note 206 La description de l'appareil central relĂšve de l'Exploitation technique du tome II. note 208 La manƓuvre Ă©lectrique des signaux repose sur les mĂȘmes principes. note 209 Symboles figure 281 le courant Ă©lectrique circule suivant ABC et est coupĂ© suivant ABD. figure 282 le courant Ă©lectrique passe suivant ABD et est interrompu suivant ABC. note 210 Remarque. - En rĂ©alitĂ©, dans la position de la figure 283, Ă©tant donnĂ©es les positions de C, m1 et m2 le courant de 120 volts ne peut passer au moteur ; c'est le courant de contrĂŽle de 25 volts qui emprunte le circuit abcd fig. 284. note 214_1 Rail isolĂ© - Voir Tome II, l'Exploitation technique - 3e Ă©dition, 1944 - page 168. note 214_2 Électro de faible rĂ©sistance, montĂ© en sĂ©rie. note 229 Notamment lorsque l'aiguillage n'est pas visitĂ© avant d'ĂȘtre pris en pointe par un train. note 237 Annales des Ponts de ChaussĂ©es de France - par GOUPIL - septembre 1908. note 242 La longueur de ces transbordeurs varie de 9 Ă  16,50 mĂštres, la distance de translation de M Ă  63 mĂštres.
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